dimanche 6 avril 2025

Stimuler le développement psychomoteur au préscolaire

 Par Anne Gillain Mauffette

 

Photo tirée d’une vidéo de Segni Mossi Flow              Photo Beverly Hills

 

Introduction

«Le développement cognitif repose sur le développement psychomoteur». 2C p.9

L’expression motrice, selon Monzée, est le premier mode d’expression de l’enfant avant même qu’il ne possède le langage.

«C’est l’effet combiné de la maturation du système nerveux, de la croissance et des expériences psychomotrices qui permet le développement de toute la personne». 2Ap24

«Comme le constatait Piaget, le jeune enfant construit sa pensée à partir de son activité sensorimotrice 2 A p.174». « Permettre à l’enfant de bouger et d’agir, c’est donc lui permettre non seulement de développer ses habiletés motrices, mais c’est aussi lui permettre d’apprendre à penser 2A p.175».

 «La pratique psychomotrice est donc indispensable à son développement pendant la petite enfance et la période préscolaire». Cet article  traite de cette deuxième période (les enfants de 3 à 6 ans).

 «La pratique éducative psychomotrice intègre les connaissances actuelles que nous avons du parcours de maturation psychologique de l’enfant de moins de 7 ans et correspond en tous points aux objectifs des programmes éducatifs destinés aux enfants d’âge préscolaires». (2 A p.170)

«La psychomotricité mise sur le jeu de l’enfant et est conséquente avec les données scientifiques qui reconnaissent le jeu comme premier moyen d’apprentissage de l’enfant

À gauche, la construction fait appel à plusieurs composantes psychomotrices dont la motricité fine, les notions et l’organisation spatiale. Photo Beverly Hills
À droite on voit la concentration de l’enfant  qui s’efforce de garder son équilibre et tire la langue./ Photo Rosevill

«Des études montrent que pendant cette période, c’est le jeu initié par l’enfant qui contribue le plus à son développement psychique. Pouvoir s’adonner à un jeu qu’il structure, qu’il organise par lui-même dans un environnement qui répond à ses besoins psychiques notamment de sécurité, d’être vu, entendu et reconnu».

Mais l’observation des enfants, sur la cour par exemple, va nous montrer que certains enfants prennent moins ce genre d’initiatives: ils vont plutôt jaser entre eux, s’isoler, se tenir près du surveillant ou que pendant les périodes de jeu à l’intérieur, ils vont choisir des jeux plus statiques (casse-tête, jeux de société). . De plus les jeux peuvent être répétitifs surtout si l’environnement n’est pas varié, et ne pas toucher à tous les aspects de la psychomotricité.

Il faudra donc compenser par de activités orientées ou dirigées par l’enseignante. En fait, une alternance entre les deux est recommandée, afin d’élargir le bassin de mouvements des enfants et les raffiner. L’activité spontanée de l’enfant va être complétée par de situations proposées par l’adulte. Si l’activité est pertinente, les enfants vont s’y engager volontiers.

Il y a souvent plusieurs manières de présenter les choses. Dans le gymnase par exemple ou sur la cour d’école, une enseignante ayant l’intention de faire découvrir différentes façons de sauter peut s’y prendre de plusieurs façons.

L’une peut démontrer différents types de sauts (à un pied, tourné, en longueur, etc.) et demander aux enfants de l’imiter.

Une autre va peut-être  jouer à «Jean dit» (il y a même une version électronique de cela).

Une autre encore va proposer aux enfants de lui montrer différentes façons de sauter; ceux-ci vont en trouver et inventer plusieurs.

Dans les trois cas, il s’agit d’exercices psychomoteurs qui seront agréables pour les enfants car ils aiment bouger mais on peut voir que dans le troisième, les enfants ont plus de latitude d’action et de place pour leur créativité (encourager la pensée divergente, l’expression d’idées originales).

Une enseignante peut décider d’organiser un parcours pour les enfants et une autre, après avoir introduit le concept, proposer aux enfants d’en organiser, en équipe, avec le matériel mis à leur disposition.

Photo Roseville

Cette deuxième manière, va complexifier l’activité et les apprentissages et toucher à encore plus de compétences du programme.  En plus de l’exercice de motricité globale demandé en suivant le parcours, les enfants vont en le créant eux-mêmes, être obligés en plus de négocier et planifier, donc exprimer leurs idées, de  se mettre d’accord et prévoir toute l’organisation spatio-temporelle de l’activité : on va faire d’abord ceci, puis cela; on va mettre ceci ici et cela là. Ils vont aussi aborder des notions de mesure (pour ne pas placer les cerceaux  trop éloignés les uns des autres  parce qu’on n’arrivera pas à sauter ou s’efforcer de les placer à égales distances) et manipuler des objets plus ou moins lourds. Ils vont l’ajuster après l’avoir essayé. Ils vont démontrer aux autres enfants  les actions à poser tout au long du parcours et expérimenteront ceux crée par les autres. Ils en tireront sans doute une grande fierté.

Mais regardons d’abord ce qu’est la psychomotricité et ce que cela comprend?

La psychomotricité c’est la relation entre la neurologie, la physiologie la psychologie et l’activité motrice. Entre le mouvement et des aspects mentaux et affectifs. La psychomotricité, c’est aussi le développement du moi qui agit et qui organise progressivement les connaissances acquises dans l’action.

 Composantes de la psychomotricité

-          La perception et l’organisation sensorielle

La perception sensorimotrice est le processus par lequel on peut sentir les sensations. On va recevoir et interpréter les signaux de notre environnement et ensuite agir : «Oh! Il fait froid, je vais mettre mon manteau».

Le corps est le premier objet perçu par l’enfant : bien-être, douleur, sensations visuelles et tactiles, mobilisation des membres et déplacements. Celui-ci va choisir et réagir à certains stimuli qui mobilisent son attention. Il va continuellement affiner ses perceptions.

L’éveil des sens peut prendre différentes formes :

· Les sensations tactiles 

Être touché et toucher est essentiel à la survie. Les enfants ont d’ailleurs tendance à toucher à tout; c’est un de leurs premiers moyens d’apprendre.

