La documentation et les récits d'apprentissages: une autre façon d'évaluer
Anne Gillain Mauffette
Photo©Danielle JasminCe texte tente de résumer l’approche
de Margaret Carr par rapport à l’évaluation dans Assessing in Early Childhood Settings,
Learning Stories (2001) 1.
L’ÉVALUATION
Cette approche de l’évaluation, Les récits d’apprentissages (Learning Stories), a vu le jour en
Nouvelle-Zélande (elle se pratiquait déjà à Reggio Emilia2) lors de la conception d’un nouveau
programme préscolaire (Te Wariki) basé
sur le bien-être, l’appartenance, la communication, la contribution et
l’exploration.
Les
concepteurs se sont rendu compte que l’évaluation n’était pas cohérente avec le
programme (enfant qui se développe à son rythme, etc.).
La justesse
de l’évaluation est inversement reliée à la complexité de ce qui est évalué.
Puisque l’éducation est un processus complexe, l’évaluation ne peut se limiter
à une « mesure » ou alors elle ne mesure pas grand-chose.
Les
concepteurs ont dû revoir les présupposés qu’on se fait à savoir que
l’évaluation nous renseigne sur une liste prédéterminée de connaissances (de
bas niveau intellectuel) et d’habiletés de l’enfant : c’est l’évaluation
convergente.
L’alternative à cela :
l’évaluation divergente qui met l’accent sur la compréhension de l’apprenant et
qui est faite par l’enseignante et l’enfant. Et un programme où le jeu est
valorisé pour étayer l’apprentissage.
A - L’évaluation va dépendre de ce
qu’on valorise.
On doit donc d’abord se poser la
question : qu’est-ce qu’une classe ?
Dans cette optique renouvelée de
l’évaluation divergente, la classe est un lieu d’apprentissage, un lieu de
relations. Un curriculum, c’est des relations réciproques entre des personnes,
des endroits et des objets (fabriqués ou naturels).
On favorise une classe
– où on est axé sur le défi d’apprendre et la motivation
d’apprendre plutôt que de se prêter à une tâche,
– basée sur des liens avec du vrai matériel,
– où l’erreur n’est pas un signe d’une mauvaise
production mais un moyen de se rendre compte de ce qui n’a pas été et qui est
une source d’un nouvel apprentissage.
On réexamine
non seulement ce qu’on demande aux enfants de faire mais aussi ce qu’on leur
demande de devenir. L’éducation, c’est suggérer de nouvelles directions dans
lesquelles des vies peuvent aller. C’est enrichir et élargir les répertoires de
participation des enfants.
B - Quelle est notre conception de l’apprentissage ?
Fragmentée, linaire et séquentielle
ou holistique ?
La première, la conception fragmentée,
linéaire et séquentielle, appelle et encourage l’enseignement didactique
contrôlé par l’adulte. Celui-ci doit enseigner des éléments dans un ordre
précis. Ce qui ne fait pas partie de l’évaluation finit par disparaître du
curriculum.
Dans la deuxième, la conception
holistique qui est la façon dont les enfants apprennent, s’attache à la
participation grandissante de l’enfant dans les activités et relations de la
classe.
Les relations ont été identifiées comme centrales
dans la trajectoire entre les expériences en éducation préscolaire et
l’apprentissage ultérieur. On croit que l’enfant apprend et se développe
lorsqu’il s’engage de cœur, de corps et d’esprit dans des expériences
concrètes, à l’origine déclenchées par un intérêt ou une curiosité intrinsèque.
Comment
va-t-on pouvoir décrire ce que les enfants font de manière à avoir des énoncés
valables par rapport à l’apprentissage et les progrès des enfants ?
Comment
révéler les apprentissages invisibles, ces apprentissages fondateurs qui
s’avèrent subtils et moins tangibles que les apprentissages disciplinaires ?
C - Avant de se demander comment évaluer, on va se demander ce qu’on veut évaluer.
L’évaluation traditionnelle est
basée sur la notion qu’une mesure objective existe pour chaque attente. On
va chercher des performances qui peuvent être notées et souvent par des
personnes indépendantes qui n’ont pas de connaissance additionnelle des enfants.
Dans l’évaluation renouvelée, on observe et interprète
des manifestations observables liées aux domaines de développement en contexte
significatif tel qu’une situation de jeu. On recueille plusieurs informations
dans diverses situations et sur plusieurs jours.
