dimanche 10 novembre 2019

Utiliser la «Puissance du jeu» comme mode d’apprentissage principal pour tous les enfants d’âge préscolaire


Des recommandations de l’Académie américaine de pédiatrie :
un résumé traduit par Anne Mauffette
«En présence d’adversité dans l’enfance, le jeu devient encore plus important»
@Anne Muffette, tous droits réservés


Dans son document The Power of Play: A Pediatric Role in Enhancing Development in Young Children (La puissance du jeu), l’Académie américaine de pédiatrie enjoint aux parents, éducatrices, enseignantes, organisations communautaires, administrateurs, législateurs de privilégier le jeu sous toutes ses formes comme méthode d’apprentissage pour les enfants d’âge préscolaire, dès les premiers mois de la vie, à la maison, au CPE et à la maternelle. 

Dans ce rapport alimenté des recherches les plus récentes, les auteurs énumèrent les nombreux bienfaits du jeu sur le développement des enfants dans sa globalité : 

Le jeu 

  •  construit le cerveau des enfants : il enrichit sa structure et intensifie son fonctionnement,
  •  augmente les capacités d’autorégulation des enfants (c’est-à-dire les processus d’apprentissage plutôt que les contenus) et leur contrôle inhibiteur,
  • favorise leurs habiletés cognitives, sociales et socio-émotionnelles,
  • augmente la curiosité qui aide la mémoire et l’apprentissage, stimule leur créativité,
  • donne aux enfants un sens de leur capacité d’agir et les moyens pour faire valoir leurs idées et devenir des meneurs,
  •  leur permet d’identifier ce qui les intéresse et ce qu’ils préfèrent, afin de passer de la dépendance à l’indépendance,
  • les aide à apprendre à prendre des décisions, à collaborer, à négocier, à régler des conflits grâce aux mots, 
  •  les rend progressivement maîtres de leurs fonctions exécutives, leur apprend à écouter des consignes, à diriger leur attention et à se concentre sur des tâches,
  • permet aussi d’apprendre à évaluer les risques, expérimenter et évaluer leurs limites, nourrit le langage (plus sophistiqué) et la pensée,
  •  les familiarise avec les termes spatiaux et développe des concepts mathématiques,
  • diminue le stress dont celui des transitions (des enfants qui redoutaient l’entrée au préscolaire ont vu leur anxiété diminuer de moitié quand ils bénéficiaient de 15 minutes de jeu plutôt que de la lecture d’une histoire), le jeu construit la résilience.

 Les auteurs :
  • insistent sur les effets bénéfiques du jeu sur la santé des enfants : contrer l’obésité, augmenter la coordination, l’agilité, l’équilibre, diminuer la fatigue, le stress, les blessures et la dépression. Le jeu est considéré comme un antidote à l’impulsivité, à l’agressivité et aux émotions incontrôlées. Il développe les habiletés motrices tant globales que fines. Il les informe sur les termes spatiaux temporels.
  • Ils mettent  l’accent sur l’importance du jeu à l’extérieur et des récréations. Ils encouragent  les jeux de « tiraillages» qui favorisent «l’acquisition d’habiletés à la communication , la négociation » et le développement de l’empathie et de l’intelligence émotionnelles, les enfants encadrés apprenant à ne pas faire mal à l’autre.
  • Ils nous avertissent des méfaits de la privation de jeu.  Elle est associée, entre autres, à un accroissement du déficit d’attention et d’hyperactivité. Ils condamnent l’accent mis sur les activités didactiques, soulignant que l’enseignement explicite limite la créativité des enfants. 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les temps de regroupements au préscolaire

Par Anne Gillain Mauffette On pense souvent, quand on parle de regroupement, à la «causerie». Mais les occasions de regroupements sont b...