Cultiver l’émerveillement, un rapport de lecture

(@Anne Mauffette, tous droits réservés)

Petit rapport de lecture : quelques extraits (Anne Gillain Mauffette, novembre 2019)
Cultiver l’émerveillement : Comment préserver la soif d’apprendre de nos enfants
Catherine L’Écuyer (Québec Amérique)
«Nous devons nous convaincre que jouer n’est pas une perte de temps»

Le titre m’a tout de suite accrochée. L’émerveillement c’est ce qui éveille l’intérêt chez une personne. Ce texte identifie des facteurs qui favorisent ou qui nuisent à cet élan naturel des enfants. L’auteure déplore entre autres «l’obsession de l’utilité et la productivité en éducation qui nous fait souvent négliger l’importance d’autres dimensions de l’éducation, comme l’art par exemple» et énonce : 
«il serait peut-être temps de remettre en question cette obsession de multiplier les apprentissages structurés de l’enfant à un âge de plus en plus précoce.»
Elle nous reproche de « court-circuiter leur processus naturel de découverte du monde» en tentant de leur «inculquer» c’est -à- dire « enseigner avec insistance» « le plus tôt possible à notre enfant un ensemble de comportements et de connaissances » qui « ne concorde(nt) pas avec son processus naturel de maturation». De quel côté nous retrouvons-nous : celui de "l’inculcateur" qui impose ou celui de l’éducateur qui accueille les enfants comme «des protagonistes de leur propre histoire»?

« Tout au long de la petite enfance, le degré de structure doit demeurer minimal et servir à favoriser l’invention et la découverte à travers le geste spontané, le jeu», dit-elle. «Le jeu est l’activité par excellence par laquelle apprennent les jeunes enfants». Elle cite des études «qui confirment que disposer de périodes moins structurées aide les enfants à développer les fonctions exécutives qui sont la clé de l’apprentissage : notamment la résolution de problème, la créativité, la capacité de porter une attention soutenue et une meilleure maîtrise de l’impulsivité» ainsi que la mémoire de travail. Et que« le développement intellectuel de l’enfant découle de sa curiosité, un mécanisme qui nourrit l’apprentissage.»



« Il s’agit d’accompagner l’enfant qui demeure acteur de son apprentissage et réunir les conditions favorables à sa découverte spontanée». Elle propose qu’on crée un environnement « préparé», dont « l’espace où se trouvent les enfants, le matériel qu’on met à leur disposition, quelques normes d’usage… ( pour des raisons d’ordre et pour faciliter les interactions) et un guide » prêt à les soutenir, les incitent à l’action. Résolument socioconstructiviste, elle soutient que « notre compréhension de la réalité se développe par le biais de nos interactions sociales» et déplore les méthodes mécanistes de plus en plus utilisées. Elle nous invite à protéger les enfants de choses qui ne sont pas de leur âge (violence, tragédies, etc.).

«Respecter les rythmes naturels des enfants c’est aussi respecter les étapes de son développement cognitif et affectif, sans tenter de les accélérer. Il a besoin que nous respections ses étapes, que nous préservions son innocence et que nous résistions à la tentation d’écourter l’enfance». "L’hyperéducation", c’est l’obsession de vouloir accélérer le développement cognitif et affectif pour en faire un super-enfant, norme contre laquelle les enfants seront mesurés. C’est « convertir les étapes de la vie d’un enfant en une véritable course de relais».

Elle insiste sur l’importance de la nature et de la beauté pour les enfants. «C’est la beauté du milieu et toutes les petites choses qu’il contient qui invite l’enfant à agir, à multiplier ses efforts. La moindre chose doit être attrayante» qui semble dire « Venez donc petites mains.» Je retrouve là l’esprit des écoles préscolaire de Reggio Emila de même que des écoles Montessori auxquelles elle fait souvent référence. Elle note que « Les expériences sensorielles permettent aux jeunes enfants non seulement de comprendre le monde, mais aussi de se comprendre eux-mêmes par leurs sensations, à partir des évènements vécus à travers leurs cinq sens. 
Tout ce qu’ils touchent, sentent, goûtent, voient, et entendent, toutes leurs expériences du monde réel et toutes les relations qu’ils entretiennent avec les personnes»… « Tout cela contribue à construire leur mémoire biographique. Et cette mémoire participe à la construction de leur identité».

Elle parle également des méfaits de la surconsommation, de l’usage abusif des écrans et l’effet de leur surstimulation, des horaires trop chargés des enfants et d’hyper sexualisation précoce.
Elle constate et s’inquiète «d’une érosion de l’enfance, où les touts petits sont frustrés ans leur besoin de jouer, où leur imagination et leur enthousiasme sont réduits à néant».

Elle conclue :
« L’heure est venue de transformer la société pour qu’elle réponde mieux aux besoins des enfants.» Un beau programme!

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