 

Photo Roseville                                                  Photo Mairtown Kindy
Photo Mairtown Kindy                                      Photo Beverly Hills 

Exemples :                                      

-           Toucher du sable sec, mouillé, de la terre, de la boue, l’eau, de la peinture aux doigts, des surfaces lisses ou de différentes rugosités et textures, des objets durs, mous, piquants, agréables ou non, facile ou non à saisir, plus ou moins chauds ou froids, vont  développer la perception et sensibilité tactile des enfants.

-          Les bacs sensoriels si populaires dans certaines classes, sont une façon de satisfaire ce besoin.

-          Deviner des objets dans un sac en le tâtant (pour rendre cela plus facile, on peut avoir montré l’ensemble des objets d’abord ou donner des indices : c’est rouge, ça se mange…).

· Perception visuelle, discrimination et mémoire visuelle

Il s’agit de percevoir des objets visuellement, les reconnaître et analyser leurs caractéristiques et différences. C’est aussi la perception des formes en général (géométriques ou autres, celles des lettres), des contours et des couleurs.

                    Photo Beverly Hills

L’enfant est bombardé  d’éléments visuels dans sa vie quotidienne. Il s’agit de s’arrêter avec lui pour mieux observer les choses.

Exemples :

-          Les promenades en nature accompagnées de dessin d’observation sont un excellent moyen de faire ralentir les enfants et leur apprendre à regarder vraiment.

-          Les jeux de Kim  (on montre une série d’objet puis en fait disparaître un, lequel manque?) ou de mémoire, vont aider les enfants à remarquer et se rappeler des différentes qualités des objets ou images.

-          Les lettres de toutes sortes à manipuler (magnétiques, étampes, etc.) vont obliger les enfants à bien examiner les formes et les retenir.

-          Les jeux de sable et d’eau (transvaser va initier les enfants visuellement aux notions de quantité (plus ou moins plein).

· Perception, discrimination et mémoire  auditive

La discrimination auditive, c’est percevoir des bruits et des sons et être capable d’identifier des différences entre eux.

Des enfants écoutent le cœur d’un poussin dans l’œuf.

Exemples :

-          On peut faire écouter des sons enregistrés aux enfants  (sons d’animaux, d’objets de tous les jours, de véhicules) et leur faire deviner de quoi il s’agit.

-          On peut demander aux enfants de chercher des objets qui font un bruit ou son. Nous allons les écouter d’abord, puis les enregistrer et les enfants vont les réécouter et tenter d’identifier ce qui a fait ce bruit («C’est le papier que Nicolas a déchiré»).

-          Ces habiletés peuvent surtout être travaillées à partir de l’expression musicale. Les enfants vont identifier certains sons faits par leurs camarades et leurs caractéristiques, se rappeler de leur succession

-          Fabriquer des instruments (maracas avec différentes sonorités)

-           Les enfants vont spontanément réagir à certaines musiques et synchroniser leurs actions.

Voir les deux articles sur l’expression sonore :

https://jeulibrequebec.blogspot.com/2022/01/petites-explorations-musicales-1.htm et

https://jeulibrequebec.blogspot.com/2022/11/petites-explorations-sonores-2-la_68.html

-          On va aussi amener les enfants à chanter à écouter et apprendre des comptines ou petite poésies où ils auront l’occasion d’identifier des rimes, des sons identiques ou différents et à les qualifier (strident, doux, forts, moyens, longs, courts, aigus, graves, etc.).

Cela fait partie de la conscience phonologique bien connue des éducatrices et enseignantes

-          Des jeux  (comme « Jean dit», «Lumière rouge») ou les enfants doivent répondre (ou non) à un signal ou un autre va aussi développer leur attention et leur réponse à des stimuli choisis, ainsi que leur auto- régulation.

-          Jouer avec nos voix : faire des sons d’une voix aigue, grave, des sons long des sons courts, forts faibles, dire son nom de différentes façons ou encore les yeux fermés, deviner qui a parlé, sont des exercices de discrimination auditive mais aussi de conscience de notre corps et ses possibilités et de connaissance de l’autre.

· Perception olfactive (L’odorat)

Exemples :

-          On peut apporter différentes herbes à faire sentir aux enfants : la lavande, le basilic, le romarin, le thym, l’origan, la ciboulette, la coriandre ont toutes des odeurs très caractérisées. On peut ensuite leur faire deviner laquelle les yeux fermés. Ils s’en souviendront encore plus s’ils les ont plantées.

-          Plusieurs fruits ont aussi des odeurs assez puissantes pour pouvoir être sentis puis reconnus : fraises, oranges, etc.

· Perception gustative (Le goût)

Toutes les dégustations de fruits et de légumes se prêtent au développement du goût.

· L’organisation perceptive

C’est l’habileté à percevoir les  sensations conduisant à des connaissances sur les objets et leurs relations. L’enfant va apprendre à distinguer les caractéristiques des objets, à établir des ressemblances et différences et va pouvoir les regrouper et les classer (mathématiques).

Exemple :

Certains projets comme celui-ci sur l’alimentation et les fruits unissent à la fois la perception et discrimination visuelle, tactile, olfactive et gustative :

 



-           Le schéma corporel

Le schéma corporel c’est l’organisation des sensations par rapport à son propre corps en relation avec l’environnement. Il se construit et change constamment «en fonction de l’expérience et des les modifications progressives du corps» (2A p.75). C’est à la fois la conscience du corps et la connaissance du vocabulaire du corps qui va amener à une image mentale et  une représentation de celui-ci.

· Conscience de son corps à l’arrêt et en mouvement

La conscience du corps passe par trois étapes : le corps vécu, le corps perçu et le corps représenté.

Le mouvement va donner l’occasion à l’enfant de sentir son corps en action.

Exemples :

-          Sentir son corps en faisant rouler une balle ou en se touchant avec des plumes

                                    Photo Segni Mossi:: https://www.facebook.com/share/v/1K72ZwYEcA/

-          Danser  alors que son ombre est projetée sur le mur ou une surface va servir de miroir aux enfants

Photo Pinnacle

-          Bouger danser devant des miroirs



-          On peut donner à des enfants différents rôles de sportifs : patineur, boxeur, skieur de fond, joueur de ballon panier, de soccer et le groupe doit deviner

-          Se déplacer comme un fantôme, une sorcière, un monstre, une fée, un roi. Un clown, un éléphant, un papillon, etc.

