Par Anne Gillain Mauffette
Une visite au marché. Photo© Danielle Jasmin |
Mais d'abord: qu'est-ce qu'un curriculum ?
C’est plus
qu’un programme. En plus des éléments des
programmes, cela comprend les attitudes, interactions de tous les
acteurs, les expériences proposées…
En fait
c’est tout ce que les enfants vivent dès qu’ils mettent les pieds dans le
milieu éducatif (et même avant dans l’autobus s’il y a lieu) ainsi que ce qui
se passe dans la famille en lien avec la garderie ou l’école :
conversations avec les parents sur les activités et projets, objets à apporter
à l’école, lecture de livre prêtés…
Ce n’est pas
seulement le contenu des activités mais aussi la manière de faire les choses,
ce qui est dit et non dit c'est-à-dire les valeurs sous-jacentes qui sont
perçues et ressenties par les enfants. L’enfant va-t-il apprendre qu’il a de
bonnes idées ou que c’est l’adulte qui a
les idées, qu’aller dehors est important, va-t-il absorber des stéréotypes…
En fait il n’y a pas qu’un curriculum, il y en a autant que d’éducatrices/enseignantes et qu’il y a d’enfants dans un groupe. L’éducatrice/enseignante est la principale responsable du/des curriculums.
Il y a
plusieurs manières de planifier un curriculum.
Différences entre un curriculum émergent et le modèle plus traditionnel d’enseignement
Nous
tenterons dans ce tableau d’identifier certains aspects qui distinguent un
curriculum émergent d’un modèle plus traditionnel de planification du
curriculum et des activités.
Comme tout
tableau comparatif, celui-ci peut paraître caricatural. Comme éducatrice/enseignante
nous nous retrouverons parfois à droite parfois à gauche, étant probablement
quelque part sur le continuum entre les deux pôles, à différents moments.
Modèle
«traditionnel» |
Curriculum
émergent (ou négocié, interactif, d’inspiration spontanée) |
Le
curriculum est
centré sur le contenu, les routines, l’horaire, les comportements et
l’éducatrice ou l’enseignante. Il est
déjà préparé avant même que les enfants ne rentrent dans l’école, l’enseignante
décide en avance des thèmes qu’elle va aborder. Il est donc indépendant du
groupe d’enfants ou des individus. Ce modèle
est davantage basé sur les théories béhavioristes. |
Le curriculum est centré sur les enfants et bâti sur leurs idées, celles de l’éducatrice et de son équipe, des événements dans la vie des enfants, de l’école et de la communauté et des ressources du milieu. Il est le résultat
des interactions entre les enfants et l’éducatrice. Les références principales sont Piaget, Vygotsky et autres constructivistes ou socio constructivistes. |
L’éducatrice/enseignante
élabore des activités appropriées à l’âge des enfants en tenant compte des
étapes du développement et des objectifs du programme ou d’objectifs qu’elle
définit. |
L’éducatrice/enseignante
présente des situations qui répondent aux différences des enfants, à leurs
capacités individuelles, leur style d’apprentissage, leurs intérêts (tout en
répondant aux prescriptions du programme)… |
Les
idées de thèmes
et d’activités viennent : - des
objectifs à couvrir - des
fêtes traditionnelles - des
cycles de la nature - de
sujets perçus par l’éducatrice comme populaires auprès des enfants |
Les idées d’activités et de projets sont
inspirées souvent par: - les
intérêts et passions des enfants - les
choses, événements et gens dans l’environnement - des
influences familiales et culturelles - des
situations créées par la vie en commun - les
intérêts et passions des adultes - des
valeurs (contre le sexisme/pour l’inclusion) En fait,
l’observation des intérêts des enfants est à la base de la planification. |
L’enfant est vu comme un réceptacle d’information.