Caractéristiques des deux approches d’évaluation
L’approche traditionnelle |
L’approche renouvelée |
L’objectif
de l’évaluation |
|
Vérifier si les enfants ont acquis une
courte liste d’habiletés qu’on considère comme les compétences pour le
prochain niveau d’éducation : écrire leur nom, connaître les lettres. |
Enrichir l’apprentissage dans tous les
domaines. Encourager la participation. |
Chercher à voir ce que les enfants ne
savent pas faire. Un focus, une intervention sur les déficits. |
Un modèle où on met l’accent sur le
positif. Où on se met dans la perspective de l’enfant. |
Les
attentes |
|
Maîtriser une série d’habiletés
fragmentées, hors contexte et axées sur la scolarisation. |
Renforcer des dispositions, des
attitudes : l’engagement par exemple. Soutenir une vision de soi comme
apprenant compétent. |
L’évaluation
des progrès |
|
Faire une hiérarchisation des
habiletés favorisant la littératie et la numératie. |
Rechercher une participation toujours
grandissante dans les activités. |
Les
procédés d’évaluation |
|
Utiliser des listes à cocher, des
tests. Faire des évaluations ponctuelles. |
Utiliser les récits d’apprentissage. Faire des évaluations continues. |
La
validité |
|
Considérer qu’elle est objective. |
Considérer une série de récits sur une
longue période. |
|
Réaliser des observations qui sont
discutées, interprétées et décidées en collaboration (une forme de
triangulation). |
La valeur
pour les enseignantes |
|
Amener à
la surveillance des enseignantes par des personnes extérieures. |
Réaliser
une communication à 4 parties : enfants, familles, enseignante et autre
personnel. |
Dans le modèle traditionnel où on utilise des tests avec des critères prédéfinis, on
pense que le test et le curriculum sont synonymes. On croit que les habiletés
identifiées sont essentielles. On teste et reteste. L’apprentissage est vu
comme une addition d’unités plus simples, pré requises.
Le modèle
d’enseignement privilégié est l’instruction directe, axé sur la mesure. Il est
basé sur l’idée qu’on doit enseigner des habiletés de base avant d’en arriver à
des apprentissages plus complexes.
Dans le modèle renouvelé, on cherche à renforcer les « learning dispositions » c’est-à-dire
l’ensemble des attitudes, habitudes et aptitudes par rapport à l’apprentissage.
Cet ensemble de comportements suppose un type d’apprentissage très
différent que celui de développer uniquement des habiletés et des connaissances ;
ce sont des tendances à répondre d’une certaine façon à des situations. De
bonnes « dispositions » vont contribuer au développement de compréhensions dans
un vaste éventail de domaines curriculaires.
Dans cette approche, l’apprentissage
est vu comme une participation dans des activités socioculturelles et il est le
résultat de relations réciproques entre l’environnement et l’esprit. Le
processus d’apprentissage est une transaction circulaire puisque chaque
apprenant s’engage dans des activités, sa participation transforme l’activité et,
à un moment donné, il est lui-même transformé par l’activité.
COMMENT SOUTENIR, DOCUMENTER ET
ÉVALUER LA PARTICIPATION DES ENFANTS
o
On va encourager les enfants
à participer de cinq façons
En les soutenant et en les invitant :
-
à
s’intéresser aux différents aspects de la classe et on va les aider à s’adapter
à ce milieu différent de la maison ;
-
à
être engagés et ce, à un niveau de plus en plus complexe ;
-
à
persister face aux difficultés ou ambigüités : à avoir un intérêt pour
apprendre et une capacité à risquer l’erreur ou l’échec ;
-
à
communiquer avec les autres, à exprimer leur point de vue, une idée, une
émotion ;
-
à
acquérir un sens de la responsabilité de toutes sortes de manières.
o
Comment se transforme la
participation des enfants ?
-
La
fréquence : des épisodes deviennent plus fréquents. Une action
occasionnelle devient une inclination, un penchant, une habitude.
-
La
longueur des récits : un épisode couvre de plus en plus d’actions.
-
La
profondeur : les histoires deviennent plus complexes; l’apprentissage s’approfondit,
le langage aussi. L’attention conjointe va demander davantage aux participants.
o
Comment évaluer la participation ?
§ L’engagement
Il y a des signes qui nous donnent une idée du niveau
d’engagement : l’intensité de l’activité, le niveau de concentration, le
degré d’absorption, la capacité de s’abandonner, la durée.
