J'avais écrit sur une page Facebook: « Il n'y a aucun contenu prescrit au préscolaire». Cet énoncé a provoqué toutes sortes de réactions: «Et les lettres alors?»
Photo catalogue Louise Kool andGalt |
J’ai répondu que selon moi, « l’apprentissage des lettres est un processus qu’on engage
avec les enfants en respectant leur rythme comme pour tous les autres éléments
du programme.»
«Mais on les retrouve dans les attentes de la fin du préscolaire», m’a-t-on rétorqué.
En fait, on dit aussi dans le programme que face aux attentes de fin de cycle « les
attentes renvoient aux grandes étapes du processus de développement dans chacun
des domaines. Elles fournissent des balises par rapport à ce qui est attendu de
l’enfant à la fin de l’éducation préscolaire. »
On
m’a ajouté : « mais il faut mettre en place les bases de la
scolarisation». Et j’ai répliqué que les bases de la scolarisation ce n’est pas
surtout les lettres, mais
l’autorégulation, la motivation, les attitudes par rapport à l’apprentissage,
les rapports pro-sociaux, etc. Bref tout ce qui facilite les apprentissages
présents et ultérieurs et que le jeu libre développe. Les enfants
s’approprient progressivement les bases de la scolarisation dont l’apprentissage des lettres de l’alphabet
fait partie.
On sait qu’en général à la fin de la maternelle, les enfants vont connaître plusieurs lettres comme celles de leur nom, du nom de leurs amis, des mots usuels comme maman, le M de McDonald, le P de Provigo… Alors « la plupart des lettres» peut être relié aux mots qui se retrouvent dans l’environnement quotidien de l’enfant ou qui ont eu une attention particulière en classe suite par exemple à la lecture d’une histoire les enfants vont savoir les lettres du nom du personnage… Chaque enfant aura, dans son sac à dos, les lettres qui auront du sens pour lui à la fin de la maternelle 5 ans.
En
plus il faut se rappeler que la connaissance des lettres est attendue à la fin
de la première année du primaire dans la progression des apprentissages.
Contrairement au premier cycle du primaire où la progression des apprentissages dicte les apprentissages à réaliser à la fin de la première année et de la deuxième année et donc l’obligation de les évaluer, à l’éducation préscolaire il n’y a pas cette obligation.
Sans
oublier que la maternelle n’est pas obligatoire et qu’on ne pourrait refuser en
première année une enfant de 6 ans qui ne connait pas les lettres.
Bref,
le programme est prescriptif, mais il n’y a pas de contenu prescrit. Cela peut
nous paraître pas très clair, mais cela nous indique quand même qu’il ne faut
pas s’inquiéter en cette fin d’année, d’où en sont rendus les enfants dans leur
apprentissage par rapport aux lettres et ne pas changer les situations
proposées aux enfants (jeux libres, projets, etc.) pour intensifier cet aspect
du domaine langagier et pour se mettre à les asseoir pour qu’ils apprennent les
lettres comme c’est courant en première année. Allons plutôt jouer dehors!
Mon
interprétation de la chose m’a été confirmée par des personnes œuvrant au
Ministère.
Merci Anne de garder le fort! ;-)
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