L’éducatrice choisit l’information et les activités que les enfants vont «
recevoir» en fonction des objectifs du programme ou personnels. On
entendra des formulations du genre : «
J’apprends aux enfants à…» ou « Je manque de temps, j’ai trop de choses à
leur apprendre. Les
éducatrices croient savoir ce que tous doivent appendre (Reynolds). On guide
les enfants. |
L’enfant
est vu comme compétent ici et maintenant, créateur, constructeur de ses
connaissances par ses interactions avec l’environnement (incluant les autres
enfants et les adultes). Dans ce
type d’approche, le plan de «leçon» avec ses objectifs uniformes pour chacun
n’a pas sa place. On profite de moments propices à «l’enseignement». Ce sont les passions des enfants qui dirigent le programme. Les
enfants nous guident. |
On
travaille souvent tout le groupe ensemble. |
On
travaille surtout en petits groupes (car tout le monde n’a pas les mêmes
intérêts). |
Dans
certains cas, on enseigne de façon formelle, systématique, explicite en grand
groupe certaines notions didactiques (la lettre ou le son de la semaine). |
Les
enfants explorent, découvrent. L’éducatrice les aide à faire des liens, à
vérifier leurs hypothèses et connaissances, à remarquer des constantes. Les
activités de découverte du langage écrit sont crées à partir de l’intérêt
démontré par les enfants. |
Le
temps est régulé par l’horloge. La durée
d’un thème ou de l’activité est arbitraire que les enfants aient fini de
s’interroger ou pas. L’enfant
qui n’a pas fini une activité est incité à se dépêcher (il va donc la bâcler
et hésiter la prochaine fois à s’investir) car un temps fixe est prévu pour
l’activité et on doit passer à autre chose. L’enfant
qui a terminé doit parfois attendre que les autres aient terminé (et peut
alors perturber ou s’ennuyer) à moins qu’une activité alternative soit
permise. |
L’horaire
est souple. Il permet des rythmes différents, des projets personnels et de
continuer ce qui a été entrepris le lendemain |
L’objectif est d’apprendre. |
L’objectif
est de développer le goût d’apprendre et de provoquer l’implication des
enfants. |
Le
jeu « libre» a une plus ou moins
grande place dans l’horaire selon les milieux. Il est même parfois utilisé
comme une récompense après qu’on ait «bien travaillé». On retire du temps de
jeu à ceux qui n’ont pas bien fait ceci ou cela. Certains enfants plus lents
en sont parfois privés (il fait terminer la tâche). Le jeu est
rarement vu comme une pépinière de projets. Le jeu est
interrompu même si les enfants y sont très impliqués pour permettre des
activités jugées plus importantes. L’évaluation
est parfois fondée sur les activités dirigées plutôt que sur les
manifestations des enfants dans le jeu. |
Le jeu «
libre» est vu comme l’expression de l’enfant, le lieu de développement et
réalisation de ses compétences. En observant le jeu, l’éducatrice/enseignante
reconnait les zones proximales de développement des enfants. Elle écoute les
idées et intérêts des enfants et combine les objectifs du programme à ceux
des enfants de façon innovatrice (Cadwell et Fyfe, 1997 dans Reynolds). Le
jeu sert de base à la construction d’autres expériences car il permet de
découvrir des thématiques sous-jacentes qui pourraient devenir des projets.
