jeudi 17 novembre 2022

Petites explorations sonores 2: À la découverte des sons et des instruments

 Par Anne Gillain Mauffette

 


Introduction

Nous avions exploré dans un premier document, principalement les jeux sonores avec la voix. Cette fois nous nous intéresserons davantage aux sons d’objets et instruments.


Voir : Petites explorations musicales (1) https://jeulibrequebec.blogspot.com/2022/01/petites-explorations-musicales-1.html


Il s’agit avant tout de créer l’envie de connaître la musique et de s’exprimer à partir de la musique.


On pourrait commencer en demandant aux enfants s’ils écoutent de la musique à la maison (ou dans l’auto). Lesquelles? On demandera aussi aux parents.

On voudra ensuite sensibiliser les enfants, à travers leurs expérimentations avec des objets sonores et instruments, aux notions qui composent le langage musical, aux propriétés des sons, tout en enrichissant leur vocabulaire et leur répertoire musical.

Pas de façon abstraite, mais plutôt par le vécu : par l’écoute, le geste, le dessin, le langage, les images et le son.

Les propositions faites aux enfants peuvent aller de l’exploration libre, à l’imitation  jusqu’aux jeux guidés ou même aux activités dirigés. On prendra soin d’alterner les activités plus encadrées avec des périodes de jeu libre, à l’intérieur et l’extérieur.

 Mais il faut d’abord que les enfants puissent jouer spontanément avec le son comme on joue avec des crayons feutres, des blocs ou de la pâte à modeler en explorant les effets des matériaux sonores. Comme avec le langage où on n’apprend pas à l’enfant tout de suite les règles de grammaire pour qu’il accède au langage (on lui parle et on le laisse jouer avec les mots), la musique s’apprend d’abord en agissant et en en entendant.

Elle va d’abord être ressentie. L’enfant va y réagir. Entre les deux, il aura d’abord capté le signal sonore,  l’aura mémorisé, interprété, décidé de sa réponse et exécuté sa réponse. Cela sollicite donc plusieurs systèmes cérébraux.

À nous de l’aider à nommer ce qu’il entend, à exprimer ses impressions.

L’activité musicale va prendre différentes formes : le jeu de l’enfant qui manipule pour lui-même, puis le jeu avec d’autres. Il s’agit d’abord d’une activité sensorimotrice : perception du son… Mais quand l’enfant en arrive à représenter des choses (histoires sonorisée, émotions) il est dans le jeu symbolique. Puis progressivement il acquiert un vocabulaire musical et inventera et intégrera certaines règles (même l’improvisation en jazz s’appuie sur des règles).

 

Explorations  des gestes qui font de la musique

   

    Frapper                                 Pincer                                                   Souffler              PhotosMusique en maternelle

 Il n’est jamais trop tôt pour commencer. On va proposer des objets et instruments à pincer, tirer, gratter, frotter, à frapper, secouer, entrechoquer, tourner, dans lesquels souffler (vocabulaire que les enfants vont découvrir et intégrer).

   

                             3 Photos :  Garden Gate Development Center  Photo :Maison Bleue


Comme précédemment, vous pouvez demander aux enfants d’apporter de chez eux un objet qui fait du bruit ou des sons. En apporter vous-mêmes pour ceux qui auraient oubliés.

On aura préalablement averti parents et enfants qu’il s’agit de se faire une collection d’objets (de « trésors» sonores) pour la classe et qu’on va les partager. Et que si un enfant apporte quelque chose auquel il ou la famille tient, il pourra le ramener à la maison. 

Les enfants vont chacun présenter leur objet sonore, démontrer les bruits ou sons que peuvent faire celui-ci (couvercle de pot de bébé, boîte de conserve, etc.). Invitez-les à trouver d’autres gestes possibles pour varier les sons de leur objet, en commentant verbalement leurs nouvelles trouvailles : « Il a agité plus fort» ou «Au lieu de gratter sur la boîte, il a frappé dessus.» «Quelle différence de son est-ce que cela a fait?».

On pourra ensuite mettre en commun les objets dans un « coin musique» (ou si on manque de place, dans des boîtes transparentes) pour que toute la classe puisse en profiter.

On pourrait aussi fabriquer des instruments avec les enfants avec des objets recyclés, en jouer puis les transformer pour améliorer leurs propriétés sonores (resserrer des élastiques par exemple, ajouter une caisse de résonance, fabriquer une mailloche plus dure ou plus douce, etc.). Les enfants vont sans doute vous surprendre par l’utilisation qu’ils vont faire de ces objets.

On pourrait écouter cette chanson pour inciter les enfants à inventer des sons avec les matériaux disponibles: Steve Waring : La flûte à eau : https://youtu.be/x37kM8NyN2E

Ici un enfant de douze ans a trouvé la réglette d’une affiche et en a fait une trompette : https://youtu.be/6cLpH0VQkHU

 Voir l’annexe sur les objets à collectionner en vue de la création d’instruments ci-jointe.

 

 Explorations libres

Les enfants vont explorer les sons qu’ils peuvent produire avec le matériel disponible.

    · Les instruments sont répartis dans le local. Les enfants circulent librement d’un instrument à     l’autre et en exploitent les possibilités.

    On discutera ensuite avec les enfants de ce qu’ils ont remarqué des différents objets ou instruments utilisés (« Cela m’a fait penser à…»  etc.) On leur demandera quels instruments ils ont préféré et pourquoi. Certains vont tenter de qualifier les sons.

    On pourrait par la suite placer les instruments au milieu du cercle des enfants assis. 

    On pourrait alors les classer, par exemple dans des cerceaux placés au milieu du cercle des enfants, soit selon les gestes (des objets dans lesquels on souffle, qu’on frappe, agite, etc.) ou  par matériau (ceux en bois, en plastique, en métal).  On discutera pourquoi un instrument va aller dans tel cerceau. Ou encore (après avoir exploré cette notion) ceux qui résonnent (sons longs) et ceux aux sons courts.


Les enfants vont se rendre compte que certains pourraient aller dans deux catégories. On pourrait alors faire une intersection avec les cerceaux et mettre ces instruments dans le milieu.

Ceci rejoint le concept mathématique de classement selon certaines propriétés.

On pourrait  ensuite, utiliser en plus, les petits instruments traditionnels qu’on retrouve souvent au préscolaire, qu’on a déjà, ou des substituts : tambourin, tambour de basques (à cymbalettes), cymbales, triangle, bongos, blocs résonnants, bâtons sonores ou rythmiques, claves, lames sonores, xylophones, métallophone, glockenspiel (carillon), castagnettes, maracas, grelots,clochettes, etc. Chaque instrument sera présenté, séparément, avec son nom.

· Feu rouge, feu vert : Chaque enfant se promène librement dans le local en jouant d’ un instrument. Au signal; feu rouge. Tout le monde arrête. Feu vert : on échange d’instrument et on repart.

