Par Anne Gillain Mauffette
Nous avions exploré dans un premier
document, principalement les jeux sonores avec la voix. Cette fois nous nous
intéresserons davantage aux sons d’objets et instruments.
Voir : Petites explorations musicales (1) https://jeulibrequebec.blogspot.com/2022/01/petites-explorations-musicales-1.html
Il s’agit avant tout de créer l’envie de connaître la musique et de s’exprimer à partir de la musique.
On pourrait commencer en demandant aux enfants s’ils écoutent de la musique à la maison (ou dans l’auto). Lesquelles? On demandera aussi aux parents.
On voudra ensuite sensibiliser les
enfants, à travers leurs expérimentations avec des objets sonores et instruments,
aux notions qui composent le langage musical, aux propriétés des sons, tout en
enrichissant leur vocabulaire et leur répertoire musical.
Pas de façon abstraite, mais plutôt
par le vécu : par l’écoute, le geste, le dessin, le langage, les images et
le son.
Les propositions faites aux enfants
peuvent aller de l’exploration libre, à l’imitation jusqu’aux jeux guidés ou même aux activités
dirigés. On prendra soin d’alterner les activités plus encadrées avec des
périodes de jeu libre, à l’intérieur et l’extérieur.
Elle va
d’abord être ressentie. L’enfant va y réagir. Entre les deux, il aura d’abord
capté le signal sonore, l’aura mémorisé,
interprété, décidé de sa réponse et exécuté sa réponse. Cela sollicite donc
plusieurs systèmes cérébraux.
À nous de
l’aider à nommer ce qu’il entend, à exprimer ses impressions.
L’activité
musicale va prendre différentes formes : le jeu de l’enfant qui manipule
pour lui-même, puis le jeu avec d’autres. Il s’agit d’abord d’une activité
sensorimotrice : perception du son… Mais quand l’enfant en arrive à
représenter des choses (histoires sonorisée, émotions) il est dans le jeu
symbolique. Puis progressivement il acquiert un vocabulaire musical et
inventera et intégrera certaines règles (même l’improvisation en jazz s’appuie
sur des règles).
Explorations des gestes qui font de la musique
Comme
précédemment, vous pouvez demander aux enfants d’apporter de chez eux un objet
qui fait du bruit ou des sons. En apporter vous-mêmes pour ceux qui auraient
oubliés.
On aura
préalablement averti parents et enfants qu’il s’agit de se faire une collection
d’objets (de « trésors» sonores) pour la classe et qu’on va les partager. Et
que si un enfant apporte quelque chose auquel il ou la famille tient, il pourra
le ramener à la maison.
Les enfants
vont chacun présenter leur objet sonore, démontrer les bruits ou sons que
peuvent faire celui-ci (couvercle de pot de bébé, boîte de conserve, etc.).
Invitez-les à trouver d’autres gestes possibles pour varier les sons de leur
objet, en commentant verbalement leurs nouvelles trouvailles : « Il a
agité plus fort» ou «Au lieu de gratter sur la boîte, il a frappé dessus.»
«Quelle différence de son est-ce que cela a fait?».
On pourra
ensuite mettre en commun les objets dans un « coin musique» (ou si on manque de
place, dans des boîtes transparentes) pour que toute la classe puisse en
profiter.
On pourrait
aussi fabriquer des instruments avec les enfants avec des objets recyclés, en
jouer puis les transformer pour améliorer leurs propriétés sonores (resserrer
des élastiques par exemple, ajouter une caisse de résonance, fabriquer une
mailloche plus dure ou plus douce, etc.). Les enfants vont sans doute vous
surprendre par l’utilisation qu’ils vont faire de ces objets.
On pourrait
écouter cette chanson pour inciter les enfants à inventer des sons avec les
matériaux disponibles: Steve Waring : La flûte à eau : https://youtu.be/x37kM8NyN2E
Ici un enfant de douze ans a trouvé la réglette d’une affiche et en a fait une trompette : https://youtu.be/6cLpH0VQkHU
Les enfants vont explorer les sons qu’ils peuvent produire avec le matériel disponible.
· Les instruments sont répartis dans le local. Les enfants
circulent librement d’un instrument à l’autre et en exploitent les
possibilités.
On discutera ensuite avec les enfants de ce qu’ils ont remarqué des différents objets ou instruments utilisés (« Cela m’a fait penser à…» etc.) On leur demandera quels instruments ils ont préféré et pourquoi. Certains vont tenter de qualifier les sons.
On pourrait par la
suite placer les instruments au milieu du cercle des enfants assis.
On pourrait alors les classer, par exemple dans des cerceaux placés au milieu du cercle des enfants, soit selon les gestes (des objets dans lesquels on souffle, qu’on frappe, agite, etc.) ou par matériau (ceux en bois, en plastique, en métal). On discutera pourquoi un instrument va aller dans tel cerceau. Ou encore (après avoir exploré cette notion) ceux qui résonnent (sons longs) et ceux aux sons courts.
Ceci rejoint le concept mathématique de classement selon certaines propriétés.
On pourrait ensuite, utiliser en plus, les petits instruments traditionnels qu’on retrouve souvent au préscolaire, qu’on a déjà, ou des substituts : tambourin, tambour de basques (à cymbalettes), cymbales, triangle, bongos, blocs résonnants, bâtons sonores ou rythmiques, claves, lames sonores, xylophones, métallophone, glockenspiel (carillon), castagnettes, maracas, grelots,clochettes, etc. Chaque instrument sera présenté, séparément, avec son nom.
· Feu rouge, feu vert : Chaque enfant se promène librement dans le
local en jouant d’ un instrument. Au signal; feu rouge. Tout le monde arrête.
Feu vert : on échange d’instrument et on repart.
Discrimination des sons des objets et instruments
Nous allons
tenter d’aider les enfants à développer leur attention aux phénomènes sonores,
les inviter à perfectionner leur observation auditive. L’enfant va affiner son
oreille en écoutant et produisant des sons.
Les enfants
vont appendre progressivement à discriminer la hauteur du son (aigu, moyen,
grave), son amplitude ou intensité (fort, moyen, faible), sa durée (son long,
son court), sa vitesse («le tempo» vite ou lent), les sons liés, continus
(«legato») et les sons détachés ou discontinus (« staccato»), le timbre des
objets et des instruments.
