lundi 16 août 2021

Et si on jouait à faire de la menuiserie?

 Par Anne Gillain Mauffette

Qui a encore un banc de travail dans sa classe? La menuiserie est une activité qui a presque complètement disparu des environnements préscolaires. Pourtant c’est une activité très riche au niveau du développement. Est-ce parce que c’était trop bruyant? Parce que cela présentait un risque ou que les enseignantes n’y connaissaient pas grand chose et n’étaient pas à l’aise avec cette activité? Ou encore que l’enseignement de la lecture a pris toute la place?

On pourrait sans doute trouver des solutions à toutes ces «problèmes». Faire un coin menuiserie à l’extérieur quand la saison le permet, inviter un parent habile à venir assister au début l’éducatrice ou l’enseignante et les enfants.

Vous n’avec pas de banc de travail, qu’à cela ne tienne, une grosse ou quelques grosses souches (40 cm. de large par 25-30 cm. de haut) feront l’affaire. Les enfants pourront clouer directement dedans pour s’exercer. Ou encore une table à pique nique dehors ou une vielle table solide, aux pattes coupées si nécessaire, pour être à la bonne hauteur pour les enfants.

On a souvent peur qu’un enfant se fasse mal avec des outils mais un enfant peut tout aussi bien se faire mal dans les structures de jeu à l’extérieur mais il ne nous vient pas à l’esprit de les faire disparaître ou les interdire.

Tous les enfants sont intéressés par la nouveauté : un coin menuiserie va attirer autant les filles que les garçons si on ne laisse pas ces derniers s’en accaparer. Pour encourager les filles à participer il faut qu’il y ait des images où l’ont voit des femmes travailler dans les métiers de la construction et ce autant dans le coin menuiserie que dans les livres. Ainsi tout le monde aura l’occasion de développer ses habiletés.

Photo ©Sylvie Bilodeau

Car les apprentissages sont nombreux.

Les apprentissages

La menuiserie est un bon moyen pour amener les enfants dans leur zone proximale de développement. Ce que les enfants peuvent faire et apprendre est toujours en extension grâce à la nature ouverte de l’activité qui demande aux enfants de résoudre des problèmes.

La résolution de problème est un composante importante de cette activité alors que les enfants trouvent les façons de tenir les morceaux de bois, de les faire tenir ensemble.

La créativité est de la partie car les enfants doivent décider ce qu’ils vont créer, avec quoi, trouver des méthodes alternatives de jonction des pièces.

Un avion, signé Étienne

 

Les enfants apprennent en regardant les autres et avec un peu de soutien, les enfants sont très fiers de voir qu’ils sont capables d’acquérir de nouvelles habiletés, de faire des choses qu’ils n’étaient pas capables de faire auparavant. Ils en retirent un sentiment de puissance et d’accomplissement. Si un enfant réussit son projet, même si ce n’est que de scier un morceau en deux, cela renforce son estime de soi. Un enfant qui réussit reste motivé.

Si eux enfants travaillent ensemble, ils construisent leurs habiletés sociales.

La menuiserie améliore le degré de persévérance des enfants et leur attention alors qu’ils se concentrent pour taper sur les clous par exemple, placer un morceau de bois correctement. Elle améliore leur coordination œil-main.

Elle permet de développer l’auto- régulation  car il faut faire preuve de retenue et de patience, maintenir son intérêt malgré les difficultés rencontrées et contrôler ses manifestations de frustration.

Cette activité peut aider à diminuer le stress : cogner sur des clous avec un marteau par exemple ou même sur du papier bulle.

De plus les enfants apprennent à faire attention aussi bien à eux-mêmes qu’aux autres ainsi qu’à prendre soin du matériel. À suivre des consignes de sécurité. Ils développent un sens de la responsabilité ce qui augmente leur estime d’eux-mêmes.

Avec ce médium en 3D, les enfants établissent des liens de cause à effet, font de la classification, des comparaisons de grandeur, de la mesure, développent leur concept de nombre et de volumes. Ils se familiarisent avec le langage mathématique : longueur largeur, hauteur épaisseur, carré, rectangle, triangle, etc. Ils explorent la notion d’égalité (il faut deux pièces pareilles pour faire telle chose).

Les enfants peuvent aussi dessiner un plan de leur construction ce qui le amène à préciser leur projet, quitte à le modifier en cours de route et ce même complètement.

Ils utilisent certains outils qui demandent de la force et développent à la fois leur motricité fine et globale. Ils vont parfaire leur coordination, le contrôle de leurs gestes. Ils enrichissent leurs perceptions sensorielles (les odeurs du bois, toucher un bois lisse ou rêche par exemple).