 

Discrimination  des sons des objets et instruments

Nous allons tenter d’aider les enfants à développer leur attention aux phénomènes sonores, les inviter à perfectionner leur observation auditive. L’enfant va affiner son oreille en écoutant et produisant des sons.

Les enfants vont appendre progressivement à discriminer la hauteur du son (aigu, moyen, grave), son amplitude ou intensité (fort, moyen, faible), sa durée (son long, son court), sa vitesse («le tempo» vite ou lent), les sons liés, continus («legato») et les sons détachés ou discontinus (« staccato»), le timbre des objets et des instruments.

L’arbre à sons ou à musique permet des variations de sons dépendant du genre et du nombre de billes qu’on y met à la fois : des billes de liège ou en bois font un son plus doux que les billes en verre. La distance entre les sons va être différente si on en met une ou deux ou une foule de billes qui vont dégringoler les unes après les autres. 
Photo Anne Mauffette

Ils vont découvrir que les sons peuvent aussi être de plus en plus fort et de plus en plus faibles («crescendo, decrescendo») et les sons ascendants et descendants («glissando»).

Ils vont explorer la notion de mélodie.

Ils vont découvrir la différence entre les rythmes réguliers ou irréguliers et la pulsation.

Chaque instrument a ses caractéristiques sonores (le timbre) qui le rendent unique et que les enfants vont apprendre à différencier : le son d’un piano, d’une maracas,  des claves, d’un guiro, d’une guitare…

 

Vous n’avez pas de claves (photo de gauche), qu’à cela ne tienne : deux morceau de manches à balais de 9 à 12 pouces  feront l’affaire (en faire au moins deux paires).

Vous n’avez pas de guiro (photo de droite), une boîte de conserve avec rainures fera tout à fait l’affaire avec mailloche-un bâton, un crayon- ou les doigts.

                        Photo de gauche : Musique en maternelle   Photo de droite: Anne Mauffette

 Elle pourra aussi servir de tambour et même d’instrument à cordes en rajoutant des élastiques de différentes épaisseurs.

Vous n’avez pas de tambourin : une noix de coco vidée et coupée en deux permettra de faire des rythmes.

Les instruments résonnants présentent des différences : le tamboa par exemple, a des sons doux, étouffés alors que le « steelpan» produit des sons plus clairs, nets et plus résonnants.

                                Photos: Anne Mauffette

                                                Enfant de deux ans joue du tamboa

Les enfants vont constater que certains instruments résonnent et font un son prolongé (un triangle, un métallophone, un xylophone, un piano, des cymbales) mais que d’autres ont un son sec et court. Mais qu’on peut parfois couper court au son en touchant l’instrument du doigt ou de la main (triangle, cymbale).

 Vous n’avez pas de xylophones?

Ici des xylophones faits à partir de boîtes de styromousse et des lattes de métal ou de parquets.

 Le métallophone ou glockenspiel, le xylophone (dont les lattes sont en bois), des bouteilles remplies d’eau, la flute, la cithare, la guitare, le piano, la mélodica, l’harmonica, etc., permettent d’inventorier des sons de différentes hauteurs et de créer des mélodies.

 

 

Un enfant expérimente avec la mélodica, l’autre l’harmonica. Photos: Anne Mauffette

                                                            Celui-ci le piano

 

Le glockenspiel                                 La cithare ou harpe…      Photos Anne Mauffette

 

En plus d’expérimentations sur la hauteur des sons et la création possible de mélodies ce métallophone offre des « leçons» de mathématiques d’ordre de grandeur quand les enfants placent eux-mêmes les cylindres du plus petit au plus grand et vont se rendre compte que la hauteur du son change selon la grandeur.

Photo Anne Mauffette

Les enfants vont sans doute se rendre compte que souvent, plus l’instrument est long ou grand ou gros et plus le son est  grave.

Ci-haut : le petit piccolo,  la flûte soprano, l’alto et la ténor. Si je joue par exemple  Marie avait un mouton sur toutes les flûtes, les enfants vont entendre et constater les différences. 
Photo Anne Mauffette

 

Photo Anne Mauffette
Ici un enfant expérimente, en pinçant ou en grattant directement les cordes  de la table de résonance d’un piano (irréparable), les notions de hauteur et d’intensité. Il frotte des cordes au son grave et finit en pinçant une corde à l’aigu. Je lui explique que des compositeurs ont fait ainsi dans certaines pièces et il recommence : « Comme ça?». Puis il «fait l’orage» en grattant sur les cordes graves. 

Les enfants vont aussi distinguer et créer des mélodies et même comprendre progressivement la composition musicale (alternance des couplets et refrains par exemple, répétitions). Ils vont organiser des sons.

Nous proposerons donc aux enfants des jeux d’exploration, d’identification et reconnaissance et de sériation. Les jeux de reconnaissance sont importants dans le développement de l’attention et la mémoire auditive. Ces jeux posent les bases entre autres de la pré-lecture.

 

Petits jeux pour affiner la discrimination auditive

 Après avoir bien exploré spontanément les différents objets ou instruments, on pourra proposer des devinettes « pour les oreilles» aux enfants.

-          L’orientation et la direction  du son :

· Cacher (ou un enfant) cache un métronome ou une horloge qui fait tic tac ou un radio jouet. Les enfants doivent identifier d’où vient le son et trouver l’objet.

On peut aussi en mettre deux.

Des enfants sont cachés dans plusieurs coins du local (il suffit de renverser une table sur le côté pour créer des cachettes). Chacun a un instrument. Ceux-ci ont décidé qui joue en premier, deuxième… Un des enfants fait un son et le répète quelque fois. Les enfants doivent indiquer d’où vient le son.

· La poule et les poussins. Les enfants sont assis en cercle. Un enfant est dans le milieu les yeux fermés ou un foulard sur les yeux. Un enfant désigné fait le cri du poussin, l’autre enfant essaie de s’en approcher. S’il s’éloigne, l’enfant fait un autre cri. Quand ils se retrouvent, on change les deux joueurs.

· Les enfants sont debout en cercle. Un enfant dans le milieu a un triangle. Un autre enfant dans le milieu a les yeux fermés ou s’il le tolère les yeux bandés. Le joueur de triangle joue et se déplace lentement, l’autre cherche à le suivre et l’attraper. Si c’est trop difficile, le joueur fait du sur place pour laisser la chance à l’enfant de le trouver. Et l’on change : deux autres enfants se placent au milieu.

· Inviter les enfants à écouter des sons dans leur environnement : y a-t-il des sons qui sont loin et des sons plus rapprochés? Lesquels?

· Leur proposer de faire des sons qui s’approchent de plus en plus ou qui s’éloignent. Comment peut-on faire cela? Cela met la table pour parler de l’intensité du son.

 

-          L’amplitude du son ou intensité

L’équivalent mathématique est «beaucoup» et «peu».

L’intensité du son se manifeste par des sons forts  (fortissimo) moyens ou faibles (pianissimo). Cette intensité va varier et composer parfois des crescendo (de plus en plus fort) et des decrescendo (de moins en moins forts ou plus en plus faibles).