Ils vont
découvrir que les sons peuvent aussi être de plus en plus fort et de plus en
plus faibles («crescendo, decrescendo») et les sons ascendants et descendants («glissando»).
Ils vont
explorer la notion de mélodie.
Ils vont
découvrir la différence entre les rythmes réguliers ou irréguliers et la
pulsation.
Chaque instrument a ses caractéristiques sonores (le timbre)
qui le rendent unique et que les enfants vont apprendre à différencier :
le son d’un piano, d’une maracas, des
claves, d’un guiro, d’une guitare…
Vous n’avez pas de claves (photo de
gauche), qu’à cela ne tienne : deux morceau de manches à balais de 9 à 12
pouces feront l’affaire (en faire au
moins deux paires).
Vous n’avez pas de guiro (photo de
droite), une boîte de conserve avec rainures fera tout à fait l’affaire
avec mailloche-un bâton, un crayon- ou les doigts.
Vous n’avez
pas de tambourin : une noix de coco vidée et coupée en deux permettra de
faire des rythmes.
Les
instruments résonnants présentent des différences : le tamboa par exemple,
a des sons doux, étouffés alors que le « steelpan» produit des sons plus
clairs, nets et plus résonnants.
Les enfants vont constater que
certains instruments résonnent et font un son prolongé (un triangle, un
métallophone, un xylophone, un piano, des cymbales) mais que d’autres ont un
son sec et court. Mais qu’on peut parfois couper court au son en touchant
l’instrument du doigt ou de la main (triangle, cymbale).
Celui-ci le piano
En plus d’expérimentations sur la hauteur des sons et la création possible de mélodies ce métallophone offre des « leçons» de mathématiques d’ordre de grandeur quand les enfants placent eux-mêmes les cylindres du plus petit au plus grand et vont se rendre compte que la hauteur du son change selon la grandeur.
Les enfants vont sans doute se rendre compte que souvent, plus l’instrument est long ou grand ou gros et plus le son est grave.
Les enfants vont
aussi distinguer et créer des mélodies et même comprendre progressivement la
composition musicale (alternance des couplets et refrains par exemple,
répétitions). Ils vont organiser des sons.
Nous
proposerons donc aux enfants des jeux d’exploration, d’identification et
reconnaissance et de sériation. Les jeux de reconnaissance sont importants dans
le développement de l’attention et la mémoire auditive. Ces jeux posent les
bases entre autres de la pré-lecture.
Petits jeux pour affiner la
discrimination auditive
-
L’orientation et la direction du son :
· Cacher (ou un enfant) cache un
métronome ou une horloge qui fait tic tac ou un radio jouet. Les enfants
doivent identifier d’où vient le son et trouver l’objet.
On peut aussi en mettre deux.
Des enfants sont cachés dans plusieurs coins du local (il
suffit de renverser une table sur le côté pour créer des cachettes). Chacun a
un instrument. Ceux-ci ont décidé qui joue en premier, deuxième… Un des enfants
fait un son et le répète quelque fois. Les enfants doivent indiquer d’où vient
le son.
· La poule et les poussins. Les
enfants sont assis en cercle. Un enfant est dans le milieu les yeux fermés ou un
foulard sur les yeux. Un enfant désigné fait le cri du poussin, l’autre enfant
essaie de s’en approcher. S’il s’éloigne, l’enfant fait un autre cri. Quand ils
se retrouvent, on change les deux joueurs.
· Les enfants sont debout en cercle.
Un enfant dans le milieu a un triangle. Un autre enfant dans le milieu a les
yeux fermés ou s’il le tolère les yeux bandés. Le joueur de triangle joue et se
déplace lentement, l’autre cherche à le suivre et l’attraper. Si c’est trop
difficile, le joueur fait du sur place pour laisser la chance à l’enfant de le
trouver. Et l’on change : deux autres enfants se placent au milieu.
· Inviter les enfants à écouter des
sons dans leur environnement : y a-t-il des sons qui sont loin et des sons
plus rapprochés? Lesquels?
· Leur proposer de faire des sons qui
s’approchent de plus en plus ou qui s’éloignent. Comment peut-on faire cela?
Cela met la table pour parler de l’intensité du son.
-
L’amplitude du son ou intensité
L’équivalent mathématique est «beaucoup» et «peu».
L’intensité du son se manifeste par des sons forts (fortissimo) moyens ou faibles (pianissimo).
Cette intensité va varier et composer parfois des crescendo (de plus en plus
fort) et des decrescendo (de moins en moins forts ou plus en plus faibles).
Dans le langage courant on utilise parfois comme synonymes,
lentement et doucement. Mais lentement est lié à notion de vitesse et doucement
à la notion d’intensité.
· Un objet est caché dans le local. Un
enfant doit le chercher : les enfants applaudissent fort quand il s’en approche
et très doucement quand il s’en éloigne.
Le même jeu peut se faire avec des instruments.
· Lorsque l’adulte frappe fort sur le
tambourin, les enfants s’éloignent de lui (ils font semblant qu’ils ont peur);
quand il frappe doucement, les enfants reviennent près de lui.
Une variante : Lorsque le son est fort les enfants
marchent, courent ou sautillent quand il est faible, ils s’arrêtent.
· On peut aussi faire écouter un
extrait musical et modifier le volume de la sortie du son.
Ou écouter des extraits où les sons sont très contrastés en
intensité.
· On pourrait aussi proposer aux
enfants de dessiner des sons forts et des sons faibles. Certains vont représenter un petit chat (son
faible), et d’autres vont faire des symboles plus graphiques tels une explosion
ou pleins de spirales (sons forts).
· Taper des mains de plus en plus fort
(mais pas plus vite) puis de moins en moins fort (decrescendo). Le meneur
montre avec le bras qui monte ou descend si les joueurs doivent augmenter ou
diminuer le son.
· L’adulte ou un enfant a une baguette
magique ou de chef d’orchestre. Il touche un enfant qui se met à jouer de son
instrument, puis un autre et un troisième jusqu'à`ce que tous jouent. Les
enfants vont ressentir la notion d’accumulation sonore.