Ils apprennent à connaître les sortes de bois (bois dur, bois mou) leurs textures et autres propriétés et le nom des arbres qui les fournissent (pin, cèdre, etc.). Le vocabulaire est élargi : noms des outils, des gestes.

Si on encourage les enfants à parler de leur construction, on favorise le langage. Cependant il faut respecter l’enfant qui ne veut pas commenter car si certains enfants timides savent qu’ils doivent absolument dire des choses chaque fois, ils n’auront pas tendance  à participer à cette activité.

Une ferme

Quand les enfants peuvent utiliser leurs constructions pour jouer, leur satisfaction et leur plaisir en sont magnifiées (leurs bateaux pour jouer dans l’eau par exemple).

La menuiserie peut aussi être l’occasion d’écriture : écrire son nom sur ou le nom de sa réalisation ou « Ne pas toucher S.V.P.»

Ils développent des habiletés qui leur seront utiles en dehors de l’école, des apprentissages pour la vie.

Il y a dans la menuiserie comme dans la construction ou le dessin des stades de développement:

-          Stade 1 : À deux ans les enfants vont empiler et désempiler les morceaux de bois, les transporte d’un lieu à l’autre. Les mettre dans des contenants, les vider.

Même quand on leur donne de la colle, ils ont tendance à faire et défaire leurs structures. À moins de voir des enfants plus âgés à l’œuvre car ils vont alors les imiter.


-          Stade 2 : Les jeunes enfants se familiarisent avec le bois et les outils. Ils vont clouer et scier pour le plaisir du mouvement, d’une activité nouvelle, d’exercer leur force et de faire « comme les grands».

Ils sont d’abord intéressés par le processus, par l’action (à moins que l’adulte ait fixé des buts et insiste sur une représentation.). Ils n’ont pas de plan en tête. Ils ne cherchent pas à automatiquement à fabriquer quelque chose (même si parfois ils nomment quelque chose après coup) : l’exploration du matériel et de l’outil les satisfait.

L’enfant va prendre plaisir à faire de la sciure de bois par exemple. Ou planter des clous les uns après les autres.

Il voit son habileté augmenter et s’en réjouit. Il et prêt à faire beaucoup d’effort pour arriver à ses fins.

 

-          Stade 3 : L’enfant va combiner des éléments en les sciant, collant, clouant. Le résultat va lui faire penser à quelque chose et il va le nommer.  Il fait des constructions simples et essaie de nouveaux outils ( le vilebrquin par exemple) et améliore ses habiletés motrices et techniques.

 

Après avoir cloué ces deux morceaux de bois ensemble, N. a dit : «Un bateau»

L'enfant reste très centré sur les matériaux, ses gestes et le maniement des outils.

-          Stade 4 : Même si le plaisir du processus demeure, l’enfant s’attarde davantage au produit et va vouloir construire un objet spécifique souvent déterminé avant même de commencer l’activité ou en réponse à un matériel spécial ou nouveau.

Il va raffiner ses créations, ajouter des éléments décoratifs.

Plus l’enfant devient habile et plus ses créations deviennent réalistes, fonctionnelles  et complexes.

Il va sans dire que plus les enfants ont d’occasion de s’exercer, plus ils progresseront et plus ils seront fiers.

L’espace menuiserie

La grandeur de l’espace va déterminer le nombre d’enfants qui vont pouvoir travailler en même temps. L’espace doit être au moins assez grand au moins pour deux personnes une de chaque côté de la table de travail par exemple. De préférence avoir un bras de distance.

Un espace au mur ou sur des tablettes doit permettre de ranger le matériel. Des boîtes pour les morceaux de bois.

Idéalement une plaque de contreplaqué au mur ou à petits trous, avec des crochets et dont l’emplacement de chaque outils est marqué par un contour, va aider les enfants à remettre les outils au bon endroit.

Des contenants pour les clous de différentes tailles. Les enfants apprendront à discriminer les formats pour le rangement des clous restants.

Les matériaux :

Avoir une variété de différents morceaux de bois (forme, épaisseur, grandeur) et en avoir une bonne quantité donne de la latitude aux enfants quant aux chois de leurs matériaux et stimule leur créativité. On peut souvent s’en procurer dans certains commerces.

Il ne faut cependant pas utiliser du bois traité car la sciure est toxique.

Le pin blanc, le cèdre, des bardeaux de cèdre, le peuplier, le tilleul sont des bois mous qui tiennent bien les clous et la colle. Les bois trop durs vont vite décourager les enfants. Ils ont besoin de succès tout de suite pour adhérer à cette activité.

