Voilà six
ans que nous tenons ce blogue et cette page Web!
Tout a
commencé lors d’un congrès de l’Association d'Éducation Préscolire du Québec, à l’automne 2017. J’avais écouté les
discours des merveilleux conférenciers : Dr. Joëal Monzée, Chantal Proulx
et Richard Robillard. Ils nous parlaient de l’importance de l’attachement, des
liens, du bien-être de l’enfant et démontraient les effets néfastes du stress
ainsi que le rôle primordial de la bienveillance dans le développement du
cerveau de l’enfant et ses apprentissages. Ils revenaient à l’essentiel
Mais ce que
j’entendais des enseignantes, c’est la pression exercée sur elles pour
appliquer, à la lettre, certaines méthodes d’enseignement explicite,
systématique, en grand groupe, de la lecture, qui ne laissaient plus de place au
jeu. Elles étaient redevables, face à leurs directions, des résultats des
enfants aux tests qu’on leur administrait.
Cette
tendance vers des méthodes de type académique affectait aussi les CPE et les
garderies.
Je suis
revenue découragée mais en même temps motivée à chercher à arrêter la vague.
J’ai écrit
le Manifeste suivant que j’ai envoyé dans mon réseau.
Résister
pour Préserver l’Enfance
À toutes les personnes qui s’intéressent au présent et à l’avenir
des jeunes enfants, nous vous invitons à vous joindre à ce mouvement:
Pour donner
à l’enfant le temps de grandir (son néocortex n’est pas encore bien développé)
dans des conditions favorables (bienveillance, sécurité, être entendu)
Pour que
soit respecté le droit de l’enfant de jouer et son besoin de bouger
Pour que le
jeu à l’extérieur et dans la nature soient reconnus comme importants pour la
santé physique et mentale des jeunes enfants
Pour que les
jeunes enfants ne soient pas soumis, au préscolaire, à des méthodes de type
académique qui ne respectent pas leur développement biologique ni leurs façons
naturelles d’apprendre
Pour qu’on
ne confonde pas des enfants de 4 ans avec des enfants de du primaire car leurs cerveaux et leur développement
moteur n’en sont pas aux mêmes stades de développement et qu’on respecte le
rythme de chacun.
Pour qu’ils
ne soient pas, dès leur entrée en maternelle, victimes du stress créé par une
culture de performance axée sur des obligations de résultats, stress qui nuit
au développement de leur cerveau, de leur confiance et estime de soi et au
final à leur réussite éducative.
Pour
que les éducatrices et enseignantes,
spécialistes de l’enfance, puissent choisir, de façon autonome, les moyens appropriés d’accompagner chaque enfant dans
son développement et ses apprentissages comme le spécifie la Loi sur
l’instruction publique et ce sans peur de représailles ou de pressions indues
Pour
dénoncer les dépistages aux critères étroits qui ne reflètent pas l’ensemble de
l’évolution de l’enfant, créant de faux diagnostics, une médicalisation
prématurée et inefficace et des étiquettes aux effets néfastes pour des enfants
et leurs parents
Pour lutter
contre l’uniformisation des pratiques et la tendance à vouloir «normaliser» les
enfants afin que l’inclusion et le respect des différences ne soient pas que
des mots
Pour qu’on
ne « retire pas l’enfance de l’enfant» (Chantal Proulx), par des attentes et
exigences irréalistes.
La
formation d’un groupe
Au printemps
suivant, un groupe d’enseignantes en maternelle, retraitées et en exercice qui
avaient œuvré au CA de l’AÉPQ régionale de l'Outaouais, s’étaient réunies, juste pour jaser. Je leur ai
parlé de mon projet et une petite cellule s’est formée. Nous avons décidé de
nous centrer sur la défense du jeu. Marie Jobin, qui était férue en
informatique, a créé notre blogue et notre page Facebook. Nos
premiers articles et vidéos datent d'Avril 2019. Depuis ce temps nous avons publié plus
d’une centaine d’articles sur le blogue et d’innombrables textes sur la page
Facebook, fait plusieurs vidéos dans des classes dont la suite a malheureusement
été interrompue par la Covid et n’a pas encore repris.
Le paysage a
maintenant changé avec l’arrivée du Programme Cycle qui prescrit de réserver
deux périodes de jeux libres d’au moins 45 minutes par jour.
Mais dans certains milieux, la pression existe encore. Des enseignantes s'interrogent sur comment concilier les exigences du Programme en terme de jeu libre et les demandes de certains membres de leur équipe école.
Nous
gardons donc les mêmes objectifs que mentionnés ci-haut. Nous essayons de démontrer
comment les enfants apprennent à travers le jeu, comment on peut observer et
documenter leurs apprentissages et comment créer des environnements propices.
Avec le temps, seules les disponibles et irréductibles
sont restées mais nous sommes évidemment ouvertes à d’autres participantes.
Si vous avez
des sujets que vous voudriez qu’on aborde, faites-nous signe.
Si vous
voulez consulter nos articles et vidéos, voir notre inventaire : https://jeulibrequebec.blogspot.com/2021/09/inventaire-des-textes-et-des-videos-du.html
Anne Gillain
Mauffette, Gisèle Brûlé, Suzie Nadeau et toujours prête à nous aider au support
technique, Marie Jobin. Une mention particulière à Danielle Jasmin qui a longtemps révisé nos publications et qui continue à encourager nos efforts.
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