L’intensité et le timbre sont les deux caractéristiques les
plus faciles à reconnaître par les jeunes enfants.
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La hauteur du son :
Il s’agit de distinguer les sons aigus, moyens et graves.
·Trois ou quatre clochettes sont agitées sous les yeux (et oreilles) des enfants. Ils auront aussi l’occasion aussi de jouer avec. Puis, l’adulte ou un enfant se cache derrière le théâtre de marionnette ou un paravent ou sous une table et en agite une. Laquelle a-t-on entendu?Trois clochettes sont agitées sous les yeux (et oreilles) des enfants. Ils auront aussi l'occasion de jouer avec.
Puis, l’adulte ou un enfant se cache derrière le théâtre de marionnette ou
un paravent ou sous une table et en agite une. Laquelle a-t-on entendu?
Un peu plus difficile: l’adulte agite une clochette puis une autre (commencer avec les sons les plus contrastés. Laquelle a été entendue la première et laquelle la deuxième? On peut même essayer à trois clochettes (et essayer de repérer la séquence des sons).
· On peut mimer les sons : marcher lourdement comme un éléphant, un géant (sur les sons graves) sur un extrait de cette musique : https://youtu.be/Iz1HOXrAoAI Bydlo dans Tableaux d’une exposition de Moussorgski .
Puis on pourrait par exemple faire écouter cette vidéo aux enfants pour les sons aigus : Les Poussins dans leurs coques de Modeste Moussorgski dans Tableaux d’une exposition: https://www.dailymotion.com/video/x7wgcge Puis le rejouer avec l’orchestre pour que les enfants puissent bouger comme les petits poussins: https://youtu.be/_E_glRyUnhI .
· La flûte à coulisse est un bon instrument pour faire reconnaître les différentes hauteurs de son ainsi que les glissandos (du plus haut au plus bas et du plus bas au plus haut. Les enfants vont suivre le son avec leurs corps.
Photo Anne Mauffette· Un ou des enfants peuvent tenir un ou des carillons obliquement, les lattes les plus longues vers le bas. Ils feront glisser leurs mailloches de bas en haut et de haut en bas (glissando).
On peut ensuite demander à un ou des enfants volontaires, de représenter au tableau ou sur des feuilles des sons entendus qui montent de plus en plus haut, puis des sons qui descendent de plus en plus bas.
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La durée du son
http://cpd67.site.ac-strasbourg.fr/musique/?page_id=3214 |
On pourrait commencer par demander aux enfants de nous montrer des objets longs et des objets courts («Chantale, elle a les cheveux longs et moi, j’ai les cheveux courts»).
· Présenter des cymbales (ou un triangle) et un woodblock : faire écouter ces deux instruments : que remarquent-ils? Est-ce qu’il y a un moyen « d’arrêter les sons» de l’instrument qui résonne?
· À la flûte on fait des sons longs et des sons courts. Les enfants dessinent des lignes longues ou courtes selon les sons entendus.
· Certaines pièces vont attirer l’attention sur les
sons courts.
Poules et Coqs dans le Carnaval des Animaux de Saint Saëns amène les enfants à dessiner ou peindre des petits traits et points.
On peut aussi inviter les enfants d’abord à se déplacer sur cette musique qu’on aura nommée.Alors que La Moldau de Smetana ou autre évocation de mer ou de rivière, amène les enfants à faire à la peinture, de longs traits, des spirales, etc.
Ou à danser comme des feuilles au vent.
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Le timbre
Le timbre est la qualité spécifique d’un instrument
indépendamment de la hauteur, l’intensité ou la durée : sa «couleur» en
quelque sorte qui le rend reconnaissable entre tous.
· Toujours avec des clochettes et cachée (après avoir fait voir et entendre celles-ci aux enfants et même les avoir laissés jouer avec) : agiter une clochette. C’était laquelle?
On peut évidemment faire ou refaire la même chose avec d’autres objets ou instruments.
· Les enfants ont plusieurs instruments semblables. L’adulte lui, a un exemplaire de chaque instrument. Devant les enfants celui-ci joue d’un instrument et les enfants qui ont le même jouent aussi. Les autres font «dormir» leur instrument. Puis l’adulte choisit un autre instrument, etc.
· Les enfants sont dos à dos. Vous avez deux paires de chaque objet sonore ou instrument.Vous distribuez un objet à chaque enfant en prenant garde que les deux objets de la paire se retrouvent dans des rangées différentes.
Vous ou un enfant (une fois que le jeu est compris) faites le chef d’orchestre qui indique un enfant qui va jouer de son instrument. L’enfant de l’autre côté qui pense avoir le même instrument lui répond.
· Un enfant est caché sous une table et des instruments, que les enfants ont vus, sont placés dessus. Un autre enfant en choisit un et joue ou bien fait une succession de sons. L’enfant devine duquel il s’agit. Puis on change les deux joueurs.
Ou :
Des enfants ont chacun un instrument et se cachent derrière un paravent. Chacun leur tour, ils jouent. Les autres enfants devinent de quoi il s’agit. Ensuite, deux enfants peuvent jouer de leur instrument en même temps. Lesquels c’étaient?
· L’adulte aidé d’un enfant jouent de
deux instruments en même temps. Puis un des deux s’arrête puis l’autre. Lequel
s’est arrêté en premier? (Les enfants ont tendance à se rappeler le dernier son
entendu).
· On pourrait aussi regarder des bouts de cette vidéo (ou
d’autres) (https://youtu.be/FHbm291qrTY), où on nous montre le timbre de
différents instruments mais sur un synthétiseur. Les enfants apprécieront
surtout sans doute la batterie et les guitares. Ou la télécharger sur une
tablette dans le coin écoute à la disposition des enfants.