Des branches de 4cm à 10 cm peuvent convenir pour scier et sont faciles à trouver. On voit souvent dans les centres de la petite enfance et les maternelles extérieures (Forest Schools), des enfants utiliser des scies pour scier des branches.

Photo© Cynthia Nault

 

Du bois de plage, souvent plus mou, peuvent être pratiques pour apprendre à scier. On en trouve dans certaines régions.

On peut aussi ajouter des rondelles de carton, des bouchons de bouteilles ou de contenants en métal et en plastique ou en liège, de la corde, etc. Le matériel de bricolage (cartons, feutres, peinture) doivent aussi être disponible pour que les enfants puissent ornementer leurs créations  (des drapeaux pour les bateaux par exemple).

Un traineau

 

Les outils

-          Clous et marteaux

Photo ©Sylvie Bilodeau

 

Le marteau est l’outil le plus facile à manipuler donc on va le présenter en premier.

Il doit peser de 9 à 13 onces pour être efficace (les deux premiers). Les autres sont pour les plus jeunes enfants pour clouer sur un établi jouet ou avec des petits clous sur des surfaces poreuses.

Certains adultes craignent que les enfants ne se frappent avec des marteaux. Mais ils peuvent tout aussi bien se frapper avec des blocs ou une pelle dans le coin sable ou dans la neige. Il s’agit d’abord de limiter le nombre d’enfants qui travaillent ensemble, de connaître bien les enfants. Laisser l’enfant choisir son compagnon de travail. Il y a moins de risques de disputes.  Il faut aussi expliquer  les dangers : ce ne sont pas des jouets, ni des armes, on peut se blesser si on ne fait pas attention. Il faut leur fournir des consignes claires : ne pas lever le marteau plus haut que leur tête. Leur montrer le mouvement du poignet qui permet de frapper sur le clou.

 

Sophie : Une couronne

Une pince à linge à la base du clou peut être utile au début pour épargner les petits doigts. Ou encore un peigne placé en aplat autour du clou.

Il faut éviter les clous trop longs qui vont se ficher dans le banc de travail ou trop gros qui demandent plus de force. Des clous à tête large mais pas trop gros aident au début.

Clouer deux clous en diagonale vers le centre va mieux faire tenir certaines pièces de bois.

Pour les enfants qui n’aiment pas le bruit des coups de marteau, le port de d’écouteurs règle le problème

 

-          Scier



En sciant des morceaux de bois, l’enfant transforme leurs formes. Il pourra ensuite les combiner de manières différentes pour faire d’autres formes et des volumes.

Les enfants n’ont pas la force de tenir une pièce de bois d’une main et scier de l’autre. Ils risquent de se blesser. Il faudra donc se munir d’un étau, de serres ou de serres en C et apprendre à les utiliser u Laisser les enfants serrer l’étau du mieux qu’ils le peuvent puis donnez vous-même un dernier tour pour vous assurer de la stabilité du morceau de bois.

Les enfants ne doivent pas avoir les deux pieds ensemble mais un pied un peu en avant pour pouvoir changer le poids d’un pied à l’autre.

Scier n’est pas une chose facile. Pour commencer faire une marque sur la pièce de bois. Placer la scie sur la marque puis reculer la scie. Relever et replacer la scie au même endroit et la reculer encore une fois. Puis on peut commencer à faire l’aller retour en avant en arrière.

 Un enfant de trois quatre ans va utiliser toute sa force et le poids de son corps ce qui fait qu’il faut surveiller la fin de coupe.

À moins que le morceau à couper soit au sol.

Photo © Cynthia Nault

Différentes sortes de scies permettent de scier dans le sens du grain, en travers du grain ou même de scier des arrondis.

Une broche en forme de lapin faite avec une scie à découper

-          Les tournes-vis et les vis et les boulons

Photo ©Sylvie Bilodeau

Les tournevis demandent un geste de torsion particulier, assez difficile pour les enfants.

Un tournevis court fonctionne mieux pour des petites mains.

Pour commencer, les enfants pourraient dévisser des pièces  (objets recyclés).


-          Les chignoles, perceuses et vilebrequins.


Les enfants de 4 et 5 ans sont capables de manipuler un vilebrequin à main en métal pour forer des trous pour faciliter l’entrée des vis par exemple. Les serre-joints en C vont maintenir le bois pendant que l’enfant cloue, visse ou perce.

Il faut toujours que le bout de bois dans lequel on perce soit  tenu par des serres car cela prend deux mains pour actionner un vilebrequin à main.

Si un enfant a de la difficulté à tenir l’outil droit, l’adulte peut tenir le manche et l’enfant va tourner.