§ Les résultats de l’apprentissage ou les attentes («learning outcomes») se situent sur un
continuum de complexité. Que retrouve-t-on dans les 4 différents niveaux de ce
continuum ?
1. Des habiletés et connaissances.
2. Des habiletés et connaissances
auxquelles s’ajoute une intention formant ainsi des stratégies d’apprentissages.
Les stratégies
d’apprentissages sont une série d’habiletés utilisées avec une intention
particulière, un but. Planifier, surveiller ses progrès, identifier les sources
de difficulté, poser des questions…
Les stratégies se développent et se révèlent dans
le jeu : persister, expérimenter avec les ressources, utiliser les pairs
comme ressources, utiliser l’adulte comme ressource, se voir comme une
ressource pour les autres, se diriger et diriger les autres seront tout aussi utile
dans d’autres contextes.
3. Des stratégies d’apprentissages contextualisées
(« situated ») car s’y sont ajoutés des partenaires sociaux, des pratiques
sociales et des outils, dont le langage.
4. En ajoutant la motivation, on obtient
ces fameuses « learning dispositions », ces attitudes/habitudes/aptitudes face
à l’apprentissage avec lesquelles l’enfant va être prêt, va vouloir et être
capable de faire face aux situations et changements avec succès, c’est-à-dire
être un puissant apprenant.
Les 4 niveaux des attentes dans le continuum |
|||
1 |
1 + 2 |
1 + 2 + 3 |
1 + 2 + 3 + 4 |
1. Habiletés et connaissances |
2. Habiletés et connaissances + intention
avec stratégies d’apprentissages |
3. Habiletés et connaissances +
intention avec stratégies d’apprentissages +
partenaires sociaux +
pratiques sociales +
langage |
3. Habiletés et connaissances +
intention avec stratégies d’apprentissages + partenaires sociaux + pratiques sociales + langage +
motivation |
Si on évalue le premier niveau ou même les trois premiers, on
aura une vision appauvrie de l’enfant. Le quatrième niveau mérite toute notre
attention.
Apprendre à être un bon penseur, c’est apprendre à
reconnaître et à rechercher les occasions d’appliquer ses capacités. Les « dispositions »
ou inclinations sont cultivées dans des environnements qui valorisent la pensée
indépendante et le jugement personnel. Les enfants vont être capables de
reconnaître que la situation se prête à ce qu’ils expriment leurs idées et vont
avoir envie de communiquer.
On va donc vouloir décrire les dires et les faire des
enfants dans des récits d’apprentissages
dont l’accumulation va donner un portrait plus juste de chaque enfant. Cela va
fournir des données spécifiques, basées sur des observations (« observation based
evidence ») qui vont tracer un portrait évolutif du chemin des apprentissages
de l’enfant en action.
Mais dans les tests standardisés, on perd l’action, le sens
et le contexte.
Le contexte a un rôle fondamental plutôt que simplement un rôle
de facilitateur.
D’ailleurs, on évalue souvent l’enfant, mais évalue-t-on le
milieu dans lequel il se trouve ? Avant de procéder à une évaluation, il faut
tenir compte du contexte et examiner ce qui favorise ou ce qui nuit au
développement des enfants et leurs apprentissages dans ses milieux éducatifs.
Il faut aussi être conscient des effets que cela a de
privilégier la littératie par rapport à d’autres capacités importantes.
LES PROCESSUS D’ÉVALUATION
Les récits d’apprentissages reflètent l’apprenant mieux que des indicateurs de
performance.
On va chercher à décrire ce que les enfants font et disent, mais bien sûr on ne peut pas tout voir et tout consigner. Comment choisir?
A - Documenter quoi ?
Ce qui est signifiant pour cet enfant-là
à ce moment-là. Cela va varier avec chaque enfant. On remarque par exemple
qu’un enfant ne reste pas longtemps aux activités. Que peut-on faire pour
augmenter son temps d’Intérêt, sa persévérance ?
La documentation va évoluer dans l’année.
Au début, on va plutôt s’intéresser aux capacités d’adaptation des enfants au
nouveau milieu, puis on va s’attarder davantage à la durée de leur implication,
leur niveau de jeu, leurs types d’explorations, leur communication grandissante,
etc.
B - Les avantages de la documentation
Elle peut à la fois servir
d’évaluation et de tremplin pour la planification.