On peut aussi utiliser des airs pour aider les enfants à reconnaître certains instruments et leur permettre de s’exprimer sur ces musiques :
Rebondir : https://youtu.be/yXAyGdE2CWE (les tambours)
Ou encore l’air Les fourmis sur lequel on pourra marcher ou voler comme des insectes (bongos, tambours): https://music.apple.com/ca/album/imaginations-pour-lexpression-corporelle-vol-1/1179739075
Grandir et rapetisser (le xylophone et le frottement sur les cymbales)
: https://youtu.be/Ax_a1Use5fo
Funambule (piano surtout) https://www.musicme.com/Andree-Huet/albums/Imaginations-Pour-L%27Expression-Corporelle,-Vol.-2-3298493100964-01.html?play=03
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Pareil
ou pas pareil?
Les enfants se laissent parfois distraire par un aspect d’un instrument
(sa couleur ou sa forme). On les invitera à formuler une hypothèse puis tendre
l’oreille pour la vérifier :
· Pairer des boîtes aux sons pareils : pots de yogourts ou boîtes de
films ou de pilules masquées par du papier collant de couleur dans lesquelles
on aura inséré une même quantité de sable riz ou autres. Tracer sur un carton
des ronds, par paires, sur lesquels les enfants placeront les contenants identiques.
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Le rythme
Très tôt, l’enfant va chercher à suivre le rythme ou s’en
approcher.
Un rythme est une série de 2 ou plus d’évènements, interrompus
par des silences ou des espaces. Un son ininterrompu n’est pas un rythme.
Il y a des rythmes qu’on
peut voir (une clôture, des pas dans la neige) que l’on entend et d’autres
qu’on peut voir et entendre (le bruit des vagues, le cliquetis du clignotant, les
essuie-glaces de l’auto…).
Il y a des rythmes
réguliers qu’on voit : lignes dans le milieu de la route, carreaux d’une
fenêtre, pas dans la neige, carton d’œufs…). Des rythmes réguliers qu’on
entend : horloge, machine à laver, téléphone, gouttes d’eau du robinet.
Dans ce cas l’intervalle est le même
entre les évènements sonore ou visuels. Il y a aussi des rythmes réguliers
qu’on peut sentir : notre respiration, notre cœur, le jour et la nuit et
les saisons. Des rythmes réguliers qu’on peut toucher (carton ondulé, planche à
laver, moustiquaire). Il y a aussi les rythmes mesurés de la musique.
Ainsi que des rythmes libres naturels : les sons de la
nature (vent, chants d’oiseaux, cris d’animaux, pluie cours, d’eau…).
Et des exceptions : des rythmes réguliers sans
silence : la sirène d’une ambulance, un bout de tuyau qu’on tourne
au-dessus de sa tête.
· Les mots ont des rythmes.
La langue est composée de syllabes longues et courtes :
cro co dile (court, court, long).
Chaque enfant dit son nom en frappant ou agitant son
instrument sur chaque syllabe. Anne (un coup) Nicole (deux coups) Frédéric (3 coups),
Emmanuel (4 coups). On peut ensuite demander aux enfants de se regrouper selon
le nombre de syllabes de leur nom.
On pourrait aussi frapper toutes les syllabes d’une comptine
ou une chanson, en chantant, ou le refrain
seulement. Exemple : Dans la chanson des crocodiles, avec des blocs
recouverts de papier sablé ou des bâtons sonore, on frappe chaque fois que
revient dans la chanson «Ah les cro cro , ah les croc cro, ah les cro co di
les».
· Deviner de quelle chanson il s’agit juste
par le rythme (sans chanter). Nous aurons auparavant chanté ces chansons
plusieurs fois.
· Chaque enfant a un instrument.
L’adulte fait un rythme, et tous l’imitent. Puis chaque enfant à son tour va
inventer un rythme reproduit par tous.
· Avec un tambourin : On demande
aux enfants de faire ce que la musique leur dit. On frappe un rythme au
tambourin qui accompagne le pas naturel des enfants, puis qui fait marcher plus
vite, trotter ou courir, puis sautiller ou galoper, puis marcher lentement. On
peut aussi donner l’image d’un cheval qui marche, trotte, galope puis est
fatigué. Quand le tambourin s’arrête, on s’arrête.
Les habiletés rythmiques sont liées à la conscience
phonologique et à de segmentation.
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L’accent
Demander aux enfants de faire un rythme avec un accent (un
temps plus fort) sur un des sons.
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La pulsation
La pulsation est un battement régulier. On peut écouter la
pulsation de son cœur par exemple.
· Avec un métronome varier la vitesse de celui-ci; les
enfants vont marcher en essayant d’accorder leur pas au métronome. On
commencera par une vitesse moyenne, puis lente (c’est le plus difficile pour
eux), retour à la moyenne puis vite et très vite. Quand le métronome s’arrête,
on s’arrête (Ouf!).
· Les enfants sont dans deux groupes. Tous les enfants
d’un même groupe ont le même genre d’instrument. Quand on chante la première
partie («Savez-vous planter des choux»): un groupe accompagne la pulsation.
L’autre groupe accompagne la deuxième partie («À la mode, à la mode»). On
pourrait aussi faire trois groupes où un
groupe chante et mime les gestes.
· Un groupe essaie de frapper la pulsation d’une
chanson (avec des bâtons sonores par exemple) alors que l’autre frappe le
rythme de tous les mots de la chanson
(avec des maracas par exemple). Chaque groupe aura d’abord essayé, chacun de
son côté. Puis un groupe joue l’autre écoute et on change et finalement on joue
ensemble en essayant de ne pas se lasser entraîner. Et on rit!
-
Le tempo ou la vitesse (rapide ou lent, de plus en plus
rapide et de moins en moins rapide).
On pourrait commencer par demander aux enfants quels animaux ils connaissent qui vont lentement et ceux qui vont vite. Les sons aussi sont parfois joués plus rapidement et parfois plus lentement
On peut noter avec les enfants que notre cœur aussi bat parfois plus vite ou plus lentement. Et discuter de quand : quand on court, quand on a peur, quand on dort…
Ici deux enfants font tourner les clochettes (qui composent un gamme) de plus en plus vite créant des sons liés. Jouant avec la notion de vite et de lent. Photo Anne Mauffette |
· On peut sur un tambourin, inviter les enfants à
bouger en écoutant ce que le tambourin leur dit : battre des mesures
moyennes, puis plus rapides (presto), puis lentes (lento). Les enfants vont tentent
d’imiter la vitesse du son dans leurs déplacements.