Dans le langage courant on utilise parfois comme synonymes, lentement et doucement. Mais lentement est lié à notion de vitesse et doucement à la notion d’intensité.

· Un objet est caché dans le local. Un enfant doit le chercher : les enfants applaudissent fort quand il s’en approche et très doucement quand il s’en éloigne.

Le même jeu peut se faire avec des instruments.

· Lorsque l’adulte frappe fort sur le tambourin, les enfants s’éloignent de lui (ils font semblant qu’ils ont peur); quand il frappe doucement, les enfants reviennent près de lui.

Une variante : Lorsque le son est fort les enfants marchent, courent ou sautillent quand il est faible, ils s’arrêtent.

· On peut aussi faire écouter un extrait musical et modifier le volume de la sortie du son.

Ou écouter des extraits où les sons sont très contrastés en intensité.

· On pourrait aussi proposer aux enfants de dessiner des sons forts et des sons faibles.  Certains vont représenter un petit chat (son faible), et d’autres vont faire des symboles plus graphiques tels une explosion ou pleins de spirales (sons forts).

· Taper des mains de plus en plus fort (mais pas plus vite) puis de moins en moins fort (decrescendo). Le meneur montre avec le bras qui monte ou descend si les joueurs doivent augmenter ou diminuer le son.

· L’adulte ou un enfant a une baguette magique ou de chef d’orchestre. Il touche un enfant qui se met à jouer de son instrument, puis un autre et un troisième jusqu'à`ce que tous jouent. Les enfants vont ressentir la notion d’accumulation sonore.

L’intensité et le timbre sont les deux caractéristiques les plus faciles à reconnaître par les jeunes enfants.

 

-          La hauteur du son :

Il s’agit de distinguer les sons aigus, moyens et graves.

 

Photo Anne Mauffette

  ·Trois ou quatre clochettes sont agitées sous les yeux (et oreilles) des enfants. Ils auront aussi l’occasion aussi de jouer avec. Puis, l’adulte ou un enfant se cache derrière le théâtre de marionnette ou un paravent ou sous une table et en agite une. Laquelle a-t-on entendu?Trois clochettes sont agitées sous les yeux (et oreilles) des enfants. Ils auront aussi l'occasion de jouer avec.

 Puis, l’adulte ou un enfant se cache derrière le théâtre de marionnette ou un paravent ou sous une table et en agite une. Laquelle a-t-on entendu?

Un peu plus difficile: l’adulte agite une clochette puis une autre (commencer avec les sons les plus contrastés. Laquelle a été entendue la première et laquelle la deuxième? On peut même essayer à trois clochettes (et essayer de repérer la séquence des sons).

· On peut mimer les sons : marcher lourdement comme un éléphant, un géant (sur les sons graves) sur un extrait de cette musique : https://youtu.be/Iz1HOXrAoAI Bydlo dans Tableaux d’une exposition de Moussorgski .

Puis on pourrait par exemple faire écouter cette vidéo aux enfants pour les sons aigus : Les Poussins dans leurs coques de Modeste Moussorgski dans Tableaux d’une exposition:    https://www.dailymotion.com/video/x7wgcge  Puis le rejouer avec l’orchestre pour que les enfants puissent bouger comme les petits poussins: https://youtu.be/_E_glRyUnhI .


· La flûte à coulisse est un bon instrument pour faire reconnaître les différentes hauteurs de son ainsi que les glissandos (du plus haut au plus bas et du plus bas au plus haut. Les enfants vont suivre le son avec leurs corps.

                Photo Anne Mauffette

 

  · Un ou des enfants peuvent tenir un ou des carillons obliquement, les lattes les plus longues  vers le bas. Ils feront glisser leurs mailloches de bas en haut et de haut en bas (glissando).

On peut ensuite demander à un ou des enfants volontaires, de représenter au tableau ou sur des feuilles des sons entendus qui montent de plus en plus haut, puis des sons qui descendent de plus en plus bas.

 

-          La durée du son

http://cpd67.site.ac-strasbourg.fr/musique/?page_id=3214


On pourrait commencer par demander aux enfants de nous montrer des objets longs et des objets courts («Chantale, elle a les cheveux longs et moi, j’ai les cheveux courts»).

 



· Présenter des cymbales (ou un triangle) et un woodblock : faire écouter ces deux instruments : que remarquent-ils? Est-ce qu’il y a un moyen « d’arrêter les sons» de l’instrument qui résonne?

· À la flûte on fait des sons longs et des sons courts. Les enfants dessinent des lignes longues ou courtes selon les sons entendus.

· Certaines pièces vont attirer l’attention sur les sons courts.

 Poules et Coqs dans le Carnaval des Animaux de Saint Saëns amène les enfants à dessiner ou peindre des petits traits et points.

    On peut aussi inviter les enfants d’abord à se déplacer sur cette musique qu’on aura nommée.

    Alors que La Moldau de Smetana ou autre évocation de mer ou de rivière, amène les enfants à faire à la peinture, de longs traits, des spirales, etc.

     Ou à danser comme des feuilles au vent.

 

-          Le timbre

Le timbre est la qualité spécifique d’un instrument indépendamment de la hauteur, l’intensité ou la durée : sa «couleur» en quelque sorte qui le rend reconnaissable entre tous.

                            Photo Anne Mauffette

     · Toujours avec des clochettes et cachée (après avoir fait voir et entendre celles-ci aux enfants et même les avoir laissés jouer avec) : agiter une clochette. C’était laquelle? 

    On peut évidemment faire ou refaire la même chose avec d’autres objets ou instruments.

    · Les enfants ont plusieurs instruments semblables. L’adulte lui, a un exemplaire de chaque instrument. Devant les enfants celui-ci joue d’un instrument et les enfants qui ont le même jouent aussi. Les autres font «dormir» leur instrument. Puis l’adulte choisit un autre instrument, etc.

    · Les enfants sont dos à dos. Vous avez deux paires de chaque objet sonore ou instrument.Vous distribuez un objet à chaque enfant en prenant garde que les deux objets de la paire se retrouvent dans des rangées différentes.

    Vous ou un enfant (une fois que le jeu est compris) faites le chef d’orchestre qui indique un enfant qui va jouer de son instrument. L’enfant de l’autre côté qui pense avoir le même instrument lui répond.

    · Un enfant est caché sous une table et des instruments, que les enfants ont vus, sont placés dessus. Un autre enfant en choisit un et joue ou bien fait une succession de sons. L’enfant devine duquel il s’agit.  Puis on change les deux joueurs.

Ou :

      Des enfants ont chacun un instrument et se cachent derrière un paravent. Chacun leur tour, ils jouent. Les autres enfants devinent de quoi il s’agit. Ensuite, deux enfants peuvent jouer de leur instrument en même temps. Lesquels c’étaient?