L’éducatrice/enseignante pourra ou les éducatrices/enseignantes pourront
alors essayer de prévoir une foule de possibilités et choisir les avenues
qu’elle(s) juge(nt) les plus prometteuses. Le jeu des
enfants est documenté. |
L’extérieur est vu comme un lieu d’activité motrice,
d’interactions sociales et de défoulement. |
L’extérieur
est une grande source de questionnement et de projets, de jeu symbolique, de
créativité, de relations sociales et de motricité. |
Les
sorties dans la
communauté sont peu nombreuses et pas toujours relié au sujet d’étude. Elles
n’amorcent pas non plus de nouveau thèmes. Les retours sont parfois
sommaires. |
Les
sorties dans la communauté alimentent les sujets d’étude et le jeu des
enfants. |
Une promenade a donné lieu a une découverte : des champignons. Les enfants ont fait plusieurs sorties et les ont étudiés et représentés. Photo Garden Gate Development Center |
Rôle de l’adulte: -
L’éducatrice/enseignante élabore des thèmes ou de modules, des activités et
des bricolages prédéterminés. Les sujets d’étude choisis reviennent d’année
en année (les pommes à l’automne, la St. Valentin…) avec quelques
modifications. -L’éducatrice/enseignante
est l’experte, la personne ressource principale. C’est souvent elle qui parle
le plus. -
L’éducatrice/enseignante donne de l’information, pose des questions pour
vérifier les connaissances des enfants. - La
curiosité des enfants est redirigée vers le sujet choisi par l’éducatrice. -On peut
utiliser parfois des objets populaires (collants et autres récompenses) pour
motiver les enfants. - Aménage
l’espace qui change peu - Elle
prépare le matériel souvent en facilitant la tâche des enfants (prédécoupant
les formes…) - Évalue
les enfants selon des critères prédéfinis individuellement |
Rôle de l’adulte -
L’éducatrice/enseignante observe les enfants au jeu, écoute attentivement
leurs conversations pour identifier les intérêts des enfants, note le langage
utilisé, leurs préoccupations, les questions qu’ils se posent, les
conceptions qu’ils ont (justes ou pas) afin de planifier projets et
activités. Elle pose
des questions ouvertes et cherche à faire émerger les pensées des enfants. Les
enfants apprennent à poser des questions. -
L’éducatrice/enseignante se perçoit comme un chercheur, partenaire avec les
enfants qui cherchent ensemble à répondre à des questions. Elle soutient les
investigations. Les
enfants sont considérés aussi comme des ressources les uns pour les autres.
On fait souvent appel à des spécialistes de l’extérieur pour participer aux
recherches ou créations. -
L’éducatrice/enseignante provoque idées, des résolutions de problèmes,
des conflits cognitifs. Elle pose des questions ouvertes, fait des
suggestions (que les enfants peuvent refuser), ajoute une dimension plus
complexe. Elle offre des matériaux, de l’aide au besoin, pour permettre à
l’enfant de gagner un niveau supérieur (Bredekamp et al. 1997 dans Reynolds). Elle
reprend les idées des enfants et les ramène pour des explorations plus
poussées. Elle les
aide à trouver des manières de répondre à leurs questions. L’erreur
fait partie du processus d’apprentissage. -
Accueille l’imprévu, la divergence, la curiosité, le plaisir. - Mise sur
la motivation intrinsèque - Analyse et transforme l’aménagement selon les besoins - Organise
les matériaux pour aider les enfants à prendre des décisions sur les
matériaux à utiliser -
Documente les processus et progrès des enfants en enregistrant, prenant des
photos, filmant. -Dialogue
avec les autres éducatrices et parents autour de la documentation pour
décider des actions à poser -La
documentation sert d’évaluation |
Relations
avec les parents Les
parents sont informés des progrès ou problèmes de leurs enfants de façon
officielle quelques fois par année. Les
parents sont appelés à participer à des activités organisées (spectacle,
fêtes, sorties). |
Relations
avec les parents La
documentation pédagogique du quotidien, des projets et réalisations des
enfants tient les familles et le reste de l’école au courant de ce qui se
passe dans le groupe et pour chaque enfant. Les
parents peuvent contribuer aux différents projets ou activités selon leurs
ressources et même se prononcer sur leurs déroulements. |
Comme
adultes nous faisons des choix pour les enfants qui reflètent nos valeurs.
