par Anne Mauffette
Retour partie précédente: L'évaluation
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On va encourager les enfants
à participer de cinq façons
En les soutenant et en les invitant :
-
à
s’intéresser aux différents aspects de la classe et on va les aider à s’adapter
à ce milieu différent de la maison ;
-
à
être engagés et ce, à un niveau de plus en plus complexe ;
-
à
persister face aux difficultés ou ambigüités : à avoir un intérêt pour
apprendre et une capacité à risquer l’erreur ou l’échec ;
-
à
communiquer avec les autres, à exprimer leur point de vue, une idée, une
émotion ;
-
à
acquérir un sens de la responsabilité de toutes sortes de manières.
o
Comment se transforme la
participation des enfants ?
-
La
fréquence : des épisodes deviennent plus fréquents. Une action
occasionnelle devient une inclination, un penchant, une habitude.
-
La
longueur des récits : un épisode couvre de plus en plus d’actions.
-
La
profondeur : les histoires deviennent plus complexes; l’apprentissage
s’approfondit, le langage aussi. L’attention conjointe va demander davantage
aux participants.
o
Comment évaluer la participation ?
§ L’engagement
Il y a des signes qui nous donnent une idée du niveau
d’engagement : l’intensité de l’activité, le niveau de concentration, le
degré d’absorption, la capacité de s’abandonner, la durée.
§ Les attentes
se situent sur un continuum de complexité. Que retrouve-t-on dans les 4
différents niveaux de ce continuum ?
1. Des habiletés et connaissances.
2. Des habiletés et connaissances
auxquelles s’ajoute une intention formant ainsi des stratégies
d’apprentissages.
Les stratégies
d’apprentissages sont une série d’habiletés utilisées avec une intention
particulière, un but. Planifier, surveiller ses progrès, identifier les sources
de difficulté, poser des questions…
Les stratégies se développent et se révèlent
dans le jeu : persister, expérimenter avec les ressources, utiliser les
pairs comme ressources, utiliser l’adulte comme ressource, se voir comme une
ressource pour les autres, se diriger et diriger les autres seront tout aussi
utile dans d’autres contextes.
3. Des stratégies d’apprentissages
contextualisées (« situated ») car s’y sont ajoutés des partenaires sociaux,
des pratiques sociales et des outils, dont le langage.
4. En ajoutant la motivation, on obtient
ces fameuses « learning dispositions », ces attitudes/habitudes/aptitudes face
à l’apprentissage avec lesquelles l’enfant va être prêt, va vouloir et être
capable de faire face aux situations et changements avec succès, c’est-à-dire
être un puissant apprenant.
Les 4 niveaux des attentes dans le continuum |
|||
1 |
1 + 2 |
1 + 2 + 3 |
1 + 2 + 3 + 4 |
1. Habiletés et connaissances |
2. Habiletés et connaissances + intention
avec stratégies d’apprentissages |
3. Habiletés et connaissances +
intention avec stratégies d’apprentissages +
partenaires sociaux +
pratiques sociales +
langage |
3. Habiletés et connaissances +
intention avec stratégies d’apprentissages + partenaires sociaux + pratiques sociales + langage +
motivation |
Si on évalue le premier niveau ou même les trois premiers, on
aura une vision appauvrie de l’enfant. Le quatrième niveau mérite toute notre
attention.
Apprendre à être un bon penseur, c’est apprendre à
reconnaître et à rechercher les occasions d’appliquer ses capacités. Les
« dispositions » ou inclinations sont cultivées dans des environnements qui
valorisent la pensée indépendante et le jugement personnel. Les enfants vont
être capables de reconnaître que la situation se prête à ce qu’ils expriment
leurs idées et vont avoir envie de communiquer.
Photo © Danielle Jasmin
On va donc vouloir décrire les dires et les faire des
enfants dans des récits d’apprentissages
dont l’accumulation va donner un portrait plus juste de chaque enfant. Cela va fournir
des données spécifiques, basées sur des observations (« observation based
evidence ») qui vont tracer un portrait évolutif du chemin des apprentissages
de l’enfant en action.
Mais dans les tests standardisés, on perd l’action, le sens
et le contexte.
Le contexte a un rôle fondamental plutôt que simplement un
rôle de facilitateur.
D’ailleurs, on évalue souvent l’enfant, mais évalue-t-on le
milieu dans lequel il se trouve ? Avant de procéder à une évaluation, il faut
tenir compte du contexte et examiner ce qui favorise ou ce qui nuit au
développement des enfants et leurs apprentissages dans ses milieux éducatifs.
Il faut aussi être conscient des effets que cela a de
privilégier la littératie par rapport à d’autres capacités importantes.
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