dimanche 24 janvier 2021

Soutenir, documenter et évaluer la participation des enfants

par Anne Mauffette

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Des enfants présentent leur création à la classe. Photo © Danielle Jasmin. 

o   On va encourager les enfants à participer de cinq façons

En les soutenant et en les invitant :

-          à s’intéresser aux différents aspects de la classe et on va les aider à s’adapter à ce milieu différent de la maison ;

-          à être engagés et ce, à un niveau de plus en plus complexe ;

-          à persister face aux difficultés ou ambigüités : à avoir un intérêt pour apprendre et une capacité à risquer l’erreur ou l’échec ;

-          à communiquer avec les autres, à exprimer leur point de vue, une idée, une émotion ;

-          à acquérir un sens de la responsabilité de toutes sortes de manières.

 

o   Comment se transforme la participation des enfants ?

 

-          La fréquence : des épisodes deviennent plus fréquents. Une action occasionnelle devient une inclination, un penchant, une habitude.

-          La longueur des récits : un épisode couvre de plus en plus d’actions.

-          La profondeur : les histoires deviennent plus complexes; l’apprentissage s’approfondit, le langage aussi. L’attention conjointe va demander davantage aux participants.

 

o   Comment évaluer la participation ?

§  L’engagement 

Il y a des signes qui nous donnent une idée du niveau d’engagement : l’intensité de l’activité, le niveau de concentration, le degré d’absorption, la capacité de s’abandonner, la durée.

 

Photo © Danielle Jasmin

 

§  Les attentes se situent sur un continuum de complexité. Que retrouve-t-on dans les 4 différents niveaux de ce continuum ?

1. Des habiletés et connaissances.

2. Des habiletés et connaissances auxquelles s’ajoute une intention formant ainsi des stratégies d’apprentissages.

Les stratégies d’apprentissages sont une série d’habiletés utilisées avec une intention particulière, un but. Planifier, surveiller ses progrès, identifier les sources de difficulté, poser des questions…

 Les stratégies se développent et se révèlent dans le jeu : persister, expérimenter avec les ressources, utiliser les pairs comme ressources, utiliser l’adulte comme ressource, se voir comme une ressource pour les autres, se diriger et diriger les autres seront tout aussi utile dans d’autres contextes.

3. Des stratégies d’apprentissages contextualisées (« situated ») car s’y sont ajoutés des partenaires sociaux, des pratiques sociales et des outils, dont le langage.

4. En ajoutant la motivation, on obtient ces fameuses « learning dispositions », ces attitudes/habitudes/aptitudes face à l’apprentissage avec lesquelles l’enfant va être prêt, va vouloir et être capable de faire face aux situations et changements avec succès, c’est-à-dire être un puissant apprenant.

Les 4 niveaux des attentes dans le continuum

1

1 + 2

1 + 2 + 3

1 + 2 + 3 + 4

1. Habiletés et connaissances

2. Habiletés et connaissances 

+ intention avec stratégies d’apprentissages

3. Habiletés et connaissances + intention avec stratégies d’apprentissages

+ partenaires sociaux

+ pratiques sociales

+ langage

3. Habiletés et connaissances + intention avec stratégies d’apprentissages

+ partenaires sociaux

+ pratiques sociales

+ langage

+ motivation

 

Si on évalue le premier niveau ou même les trois premiers, on aura une vision appauvrie de l’enfant. Le quatrième niveau mérite toute notre attention.

Apprendre à être un bon penseur, c’est apprendre à reconnaître et à rechercher les occasions d’appliquer ses capacités. Les « dispositions » ou inclinations sont cultivées dans des environnements qui valorisent la pensée indépendante et le jugement personnel. Les enfants vont être capables de reconnaître que la situation se prête à ce qu’ils expriment leurs idées et vont avoir envie de communiquer.

 

                                    Photo © Danielle Jasmin

 

On va donc vouloir décrire les dires et les faire des enfants dans des récits d’apprentissages dont l’accumulation va donner un portrait plus juste de chaque enfant. Cela va fournir des données spécifiques, basées sur des observations (« observation based evidence ») qui vont tracer un portrait évolutif du chemin des apprentissages de l’enfant en action.

 

Mais dans les tests standardisés, on perd l’action, le sens et le contexte.

Le contexte a un rôle fondamental plutôt que simplement un rôle de facilitateur.

 

D’ailleurs, on évalue souvent l’enfant, mais évalue-t-on le milieu dans lequel il se trouve ? Avant de procéder à une évaluation, il faut tenir compte du contexte et examiner ce qui favorise ou ce qui nuit au développement des enfants et leurs apprentissages dans ses milieux éducatifs.

Il faut aussi être conscient des effets que cela a de privilégier la littératie par rapport à d’autres capacités importantes.

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