· L’adulte aidé d’un enfant jouent de deux instruments en même temps. Puis un des deux s’arrête puis l’autre. Lequel s’est arrêté en premier? (Les enfants ont tendance à se rappeler le dernier son entendu).

· On pourrait aussi regarder des bouts de cette vidéo (ou d’autres) (https://youtu.be/FHbm291qrTY), où on nous montre le timbre de différents instruments mais sur un synthétiseur. Les enfants apprécieront surtout sans doute la batterie et les guitares. Ou la télécharger sur une tablette dans le coin écoute à la disposition des enfants.

On peut aussi utiliser des airs pour aider les enfants à reconnaître certains instruments et leur permettre de s’exprimer sur ces musiques :

Rebondir : https://youtu.be/yXAyGdE2CWE (les tambours)

Ou encore l’air Les fourmis sur lequel on pourra marcher ou voler comme des insectes (bongos, tambours): https://music.apple.com/ca/album/imaginations-pour-lexpression-corporelle-vol-1/1179739075

Grandir et rapetisser (le xylophone et le frottement sur les cymbales)

: https://youtu.be/Ax_a1Use5fo

Funambule (piano surtout) https://www.musicme.com/Andree-Huet/albums/Imaginations-Pour-L%27Expression-Corporelle,-Vol.-2-3298493100964-01.html?play=03

 

-          Pareil ou pas pareil?

Les enfants se laissent parfois distraire par un aspect d’un instrument (sa couleur ou sa forme). On les invitera à formuler une hypothèse puis tendre l’oreille pour la vérifier :

Les instruments à gauche malgré leur apparence différente font exactement le même son. De même que les deux à droite malgré leurs couleurs différentes. Photos Anne Mauffette

Par contre ici les 4 plus petites clochettes sur le bâton font un son plus aigu que les quatre légèrement plus grosses sur le bracelet.

    · Pairer des boîtes aux sons pareils : pots de yogourts ou boîtes de films ou de pilules masquées     par du papier collant de couleur dans lesquelles on aura inséré une même quantité de sable riz     ou autres. Tracer sur un carton des ronds, par paires, sur lesquels les enfants placeront les             contenants identiques.


-          Le rythme

Très tôt, l’enfant va chercher à suivre le rythme ou s’en approcher.

https://youtu.be/PRhYqIt1E9s

Un rythme est une série de 2 ou plus d’évènements, interrompus par des silences ou des espaces. Un son ininterrompu n’est pas un rythme.

 Il y a des rythmes qu’on peut voir (une clôture, des pas dans la neige) que l’on entend et d’autres qu’on peut voir et entendre (le bruit des vagues, le cliquetis du clignotant, les essuie-glaces de l’auto…).

 Il y a des rythmes réguliers qu’on voit : lignes dans le milieu de la route, carreaux d’une fenêtre, pas dans la neige, carton d’œufs…). Des rythmes réguliers qu’on entend : horloge, machine à laver, téléphone, gouttes d’eau du robinet. Dans ce cas  l’intervalle est le même entre les évènements sonore ou visuels. Il y a aussi des rythmes réguliers qu’on peut sentir : notre respiration, notre cœur, le jour et la nuit et les saisons. Des rythmes réguliers qu’on peut toucher (carton ondulé, planche à laver, moustiquaire). Il y a aussi les rythmes mesurés de la musique.

Ainsi que des rythmes libres naturels : les sons de la nature (vent, chants d’oiseaux, cris d’animaux, pluie cours, d’eau…).

Et des exceptions : des rythmes réguliers sans silence : la sirène d’une ambulance, un bout de tuyau qu’on tourne au-dessus de sa tête.

· Les mots ont des rythmes.

La langue est composée de syllabes longues et courtes : cro co dile (court, court, long).

Chaque enfant dit son nom en frappant ou agitant son instrument sur chaque syllabe. Anne (un coup) Nicole (deux coups) Frédéric (3 coups), Emmanuel (4 coups). On peut ensuite demander aux enfants de se regrouper selon le nombre de syllabes de leur nom.

On pourrait aussi frapper toutes les syllabes d’une comptine ou une chanson, en chantant, ou le refrain  seulement. Exemple : Dans la chanson des crocodiles, avec des blocs recouverts de papier sablé ou des bâtons sonore, on frappe chaque fois que revient dans la chanson «Ah les cro cro , ah les croc cro, ah les cro co di les».

· Deviner de quelle chanson il s’agit juste par le rythme (sans chanter). Nous aurons auparavant chanté ces chansons plusieurs fois.

· Chaque enfant a un instrument. L’adulte fait un rythme, et tous l’imitent. Puis chaque enfant à son tour va inventer un rythme reproduit par tous.

· Avec un tambourin : On demande aux enfants de faire ce que la musique leur dit. On frappe un rythme au tambourin qui accompagne le pas naturel des enfants, puis qui fait marcher plus vite, trotter ou courir, puis sautiller ou galoper, puis marcher lentement. On peut aussi donner l’image d’un cheval qui marche, trotte, galope puis est fatigué. Quand le tambourin s’arrête, on s’arrête.

Les habiletés rythmiques sont liées à la conscience phonologique et à de segmentation.

-          L’accent

Demander aux enfants de faire un rythme avec un accent (un temps plus fort) sur un des sons.

-          La pulsation

La pulsation est un battement régulier. On peut écouter la pulsation de son cœur par exemple.

· Avec un métronome varier la vitesse de celui-ci; les enfants vont marcher en essayant d’accorder leur pas au métronome. On commencera par une vitesse moyenne, puis lente (c’est le plus difficile pour eux), retour à la moyenne puis vite et très vite. Quand le métronome s’arrête, on s’arrête (Ouf!).

· Les enfants sont dans deux groupes. Tous les enfants d’un même groupe ont le même genre d’instrument. Quand on chante la première partie («Savez-vous planter des choux»): un groupe accompagne la pulsation. L’autre groupe accompagne la deuxième partie («À la mode, à la mode»). On pourrait aussi faire trois groupes  où un groupe chante et mime les gestes.

· Un groupe essaie de frapper la pulsation d’une chanson (avec des bâtons sonores par exemple) alors que l’autre frappe le rythme de tous les mots de la chanson

(avec des maracas par exemple).  Chaque groupe aura d’abord essayé, chacun de son côté. Puis un groupe joue l’autre écoute et on change et finalement on joue ensemble en essayant de ne pas se lasser entraîner. Et on rit!

 

-          Le tempo ou la vitesse (rapide ou lent, de plus en plus rapide et de moins en moins rapide).

On pourrait commencer par demander aux enfants quels animaux ils connaissent qui vont lentement et ceux qui vont vite. Les sons aussi sont parfois joués  plus rapidement et parfois plus lentement

On peut noter avec les enfants que notre cœur aussi bat parfois plus vite ou plus lentement. Et discuter de quand : quand on court, quand on a peur, quand on dort…

Ici deux enfants font tourner les clochettes (qui composent un gamme) de plus en plus vite créant des sons liés. Jouant avec la notion de vite et de lent. Photo Anne Mauffette


· On peut sur un tambourin, inviter les enfants à bouger en écoutant ce que le tambourin leur dit : battre des mesures moyennes, puis plus rapides (presto), puis lentes (lento). Les enfants vont tentent d’imiter la vitesse du son dans leurs déplacements.

