Suite des besoins des enfants
Pour voir la première partie:https://jeulibrequebec.blogspot.com/2024/09/les-petits-en-action-premiere-partie.html
Les enfants ont besoin de:
· Explorer des matières
- Explorer la glaise
Même avant de s’asseoir, les petits peuvent commencer à explorer la glaise. On les encourage à toucher. Quand ils peuvent rester assis (6 à 8 mois), on peut leur présenter tout un bloc. On les invite à toucher, arracher des morceaux, faire des trous, gratter, etc. On va commenter : «C’est de la terre. C’est froid, ou c’est chaud, c’est sec ou mouillé ou humide.»
On peut aussi proposer des petits morceaux.
Les enfants vont réagir différemment selon leur tempérament et leurs inclinations : certains vont tout de suite toucher, s’en emparer, d’autres vont observer ce que font les autres avant d’oser. Les habiletés des uns amène les plus timides à les imiter.
La glaise est intéressante en soi et les possibilités de variations (de gestes de formes, de couleurs) sont nombreuses
Au début, il est préférable de ne pas fournir d’outils, les mains suffiront. Ils vont d’abord apprendre à connaître ce matériau, comment il se comporte et ce qu’on peut faire avec : l’aplatir, le rouler en boule ou en colombins (saucisses), additionner des morceaux les uns sur les autres ou les aligner, creuser des trous, etc.
Pincer la glaise avec le pouce et l’index fait intervenir et renforce les petits muscles utilisés dans l’écriture.
La glaise se prête à toutes sortes de transformations. Un enfant a par exemple, transformé un colombin en serpent, puis l’a coupé en deux en disant «deux serpents». Puis a plié un colombin en V et dire « un oiseau». «Un ami pour le serpent» puis « L’oiseau a mangé le serpent». Il a ainsi transformé la glaise façonnée par ses mains, en une histoire (une fonction du cerveau de haut niveau).
On pourra plus tard ajouter des accessoires pour faire des textures par exemple ou pour couper des morceaux, ou à insérer dans la glaise.
Les plus grands adorent porter le bloc, ils se sentent puissants et peuvent s’exercer à couper avec le coupe fil et faire des galettes. Ils aiment aussi beaucoup faire de la barbotine, un mélange d’eau de glaise qui est utilisées pour coller des morceaux ensemble.
L’ajout d’une bouteille (spray) va amener les enfants à ajouter de l’eau et constater que s’ils en mettent trop la glaise devient trop collante ou se liquéfie.
Ces activités ouvertes vont précéder celles où l’enfant planifie de représenter quelque chose.
Photo Roseville
Les poupons et trottineurs dans les écoles préscolaires de Reggio Emilia (Italie) utilisent la glaise suffisamment souvent pour se rappeler les gestes et les mouvements à faire avec et sans outils; alors ce qu’ils font à 3, 4 et 5 ans devient de plus en plus complexe.
- La peinture
On présentera aux enfants différents outils à explorer, plusieurs supports aussi
Commencer sur une table puis à la verticale.
On pourra ensuite montrer aux enfants comment rincer leur pinceau entre deux couleurs.
Mais si on a une table inspirée d’Arno Stern, deux pinceaux restent toujours associés à leurs pots.
Dans les milieux préscolaires de Reggio Emilia, les adultes donnent aux enfants de la peinture er des pinceaux dès qu’ils peuvent s’asseoir, rester en équilibre et simultanément tenir un objet.
Il peut parfois être utile de démontrer les étapes d’une activité et les faire avec les enfants. Pour la peinture on va d’abord chercher un papier, puis on l’accroche ou le dépose sur une surface prévue à cet effet, on va chercher la peinture et les accessoires
(pinceaux, rouleaux ou brosse à dents, éponges ou autres), on trempe son pinceau…utilisant le langage pour décrire la séquence. Plus tard, ils deviendront autonomes pour s’organiser.
- La colle
On peut au tout début présenter la colle dans de petits contenants avec des spatules
Il y a une progression dans l’usage des choses. Par exemple avant de coller des éléments, on va d’abord jouer avec la colle (Elmer’s Glue) comme médium lui-même.
La colle en bâton n’est pas aussi complexe que la colle liquide.
S’habituer à faire sortir la colle d’une petite bouteille (1.25 onces) est déjà tout un exercice pour un petit, apprendre comment elle se comporte, examiner sa texture, etc.
Faire sortir un goutte un jet ou un filet est un mouvement complexe : comment tenir la bouteille, combien je dois en mettre et où, quelle pression dois-je exercer? La colle demande au cerveau d’être précis et représente un défi.
Ils vont coller et décoller les morceaux, éprouvant la résistance de la colle. Les petits ne perçoivent pas le devant et le derrière; ils vont donc coller dans n’importe quel sens. Aussi vaut-il mieux avoir du papier ou du carton de deux couleurs recto verso.
Ils vont aussi découvrir que la colle sèche.
On a très vite tendance à donner des formes prédécoupées pour faire un bonhomme de neige par exemple, incitant les enfants à placer les morceaux comme prévu en les aidant ou en replaçant nous-mêmes les yeux ou autre. Mais on saute alors les étapes essentielles d’appropriation des enfants du matériel et on les oriente trop tôt vers des schémas stéréotypés au lieu de les laisser s’exprimer et cultiver leur imagination.
- La boue
- Le sable
- La terre
- L’eau et ses propriétés
· Découvrir des éléments de la nature
La nature nous donne plein de matériaux. Le cerveau est stimulé, nourri, par les éléments naturels.
Les petits ont besoin d’accéder à l’extérieur et d’avoir la présence d’un adulte qui a le temps d’écouter et de les observer. L’utilisation des matériaux naturels va commencer en suivant le regard et la main de l’enfant, lui permettant d’explorer le temps que dure son intérêt.
Les enfants remarquent tout si on leur laisse le temps : une fourmi, un rameau cassé, une fleur. Si cela bouge, on doit le regarder, si c’est coloré, y toucher, si c’est détaché, le prendre et le transporter. On va leur permettre de ramasser et de jouer avec les trésors rencontrés. Et les rentrer à l'intérieur.
La relation entre le stimulus, la perception de l’enfant et la réponse de l’adulte va entraîner d’autres réactions de l’enfant dans un enchaînement de «feedback».
On va suivre le rythme de l’enfant, remarquer ce qu’il remarque, et fournir le nom des choses et des petits bouts d’information.
Photographier les enfants pendant qu’ils explorent et noter leurs mots s’il y en dit, puis leur montrer les photos et discuter de leurs mots avec eux, écouter ce dont ils se rappellent, sont de bonnes pratiques.
Regarder des livres sur la nature également.
Si vous avez une passion pour des choses de la nature, cela va contaminer et stimuler les enfants. Cela peut même induire chez eux un intérêt pour toute la vie.
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