Elle est bénéfique pour tout le
monde :
o
Pour les enseignantes qui prennent plaisir à raconter des
choses positives sur les enfants et à les partager pour en discuter avec les enfants,
parents, les collègues ou autres. Elles remarquent :
-
la qualité des
questions posées,
-
la profondeur de
leurs réponses,
-
leur degré
d’engagement,
-
la qualité de
leurs relations,
-
leur niveau
d’imagination,
-
toutes sortes
d’autres facteurs personnels.
Ce sont ces éléments qui émergent dans le cours de la vie de
classe qui doivent être notre première source de données pour comprendre ce que
les enfants apprennent et quel chemin ils ont parcouru depuis le début de
l’année.
o
Pour les enfants que cela encourage de voir qu’on
s’intéresse réellement à ce qu’ils font et disent. Cela leur permet de se
rappeler, de préciser leur pensée, de relancer leur intérêt et de motiver
d’autres enfants à agir. Cela les stimule à persévérer, à partager leurs
réflexions, à être créatifs. Ils s’initient à l’auto-évaluation.
o
Pour les parents qui apprécient beaucoup ce genre de
communication. Ils découvrent leurs enfants et vont valoriser des gestes qu’ils
auraient auparavant jugés anodins. Ils vont se sentir plus près de ce qui se
passe en classe en sachant qu’ils peuvent participer à la conversation. De
plus, ils vont sentir qu’ils font partie de cette communauté.
o
Pour les autres intervenants dans l’école qui se rendent compte
du travail accompli par les enfants et les enseignants.
Pour cela, il faut savoir décoder, identifier
les apprentissages faits dans les jeux, les explorations et connaître la
progression dans différentes techniques (dessin, construction, musique, danse)
pour en apprécier l’évolution et les finesses. Il faut aussi connaître le
programme ainsi que les stades de développement des enfants et les apports des
neurosciences pour mieux comprendre les enfants.
Par les récits d’apprentissages, les enseignantes apprennent à
connaître les enfants dans une variété de contextes qu’aucun test standardisé
ne peut répliquer.
Chaque photo
dans ce texte raconte une histoire que l’enseignante, présente, pourrait
élaborer.
C - Autres caractéristiques de
l’évaluation
o
L’évaluation
du développement et de l’apprentissage devrait inclure 4 aspects
éducationnels :
Les attitudes/aptitudes/habitudes («dispositions»), les
sentiments, les habiletés, les connaissances.
o
Elle
devrait faire partie intégrante du processus d’enseignement et être liée à la
vie sociale et culturelle de la classe.
Au lieu d’être :
Le curriculum→ puis
évaluation
On préfère :
L’évaluation dans le curriculum
o L’évaluation doit tenir compte des aspects suivants:
-
L’imprévisibilité
du développement : il ne s’agit pas d’adopter un modèle d’escalier où un
pas en amène un autre mais une vision du développement et de l’apprentissage
comme un réseau de tiges et de rhizomes.
-
La
perspective de l’apprenant.
-
L’utilisation
d’une approche narrative qui va mieux témoigner de l’apprentissage que les
indicateurs de performance.
-
La
rédaction d’une série de récits sur une période de temps.
-
Les
observations recueillies qui doivent préférablement être interprétées en
collaboration
-
Un
grand nombre d’activités qui vont fournir elles-mêmes aux enfants leurs propres
évaluations.
-
La
communauté d’apprentissage qu’est le milieu préscolaire qui sera protégée et
enrichie.
-
Des
processus qui doivent être possibles pour les enseignantes.
-
L’utilité
pour les enseignantes.
D - Les moyens pour aider à bien
évaluer
o
Les
portfolios reflètent le processus d’apprentissage et contiennent un éventail d’activités
et de créations bien documentées.
o
L’observation
des enfants en groupe pour voir et noter :
-
leurs
relations et leurs interactions,
-
comment
ils prennent des responsabilités pour développer des idées et des solutions aux
problèmes,
-
comment
ils travaillent ou jouent de façon coopérative.
o
L’avis
et les commentaires :
- des
apprenants sur leurs apprentissages en leur donnant un rôle dans l’évaluation.
-
des
parents qui amènent d’autres points de vue et ouvrent la discussion et
raffinent l’évaluation.
-
des
collègues qui valident ou infirment notre interprétation, la nuancent.