Les enfants plus grands peuvent utiliser une perceuse électrique.

Photo Cynthia Nault

-          Les pinces

Des pinces d’électricien (sans surfaces coupantes) sont idéales pour des petites mains. 

-          

Autres matériaux et outils utiles:

-          Une règle, un mètre à mesurer souple

oll   Colle à bois

        Une équerre

-          Un pied de biche

-          Du papier sablé (≠ 1 à ≠ 00 ) et des blocs sur lequel l’entourer pour poncer

-          Des rondelles

-          Des charnières

-          Des crochets

-          Des œillets

-          De la corde du fil de métal et à pêche

-          Des bouchons de bouteilles et des couvercles de pots

-          Des retailles de cuir et de tissus

-          Des feuilles de métal

-          Des ressorts

-          Des poignées de portes ou de tiroirs

-          Du liège

-          Des rouleaux

-          Des boîtes  (en bois), des casseaux de fruits

-          Des bâtonnets de bois

-          Des moulures

-          Des cure-pipes

-          Papier aluminium

-          Etc.

Autres conseils de sécurité

Avoir des lunettes de sécurité pour protéger les yeux. Vous avez déjà une trousse complète de premiers soins.

Mentionner aux enfants de ne jamais mettre de clous ou de vis dans leur bouche.

Les outils doivent rester dans le coin de menuiserie. On ne court pas avec des outils.

Un coin de rangement bien organisé permettra aux enfants d’entreposer leurs outils une fois leur activité terminée.

Leur dire que si une dispute s’annonce : déposer les outils tout de suite avant de discuter.

On demandera aux enfants incapables à ce moment là de suivre les consignes, de se choisir une autre activité.

Rappeler de ne pas toucher aux choses des autres.

La  progression dans les expériences proposées aux enfants:

Pour les tous petits, une plaque épaisse de «styrofaom» peut servir de surface pour planter des « Tees» de golf. Ils peuvent aussi marteler du papier bulles.

Les petits peuvent aussi utiliser les plaquettes en formes diverses colorées avec des petits clous et des marteaux en plastique durs ou en bois. On peut aussi utiliser une petite main en plastique pour tenir les clous.

 

On peut aussi commencer avec des sculptures de bois avec du brin de scie et de la colle.

Mais dès trois quatre ans les enfants démontrent de l’intérêt pour les outils.

Ils peuvent commencer en clouant sur des tuiles de plafond.

Il vaut mieux introduire un outil à la fois pour quelques jours: on s’exerce à scier, à clouer avant de vouloir représenter quelque chose.

La progression pour les adultes :

Vous ne vous sentez pas à l’aise à ce que les enfants utilisent des outils : commencez avec simplement du bois et de la colle. Les enfants peuvent quand même inventer des choses intéressantes même si cela demande de la patience (il fait que la colle sèche).

 

Une maison

Vous pouvez aussi vous tourner vers ce genre de jeu entre la construction et la menuiserie : les enfants apprennent à représenter des objets avec du matériel ouvert (bois et chevilles).

Vous pouvez aussi d’abord vous-même vous familiariser avec un outil à la fois, cela vous donnera l’occasion de constater les différentes embûches que les enfants pourraient rencontrer, puis le présenter aux enfants.

 

Une auto

Les enfants sont très rapides à sentir nos craintes à propos des outils et cela influencera leurs comportements.

Vous pouvez bien sûr vous faire assister au début par un autre adulte plus expert que vous.

Si vous trouvez qu’un tel atelier demande une supervision dont vous ne vous sentez pas capable, peut-être pourriez-vous faire appel à un autre adulte (un grand parent par exemple) à venir surveiller et aider les enfants quand l’atelier de menuiserie est ouvert.

Le rôle de l’adulte :

-          Organiser le coin menuiserie : on peut accrocher les outils sur un babillard à trous sur lequel est tracée la place de chaque outil par exemple ou des contenants avec une affichette placés à côté du banc de travail.

-          Établir le fonctionnement et les consignes du coin menuiserie (nombre de personnes, etc.). Rappeler les consignes (avec des affiches faites avec les enfants au besoin).

-          Présenter le matériel et les consignes en petits groupes plutôt qu’en grand groupe.

-          Aider les enfants dans la conception de leur projet, leur choix de matériaux en les questionnant : que pourrais-tu utiliser pour faire les pattes de ta table? Qu’arrive-t-il si elles ne sont pas de la même longueur ? Comment poser les roues sur ton camion?

-          Aider les enfants qui rencontrent une difficulté, mais pas trop pour ne pas faire le travail à leur place ce qui réduirait leur confiance en leurs habiletés: « partir» un clou, enlever un clou, aider à la sélection du clou, etc. Comme dans toute expérience, certains auront besoin de plus de soutien que d’autres.

