Conception de l’apprentissage dans l’approche socio-constructiviste

Enseigner dans une approche socio-constructiviste : ça change quoi ?
2e partie de 8
Par Anne Mauffette

Peut-on faire une bulle carrée ou triangulaire… ?

L’enseignante socio-constructiviste reconnaît que les enfants n’accumulent pas simplement les idées vues comme correctes, du point de vue de l’adulte, mais construisent leurs connaissances par assimilation-accommodation ce qui les amène parfois à se faire de « fausses » idées. Elle reconnait l’importance d’accepter ces « fausses » idées mais trouve des moyens pour qu’ils les corrigent progressivement eux-mêmes.

Une petite histoire : J’accompagne un groupe d’enfants au Musée des enfants. Il y a une exposition très bien faite sur les volcans. Une animatrice montre aux enfants différentes illustrations et commente le phénomène des volcans. En sortant j’entends un enfant qui dit :
« Moi je sais d’où vient le feu des volcans : il y a un dragon qui crache du feu dans le fond ».
Malgré les informations partagées, l’enfant a maintenu sa croyance.

L’enseignante reconnait que les enfants jusqu’à 7 ans sont au stade préopératoire et ont donc un raisonnement différent des enfants plus vieux. Elle respecte le phénomène de la pensée pré-opérationnelle : la non-conservation de la quantité, par exemple. Durant cette période, les enfants n’ont pas le sens de la réversibilité, ils manquent de cohérence et leurs capacités de coordonner des relations mentales sont limitées et instables. Elle sait que les enfants de cet âge ont besoin de manipuler du matériel concret pour développer des manipulations mentales (comparaisons, etc.).

L’enseignante encourage les enfants à construire leurs connaissances pré-opérationnelles, les laissant se tromper de différentes façons tout en les aidant à modifier progressivement leur entendement. Elle reconnaît que l’apprentissage est dans le processus, pas dans le résultat.
Cette période de la vie des enfants ne doit pas être sautée en tentant de la nier et en corrigeant l’enfant en lui donnant la bonne réponse. L’enfant ne comprendra pas. Au contraire, il faut tenir compte des pensées « illogiques » des enfants dans nos interventions et planifier avec. Cette étape a son importance dans le processus vers la pensée opérationnelle.



Suite : Le rôle de l'enseignante

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