Ou bien un enfant agite une maracas plus ou moins rapidement et les enfants bougent en conséquence.

· Chaque enfant a un objet sonore ou un instrument. Quand le chef d’orchestre (adulte ou enfant) fait des gestes rapides, les enfants en jouent rapidement, s’Il fait des gestes lents, ils font de même.

· Sur l’air de Meunier tu dors, on se balance lentement dans la première partie (du sommeil) puis on agite rapidement les bras en cercles dans « ton moulin, ton moulin va trop vite… va trop fort».

· Henir Dès  dans «Danse, danse, danse» chante de plus en plus vite. Les enfants vont donc danser de plus en plus vite… https://youtu.be/xG0CvWQ0uPI

· On pourra utiliser des pièces musicales pour faire ressentir les notions de lent et vite.

-                  La pièce Manège  (d’Andrée Huet): alterne les mouvements lents et rapides:  https://youtu.be/faq__2LzF5Y .

-                  Pour ressentir un mouvement lent on pourrait chosir Aquarium de Camille Saint Saens par exemple.      

            Les enfants peuvent choisir des foulards légers (ou des rubans bleus au bout d’un bâton ou du papier crépon) et/ou des petits poissons sur des petits bâtons. Ils se déplaceront de haut en bas sur la musique partout dans le local, se croisant, changeant de direction, tournant comme il leur chante. Ils auront pour s’inspirer, peut-être d’abord visionné une extrait de cette pièce à partir du moment où l’on voit des poissons défiler : https://youtu.be/69DVaGL1LZU

 

-                 Dans le Carnaval des Animaux (prendre un extrait), Hémiones et les deux pianos qui les représentent vont à toute vitesse : https://youtu.be/MqrKS85o4N4

Ou :

-                  Avec La Marche Turque de Mozart, les enfants vont ressentir un tempo rapide au piano. Faire écouter un petit bout. C’est quoi comme instrument? Cela leur fait penser à quoi? Des petites souris qui trottent? Une parade?

      On peut aussi leur proposer de mimer sur cette musique un matin où ils se réveillent en retard: ils vont à la toilette et se brossent les dents et les cheveux en vitesse, puis vont déjeuner,  mettent de la confiture sur une tartine grillée, préparent leur dîner et leur sac à dos puis sortent en courant de la maison.

-                  Dans Peer Gynt de Grieg : Dans le Hall du Roi de la Montagne (sur Youtube), la musique commence lentement puis accélère. Les enfants vont ressentir la notion «d’accelerando» mais   la musique va aussi de plus en plus fort. On nommera ce phénomène : c’est un  «crecendo».           Les enfants peuvent d’abord marcher sur la musique et seront ensuite emportés et se mettront à courir. 

            On pourrait, au début, proposer l’image d’un détective qui recherche un voleur, puis qui l'aperçoit et lui court après. Ou leur demander à quoi cela les a faits penser (une  promenade tranquille puis un orage?).

-          Le silence

Qu’est-ce que le silence? « C’est quand il n’y a pas de bruit» dit une. « C’est quand on se tait» dit l’autre dit un autre. Alors taisons- nous et écoutons le silence… Ceci peut se passer dans le local, dans la cour ou sur la rue ou dans la forêt. Après un lapse de temps on demande : «Qu’est-ce qu’on a entendu?»  Les enfants énumèrent les bruits identifiés.

La musique est faite de sons et de silences, leur organisation c’est la composition. Le silence est l’intervalle entre deux sons.

Mais il y a aussi la fin d’un morceau de musique qui s’exprime par un silence plus long.

·  Deux par deux : un des deux enfants a un instrument résonnant l’autre a une   feuille et un crayon feutre. Quand l’enfant joue, l’autre dessine.  Quand il n’y a plus de son, le partenaire arrête. Ils font cela quelque fois puis on inverse les rôles.

· L’adulte joue du tambourin, les enfants dansent. Quand la musique s’arrête, ils s’accroupissent. On peut refaire l’exercice et ils font la statue. Cela peut aussi se faire ave une musique enregistrée.

· On peut aussi faire une variante de la chaise musicale. Une boîte d’instruments (un pour chaque participant). Un enfant musicien dirige la danse autour des chaises. Lorsqu’il s’arrête tout le monde essaie de s’asseoir. L’enfant qui n’a as de chaise va rejoindre l’enfant musicien et prend un instrument et les deux improvisent. Au besoin l’adulte peut servir de chef d’orchestre pour que tout le monde arrête en même temps. Le jeu termine quand tous sont devenus musiciens.

-          La mélodie

 La mélodie est composée de sons liés (legatos) ou détachés (staccatos) avec des hauteurs spécifiques.

 

Les chansons sont un bon moyen pour entendre et intégrer des mélodies variées.

 


Cet enfant cherche à jouer la mélodie d’une chanson qu’il connait sur la cithare. Photo Anne Mauffette







L’écoute de pièces musicales se prêtent aussi à cela.

L’écoute des Variations de À vous dirais-je Maman de Mozart peut amener les enfants à reconnaître la mélodie de bases sous les variations.

Le ton, la vitesse des mélodies créent des atmosphères différentes:

Dans Le Carnaval des Animaux, la plage sur La tortue https://youtu.be/pjcKrqbVhVU , invite les enfants soit à se déplacer au sol lentement (comme un escargot ou un tortue) ou à faire de grands gestes amples et lents ou encore la plage Les cygnes peut inciter les enfants à peindre de longues lignes, des spirales…

Par contre dans cet extrait (un document très bien fait): https://youtu.be/KtyAKyVMWPo , les enfants vont pouvoir écouter et voir les instruments et assister à l’analyse d’une pièce staccato (Poules et Coq).

-          Les réitérations

Il y a dans les compositions musicales des parties de mélodies qui sont répétées.

Les refrains dans une chanson en sont un exemple.

-           Jeux explorant plusieurs caractéristiques

· Deux par deux. Les enfants se mettent d’accord pour représenter un animal. Ils choisissent ensemble l’instrument et les sons qui vont mieux le représenter. Un fait le son et l’autre imite la démarche. Les paires présentent le résultat de leur recherche au groupe. On pourra reprendre cette activité une autre fois avec les mêmes paires mais inverser les rôles.

On peut aussi faire cette activité en imitant la démarche d’un personnage : un géant, une fée, un soldat, un bucheron, etc.

 

Créer avec les instruments à la maison, en CPE ou à la maternelle.

                    Deux enfants inventent des rythmes devant la classe Photo Danielle Jasmin

Mais ils pourraient aussi être groupés trois par trois pour préparer leur présentation.