Construction d’un autobus Photo ©Danielle Jasmin |
J’ai tendance à comparer l’approche par thèmes fixes à un voyage organisé : les lieux de visites sont décidés, il faut suivre l’horaire même si on voudrait s’attarder… et un curriculum émergent à un voyage ou certaines choses sont prévues (l’achat de billets) mais où il y a de la place pour la découverte et le goût du moment (on tombe sur un petite restaurant, on rencontre des gens qui nous conseillent telle visite ou qui nous invitent chez eux, on décide de rester plus longtemps dans une ville ou un village sympathique)… une aventure en quelque sorte.
Mais au
niveau pédagogique, une méthode est-elle plus justifiée ?
Photo Garden Gate Development Center |
Les études récentes démontrent que les enfants qui ont pu faire des choix, initier leurs propres activités ont : une meilleure motivation, un niveau de langage plus élevé, une meilleure capacité d’autorégulation et de décentration les rendant capables d’empathie. Ils ont plus de facilité à résoudre des problèmes. Ayant développé des habiletés de négociation ils réussissent mieux à régler des conflits. Ils démontrent plus de créativité. Il est même prouvé qu’ils obtiennent de meilleurs résultats académiques à long terme. En effet, plusieurs de ces facteurs ont été identifiés comme des éléments nécessaires pour être prêt pour l’école (maturité scolaire/ «readiness») et pour une réussite dans le système scolaire et dans la vie.
Les
curriculums émergents reposent sur des bases théoriques qui estiment que les
enfants construisent leur compréhension et habiletés grâce à des expériences
interactives qui ont du sens pour eux.
Un
curriculum émergent garde les enfants impliqués et répond à leurs besoins. Il
change parce que les enfants changent. Adopter un curriculum émergent nous
oblige à passer de nos intentions à l’agenda des enfants.
Une
enseignante témoigne : « Je me suis rendue compte de l’inadéquation entre
mes propositions et la réalité de leurs désirs et fini par comprendre que je
travaillais pour eux sans vraiment les rencontrer».
Autres caractéristiques
et avantages d’un curriculum émergent :
- Puisqu’il
est ouvert, il répond mieux aux besoins des enfants et est signifiant pour eux.
- Adultes et
enfants prennent des initiatives et des
décisions.
- Les idées
qui émergent correspondent à des préoccupations nées dans un certain
environnement pour un groupe de personnes en particulier et à un moment
particulier.
- Le
curriculum évolue sur des chemins divergents (un sujet peut en amener un autre)
et est
toujours ouvert à de nouvelles possibilités.
- Il fait le
lien entre les apprentissages antérieurs et les nouvelles expériences.
- C’est un
processus continu.
- Cette
approche encourage l’indépendance des enfants et développe leur sens des
responsabilités. Ils sont aussi plus concentrés (parce que plus intéressés).
- L’absence
de répétition rend la tâche de l’éducatrice/enseignante plus stimulante.
Comment
identifier les intérêts des enfants ?
Chez les touts petits, c’est leur regard qui nous guide. Exemple :
l’enfant a l’air excité de voir un oiseau, on se rapproche de la fenêtre, on
bâtit ou place une mangeoire que l’enfant pourra remplir lui-même tous les
jours. Ou il a découvert son ombre…
Photo Garden Gate Development Center |
Chez les un
peu plus grands, en écoutant leurs conversations, en observant leurs jeux ou
leurs comportements (les enfants trouvent des vers des insectes, ramènent
toujours des cailloux dans leurs poches).
Photo Garden Gate Development Center |
Quelles
peuvent être les difficultés d’application d’un curriculum émergent ?
- La
pression du milieu (des maternelles/jardins/premières
années/parents/administrateurs) qui poussent pour un enseignement précoce de la
« littératie» et des mathématiques de plus en plus tôt et des intervenants
spécialistes qui poussent vers un enseignement systématique de la phonologie
(au lieu des comptines, chansons et poésies).
- La fausse
idée qu’on se fait de ce que c’est être prêt pour l’école (readiness) et qui se
résume pour plusieurs aux lettres et aux chiffres, alors que les meilleurs
outils pour s’adapter à l’école sont le bien-être physique, l’équilibre socio
émotionnel, le niveau de langage et les connaissances cognitives générales qui
sont tous très bien développés par le jeu et les projets.