-          Se déplacer comme une vague (en va et vient), une balançoire.

· Conscience des parties du corps et ce qu’elles peuvent faire

                                                Photo prise dans la vidéo de Segni Mossi Mirror

Exemples :

-          On peut apporter un bonhomme articulé en classe et demander aux enfants de lui faire faire des positions et de les imiter.

-          Le jeu du miroir : face à face, un enfant est le meneur et adopte des positions et fait des gestes (pas trop rapides) et l’autre l’imite, puis on change. Voir la vidéo de Segni Mossi : https://youtu.be/FbtEQh-3puA?si=LUIo7rH-jCCz_u5d

-          Un enfant adopte une position, tout le monde l’imite puis on change.Voir le début de la vidéo de Segni Mossi : https://youtu.be/iL_JsN3P4ic?si=FyaGJ0clic7wJx77

-          Sculpter un ami : les enfants font prendre des positions différentes à un des enfants. Voir la vidéo de Segni Mossi : https://www.facebook.com/share/v/17piG12S6u/

-          On demande à la moitié des enfants d’inventer des façons de créer un pont avec leur corps. Puis on va demander à certains enfants de passer sous les ponts. On va ensuite proposer aux enfants de faire des ponts à deux. Puis à trois.

Photos prise dans la vidéo de Segni Mossi to fold

-          Dessiner avec ses pieds, au sol ou sur le mur.

-          Il y a des enregistrements qui suggèrent certains gestes aux enfants qu’ils vont interpréter à leur guise : exemple :« Donne- moi un cerceau» pour en faire une flaque d’eau, il deviendra une auto (les enfants conduisent leur cerceau), etc. Pour les paroles, voir : https://www.youtube.com/watch?v=xyh_3apK7Wg

-          Pour nommer et retenir le nom des parties du corps : demander aux enfants de faire des variantes de tête-épaule-genoux-orteils en changeant les mots, en incluant le menton, les coudes, les chevilles, les fesses, etc. D’autres chansons comme «Je ne suis pas fait comme une hirondelle»:https://youtu.be/dVY-U4zFheg?si=1OE-SVdbkqBBWqey

-          Vous pouvez aussi simplement demander aux enfants de toucher telle ou telle partie de leur corps, puis de le faire les yeux fermés.

-          Regarder des livres sur le corps, l’anatomie.

-          Faire des casse-têtes de corps

· L’image du corps

Le schéma corporel touche à l’image de son corps que l’enfant se fait de lui-même. Cette image va se modifier continuellement.

 On peut en voir des traces dans ses représentations de soi qui progressivement se transforment. Mais même si un enfant sait qu’il a un cou, il ne le représente pas toujours, dans ses premiers  dessins de lui-même. Rien ne sert de lui faire remarquer mais plutôt proposer des jeux-exercices qui vont attirer l’attention sur cette partie du corps (rouler un ballon  partout autour de soi, dont autour du cou, fabrication de colliers, se chatouiller avec une plume, etc.

Voir la vidéo de Segni Mossi et les jeux avec des balles : https://youtu.be/981I63CZQ1c?si=i1XfvsFxHdPjlBtF

La représentation du corps est un élément important de prise de conscience de celui-ci :

Exemples :

-          Étudier son visage dans un miroir et le représenter ou (et) étudier une photo de notre visage et le représenter.

 Photo Peachtree
Photo Mustard Seed School

-          Étudier une photo de ses yeux puis les représenter

                                    Photo Garden gate                                            Mairtown Kindy blog

 

-          Représenter une émotion avec notre visage puis le dessiner à partir d'une photo

Photos Sylvie Luce Gauthier

-          Représenter des visages avec des objets

Les enfants pourront s’inspirer de ce jeu puis trouver des objets dans le local ou la nature pour composer leurs visages.

 

Photo Anne Mauffette                      Photo Reggio Children
Photo Beverly Hills        

 Une activité souvent réalisée en CPE ou à la maternelle est le tracé du corps de l’enfant. On peut aller plus loin en l’habillant (cheveux, habits) et en ajoutant des photos prises des yeux des enfants.

Photos  Garden Gate
Photo Peachtree

Les enfants peuvent aussi se représenter en 3 dimensions : avec de la glaise, des éléments naturels, etc. À droite, à partir d’une photo prise en mouvement.

 
Photo Kids Resort                                   

-          Représenter le corps d’un ami qui prend la pose puis changer de place

Photo Peachtree

-          Représenter le corps en mouvement : Les enfants sont par paires. Un enfant fait un mouvement et l’autre essaie de le représenter en dessin (sauter/des barres de haut en bas, tourner, un spirale, etc.) Voir la vidéo de Segni Mossi: https://youtu.be/l2A6L5mZifA?si=1O6i1HmrrgTixoK3 et

https://youtu.be/m0m1tyKBVjQ?si=WXXXempAf3zqO1C

      Étudier la palette  de couleur et choisir celle qui correspond le plus à la nôtre

L’atmosphère accueillante créée par les adultes, leurs encouragements, un accent sur l’inclusion et l’appréciation de la diversité vont aider les enfants à développer et à conserver une image positive de soi.

· L’espace occupé par son corps et celui des autres

On va aider l’enfant à sentir la place qu’il occupe dans l’espace.

Photo Anne Mauffette
Cet enfant a construit cette structure autour de lui.

Exemples :

-          Se faire le plus petit possible, le plus large possible, le plus grand possible, le plus gros possible, s’étirer, se regrouper

-          Sentir la place que prend le groupe :

Les enfants se promènent dans toute la salle librement, au signal ils se regroupent tous autour du meneur dans le centre de la pièce, dans un coin.

· Le tonus

Notre tonus fluctue selon nos émotions. On est plus tendu ou moins selon les situations et contextes. Mais certains sont plutôt hypotoniques et d’autres hypertoniques.