Ou bien un enfant agite une maracas plus ou moins rapidement
et les enfants bougent en conséquence.
· Chaque enfant a un objet sonore ou un instrument.
Quand le chef d’orchestre (adulte ou enfant) fait des gestes rapides, les
enfants en jouent rapidement, s’Il fait des gestes lents, ils font de même.
· Sur l’air de Meunier tu dors, on se balance lentement
dans la première partie (du sommeil) puis on agite rapidement les bras en
cercles dans « ton moulin, ton moulin va trop vite… va trop fort».
· Henir Dès dans
«Danse, danse, danse» chante de plus en plus vite. Les enfants vont donc danser
de plus en plus vite… https://youtu.be/xG0CvWQ0uPI
· On pourra utiliser des pièces musicales pour faire
ressentir les notions de lent et vite.
- La pièce Manège (d’Andrée Huet): alterne les mouvements lents et rapides: https://youtu.be/faq__2LzF5Y .
- Pour ressentir un mouvement lent on pourrait chosir Aquarium de Camille Saint Saens par exemple.
Les enfants peuvent choisir des foulards légers (ou des rubans bleus au bout d’un bâton ou du papier crépon) et/ou des petits poissons sur des petits bâtons. Ils se déplaceront de haut en bas sur la musique partout dans le local, se croisant, changeant de direction, tournant comme il leur chante. Ils auront pour s’inspirer, peut-être d’abord visionné une extrait de cette pièce à partir du moment où l’on voit des poissons défiler : https://youtu.be/69DVaGL1LZU
- Dans le Carnaval des Animaux (prendre un extrait), Hémiones et les deux pianos qui les représentent vont à toute vitesse : https://youtu.be/MqrKS85o4N4
Ou :
- Avec La Marche Turque de Mozart, les enfants vont ressentir un tempo rapide au piano. Faire écouter un petit bout. C’est quoi comme instrument? Cela leur fait penser à quoi? Des petites souris qui trottent? Une parade?
On peut aussi leur proposer de mimer sur cette musique un matin où ils se réveillent en retard: ils vont à la toilette et se brossent les dents et les cheveux en vitesse, puis vont déjeuner, mettent de la confiture sur une tartine grillée, préparent leur dîner et leur sac à dos puis sortent en courant de la maison.
- Dans Peer Gynt de Grieg : Dans le Hall du Roi de la Montagne (sur Youtube), la musique commence lentement puis accélère. Les enfants vont ressentir la notion «d’accelerando» mais la musique va aussi de plus en plus fort. On nommera ce phénomène : c’est un «crecendo». Les enfants peuvent d’abord marcher sur la musique et seront ensuite emportés et se mettront à courir.
On pourrait, au début, proposer l’image d’un détective qui recherche un voleur, puis qui l'aperçoit et lui court après. Ou leur demander à quoi cela les a faits penser (une promenade tranquille puis un orage?).
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Le silence
Qu’est-ce que le silence? « C’est quand il n’y a pas de bruit»
dit une. « C’est quand on se tait» dit l’autre dit un autre. Alors taisons-
nous et écoutons le silence… Ceci peut se passer dans le local, dans la cour ou
sur la rue ou dans la forêt. Après un lapse de temps on demande :
«Qu’est-ce qu’on a entendu?» Les enfants
énumèrent les bruits identifiés.
La musique est faite de sons et de silences, leur
organisation c’est la composition. Le silence est l’intervalle entre deux sons.
Mais il y a aussi la fin d’un morceau de musique qui
s’exprime par un silence plus long.
· Deux par
deux : un des deux enfants a un instrument résonnant l’autre a une feuille et un crayon feutre. Quand l’enfant
joue, l’autre dessine. Quand il n’y a
plus de son, le partenaire arrête. Ils font cela quelque fois puis on inverse
les rôles.
· L’adulte joue du tambourin, les enfants dansent.
Quand la musique s’arrête, ils s’accroupissent. On peut refaire l’exercice et
ils font la statue. Cela peut aussi se faire ave une musique enregistrée.
· On peut aussi faire une variante de la chaise
musicale. Une boîte d’instruments (un pour chaque participant). Un enfant
musicien dirige la danse autour des chaises. Lorsqu’il s’arrête tout le monde
essaie de s’asseoir. L’enfant qui n’a as de chaise va rejoindre l’enfant
musicien et prend un instrument et les deux improvisent. Au besoin l’adulte
peut servir de chef d’orchestre pour que tout le monde arrête en même temps. Le
jeu termine quand tous sont devenus musiciens.
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La mélodie
La mélodie est
composée de sons liés (legatos) ou détachés (staccatos) avec des hauteurs
spécifiques.
Les chansons sont un bon moyen pour entendre et intégrer des
mélodies variées.
Cet enfant cherche à jouer la mélodie d’une chanson
qu’il connait sur la cithare. Photo Anne Mauffette
L’écoute de
pièces musicales se prêtent aussi à cela.
L’écoute des
Variations de À vous dirais-je Maman de Mozart peut amener les enfants à reconnaître
la mélodie de bases sous les variations.
Le ton, la vitesse des mélodies créent des atmosphères différentes:
Dans Le Carnaval des Animaux, la plage sur La tortue https://youtu.be/pjcKrqbVhVU , invite les enfants soit à se déplacer au sol lentement (comme un escargot ou un tortue) ou à faire de grands gestes amples et lents ou encore la plage Les cygnes peut inciter les enfants à peindre de longues lignes, des spirales…
Par contre
dans cet extrait (un document très bien fait): https://youtu.be/KtyAKyVMWPo , les enfants vont pouvoir écouter et voir les instruments
et assister à l’analyse d’une pièce staccato (Poules et Coq).
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Les réitérations
Il y a dans
les compositions musicales des parties de mélodies qui sont répétées.
Les refrains
dans une chanson en sont un exemple.
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Jeux
explorant plusieurs caractéristiques
· Deux par
deux. Les enfants se mettent d’accord pour représenter un animal. Ils choisissent
ensemble l’instrument et les sons qui vont mieux le représenter. Un fait le son
et l’autre imite la démarche. Les paires présentent le résultat de leur
recherche au groupe. On pourra reprendre cette activité une autre fois avec les
mêmes paires mais inverser les rôles.
