Deux livres pour nous aider à :
Mettre l’empathie au cœur de notre pédagogie au préscolaire.
Le deuxième:
« Quand les enfants ne se sentent pas bien, ils ne peuvent
pas bien se comporter».
C’est avec
cette phrase que commence le premier chapitre du live
« Parler pour que les petits Écoutent» de Joanna Faber et Julie King.
C’est une
suggestion de Danielle Jasmin dans la balado sur l’Écoute Active, de l’AÉPQ,
que je vous invite à écouter : https://feeds.buzzsprout.com/2423842.rss. Elle
nous fait part de situations vécues en classe et parfois à la maison ou s’appliquant
à nous-mêmes, combinant les propositions du livre avec sa large expérience.
Ce livre offre des outils pour gérer les émotions, la coopération et pour résoudre les conflits.
Il traite aussi de problèmes particuliers autour de la nourriture, les routines du matin, les rivalités entre frères et sœurs, faire les courses avec les enfants, les mensonges, les rapportages, le rangement, les médicaments, vaccins, etc., le sommeil.
Il aborde aussi les enfants timides, les fugueurs et les variantes à adopter auprès des enfants avec autisme et problèmes sensoriels.
Il parle des compliments, des punitions et des conséquences et leurs effets.
Il touche aussi à la gestion de nos propres émotions.
Il s’agit
d’un livre rempli d’exemples de tous les jours et de trucs pour essayer de
contenir les crises, l’opposition, etc.
On y suggère des formulations alternatives à
nos commentaires qui n’aident parfois pas la situation.
Les émotions
On nous recommande entre autres de :
-
Accueillir
d’abord les sentiments quels qu’ils soient, les reconnaître et les nommer. On va
donc essayer de refléter à l’enfant ce qu’il ressent, ce qui va (on l’espère) en
diminuer l’intensité de ses réactions.
Exemple donné 1: Un enfant se fâche en faisant un casse-tête : « C’est trop difficile!» Au lieu de dire : «Mais non, il est facile, tu es capable. Je vais t’aider; regarde ce morceau va dans le coin. Essayer : « Les casse-têtes peuvent être vraiment frustrants. Toutes ces petites pièces peuvent rendre fou».
- Prendre le temps d’imaginer ce que l’enfant vit.
- Ne pas nier ou minimiser les sentiments : «Ce n’est pas si grave». Reconnaître le problème : « Je sais, c’est difficile d’attendre1»
- Utiliser un ton de voix qui correspond au degré de frustration de l’enfant : «Tu est VRAIMENT fâché1»
- Ne pas donner pas de conseils
- Ne pas faire de sermons
- Ne pas comparer avec d’autres enfants
- Ne pas poser de questions tout de suite à l’enfant en détresse; cela peut ressembler à un interrogatoire et l’enfant peut se sentir menacé d’être obligé de se justifier. D’ailleurs, l’enfant ne sait pas toujours pourquoi il se sent comme il se sent (est-il fatigué, n’a pas mangé, trop mangé, a-t-il été sur stimulé, etc.). Vous pouvez essayer des phrases comme «Il y a quelque chose qui t’a dérangée» qui peut ouvrir la conversation.
- On peut aussi écouter et être presque silencieux, faisant des «AH, Hum!1»
- Exaucer les désirs par l’imagination : « Tu aurais aimé continuer à jouer encore pendant cent ans» «Non mille ans», répond l’enfant.
- Écrire ou dessiner l’objet du problème : par exemple faire la liste des désirs de l’enfant pas écrit va l’aider à patienter ou représenter la colère (ou autre sentiment sur une feuille.
-
Utiliser
la résolution de problème : après que l’enfant se soit calmé, on peut aborder
les solutions possibles avec lui.
Bien sûr certains comportements sont inacceptables et on devra revenir sur ceux-ci, une fois la crise passée, pour trouver des solutions au problème.
Mais attention
aux « Oui, mais», c’est-à-dire d’enchaîner l’accueil du sentiment tout de suite
avec un MAIS». Cela annihile l’effet temporisateur. «Je vois que tu es en
colère mais tu ne peux pas frapper ton camarade».
Éviter le
tu. «Je dois m’assurer que tout le monde soit en sécurité».
D’autres
formules sont aussi suggérées : « Le problème c’est que…» «Même si tu sais
que..»
Chercher la coopération
des enfants
Les enfants
se font dire quoi faire toute la journée. Les ordres directs provoquent souvent l’opposition. Les blâmes, les
insultes (Tu as encore oublié… Tête de linotte1), les avertissements,
les menaces vont créer du ressentiment. Pour rechercher leur coopération
volontaire, on peut :
- Faire semblant que les objets parlent. Ex. :« Oh! Cette botte s’ennuie de sa copine!1»
-
Faire
de la tâche un jeu : « On va voir en combien de minutes on est capable de
ranger» « On est une pelle mécanique qui range les blocs». «On va marcher comme
des robots dans le corridor».
- Donner des choix : Veux-tu faire telle chose avant ou après la collation?»
- Leur dire ce qu’ils peuvent faire au lieu de ce qu’ils ne peuvent pas faire.
- Utiliser une minuterie: Les enfants n’ont pas la même conscience du temps que nous. Régler la minuterie : « Il reste 15 minutes de jeu avant de partir». Ou mieux encore demandez à l’enfant de le faire. Les enfants vont voir s’écouler le temps et seront (peut-être) prêt à arrêter leur jeu.