On va vouloir que les enfants prennent conscience des états de tension et relâchement

Exemples :

-          Couché ou debout, on est des Spaghetti durs, spaghetti cuits

-          Alterner la marche ou des rythmes robotiques et des musiques qui incitent à l’étirement, au relâchement, à la souplesse.

Voir la vidéo de Segni Mossi où mouvements mécaniques et souples sont illustrés : https://youtu.be/c3PYFHDXY7U?si=zWGQ5u1twEB4DCIH

-          Le yoga avec les enfants ou des séances de relaxation.

-          Des massages entre enfants:

                                    Photo Danielle Jasmin; maternelle 5 ans.

Voir la vidéo de Segni Mossi : https://youtu.be/MfsK6WOPJeU?si=SaeUlsa3-UIVR_LS 

-          On va faire prendre conscience aux enfants des différents états dans lesquels ils se retrouvent : par exemple quand ils sont fâchés, leurs poings se serrent, quand ils ont envie de pleurer, leur gorge se serre, quand ils ressentent du bien-être leur corps se détend...

· Le tempo

C’est le rythme propre du sujet. Certains ont un naturel plus rapide et d’autres plus lent. Ce terme est aussi utilisé en musique.

· La perception sensorimotrice

Elle nous permet de reconnaître  nos états : bien-être, tension et de reconnaître nos émotions.

· Les sensations kinesthésiques.

Il s’agit des sensations :

-          extéroceptives c’est-à dire  les sensations sur notre peau (toucher, froid, chaud);

-          proprioceptives,  qui sont les sensations de nos muscles et ligaments qui nous renseignent sur les déplacements et positions des différentes parties du corps;

-          intéroceptives qui nous renseignent sur nos organes (digestion, rythme cardiaque, envie de faire pipi, etc.).

Exemples :

-          On peut se toucher avec des plumes

-          Remarquer la sensation du vent sur notre peau

-          Apporter un stéthoscope pour écouter leur cœur

-          On va aider les enfants à identifier les réactions de certains organes. Par exemple quand ils courent, sont excités où sont frustrés, en colère, le rythme de leur cœur s’accélère, quand ils sont calmes, le cœur ralentit.

-          On peut leur demander d’exprimer des sentiments par des postures et attitudes (on pourrait utiliser les personnages d’histoires comme catalyseurs)

· Contact

Les enfants ont besoin de contacts, de toucher et d’être touchés.

-          On peut demander à un volontaire (que cela ne dérange pas) de fermer les yeux et de se laisser toucher de différentes manières par ses camarades. Et faire un retour ensuite comment il s’est senti. Voir le début de la vidéo de Segni mossi : https://www.facebook.com/share/v/1GaJFbYxiS/

Par contre, certains enfants répugnent au contact des autres, quelqu’un les effleure ou les bouscule un peu, sans faire exprès, et ils se fâchent ou sont mal à l’aise ou pleurent.

Exemples :

-          Le travail à deux et certains jeux amènent les enfants à apprivoiser les contacts et mieux les  tolérer.

      Les créations à plusieurs également:

On peut proposer aux enfants d’inventer une machine à 2 ou 2 ou 4. On peut accompagner les mouvements de bruits. Tout le groupe peut devenir une machine.

-          Certains jeux comme la chaise ou le cerceau musical collaboratifs et des jeux de regroupements (on se promène partout dans la salle, au signal, on se regroupe) peuvent habituer ces enfants au contact des autres.


-          On est des nuages. Le vent nous pousse partout doucement. Puis il devient plus violent et on s’entrechoque (doucement), l’orage éclate et on saute partout.

-          Il y a aussi  le contact avec le plancher, dans le travail au sol et le contact avec le gazon à l’extérieur (quand les enfants roulent dans une pente), le contact avec l’eau, etc.

· Le contrôle de soi

Contrôler ses gestes  pour ne pas renverser quelque chose, ne pas tomber, ne pas se cogner, garder l’équilibre, est une habileté à la base de tous les actes de la vie quotidienne.

-          Les jeux de force et la lutte à l’amiable, pour jouer (surveillés), pour ceux qui le désirent, est une occasion d’avoir des contacts. C’est aussi un moyen d’exercer le contrôle de soi (au propre et au figuré) et l’inhibition.

-     


· La posture

L’ajustement postural est important aussi bien dans l’équilibre statique que dynamique : dans la marche, les façons de s’asseoir pour pouvoir écouter une histoire, dessiner, écrire.

Exemples :

-          Porter des choses sur la tête sans les faire tomber va forcer les enfants à se tenir droit.

-          Jouer à la marionnette : quand le meneur tire les fils : la marionnette se tient très droite (on étire son cou), quand le meneur relâche, tout le corps se relâche.

Certains enfants ont tendance à s’asseoir au sol avec les jambes, genoux collés et jambes inversées. Leur suggérer de s’asseoir autrement soit sur leurs genoux, ou jambes croisées.

· Le souffle

Prendre conscience de sa respiration (inspiration, expiration) et augmenter sa capacité pulmonaire sont des éléments important à considérer.

Exemples :

-          Souffler sur un balle de ping pong d’un côté à l’autre d’une table

-          Souffler pour faire voler des plumes

-          Souffler avec une paille sur une tache d’encre ou de gouache assez liquide

-          S’exercer à faire de profonde respiration qui partent du ventre : couché au sol, on met un objet sur son ventre et on essaie de le faire bouger en inspirant. Voir le début de la vidéo de Segni mossi : https://youtu.be/F4M0L0LZeI0?si=pXeoieCAb6TcUVz1

En fait toutes les activités de la journée peuvent servir à faire prendre conscience de son corps.

-          La motricité globale

La motricité globale est une opération dans laquelle intervient l’ensemble ou la plus grande partie du corps. Cela demande une coordination de plusieurs muscles et organes à la fois.

                                    Photo Garderie Imagine

C’est évidemment la composante la plus connue et qui demande le plus d’espace.

Les enfants de cet âge ont un besoin vital de bouger : ils vont ainsi développer de la force, etc. mais aussi diminuer leur stress et anxiété.

Bouger leurs corps de différentes façons va leur permettre d’entrer en relation avec les objets et les personnes2p.24.