On peut
aussi faire cette activité en imitant la démarche d’un personnage : un
géant, une fée, un soldat, un bucheron, etc.
Créer avec les instruments
à la maison, en CPE ou à la maternelle.
Mais ils pourraient aussi être groupés trois par trois pour préparer leur présentation.
Histoires sonorisées
Inventées par les enfants ou par l’adulte
ou racontées à partir de livres, les histoires vont être ensuite bruitées. On va chercher les objets ou instruments qui vont le
mieux représenter certains moments de l’histoire. Puis les rôles seront
décidés : «qui va jouer des cymbales pour l’éclair?»
On pourra
ensuite enregistrer l’histoire avec les bruitages.
Exemples
d’histoires simples : Jean sort et marche dans la rue, il y a beaucoup de
circulation, il croise un chien qui aboie. Jean arrive dans le bois tout près
de chez lui. Les oiseaux chantent. Il passe à côté d’un ruisseau. Il enjambe le
petit pont. Mais le vent se lève et la pluie se met à tomber, doucement d’abord
puis de plus en plus drue, le tonnerre gronde, c’est l’orage qui arrive. Jean
retourne en courant vers sa maison. Un éclair zèbre le ciel. Il arrive chez lui tout mouillé et essoufflé.
Ou encore toute variante proposée par les enfants;
Ce matin le réveil m’a réveillé, j’ai pris ma douche, me suis habillé, puis j'ai mangé mes céréales. Puis je suis sorti en claquant la
porte. Dans la rue j’ai vu des ouvriers qui réparaient un toit avec des
marteaux et des scies. Un peu plus loin un Monsieur balayait le trottoir. Puis je suis monté
dans l’autobus qui a démarré.
Deux
enfants nous ont invités à fermer les
yeux. Ils ont commencé à raconter une histoire verbalement, tout en pinçant
frottant ou tapant sur les cordes de la table de résonance d’un piano :
créant une atmosphère mystérieuse puis décrivant des courses, des descentes
d’escaliers, etc. Un récit haletant.
Représentations de
l’instrument et des sons
Les enfants
pensent à des moyens de représenter l’instrument lui-même et les sons qu’ils
font. Des sons ‘’petits’’, forts et des sons doux.
Il y a
beaucoup de productions sonores pendant qu’ils dessinent: le son des stylos
eux-mêmes, grattage du papier et les petits
tap, tap. Certains chantent en dessinent. Ils alternant entre écouter et
dessiner.
Faire des sons à l’extérieur
La musique,
ça fait du bruit, alors pourquoi ne pas transporter vos explorations sonores à
l’extérieur.
Vous n’avez pas de budget pour aménager des jeux sonores sur votre cour : on peut en créer : des clochettes dans un arbre ou un buisson, une clôture musicale, etc.
Vous pouvez
aussi construire à l’aide de parents bénévoles un mur de sons sur la cour.
Ou plus simplement: quelque chose comme cela...
En en ayant des paires d’appeaux, les enfants vont pouvoir se répondre. On pourra faire le jeu précédemment cité de pairage de sons le dos tourné.
Steve Waring dans Le Chasseur de Sons (CD Le colporteur),
utilise des appeaux.
Les enfants pourront aussi apprendre
à imiter le chant du merle américain, de la fauvette, du moineau domestique, du
canard : des instructions sont dans les boîtiers.
Ils peuvent aussi écouter des oiseaux sur des CD ou aller sur internet : https://www.youtube.com/watch?v=daHwPM2azrc
Exposer les enfants à la musique du monde
Photos : Anne Mauffette |
Et la flûte de pan par des enfants dans le CD de Francis Corpataux, Le Chant des Enfants du Monde (Amérique du Sud), plages 31-34).
Mais on peut
quand même proposer des expériences plus modestes aux enfants.
Si vous n’avez pas d’instruments, demandez aux parents ou à des personnes dans votre communauté ou dans leur communauté.
Ou alors bricolez (avec les enfants ou même des parents) des équivalents:
Deux boites
de conserves réunies dans lesquelles on aura mis des grains de riz ou du sable
serviront de bâton de pluie, par exemple. Des couvercles agités dans un panier,
remplaceront les sonnailles, des pots de yogourts dans lesquels on a mis des
boutons, du riz, du sable ou autres petits objets vont remplacer les maracas ou
hochets.
Dans un groupe multiethnique, mieux vaut demander aux parents des enfants, de vous prêter
les musiques de leur pays qu’ils écoutent, cela sera plus parlant pour l’enfant
qui pourra partager «sa » musique.
On pourra aussi écouter des musiques enregistrées de différents pays, avec des instruments qu’on connait moins:
Steve Waring dans son CD Le Colporteur explore différents instruments : le bâton de pluie, le balafon.
La série de disques Putamayo presents fera voyager les enfants
On peut aussi initier les enfants à des instruments de culture autochtone.
Découvrir les instruments
de l’orchestre
Si vous ne
pouvez pas assister à un concert (il y en a spécifiquement pour les enfants),
faites découvrir les instruments de l’orchestre avec Piccolo et Saxo.
Mais vous
pourriez peut-être aller visiter une école de musique. Il y a les écoles
secondaires qui ont des harmonies, des conservatoires de musique par exemple. Les enfants auraient sans doute
l’occasion de toucher certains instruments. Ici le xylophone ou la batterie.
Ils
pourraient alors écouter une pièce exécutée par un ou des musiciens ou au retour
sur Internet ou sur Spotify. On peut trouver sur Youtube par exemple, des
extraits qui isolent deux ou trois instruments (flute traversière et guitare, piano et contrebasse, guitare
électrique et saxophone etc.) qui permettent aux enfants de mieux identifier
les instruments (Voir quelques propositions dans La musique à la maternelle).
Vous pourriez rajouter dans votre coin écoute : Mon imagier des Instruments, (Gallimard Jeunesse) où l’on peut entendre clairement les sons de 16 différents instruments et voir leur image et leur nom écrit.