Ces enfants composent avec des percussions. Photos Anne Mauffette
L’homme orchestre :L’enfant utilise des instruments à vent et des percussions et a demandé aux autres de bouger sur sa musique. Photo Anne Mauffette

 

Histoires sonorisées

Inventées par les enfants ou par l’adulte ou racontées à partir de livres, les histoires vont être ensuite bruitées. On va chercher les objets ou instruments qui vont le mieux représenter certains moments de l’histoire. Puis les rôles seront décidés : «qui va jouer des cymbales pour l’éclair?»

On pourra ensuite enregistrer l’histoire avec les bruitages.

Exemples d’histoires simples : Jean sort et marche dans la rue, il y a beaucoup de circulation, il croise un chien qui aboie. Jean arrive dans le bois tout près de chez lui. Les oiseaux chantent. Il passe à côté d’un ruisseau. Il enjambe le petit pont. Mais le vent se lève et la pluie se met à tomber, doucement d’abord puis de plus en plus drue, le tonnerre gronde, c’est l’orage qui arrive. Jean retourne en courant vers sa maison. Un éclair zèbre le ciel.  Il arrive chez lui tout mouillé et essoufflé.

Ou encore toute variante proposée par les enfants; Ce matin le réveil m’a réveillé, j’ai pris ma douche, me suis habillé, puis j'ai mangé mes céréales. Puis je suis sorti en claquant la porte. Dans la rue j’ai vu des ouvriers qui réparaient un toit avec des marteaux et des scies. Un peu plus loin un Monsieur balayait le trottoir. Puis je suis monté dans l’autobus qui a démarré.

Deux enfants  nous ont invités à fermer les yeux. Ils ont commencé à raconter une histoire verbalement, tout en pinçant frottant ou tapant sur les cordes de la table de résonance d’un piano : créant une atmosphère mystérieuse puis décrivant des courses, des descentes d’escaliers, etc. Un récit haletant.

 

 Représentations de l’instrument et des sons

Les enfants pensent à des moyens de représenter l’instrument lui-même et les sons qu’ils font. Des sons ‘’petits’’, forts et des sons doux.

Il y a beaucoup de productions sonores pendant qu’ils dessinent: le son des stylos eux-mêmes, grattage du papier  et les petits tap, tap. Certains chantent en dessinent. Ils alternant entre écouter et dessiner.

 


 

Faire des sons à l’extérieur


La musique, ça fait du bruit, alors pourquoi ne pas transporter vos explorations sonores à l’extérieur.

                        Photo, gracieuseté de Rusty Keeler         Photo : Peachtree Presbyterian Preschool

Vous n’avez pas de budget pour aménager des jeux sonores sur votre cour : on peut en créer : des clochettes dans un arbre ou un buisson, une clôture musicale, etc.

Photo : gracieuseté deRusty Keeler                      Photo : Anne Mauffette

 Sinon, vous pouvez sortir vos instruments sonores dans une voiturette.

Vous pouvez aussi construire à l’aide de parents bénévoles un mur de sons sur la cour.

                Photo : http://prekandksharing.blogspot.com/2012/07/make-music-wall.html

             Photo : https://www.easternjunglegym.com/how-to-build-an-outdoor-diy-music-wall-for-your-toddler

Ou plus simplement: quelque chose comme cela...


On peut aussi utiliser des appeaux  (des petits sifflets) pour les oiseaux.
Photo Anne Mauffette

 En en ayant des paires d’appeaux, les enfants vont pouvoir se répondre. On pourra faire le jeu précédemment cité de pairage de sons le dos tourné.

Steve Waring dans Le Chasseur de Sons (CD Le colporteur), utilise des appeaux.

Les enfants pourront aussi apprendre à imiter le chant du merle américain, de la fauvette, du moineau domestique, du canard : des instructions sont dans les boîtiers.

Ils peuvent aussi  écouter des oiseaux sur des CD ou aller sur internet : https://www.youtube.com/watch?v=daHwPM2azrc

 On pourrait aussi amener un mode d’enregistrement  dehors et  faire une cueillette de sons  à analyser  au retour, ensemble.

Exposer les enfants à la musique du monde

 On peut aussi initier les enfants aux instruments du monde entier.

Photos : Anne Mauffette

Enfant jouant du Kalimba (ou Sanza)               Enfant jouant de la flûte de Pan. 

 On peut entendre le Kalimba dans la chanson Gratte-moi de Steve Waring (CD Le Colporteur)

Et la flûte de pan par des enfants dans le CD de Francis Corpataux, Le Chant des Enfants du Monde (Amérique du Sud), plages 31-34).

 Il y a des enfants chanceux qui ont l’occasion d’explorer une grande variété d’instruments. https://youtu.be/XSW93J_mvj4

Mais on peut quand même proposer des expériences plus modestes aux enfants.

Si vous n’avez pas d’instruments, demandez aux parents ou à des personnes dans votre communauté ou dans leur communauté.

Ou alors bricolez  (avec les enfants ou même des parents) des équivalents:

Deux boites de conserves réunies dans lesquelles on aura mis des grains de riz ou du sable serviront de bâton de pluie, par exemple. Des couvercles agités dans un panier, remplaceront les sonnailles, des pots de yogourts dans lesquels on a mis des boutons, du riz, du sable ou autres petits objets vont remplacer les maracas ou hochets.

Dans un groupe multiethnique, mieux vaut demander aux parents des enfants, de vous prêter les musiques de leur pays qu’ils écoutent, cela sera plus parlant pour l’enfant qui pourra partager «sa » musique.

On pourra aussi écouter des musiques enregistrées de différents pays, avec des instruments qu’on connait moins:

Steve Waring dans son CD Le Colporteur explore différents instruments : le bâton de pluie, le balafon.

La série de disques Putamayo presents fera voyager les enfants

On peut aussi initier les enfants à des instruments de culture autochtone.

 

Ici deux tambours : un de la culture Innue  et l’autre d’origine  Algonquine et un hochet Algonquin. (Photo Anne Mauffette)

 

Découvrir les instruments de l’orchestre

Si vous ne pouvez pas assister à un concert (il y en a spécifiquement pour les enfants), faites découvrir les instruments de l’orchestre avec Piccolo et Saxo.

Mais vous pourriez peut-être aller visiter une école de musique. Il y a les écoles secondaires qui ont des harmonies, des conservatoires de musique par exemple. Les enfants auraient sans doute l’occasion de toucher certains instruments. Ici le xylophone ou la batterie.

 


Ils pourraient alors écouter une pièce exécutée par un ou des musiciens ou au retour sur Internet ou sur Spotify. On peut trouver sur Youtube par exemple, des extraits qui isolent deux ou trois instruments (flute traversière  et guitare, piano et contrebasse, guitare électrique et saxophone etc.) qui permettent aux enfants de mieux identifier les instruments (Voir quelques propositions dans La musique à la maternelle).