Note : À Reggio et Pistoia (en Italie) ainsi que dans de
nombreux centres préscolaires à travers le monde, on utilise entre autres :
-
des
panneaux sur les murs pour montrer ce qui se passe en classe
-
des
journaux de bord décrivant la vie du groupe qui témoignent de la participation
et l’évolution des enfants
-
un
cahier école-famille où les parents et
enseignants écrivent
-
un
livre racontant l’expérience de chaque enfant, de son premier jour à l’école
jusqu’à son départ et qui sera remis au parent.
ET MAINTENANT ?
L’évaluation
nous amène à nous poser la question suivante comme enseignante ou parent :
qu’est-ce que je fais maintenant que j’ai constaté ceci ou cela ; comment
intervenir pour enrichir les expériences des enfants, les encourager à…
Et puis
comme conseillère pédagogique : comment soutenir les enseignantes dans
cette transformation de leur pensée par rapport à l’évaluation et dans la
pratique des récits d’apprentissages ?
Il s’agit d’un développement
professionnel à long terme. Il faut compter 6 mois à un an pour implanter un
nouveau programme avec le soutien continu d’un facilitateur.
Il faut
donner du temps aux enseignantes pour de familiariser avec ces nouvelles façons
de faire. On peut penser à des communautés d’apprentissages dans des écoles ou
deux trois enseignantes partagent leurs expériences dans ce nouveau mode
d’évaluation : ce qui fonctionne ou pas.
Des exemples,
dans de vrais contextes, peuvent être utiles.
Un premier
pas serait peut-être de s’assurer que tout le monde est à l’aise avec les
outils (caméras, caméras vidéo, ordinateur, téléphone) qui facilitent
l’enregistrement et le rappel d’histoires.
En fait,
cela devient un plaisir de suivre en mots et en images l’évolution des enfants.
Quand on commence, on ne peut plus s’arrêter et les enfants
et parents en redemandent.
Anne Gillain Mauffette, Janvier 2021
Référence
1 Carr,
M. (2001) Assessing in Early Childhood
Settings, Learning Stories. Paul Chapman Publishing. SAGE Publications Inc.
London
2 La pédagogie Reggio est
une pédagogie, à l'origine pour le préscolaire, développées au cours des années
1960 par Loris Malaguzzi dans la ville de Reggio Emilia en Italie. Cette
expérience sera le fruit d'un travail initié dans cette même commune au cours
des années 1940. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pédagogie_Reggio
J’ai lu ce texte avec grand intérêt. Il devrait être à la base de toutes les réflexions concernant l’évaluation à l’éducation préscolaire. En fait au lieu d’utiliser le mot évaluer, j’utilise de plus en plus une expression qui nous a été proposée avec la venue du programme 4 ans : Témoigner du cheminement de l’enfant. Merci pour ce partage.
RépondreSupprimerÀ l'instar de Sylvie Drouin, j'ai lu ce texte avec très grand intérêt. Je suis tombée dessus par hasard à un moment où j'en avais besoin pour recadrer les demandes des directions en matière d'évaluation qui sont calquées sur le modèle du primaire. Ce texte me confirme que je suis sur la bonne voie et me pousse à aller plus loin. Dès aujourd'hui, je vais faire des changements dans ma classe. Au lieu de valoriser la position d'écoute et le silence dans le corridor, je vais encourager les initiatives, les idées nouvelles et l'engagement. Je vais continuer d'écrire au bas des photos que je montre aux parents via ClassDojo ce que les enfants sont en train de développer. Au lieu de seulement leur présenter Pierre et le loup avec les instruments de musique que j'ai, je vais leur parler des modes de production. Je vais mettre du matériel de quincaillerie dans le coin bricolage et provoquer des situations pour faire émerger l'idée de fabriquer des instruments de musique (libre, pour ceux qui veulent). Je vais afficher le tableau et me mettre à la recherche de ce qui démontre où les enfants se situent. Je vais ressortir ma tablette de papier pour prendre des notes ou me référer aux nombreuses photos que je prends. Je vais prendre mon mal en patience quand 4-5 enfants me demandent du matériel, de l'aide ou veulent me montrer leurs réalisations tous en même temps! ;-) Merci Anne pour ce texte si inspirant et pour ta persévérance dans la promotion du jeu libre!
RépondreSupprimerChildren can also draw a plan of their own to lead them to defining their project, even if it means revising it along the way.
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