Marcher, courir, ramper, s’exercer à la quadrupédie ventrale et dorsale, grimper, sauter (à un et deux pieds) et sautiller, s’arrêter, garder son équilibre à l’arrêt et en déplacement, découvrir les notions spatiales et temporelles ainsi que l’organisation spatio-temporelle à travers le mouvement, sont à la base de la connaissance du schéma corporel, du contrôle du corps ainsi que des habiletés motrices. Pourtant, les enfants ont trop peu d’occasions de travailler leur grosse motricité.

Les parcours se prêtent bien à enchaîner plusieurs de ces activités motrices.

Mais on peut aussi les «travailler» séparément pour améliorer leur locomotion :

· Marcher

« Il va falloir 7 années pour que la plupart des enfants soient capables de marcher de manière optimale, 2A p.19», « pour que le cerveau soit capable de contrôler adéquatement les muscles de chevilles et des jambes ».

De 3 à 6 ans, les enfants vont donc s’exercer à marcher de différentes façons 

Exemples :

-          Marcher sur les pointes, les talons, les côtés, par en arrière, accroupis, en faisant des grands pas , des petits, en se faisant grand et petit et à différents rythmes.

-          Marcher lourdement comme un éléphant, souplement comme un félin, contre le vent, dans une tempête de neige, etc.

-          Marcher sur des plans inclinés

-          S’exercer à faire des pas de côté (chassés), glissés, des pas croisés, par en avant à reculons. Les danses folkloriques, même simples, sont pleines de variantes de pas. On  aura d’abord appris ces pas en gymnase ou dehors.

-          Suivre la cadence d’un métronome (ou d’un tambourin) qui va à différentes vitesses

-          Proposer des musiques aux rythmes variés aux enfants : ils vont spontanément suivre les différentes cadences.

Les enfants vont spontanément passer de la marche à la course quand le rythme s’accélère.

· Monter un escalier

À 3 ans, les enfants alternent les pieds en montant un d’escalier et descendant deux pieds sur chaque marche, mais sautent de la dernière marche. À 4 ans ils montent et descendent en alternant. Ils peuvent même les monter en courant. À 5 ans, ils les dévalent en galopant.

· Courir

 

Photo Anne Mauffette                                                              Photo Peachtree

Courir, à différents rythmes, sur différentes surfaces

Exemples :

-          Courir sur place, courir lentement puis moyennement et plus vite en suivant le rythme d’un tambourin.

-          Avec un tambourin, l’adulte ou un enfant bat une mesure, puis accélère et décélère, plusieurs fois.

-          Proposer des musiques qui incitent les enfants à courir plus vite, plus lentement et moyennement.

-          Rouler un ballon et le dépasser.

-          Rouler un ballon mais courir moins vite que lui.

-          Courir sur des plans inclinés (buttes, rampes, etc.).

-          Courir dans le sable.

-          Un enfant est nommé pour commencer le jeu. Il doit attraper un partenaire. Les deux enfants essaient d’en attraper un troisième, puis un quatrième. À quatre on se sépare ensuite en 2 et le jeu continue jusqu’à ce que tout le monde soit attrapé. On fait en même temps des mathématiques (1+1=2; 2+1=3; 3+1=4 et même la division).

· Accélérer décélérer

Quatre par quatre. On est des avions qui décollent, volent puis atterrissent. Des autos. Des chevaux qui marchent trottent galopent puis trottent, marchent et s’arrêtent.

· S’arrêter

Arrêter son mouvement, est difficile pour les enfants aussi les jeux de type « statue» sont-ils tout indiqués. Tous les jeux qui alternent le mouvement global et des temps d’arrêts favorisent le contrôle de soi, l’inhibition.

-          Courir au son du tambourin, s’immobiliser quand il arrête

-          La chaise musicale

-          Attendre un signal de départ

· Sautiller, galoper

Ce sont deux façons différentes de se déplacer. Dans le sautiller, il y a un sursaut sur un pied et les pieds alternent, dans le galop c’est toujours le même pied devant, l’autre pied chassant l’autre pour ainsi dire. Aussi faut-il demander aux enfants de galoper d’un pied et ensuite de l’autre.

· Sauter

Exemples :

-          On va pouvoir demander aux enfants de trouver toutes sortes de manières de sauter : sauter à deux pieds, un pied, en tournant en reculant, sauter en longueur, en hauteur...

-          Les enfants vont s’exercer à sauter à deux pieds, à un pied, en tournant,  à sauter deux pieds deux mains (en lapin, en grenouille), etc.

-          Ils vont aussi apprendre à se recevoir en pliant les genoux quand ils sautent de haut :

Photos Mairtown Kindy

-          De trouver trois sauts différents et de les enchaîner.

-          Sauter et dessiner

                                    Photo tirée de vidéo de Segni Mossi

À 3 ans, les enfants peuvent sauter au-dessus d’une corde posée au sol. À 4 ans ils peuvent sauter à cloche-pied plusieurs fois de suite. À 5 ans, ils peuvent sauter à pieds joints une hauteur de 8 pouces.

Photo Peachtree

De 4 à 6 ans, les enfants s’essaient à sauter à la corde

· Rebondir

· Se suivre :

Des jeux où on suit et imite l’autre, à deux ou en petits groupes demandent aux enfants de bien observer leurs partenaires, d’anticiper leurs mouvements et d’adapter leurs déplacements et leurs gestes. Ils  découvrent en même temps leur personnalités.

Voir la vidéo de Segni Mossi : https://youtu.be/kNVZHSJn-dE?si=MykpHMG2j6Jxe65W

Et à plusieurs les locomotives et les wagons: https://youtu.be/kHh4RbYchcY?si=38fitgBz-qCuEZnE

· Ramper

Peut se faire au sol sur le ventre et sur le dos, sous des obstacles. On peut se trainer mutuellement au sol avec un cerceau. On peut utiliser des bancs au gymnase, des tables en classe :

Photos Danielle Jasmin

On peut aussi ramper sur le dos en se poussant avec les pieds.

