mardi 10 décembre 2019

Qu’entendons-nous par LE JEU?

par Anne Gillain Mauffette 


Le vocabulaire cache souvent des situations bien différentes. Même si on croit s’entendre sur le sens du mot "jeu", celui-ci est considéré et vécu de façons très variables selon les milieux. Les expériences vécues par les enfants à la maternelle peuvent prendre différentes formes : cela va du plus informel (la récréation par exemple) au plus scolaire1. Sous ce vocable de jeu et d'autres termes associés, dont nous allons discuter (jeu-dirigé, activités à caractère ludique ou ludo-didactiques, situations issues du jeu, etc.), se cachent des expériences très dissemblables qui ont des effets très différents sur les enfants (ceci fera d’ailleurs l’objet d’un deuxième texte).

Dans une classe, le jeu peut être au cœur du curriculum: on lui réservera donc de longues plages de temps; on planifiera l’aménagement physique et prévoira le matériel de la classe en fonction de le favoriser. Les autres activités de la journée sont souvent en lien avec les observations faites par l’enseignante durant le jeu des enfants. Dans d’autres, il y a aussi des temps de jeux, limités à l’utilisation d’un matériel précis, souvent présenté dans une boîte et  axé vers l’apprentissage des lettres ou des nombres. Dans d’autres encore, il est parfois une sorte de récompense (un quinze minutes après qu’on ait fini le reste, plus important…si on a du temps) et consiste alors parfois en quelques jeux de table dits éducatifs ou jeux à règles, mis à la disposition des enfants. Dans certains cas, il n’y a qu’une période, le vendredi après midi,  qui peut être retirée si les enfants « n’ont pas bien fait ça». Il y a même des classes où on n’a pas le temps de jouer. Une enseignante explique la non-existence du jeu  « parce que je suis en milieu défavorisé et que j’ai trop de choses à leur montrer». La récréation devient alors le seul lieu de jeu.

Il semble régner une certaine confusion en ce qui concerne le sens de ces termes qui sont parfois utilisés l’un pour l’autre, alors qu’ils représentent parfois des pratiques radicalement différentes, ancrées dans des perspectives parfois opposées et imprégnées de conceptions de l’apprentissage parfois contradictoires.

Ce manque de clarté entraîne une certaine difficulté dans nos orientations et interventions et une incohérence entre le programme et son application. En effet, chacun reconnait que le jeu fait partie du monde de l’enfance, mais interprète ce concept à sa manière. Il n’y a pas de sens commun donc pas de réflexions ni de pratiques partagées.

Lire la suite : du jeu-authentique aux exercices

lundi 9 décembre 2019

Les "loose parts", qu'est-ce que c'est et à quoi ça sert?

par   Anne Gillain Mauffette


Les «loose parts» ou pièce mobiles (certains disent détachées), dont on parle beaucoup en ce moment, sont à l’origine une théorie énoncée par l’architecte Simon Nicholson,  en 1970. Elles étaient  pensées pour les espaces de jeux extérieurs. En effet beaucoup de terrains de jeux étaient composés essentiellement d’équipement fixe dont les enfants se désintéressent assez rapidement. Il proposait d’offrir aux enfants toutes sortes d’éléments, qu’ils soient naturels (cailloux, bouts de bois, etc.) ou manufacturés  
(blocs, planches, etc.), que les enfants pourraient soulever, déplacer et combiner à leur guise. Des matériaux ouverts qui stimuleraient leur inventivité.


Cette idée a été reprise dans les terrains d’aventure où des restes de matériaux de construction et autres,  étaient récoltés et dont les enfants faisaient des cabanes et des parcours.


Certaines écoles les ont aussi adoptées :
Ici   une école en Angleterre

Photo de Learning through Lanscapes

 
Photo de Learning through Lanscapes


Mais aussi chez nous

Photo, Brigitte Campbell
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lundi 2 décembre 2019

Un dessin libre



Lorsqu'une enfant dessine librement, c'est une belle occasion de l'accompagner et de l'observer en classe.
En voici un exemple. Ci-dessous, nous avons regroupé des observations selon le programme d'éducation préscolaire 4 ans au Québec :
En jouant, l’enfant apprend notamment à être autonome. Il fait des choix, prend des décisions, a des idées, fait des scénarios, se fait comprendre des autres, joue souvent le rôle de conciliateur ou de médiateur et trouve des solutions. Engagé dans le jeu, il apprend à se concentrer sur quelque chose, à ne pas se laisser distraire. Le jeu sollicite à la fois les aspects affectif, social, moteur et cognitif. Il est outil de communication, d’expression et d’action. (Page 9 : Orientations du programme)

Voici donc quelques observations que nous avons relevées et regroupées sous les 5 domaines de développement dans le programme (page 15 du programme) :

Domaine physique et moteur :
  • L’enfant travaille la représentation de son schéma corporel,
  • elle développe sa motricité fine,
  • elle expérimente avec l’organisation spatiale : elle a fait un encadré dans sa feuille, les personnages occupent toute la feuille, elle fait attention pour que les bras ne se croisent pas et ne dépassent pas le cadre..
  • elle utilise sa main droite pour dessiner (latéralité).

Lire la suite : Les domaines affectif, social, langagier et cognitif

Les temps de regroupements au préscolaire

Par Anne Gillain Mauffette On pense souvent, quand on parle de regroupement, à la «causerie». Mais les occasions de regroupements sont b...