Vous pourriez rajouter dans votre coin écoute : Mon imagier des Instruments, (Gallimard Jeunesse) où l’on peut entendre clairement les sons de 16 différents instruments et voir leur image et leur nom écrit.

Ou regarder des vidéos. Exemple : Ici encore dans le Carnaval des animaux, La Volière : https://youtu.be/Gg0gRGVJXw0 , les enfants pourront voir des oiseaux voleter après avoir vus les instruments (dont la flûte traversière) utilisés et de quelle manière. Ou, après, sur la même musique, voleter eux-mêmes, évidemment. Toute cette série de vidéos est d’ailleurs très bien faite.

On pourrait aussi en plusieurs séances écouter les différentes familles d’instruments dans ces vidéos (ou bien d’autres) :

Les cordes: https://youtu.be/n6pcSaG4Mh8

Les vents : https://youtu.be/bDYTe7nSOFs

Les percussions :https://youtu.be/20TAye0oOJk

 On va proposer aux enfants des contextes sonores variés : musiques classiques occidentales et d’ailleurs, jazz, musique concrète, musiques populaires d’ici et de différents pays, incluant des airs de leur environnement sonore quotidien et même du rap.


Bouger sur la musique

Les sons provoquent immanquablement des réactions motrices  chez l’enfant. Même chez les touts- petits. Musique et mouvement sont intimement liés.




https://www.youtube.com/watch?v=PRhYqIt1E9s&list=PLu7ii6W8jsONqZUZqSwX47DTkMW8xW0Ca&index=16





Plusieurs des jeux proposés ont fait appel au mouvement.

Danser sur de la musique est un plaisir pour les enfants. Galoper ou sautiller sur le rythme d’un tambourin sont des gestes très naturels. On peut aussi leur fournir des foulards pour accompagne des rythmes plus lents.

Le mouvement qui épouse un rythme demande une coordination d’activités complexes. Il met en action tout le système nerveux : l’appareil sensoriel transmet les informations au cerveau, le cerveau élabore ces données, en fixe le souvenir et transmet aux muscles l’ordre par lequel le mouvement va se réaliser.

                                                Photo : Garden Gate Development Center

 On n’a pas à se limiter à «Just Dance». La série Imaginations et bien d’autres enregistrements (sur Youtu.be ou Sotify), amènent les enfants à agir de façon différenciée sur des sons rapides, lents, des sons aigus ou graves, des sons qui montent et qui descendent, à imiter les gestes des sons de tous les jours (conduire une auto), à marcher ou courir, galoper ou sautiller sur le couplet ou le refrain, d’une chanson, etc. Vous pouvez choisir toutes sortes de musiques qui incitent à faire des mouvements saccadés (style robots) ou lents (les astronautes) ou liés, à tourner…

Les enfants vont raconter la musique avec des gestes.

Pour de l’inspiration allez voir les vidéos de Segni Mossi

Si votre local est petit, vous pourriez à la rigueur diviser le groupe : un de danseurs et l’autre de spectateurs puis on inverse. Le rôle de spectateur donnera peut-être des idées aux petits timides.

L’écoute musicale

On peut faire des projets autour d’œuvres musicales. Les enfants ont été fascinés par l’histoire sonorisée de Pierre et le Loup ou de Casse-noisette, par exemple, et celles-ci ont fait l’objet de nombreux dessins et représentations avec toutes sortes de matériaux : glaise, matériel recyclé, etc.

Les enfants ont regardé  l’orchestre et écouté la musique plusieurs fois pendant qu’ils travaillaient.

Le Loup et l’Arbre                                                                             Pierre

 

L’oiseau                                                                Le canard

Le chat

 

Mais on peut aussi écouter des pièces plus courtes comme La symphonie des jouets de Léopold Mozart avec crécelle, triangle, sifflet coucou et rossignol à eau, etc.: https://www.youtube.com/watch?v=_iybTvMa90

Ou encore, cette version, où on peut suivre (et mieux entendre) les jouets utilisés : https://www.dailymotion.com/video/xxpeqa

Ou les deux : écoutez bien le Coucou!

Nous avons déjà évoqué le Carnaval des animaux. Dans cette version vidéo, l’animateur explique bien comment le compositeur a représenté les différents animaux; avec quels instruments, quelles techniques (glissando, etc.).

Voir : La marche du Lion par exemple: https://youtu.be/R5VviNpya40

 Pour s’initier au jazz et rire un peu, Les p’tits Loups du Jazz (Album Fiesta) https://youtu.be/l7QYnahZ6Zo . Cette pièce existe aussi en version sans les chanteurs. Vous y trouverez aussi des sambas, etc.

N’hésitez pas à présenter aux enfants des musiques que vous aimez et à dire pourquoi.

La musique est faite pour être écoutée. Par contre on peut peindre, dessiner, créer, bouger tout en écoutant attentivement une musique. La musique de fond, elle, est nuisible car elle diminue les interactions entre enfants et augmente le niveau de bruit.

 

Rencontrer des musiciens

Que ce soit de l’harmonica, de l’accordéon, de la guitare ou du violon, les enfants seront fascinés par le jeu des musiciens.  Vous pouvez inviter des musiciens professionnels ou amateurs de votre réseau ou dans le réseau des parents de votre milieu. Pourquoi ne pas inviter un «violonneux»!

Photo de gauche: Musique en Herbe          Photo de droite : Garden Gate Development Center

C’est un plus si les enfants  peuvent ensuite toucher  l’instrument ou danser au son de la musique. 

Même un enfant un peu plus vieux, de votre école ou d’ailleurs,  qui joue d’un instrument, va motiver les jeunes enfants.

Les sculptures sonores

Certains enfants auront la chance d’explorer des sculptures sonores faites par des artistes.

Les deux photos : https://youtu.be/_SVasSG3v-4

 


Mais si ce n’est pas votre cas, peut-être pouvez-vous en fabriquer avec les enfants?

Ces enfants ont fabriqué cette installation sonore : Pédagogie Freinet

 

À quoi ces sons vous font-ils penser? (https://thekidshouldseethis.com/post/sound-sculpture-installations-zimoun). À  la pluie, un train, un cheval au galop, etc. Quels sons aimez-vous, lesquels vous dérangent? Cet artiste a utilisé des objets courants : bâtons, boites de cartons, boules etc. On peut en écouter un petit extrait avec les enfants. Cela vous donnera peut-être des idées et aux enfants aussi, de matériaux  avec lesquels explorer.

Cependant, certains enfants n’aiment pas le bruit et peuvent être hypersensibles aux sons et se boucher les oreilles. Il faut alors organiser les activités sonores afin de respecter leur seuil de tolérance ou en essayant de modifier l’environnement (cabane insonorisée, écouteurs…).

Observer les enfants : leurs gestes, inventions et leurs dires.