Photo prise dans une vidéo de SegniMossi

 

·  Faire de la quadrupédie (4 pattes) ventrale (ventre vers le plancher) et dorsale (dos vers le plancher, comme des animaux ou des insectes. Voir les musiques proposées dans l’article : L’expression corporelle:https://jeulibrequebec.blogspot.com/2023/02/expression-corporelle-ou-danse-creative.html


· Rouler, se faire rouler, faire des culbutes

Voir les vidéos de Segni Mossi : https://youtu.be/981I63CZQ1c?si=dRS4Bi54YljmNP0l

https://youtu.be/oloFe0n4AAQ?si=_M6G7a1gCVMNOjlw

Et une autre : https://youtu.be/gzVoZw4pb-E?si=s1n5s75uy7UxRfpj

Rouler sur des ballons: https://www.facebook.com/share/v/1FcUvGDVzU

Les enfants vont pouvoir se faire rouler dans des barils ou des cylindres. Ou tout simplement se faire retourner comme des crêpes roulées, sur un matelas.

· Tomber

Apprendre à tomber en se laissant glisser par terre doucement, de manière contrôlée. Voir l’exemple dans la vidéo de Segni Mossi : https://youtu.be/dqcjsLNQzzc?si=JALj8eBqEcgDc1Do

· Tirer, être tiré

Tirer quelqu’un sur une planche à roulette ou au sol, ou tirer quelqu’un couché sur le dos par les pieds, sont des jeux de rapprochements des individus, en plus d’être des exercices qui demandent une certaine force et en même temps un certain contrôle.

Se laisser tirer ou se faire tirer sur une serviette de bain, c’est faire confiance à l’autre. La personne tirée prend conscience de son dos et essaie de rester détendue.

-          Une auto tombe en panne et la remorqueuse vient la chercher

-    Voir les vidéos de Segni Mosso : https://youtu.be/MfsK6WOPJeU?si=xEcEhN4G4D82sWPe et https://youtu.be/MfsK6WOPJeU?si=SaeUlsa3-UIVR_LS

Voir aussi  la vidéo de Segni Mossi : https://youtu.be/MfsK6WOPJeU?si=-v8fK1TSlJUgAfqS

· Pousser

Pousser un camarade sur une balançoire

Pousser un ballon lourd avec sa tête à 4 pattes au sol

Pousser un camarade assis dans une boîte

Pousser un pneu ou un baril

sont des exercices avec tout le corps car bras et jambes sont sollicités.

Photo Peachtree

· Grimper, se hisser

Entre 3 et 4 ans, l’enfant peut grimper avec une certaine assurance dépendant de l’échelle ou la composante de la structure.

 

Photo Anne Mauffette                      Photo: Learning through Landscapes

                             Remonter la glissoire/ Photo Anne Mauffette          Photo Mairtown Kindy                  

· Se suspendre

                                            Photo Roseville                           Photo Peachtree

· Transporter, soulever

Les enfants adorent transporter des choses, surtout des lourdes. Cela renforce les muscles de leur dos. Cela incite souvent à la collaboration

Photo Garden Gate                                            Photo Beverly Hills

Exemples :

-          Quand les enfants organisent des parcours, ils vont déplacer des meubles, des bancs, des planches, des pneus, etc.

Photo Mairtown

 

-          Si les enfants construisent avec de gros blocs et des planches, ils vont renforcer les muscles de leurs bras et de leurs dos ainsi que leur préhension en les soulevant, les transportant. Même chose avec des pneus dehors.

Photo Roseville                                                                  Photo Pinnacle

-     Les gros blocs évidés vont être utilisés de différentes façons : pour créer des poutres d’équilibre, des marches, des obstacles, des supports ou construire des structures.

· Creuser

Les enfants adorent creuser. Cela est un excellent exercice qui va augmenter leur force et leur endurance.

                                    Photo Learning through Landscapes             Photo Mairtown Kindy

· Se balancer

Se balancer offre de la stimulation vestibulaire qui intervient dans l’équilibre, Le balancement peut calmer certains enfants.

Photo Peachtrree                                                                                             Photo Mairtown Kindy

· Glisser, faire glisser

Voir d’en haut l’espace en bas, puis se mettre en position, se lancer,  sentir la vitesse et le mouvement de haut en bas, en gardant son équilibre.

 

Photos Anne Mauffette
Photo Peachtree                                                Photo Roseville

 Suivre la trajectoire d’un objet de haut en bas (notions spatiales) constater la vitesse et l’accélération ( notion de physique) et la durée de la descente (notion temporelle).

· Esquiver un objet

Esquiver demande d’anticiper la direction et la vitesse à laquelle vient un objet vers nous et adapter celles de notre déplacement.

-          Faire des tentatives avec des balles mousses par exemple ou fabriquées, des ballons (pas trop durs)

-          Jouer aux gardiens de buts

· Frapper


Exemples :

-          Frapper une balle posée sur un socle demande de développer l’habileté à évaluer la distance de l’objet, à avoir conscience de la longueur du bâton ou de la raquette ajouté(e) à son bras et à planifier la direction de son geste.

-          Cogner sur un clou demande de la coordination œil-main et de la précision. On peut commencer avec des jeux du style Haba (formes géométriques et petit marteau en bois) puis avec des tees de golf et enfin avec de vrais clous.

-          Frapper avec ses pieds demande de la coordination œil-pied. Les enfants de 3 ans peuvent frapper du pied un ballon les 4 -5 ans, en courant.

-          Avec un objet en mouvement (au «baseball» ou au soccer par exemple), la situation se complique car l’enfant  doit anticiper la trajectoire, évaluer la vitesse de déplacement de l’objet et adapter, son propre déplacement, sa vitesse, la direction et la force de son geste.

· Faire rebondir (dribbler)

Apprendre à dribbler d’abord sur place, d’une main puis de l’autre, ensuite en déplacement et finalement  autour d’objets.

· Contrôler un ballon avec ses pieds

On peut d’abord commencer avec des sacs de sable ou des anneaux (ou même un caillou), puis progresser avec un ballon qu’on va rouler entre des obstacles (cônes ou autres)

-          L’équilibre

Il y a deux sortes d’équilibre; l’équilibre à l’arrêt (statique) et l’équilibre en déplacement (dynamique).