- Donner de l’information : «Je vois des blocs qui traînent» ou désigner la situation en un mot, un geste : « Blocs». Ou bien : « les crayons feutres se dessèchent si on ne met pas les capuchons»
- Apprécier ce qui est déjà fait : « Je vois que les petites autos et les blocs sont rangés, il ne reste plus que…»1
- Leur dire nos sentiments du moment et notre besoin: « Là, ma tête est fatiguée par tout ce bruit, est-ce que cela serait possible de baisser le ton?» « J’ai peur quand je vous vois courir dans la classe, j’ai peur que quelqu’un se blesse.»
- Éviter le ton accusateur car l’enfant sera sur la défensive
- Écrire une note qui les invite à faire quelque chose (même si les enfants ne savent pas lire, ils vont être très curieux de savoir ce que cela dit). «J’ai hâte que tu m’enfiles», signé l’habit de neige.
-
Illustrer
la météo sur une affiche pour l’habillage par exemple : Un thermomètre avec
une gradation accompagné du type de vêtement à enfiler.
Les conflits.
Ils sont inévitables dans les relations entre enfants, entre enfants et adultes et entre adultes.
On va essayer de :
- Reconnaître les sentiments des personnes en cause
- Dire notre sentiment : «Je n’aime pas quand un enfant en frappe un autre»
- Décrire le problème : « Quand un enfant en pousse un autre, il peut être blessé». « Vous vouliez tous les deux, jouer avec ce ballon»
- Montrer à l’enfant comment réparer : «Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour que x se sente mieux?»
- Tenter la résolution de problème : demander leurs idées : « Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour que cela n’arrive plus». On peut même faire toute une liste (en acceptant même les moins réalisables et en rajouter nous-mêmes des farfelues si la situation s’y prête) puis choisir la stratégie préférée et l’essayer.
J’ajouterais qu’il ne faut pas se contenter d’excuses non senties.
Les conséquences.
Les conséquences et
punitions sont une seule et même chose.
J’ajouterais,
qu’une non récompense, c’est-à-dire une récompense non obtenue, aussi, car elle
amène de la déception et parfois un sentiment d’injustice ou de la rancœur.
Une récompense
c’est une punition déguisée : « Si tu ne fais pas ceci, tu n’auras pas cela».
Elles ne
font souvent qu’augmenter l’agressivité ou une dévalorisation de soi ou arrivent
à faire obéir, temporairement, par la contrainte.
Les temps d’arrêt
sont souvent une forme de punition, à moins qu’il ne soit choisi par l’enfant
ou en collaboration avec lui. Selon Catherine Gueguen2, c’est une
forme d’exclusion qui est aussi pénible pour l’enfant qu’une douleur physique.
De plus il ne règle pas le problème et crée, en plus, de l’animosité.
Les mensonges des enfants sont souvent pour éviter une remontrance, une punition, une conséquence désagréable ou pour avoir un avantage. On pourra utiliser les techniques ci-haut mentionnées : décrire ce qu’on voit ou a vu, comment on se sent, reconnaître le sentiment ou la motivation de l’enfant, aider à réparer, faire un plan futur.
Les compliments.
Ce sont un outil à double tranchant.
On pense encourager les enfants en leurs disant qu’ils sont «bons» dans quelque
chose, qu’ils sont intelligents mais ce jugement peut les rendre anxieux ou les
empêcher de persévérer. Cela peut aussi les rendre dépendant de notre
appréciation. Il vaut mieux faire des commentaires axés sur leurs efforts et
décrire leurs actions ou les caractéristiques de leurs réalisations.
On peut aussi d’écrire l’effet de leurs actions sur les autres : « J’ai vu que tu avais aidé X … il était très content, je l’ai vu sourire».
Les enfants avec autisme et des problèmes sensoriels réagissent
d’avantage à des éléments de l’environnement ainsi qu’aux changements et seront
donc plus rapidement en surcharge du système nerveux. Il faudra donc être
attentifs aux signaux qu’ils nous donnent et nous adapter à leurs
particularités.
Conclusion
Bien sûr, il
ne s’agit pas de recettes infaillibles : chaque enfant est différent et ne
réagira pas de la même façon à nos énoncés et dans différentes situations. Il y
a donc beaucoup d’essais et d’erreurs de notre part. Mais en devenant plus
conscients des effets de nos paroles et attitudes, on pourra mieux, grâce aux
conseils prodigués dans ce livre, soutenir les enfants, dans toutes les
embûches du quotidien.
Référence :
Faber,
Joanne et King, Julie (2018) Parler pour
que les Petits écoutent. Un guide de secours pour le quotidien avec des enfants
de 2 à 7 ans. Aux Éditions du Phare. Cap Pelé (NB) Canada
Gueguen, Catherine (2018) Heureux
d’apprendre à l’école. Comment les
neurosciences affectives et sociales peuvent changer l’éducation, Les
arènes, Flammarion, Paris
Pour voir la première partie: https://jeulibrequebec.blogspot.com/2025/02/recension-de-livres-premiere-partie.html
Pour voir l'article au complet: https://jeulibrequebec.blogspot.com/2025/02/des-livres-pour-nous-aider.html
Pour copier ce document , voir le format PDF :https://drive.google.com/file/d/1C6vTGyvJTBdWNQLfpCwCRoas370ssoYJ/view?usp=sharing
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