- Le manque
de temps pour documenter, réfléchir sur nos expériences et pour en discuter
avec des collègues.
-
L’insécurité ressentie face à l’ambiguïté d’activités qui vont se construire et
dont on ne sait pas d’avance les aboutissements exacts. Mais ceux qui s’y
risquent vous diront qu’ils ne veulent plus enseigner autrement car les
découvertes faites avec et sur les enfants sont stimulantes, enthousiasmantes
même. Il faut se faire confiance et surtout faire confiance aux enfants.
Photo Garden Gate Development Center |
Le programmes cycle du préscolaire et le cadre d’apprentissage pour les CPE favorisent ce genre d’approche et nous permet de défendre ce choix. Heureusement, dans les deux cas, on insiste sur l’importance du jeu.
Le soutien
des parents une fois qu’ils auront découvert la profondeur de la pensée de leur
enfant à travers les expériences proposées et la documentation ainsi que la
joie des enfants vous convaincront sans doute du bien-fondé de pousser plus
loin une telle démarche.
Sans oublier
les risques que l’enseignement traditionnel fait courir aux enfants : les
enfants de 5 ans et moins qu’on empêche d’avoir du contrôle sur leurs
apprentissages peuvent être déçus, s’ennuyer et développer une attitude
négative permanente associée au milieu éducatif et à l’école.
En pratique, un curriculum émergent cela ressemble à quoi?
Il y a de nombreux
exemples de milieux préscolaires qui ont adopté ce mode d’apprentissage. Les
écoles préscolaires municipales de Reggio Emilia sont les plus connues dans le
monde. Elles nous donnent un aperçu d’une façon d’implanter ce type de
curriculum.
Voirl’article : https://jeulibrequebec.blogspot.com/search?q=L%2Cenvironnement+physique+%C3%A0+Reggio+Emilia
Voir aussi l'exemple du CPE Tchou Tchou: https://youtu.be/O51_emwinbw
Conclusion
Celles qui
se sont laissées tenter par l’aventure d’une approche encore plus axée sur les
pensées, les théories, les goûts (les vrais, pas ceux qu’on imagine) des
enfants, ne veulent jamais revenir en arrière. Car elles ont découvert le
plaisir de cette complicité accrue avec les enfants et un émerveillement devant la profondeur de leur pensée qui est
devenu leur moteur.
Lectures
sur le sujet :
Biermeier, M.A. (2015) Inspired by Reggio Emilia: Curriculum in Relationship-Driven Learning Environments, Young Children Vol 70 No.5, NAEYC, Washington D.C.
Jones, E,; Evans, K. ; Stritzel Rencken, K. The Lively
Kindergarten (2001). Emergent Curriculum in Action, NAEYC, Washington
D.C
Jones E.; Nimmo, J.: Emergent Curriculum, NAYEC, Washington D.C.
(1993-1994)
Edwards, C.; Gandini, L.; Forman, G (1998) The Hundred Languages of Children: The Reggio Emilia Approach- Advanced Reflections. Ablex Publishing Corporation
Lewin-Benham, A. (2008) Powerful Children Understanding How to Teach and Learn Using the Reggio Approach, Teachers College Press, New York
Références:
Programme de formation de l’école québécoise. Éducation Préscolaire. Programme cycle de l’éducation préscolaire. Ministère
de l’Éducation, Gouvernement du Québec. (2021).
Accueillir la petite enfance :
programme éducatif pour les services de garde du Québec. Ministère de la
famille, Gouvernement du Québec (2019).
Note :
ce texte a été adapté d’une présentation faite dans un atelier.
Pour voir la suite de ce texte: Un curriculum émergent, cela a l'air de quoi?, voir:https://jeulibrequebec.blogspot.com/2022/04/un-curriculum-emergent-cela-lair-de.html
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