Photo Mairtown                                                                 Photo Peachtree

L’enfant de 5 ans peut se tenir debout, en équilibre, sur la pointe des pieds.

L’enfant de 3 ans peut se tenir sur un pied pendant 2, 3 secondes. De 4 à 6 ans il peut tenir plus de 8 secondes.

Exemples :

-          Tenir quelque chose sur sa tête, marcher avec sans que l'objet ne tombe

-          Se tenir sur un pied puis sur l’autre

-          Jouer à la bataille de coq : sur un pied (en tenant l’autre jambe par le pied), on essaie en se poussant, de faire poser le pied au sol, à son camarade

-          Sur des bancs, puis sur des bancs renversés donc moins larges ou une série de blocs rapprochés, des troncs ou des tronçons d’arbres…

Photo Garderie Imagine                                                   Photo Peachtree
Photo Pinnacle                                                                   Photo Mairtown

-          Marcher entre deux cordes très rapprochées ou sur une ligne tracée au sol.

-          On peut aussi utiliser de petites échasses


-          La dissociation

Photo  Peachtree                                                                               Photo Mairtown Kindy                                          

Il s’agit de mouvements où certaines parties du corps sont plus sollicitées, les autres l’étant plus ou moins.

On va immobiliser une partie du corps pour porter l’attention sur l’autre.

Dans Scions scions du bois par exemple, l’attention est portée sur les bras, les pieds et jambes étant à peu près immobiles.

· Dissocier des parties du corps

Apprendre à dissocier nos différentes parties du corps va avoir des conséquences dans l’écriture par exemple. Au début, Les enfants ont tendance à raidir tout leur corps et se fatiguent très vite d’écrire.

On va donc propose aux enfants des situations qui attirent l’attention sur et mobilisent une partie du corps.

Exemples :

-          Les membres inférieurs sont fixes; on bouge les bras et le tronc dans tous les sens. On peut prendre l’image d’un orage, le vent souffle et secoue l’arbre.

-          Tourner une balle autour du cou de la taille ou autour de nos pieds écartés

-          Assis au sol jambes allongées, rouler le ballon des jambes, autour de soi.

-          Marcher accroupi les mains sur la tête

-          Sauter à pied joints les mains sur la tête

-          Marcher bras tendus avec un livre dessus et un petit papier sur le livre

-          Ou marcher les bras tendus avec les poings fermés

-          Dribbler un ballon avec l’autre bras tendu.

-          Courir ou galoper avec un cerceau tenu bras tendus (image : courir sous la pluie) avec un parapluie)

-          Courir avec un bras levé qui tient un foulard (la fumée du train)

-          Marcher en levant les genoux

-          Faire les essuie-glaces avec les pieds

-          Tartiner la plante de ses pieds avec du beurre d’arachide

-          Assis, essayer de prendre son pied comme un téléphone

-          Frapper au sol avec les mains, une en pronation (dos de la main par en haut) et l’autre en supination (paume vers le haut). Alterner ensuite au signal.

-          Lancer et attraper un sac de sable avec une main puis avec l’autre

-          Des chansons telles que « Une p’tite main qui marche» ou «Je mets un pied en avant, je mets un pied en arrière» (notions spatiale en même temps)

Dissocier la main et le poignet de l’avant bras, acquérir de la souplesse est essentiel dans l’acte de dessiner, d’écrire.

Exemples :

-          Les jeux avec des rubans par exemple vont amener l’enfant à tourner ses poignets.

-          Faire de la peinture ou du dessin sur des grandes surfaces: Voir la vidéo de Segni Mossi :https://www.facebook.com/share/v/1BKLGfGqHL/ et https://youtu.be/QE6Lv-Z9z3w?si=gQp1EuPnZsd8Rkm_

-          Faire de la menuiserie va assouplir le poignet, renforcer les doigts et amener progressivement les enfants à sentir une plus grande aisance d’un côté du corps pour certains gestes.

                        Photo Beverly Hills

· Prendre conscience des deux côtés du corps

Les jeux de dissociation vont aussi amener l’enfant à prendre davantage conscience des deux côtés de corps. En fait vers 4 ans l’enfant commence à les distinguer.

Exemples :

- Lancer un petit sac de sable d’une main et un foulard de l’autre

- Scier du bois mou avec une main puis l’autre.

- Découvrir les deux côtés du corps et sa symétrie : dessiner avec les deux mains au sol ou au mur, dessiner l’autre moitié de son visage dans un miroir ou à partir d’une photo.

Photos tirée de vidéos de Segni Mossi
Photo Garden Gate

Voir la vidéo de Segni Mossi : https://youtu.be/HkJPe7AP2VE?si=j7wegkAj8graISK7

-          Faire un clin d’œil d’un côté puis de l’autre, fermer une paupière, puis l’autre.

 

-          La latéralité

La latéralité c’est avoir une préférence d’un côté du corps pour accomplir certains gestes. La latéralité est innée mais influencée par la pression sociale.

Photo Anne Mauffette

Nathan utilise aujourd’hui sa main gauche pour couper. Est-ce vraiment son côté dominant ou est-ce tout simplement parce que les paquets de pâte à modeler étaient tout près, à sa droite et qu’il en a pris un avec sa main droite?

Selon Monzée près de 20% des enfants ne sont pas latéralisés avant l’âge de 7 ans, c’est-à dire « qu’ils n’ont pas nécessairement développé de préférence manuelle quand ils entrent en première année du primaire.»(2A. p.20) «Cela veut dire qu’ils tiennent des crayons et des ciseaux  bien avant qu’ils soient assez matures pour déterminer s’ils sont droitiers ou gauchers»

Par imitation, ces enfants prennent surtout la main droite pour la motricité fine… Cela facilite la vie scolaire occidentale qui est faite pour droitiers surtout à cause de l’écriture de gauche à droite.
Par imitation (et j’ajouterais ou pression), ils vont prendre la main droite pour tout ce qui est motricité fine ce qui peut entrainer des problèmes plus tard (inversion des lettres, etc.).