Ou regarder
des vidéos. Exemple : Ici encore dans le Carnaval des animaux, La Volière : https://youtu.be/Gg0gRGVJXw0 , les enfants pourront voir des oiseaux voleter après avoir
vus les instruments (dont la flûte traversière) utilisés et de quelle manière.
Ou, après, sur la même musique, voleter eux-mêmes, évidemment. Toute cette
série de vidéos est d’ailleurs très bien faite.
On pourrait aussi en plusieurs
séances écouter les différentes familles d’instruments dans ces vidéos (ou bien
d’autres) :
Les cordes: https://youtu.be/n6pcSaG4Mh8
Les
vents : https://youtu.be/bDYTe7nSOFs
Les
percussions :https://youtu.be/20TAye0oOJk
Bouger
sur la musique
Les sons
provoquent immanquablement des réactions motrices chez l’enfant. Même chez les touts- petits. Musique
et mouvement sont intimement liés.
https://www.youtube.com/watch?v=PRhYqIt1E9s&list=PLu7ii6W8jsONqZUZqSwX47DTkMW8xW0Ca&index=16
Plusieurs des jeux proposés ont fait appel au mouvement.
Danser sur
de la musique est un plaisir pour les enfants. Galoper ou sautiller sur le
rythme d’un tambourin sont des gestes très naturels. On peut aussi leur fournir
des foulards pour accompagne des rythmes plus lents.
Le mouvement
qui épouse un rythme demande une coordination d’activités complexes. Il met en
action tout le système nerveux : l’appareil sensoriel transmet les
informations au cerveau, le cerveau élabore ces données, en fixe le souvenir et
transmet aux muscles l’ordre par lequel le mouvement va se réaliser.
Les enfants vont raconter la musique avec des gestes.
Pour de l’inspiration
allez voir les vidéos de Segni Mossi
Si votre local est petit, vous pourriez à la rigueur diviser le groupe : un de danseurs et l’autre de spectateurs puis on inverse. Le rôle de spectateur donnera peut-être des idées aux petits timides.
L’écoute musicale
On peut faire des projets autour d’œuvres musicales. Les enfants ont été fascinés par l’histoire sonorisée de Pierre et le Loup ou de Casse-noisette, par exemple, et celles-ci ont fait l’objet de nombreux dessins et représentations avec toutes sortes de matériaux : glaise, matériel recyclé, etc.
Le Loup et l’Arbre Pierre |
L’oiseau Le canard |
Mais on peut aussi écouter des pièces plus courtes comme La symphonie des jouets de Léopold Mozart avec crécelle, triangle, sifflet coucou et rossignol à eau, etc.: https://www.youtube.com/watch?v=_iybTvMa90
Ou encore, cette version, où on peut suivre (et mieux entendre) les jouets utilisés : https://www.dailymotion.com/video/xxpeqa
Ou les deux : écoutez bien le Coucou!
Nous avons déjà évoqué le Carnaval des animaux. Dans cette version vidéo, l’animateur explique bien comment le compositeur a représenté les différents animaux; avec quels instruments, quelles techniques (glissando, etc.).
Voir : La marche du Lion par exemple: https://youtu.be/R5VviNpya40
N’hésitez pas à présenter aux enfants des musiques que vous aimez et à dire pourquoi.
La musique est faite pour être écoutée. Par contre on peut peindre, dessiner, créer, bouger tout en écoutant attentivement une musique. La musique de fond, elle, est nuisible car elle diminue les interactions entre enfants et augmente le niveau de bruit.
Rencontrer des musiciens
Que ce soit de l’harmonica, de l’accordéon, de la guitare ou du violon, les enfants seront fascinés par le jeu des musiciens. Vous pouvez inviter des musiciens professionnels ou amateurs de votre réseau ou dans le réseau des parents de votre milieu. Pourquoi ne pas inviter un «violonneux»!
C’est un plus si les enfants peuvent ensuite toucher l’instrument ou danser au son de la musique.
Même un enfant un peu plus vieux, de votre école ou d’ailleurs, qui joue d’un instrument, va motiver les jeunes enfants.
Les sculptures sonores
Certains enfants auront la chance d’explorer des sculptures sonores faites par des artistes.
Mais si ce n’est pas votre cas, peut-être pouvez-vous en fabriquer avec les enfants?
À quoi ces sons vous font-ils penser? (https://thekidshouldseethis.com/post/sound-sculpture-installations-zimoun).
À la pluie, un train, un cheval au galop, etc.
Quels sons aimez-vous, lesquels vous dérangent? Cet artiste a utilisé des
objets courants : bâtons, boites de cartons, boules etc. On peut en
écouter un petit extrait avec les enfants. Cela vous donnera peut-être des
idées et aux enfants aussi, de matériaux
avec lesquels explorer.
Cependant,
certains enfants n’aiment pas le bruit et peuvent être hypersensibles aux sons
et se boucher les oreilles. Il faut alors organiser les activités sonores afin
de respecter leur seuil de tolérance ou en essayant de modifier l’environnement
(cabane insonorisée, écouteurs…).
Observer les enfants :
leurs gestes, inventions et leurs dires.
Les enfants ont des préférences pour
certains instruments, certains vont aller plutôt vers des instruments aux sons
doux, par exemple. On va aussi pouvoir noter si l’enfant :
Est capable d’écoute;
Démontre de la curiosité face aux
sons et instruments;
Manifeste du plaisir à l’écoute ou à
la création de sons et musiques;
Imite le geste d’un autre;
Initie des gestes et des sons;
Invente des manipulations possibles
avec un ou plusieurs objets;
Manie un ou plusieurs instruments,
timidement ou de façon affirmée;
Peut manipuler deux instruments, un
dans chaque main et peut les utiliser successivement ou en même temps;
Est capable de suivre un rythme;
Est capable de différencier certains
sons ou instruments;
Invente des mouvements sur la musique
(pas toujours les mêmes gestes);
Est capable de contrôler ses gestes
de mieux en mieux;
S’exprime verbalement à propos de
sons et de la musique.
Conclusion :
Par l’éveil
à la musique les enfants développent des
habiletés essentielles aussi bien pour l’école que pour la vie. La musique
contribue aux apprentissages dans tous
les domaines.