-          Cette activité doit rester un choix de l’enfant : certains vont tout de suite montrer beaucoup d’intérêt, de satisfaction et d’énergie  et d’autres manqueront peut-être de confiance au début ou éprouveront le sentiment d’être inadéquat. Si un enfant abandonne, observer si c’est  à cause d’un problème technique ou si  l’enfant a de la difficulté à essayer de nouvelles expériences ou s’il a régulièrement tendance à abandonner facilement une tâche, un jeu.

-          Documenter le travail en cours (et pas seulement le projet terminé) ainsi que les commentaires des enfants. Cela motive les enfants énormément. Et les amène à en reparler plus tard.

-          Durant l’atelier, l’adulte observe les enfants. Si un enfant est fatigué ou frustré, elle va suggérer à l’enfant de faire une pause et un endroit où mettre son matériel sélectionné de côté, temporairement.

-          Si un enfant annonce qu’il va faire quelque chose mais que le résultat est très différent, acceptez cela.  En fait, n’ayez pas d’attente par rapport au produit final.

Les enfants vont trouver leurs propres idées mais on peut aussi leur proposer quelques idées possibles en lien avec leurs intérêts démontrés et en apportant du matériel suggestif : si les enfants ont été dehors et vus des oiseaux qu’ils auraient voulu retenir, on pourrait leur suggérer d’inventer des mangeoires par exemple.

Propositions possibles:

-         Écrire son nom sur un morceau de bois et clouer des clous sur les lignes pour en faire un écriteau. Faire un dessin sur le même principe.

-         Des plaquettes à clous ( géo…) avec lesquelles ils pourront ajouter des élastiques pour faire des formes.

-         Des avions, bateaux, un train et autres véhicules

-         Des meubles miniatures

-         Des guitares et autres instruments (un tambourin par ecemple avec une plaque ronde et des bouchons de bouteille)

-         Des affiches de circulation pour les jeux de blocs ou pour un circuit de tricycle ou bicyclette à l’extérieur

-         Des affiches d’adresse ou de noms de maisons

-         Des nichoirs pour les oiseaux

-         Des cadres pour leurs œuvres

-         Des enfants ont déjà : fait une étagère, un groupe a travaillé à concevoir une échelle, une wagonnette…

Les enfants peuvent aussi suivre des modèles choisis par eux : la créativité y est moins présente mais les enfants apprennent à lire un plan, suivre les étapes.


Des activités  en lien avec la menuiserie :

-          Des visites en forêt pour identifier des arbres

-           Une ou des visites sur un chantier peut être organisée donnant une meilleure idée du rôle d’un menuisier et d’autres métiers de la construction. C’est important que les enfants voient comment les outils sont utilisés hors de l’école dans le monde. Les enfants pourront «prendre des notes» et ensuite raconter ou dicter le récit de leur expérience.

-          Inviter un menuisier - charpentier, un ébéniste

-          Faire participer les enfants dans la préparation de l’invitation de la personne ressource (lettre  à créer en collectif : qu’est-ce qu’on va écrire…, préparation de nos questions, remerciements, etc.).

-          Lire des livres en rapport avec la menuiserie ou l’ébénisterie et autres métiers de la construction avec des rôles masculins et féminins ou autres.

-          Regarder des œuvres d’art faites en bois, visiter de sites où sont présentées des sculptures en bois.

 

Sculpture de Robert Legendre

                                                    Des sculpture en bois dans le bois



Inspiré par:

-          Reggio Children (1997): Shoe and meter: un projet à l’école Diana en collaboration avec un menuisier où les enfants dessinent et décrivent au menuisier la table qu’ils veulent. Une occasion d’apprendre à mesurer avec ses pieds ou autres choses.

-          Reggio Chidren (2011) The Wonder of Learning : Sound Systems, the voice of materials: un projet où les enfants inventent des sculptures sonores avec des éléments en bois trouvés.

-           Teacher Tom’s first book. Teaching and learning from preschoolers (2017): Charlotte’s ladder: Un projet d’échelle élaboré par des enfants. Tom Hobson, Peanut Butter Publishing, Seattle Washington.

-          St. Denis, Nadine (1995) : Synthèse de l‘atelier de menuiserie au préscolaire Université du Québec à Hull Mai 1995

-          Woodwork/Carpentry with Young Children: https://www.myece.org.nz/activities-for-childhood-learning/257-woodworking-carpentry-young-children#ixzz6vPYXMwsC

-          Et tous les enfants que j’ai fréquentés

 

 


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