Les enfants ont des préférences pour certains instruments, certains vont aller plutôt vers des instruments aux sons doux, par exemple. On va aussi pouvoir noter si l’enfant :

Est capable d’écoute;

Démontre de la curiosité face aux sons et instruments;

Manifeste du plaisir à l’écoute ou à la création de sons et musiques;

Imite le geste d’un autre;

Initie des gestes et des sons;

Invente des manipulations possibles avec un ou plusieurs objets;

Manie un ou plusieurs instruments, timidement ou de façon affirmée;

Peut manipuler deux instruments, un dans chaque main et peut les utiliser successivement ou en même temps;

Est capable de suivre un rythme;

Est capable de différencier certains sons ou instruments;

Invente des mouvements sur la musique (pas toujours les mêmes gestes);

Est capable de contrôler ses gestes de mieux en mieux;

S’exprime verbalement à propos de sons et de la musique.

 

Conclusion :

Par l’éveil à la  musique les enfants développent des habiletés essentielles aussi bien pour l’école que pour la vie. La musique contribue aux  apprentissages dans tous les domaines.

L’éveil sonore est lié  au développement du cerveau (il le transforme en fait), au développement cognitif (faire des comparaisons, faire des différences), au langage (sens du rythme, habiletés de segmentation phonologique, acquisition du vocabulaire musical et autre), à la lecture (la discrimination et la reconnaissance et l’identification des sons est nécessaire à la lecture),  aux mathématiques  (sériation, classification, notion d’ordre, de grandeur, de séquence).

La pratique de la musique améliore plusieurs aspects de l’autorégulation (dont la mémoire de travail, l’inhibition).

 Elle développe l’écoute (agrandit le champ auditif, affine l’acuité de l’oreille, structure la perception auditive), l’attention, la concentration, la mémoire auditive (ou phonologique) et l’audition intérieure.

 Elle apaise. Stimule.

 Elle contribue au développement social et affectif.

Elle amène un meilleur contrôle du corps (coordination psychomotrice), participe à la conscience du schéma corporel et de la latéralité ainsi qu’à l’apprentissage de la dissociation des mouvements (faire travailler le poignet et pas tout le bras par exemple).

Elle prépare même les enfants à l’écriture (coordination main-œil, contrôle et continuité des mouvements). Elle aide à l’acquisition du concept de temps (durée, long, court) et aux notions temporelle (avant, après…). Lorsque elle s’accompagne de mouvement, l’enfant va investir l’espace et découvrir les notions spatiales.

Elle développe une sensibilité esthétique, un esprit critique et la créativité.

 Les enfants s’expriment par et sur les sons et les musiques ce qu’ils aiment qu’ils n’aiment pas, qui leur font peur, etc.

 

Les enfants sont des musiciens naturels et si on leur en donne l’occasion, ils s’expriment musicalement de façons variées.

C’est par son attitude ouverte, sa créativité et son esprit de recherche que l’adulte va favoriser la richesse des explorations es enfants, exploitant le hasard, multipliant les situations, encourageant les variantes, accueillant les propositions.

Vous pouvez évidemment choisir parmi les activités proposées ici, les modifier, en inventer d’autres, l’idée étant d’exposer plusieurs fois, de façons variées,à des moments propices, les enfants aux différents concepts abordés.

Même si on n’est pas formé(e)s en musique, on peut tout de même sensibiliser les enfants à toutes ces notions et en découvrir ensemble les plaisirs.

Car,  faire et écouter de la musique, procure avant tout de la joie.

Références

Les expériences sonores et le contenu du texte ont été inspirés de mes notes pour un cours sur l’éveil sonore (il y a longtemps) ainsi que de lectures plus récentes:

Bolduc, J; Gosselin, N; Chevrette, T.; & Peretz, I. (2020): The impact of music training on inhibition control, phonological processing, and motor skills in kindergarteners: a randomized control trial, Early Child Development and Care, https://doi.org/10.1080/03004430.2020.1781841

Bolduc J. : Musique et habiletés cognitives au préscolaire; Recherche en éducation musicale27, 1-16 https://www.mus-alpha.com/upload/REEM_27_Musique.pdf

Bolduc, Jonathan; Fleuret, Carole (Mai 2009) : La musique au Cœur des pratiques de littératie et numératie, ) Faculté d’éducation , Université d’Ottawa,  Monographie no 19, Secrétariat de la littératie et la Numératie. https://www.researchgate.net/publication/328016725_La_musique_au_coeur_des_pratiques_de_litteratie_

Bouteloup Philippe: La musique peut-elle être un jeu?  Dans Spirale 2002/4 (no 24), pages 88 à 95 : https://www.cairn.info/revue-spirale-2002-4-page-88.htm

Comeau, Gille (1988). Expériences musicales pour enfants (Guide). Centre Franco-Ontarien de Ressources Pédagogiques.

La musique dès la petite section à la maternelle http://cpd67.site.ac-strasbourg.fr/musique/?page_id=3214

La musique à la maternelle : http://www.circ-ien-thann.ac-strasbourg.fr/ien/wp-content/uploads/2017/11/D%C3%A9marche-dapprentissage-pour-l%C3%A9coute-musicale-en-maternelle.pdf

Maître François : Écouter, regarder parler de la musique en maternelle : https://maitrefrancois.com/2016/11/01/ecouter-regarder-parler-de-la-musique-en-maternelle-ou-apres/

 

Annexe : Du matériel à collectionner pour inventer des instruments :

Sable, sel, riz, bouts de craies, macaronis, pois,

 canettes,  boîtes de conserves, boîtes, gomme (pour siffler),

 billes, balles (de ping pong, rebondissantes, de tennis,  etc.), boules de bois, de liège, couvercles de casseroles, couvercles de pots de bébé ou de confiture, enjoliveur de roues, assiettes d’aluminium, moules à gâteaux, cuillères en bois, en métal,

bols de plastiques, sacs de papier, bouteilles de plastique, verres,

anneaux de bois et de métal, bouchons de bouteilles, chaînes métalliques, rideaux de perles, clefs, clochettes, sonnette de vélo,

bâtons de toutes sortes, barreaux de chaises, blocs de bois et papier sablé, petits clous et marteaux, vis et boulons,

gros tubes de carton, tubes métalliques, morceaux de bambou (pour faire des carillons à vent),

fil de nylon, cordes d’instruments, fil de fer, attaches parisiennes, élastiques,

criquets (jouets), couvercles de pots de confiture, peignes,

morceaux de tôle, ressorts, planchettes de bois, clous, marteau, scie,

boîtes de fruits, boites pour allumettes, vieilles boîtes de cigare, boîtes à chaussures ou de mouchoirs de papier etc.,

cuillères en bois, fouet, brosses,

grille de poêle, grille d’aération, planche à laver, râpe à légumes, cintres,

seaux de métal ou de plastique,

membranes de plastique ou de peau, élastiques.


Pour imprimer le PDF: https://drive.google.com/file/d/1RtpCz8OGPAUII2p8fWENcXeUdIv_aDdJ/view?usp=sharing




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