L’éveil sonore est lié au
développement du cerveau (il le transforme en fait), au développement cognitif
(faire des comparaisons, faire des différences), au langage (sens du rythme, habiletés
de segmentation phonologique, acquisition du vocabulaire musical et autre), à
la lecture (la discrimination et la reconnaissance et l’identification des sons
est nécessaire à la lecture), aux
mathématiques (sériation, classification,
notion d’ordre, de grandeur, de séquence).
La pratique de la musique améliore
plusieurs aspects de l’autorégulation (dont la mémoire de travail, l’inhibition).
Elle développe l’écoute (agrandit le champ
auditif, affine l’acuité de l’oreille, structure la perception auditive),
l’attention, la concentration, la mémoire auditive (ou phonologique) et
l’audition intérieure.
Elle apaise. Stimule.
Elle contribue au développement social et
affectif.
Elle amène un meilleur contrôle du
corps (coordination psychomotrice), participe à la conscience du schéma
corporel et de la latéralité ainsi qu’à l’apprentissage de la dissociation des
mouvements (faire travailler le poignet et pas tout le bras par exemple).
Elle prépare même les enfants à
l’écriture (coordination main-œil, contrôle et continuité des mouvements). Elle
aide à l’acquisition du concept de temps (durée, long, court) et aux notions
temporelle (avant, après…). Lorsque elle s’accompagne de mouvement, l’enfant va
investir l’espace et découvrir les notions spatiales.
Elle développe une sensibilité
esthétique, un esprit critique et la créativité.
Les enfants s’expriment par et sur les sons et
les musiques ce qu’ils aiment qu’ils n’aiment pas, qui leur font peur, etc.
Les enfants sont des musiciens naturels et si on leur en donne l’occasion, ils s’expriment musicalement de façons variées.
C’est par
son attitude ouverte, sa créativité et son esprit de recherche que l’adulte va
favoriser la richesse des explorations es enfants, exploitant le hasard,
multipliant les situations, encourageant les variantes, accueillant les
propositions.
Vous pouvez
évidemment choisir parmi les activités proposées ici, les modifier, en inventer
d’autres, l’idée étant d’exposer plusieurs fois, de façons variées,à des moments propices, les enfants
aux différents concepts abordés.
Même si on
n’est pas formé(e)s en musique, on peut tout de même sensibiliser les enfants à
toutes ces notions et en découvrir ensemble les plaisirs.
Car, faire et écouter de la musique, procure avant
tout de la joie.
Références
Les
expériences sonores et le contenu du texte ont été inspirés de mes notes pour un
cours sur l’éveil sonore (il y a longtemps) ainsi que de lectures plus récentes:
Bolduc, J; Gosselin,
N; Chevrette, T.; & Peretz, I. (2020): The impact of music training on
inhibition control, phonological processing, and motor skills in
kindergarteners: a randomized control trial, Early Child Development and Care, https://doi.org/10.1080/03004430.2020.1781841
Bolduc J. : Musique et habiletés cognitives au préscolaire; Recherche en éducation musicale, 27, 1-16 https://www.mus-alpha.com/upload/REEM_27_Musique.pdf
Bolduc, Jonathan; Fleuret, Carole (Mai 2009) : La musique au Cœur des pratiques de littératie et numératie, ) Faculté d’éducation , Université d’Ottawa, Monographie no 19, Secrétariat de la littératie et la Numératie. https://www.researchgate.net/publication/328016725_La_musique_au_coeur_des_pratiques_de_litteratie_
Bouteloup Philippe: La musique peut-elle être un jeu? Dans Spirale 2002/4 (no 24), pages 88 à 95 : https://www.cairn.info/revue-spirale-2002-4-page-88.htm
Comeau,
Gille (1988). Expériences musicales pour enfants (Guide). Centre
Franco-Ontarien de Ressources Pédagogiques.
La musique dès la petite section à la maternelle http://cpd67.site.ac-strasbourg.fr/musique/?page_id=3214
La musique à la maternelle : http://www.circ-ien-thann.ac-strasbourg.fr/ien/wp-content/uploads/2017/11/D%C3%A9marche-dapprentissage-pour-l%C3%A9coute-musicale-en-maternelle.pdf
Maître
François : Écouter, regarder parler de la musique en maternelle : https://maitrefrancois.com/2016/11/01/ecouter-regarder-parler-de-la-musique-en-maternelle-ou-apres/
Annexe : Du matériel à collectionner pour
inventer des instruments :
Sable, sel, riz, bouts de craies,
macaronis, pois,
canettes, boîtes de conserves, boîtes, gomme (pour
siffler),
billes, balles (de ping pong, rebondissantes,
de tennis, etc.), boules de bois, de
liège, couvercles de casseroles, couvercles de pots de bébé ou de confiture,
enjoliveur de roues, assiettes d’aluminium, moules à gâteaux, cuillères en
bois, en métal,
bols de plastiques, sacs de papier,
bouteilles de plastique, verres,
anneaux de bois et de métal, bouchons
de bouteilles, chaînes métalliques, rideaux de perles, clefs, clochettes,
sonnette de vélo,
bâtons de toutes sortes, barreaux de
chaises, blocs de bois et papier sablé, petits clous et marteaux, vis et
boulons,
gros tubes de carton, tubes
métalliques, morceaux de bambou (pour faire des carillons à vent),
fil de nylon, cordes d’instruments,
fil de fer, attaches parisiennes, élastiques,
criquets (jouets), couvercles de pots
de confiture, peignes,
morceaux de tôle, ressorts, planchettes
de bois, clous, marteau, scie,
boîtes de fruits, boites pour
allumettes, vieilles boîtes de cigare, boîtes à chaussures ou de mouchoirs de
papier etc.,
cuillères en bois, fouet, brosses,
grille de poêle, grille d’aération,
planche à laver, râpe à légumes, cintres,
seaux de métal ou de plastique,
membranes de
plastique ou de peau, élastiques.
Pour imprimer le PDF: https://drive.google.com/file/d/1RtpCz8OGPAUII2p8fWENcXeUdIv_aDdJ/view?usp=sharing
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