La « maladresse » d’un enfant, en découpage par exemple peut donc être simplement due au fait que nous lui avons donné des ciseaux de droitier sans y penser…

Aussi est-il important de suggérer aux enfants des jeux ou ils utilisent aussi bien la gauche que la droite  (comme dans les jeux cités plus haut dans la dissociation) pour les aider à identifier progressivement  leur dominante («Ça va mieux comme ça») et d’en proposer aussi pour observer si l’enfant démontre déjà, à 4-5 ans par exemple une plus grande tendance avec un côté pour certaines activités.

Cette préférence peut être homogène à droite ou à gauche (pour l’œil, l’oreille, la main, le pied). Certains enfants vont avoir une latéralité croisée (œil droit, main gauche).

Dans un premier temps les enfants vont explorer leur propre latéralité. 

Exemples :

-          On peut par exemple observer comment les enfants :

 font semblant de se coiffer, de se brosser les dents,

 font semblant de regarder dans une longue vue ou regarder dans un kaléidoscope,

 lancent un balle ou un objet dans une boîte,

 bottent un ballon ou une boîte de carton (papier mouchoir),

 sautent en longueur (sur quel pied ils prennent leur élan),

 restent en équilibre sur un pied le plus longtemps.

Et voir s’ils alternent ou utilisent toujours le même œil, la même main ou pied ce qui peut indiquer une dominance.

-          Leur demander de déchirer du papier type papier journal ou autre en tenant la feuille avec la main gauche et déchirer avec la droite puis le contraire. Qu’est-ce qui fonctionne le mieux (faire attention que l’enfant tienne le papier dans le sens où il se déchire le mieux).

Vers 4-5 ans, ils commencent à reconnaître les côtés du corps mais ne peuvent pas encore les distinguer correctement.

Puis, dans un deuxième temps,  ils vont apprendre à transposer cela aux objets en relation directe avec eux. Mais d’abord, il faut qu’ils aient connaissances des notions spatiales.

Et dans un troisième temps, à la reconnaître sur les autres et sur les objets entre eux.

La distinction entre la droite et la gauche est compliquée pour les enfants.  Elle se complique encore par le fait que si une personne est en face de nous sa droite se situe à l’inverse de ma droite, que dans le miroir notre image st inversée.

La distinction entre la droite et la gauche reste instable même parfois chez des adultes.

 

-          La motricité fine

        Photo Pinnacle                                                             Photo Mairtown Kindy

La motricité fine comprend des actions qui impliquent une dissociation poussée des muscles et où n’interviennent qu’une partie relativement réduite du corps.

 « Les enfants sont exposés à leur manualité à un moment où la motricité globale devrait primer sur la motricité fine 2B, p.247 ». « On s’étonne parfois que certains enfants soient malhabiles en maternelle et en première année dans leur motricité digitale. Pourtant, le cerveau a juste besoin de temps. Du temps pour se développer. En effet, la motricité fine - c’est-à-dire le mouvement des doigts- ne peut se déployer que si la motricité globale est devenue mature 2 C, p. 64 ».

Cela ne doit pas nous empêcher d’offrir aux enfants des objets à utiliser avec leurs mains, améliorant ainsi leur préhension et leurs habiletés manuelles, au contraire.

· Manipulations

Exemples :

-          Toutes les manipulations d’objets vont travailler cette composante : petits objets polyvalents, toutes sortes de matières et matériaux (pâte à modeler, glaise, fil de fer) et d’outils (pinceaux, et crayons de toutes sortes, rouleaux, tampons, pipettes, bouteilles, ciseaux, poinçons, agrafeuses, tournevis, marteaux, couteaux, etc.), vont, selon les gestes demandés, renforcer les muscles des doigts, les délier. Elles vont apprendre à l’enfant à serrer, relâcher, retenir son mouvement, quelle pression exercer (avec du fusain, on fait délicatement, avec un pinceau on ne pousse pas trop fort sinon, la feuille déchire, etc.).

-          Les jeux symbolique (se déguiser, l’habillage de poupée, faire semblant de faire la cuisine).

-           Avec la construction, avec les Légos et autres blocs aussi, ils vont emboîter, superposer, déposer, aligner, empiler,ordonner, etc.

                                                 Photo Mairtown Kindy                                      Photo Roseville

-           Les activités de tous les jours comme l’habillage, attacher ses souliers ou les collations sont aussi des occasions de motricité fine.

Note : L’enfant de 3 ans sait en général se déboutonner, mais pas se boutonner, l’enfant de 4 ans peut faire les deux (à condition que les boutonnières ne soient pas trop serrées).

-          La couture, le tissage, le tricotin, la cuisine, l’enfilage de perles sont toutes des activités qui vont développer la motricité fine.

-          On va fournir une variété d’objets, placés à la vue des enfants, aux qualités et caractéristiques différents : des plus gros, des plus petits, des mous des durs, des plus faciles ou moins faciles à saisir, à tenir, à placer, à visser et dévisser, à remplir,  etc.

-          Les enfants vont aussi apprendre les noms des doigts de la main avec des chansons et comptines (J’ai un joli pouce, un index aussi, etc.; Monsieur pouce part en voyage https://youtu.be/tTnz2rkas1c?si=PaC_MDpnHjYR4T54).



· Lancer, attraper


Lancer attraper est souvent mis dans la motricité fine car attraper une balle demande effectivement un bon contrôle de la main mais aussi du bras. Mais lancer fort demande un  effort de tout le corps. De la même façon, clouer demande de la motricité fine mais sollicite aussi une grande partie du membre supérieur. Bien sûr tenir un petit clou demande de la motricité fine. Poser un bloc sur un autre demande aussi de la motricité fine.

Les enfants de 4-5 ans commencent à attraper avec leurs mains plutôt qu’avec tout leur bras. Entre 5 et 6 ans, ils lancent de mieux en mieux.

Exemples :

-          Proposer d’abord des objets qui se déplacent plus lentement.

-          Proposer différents types de balles et de ballons, gros moyens petits, plus légers, plus lourds qui rebondissent moins ou beaucoup et même des ballons baudruche.

-          On va d’abord se lancer les balles puis leur faire faire un rebond dans un cerceau placé entre les deux joueurs par exemple.

-          Proposer une bataille de boules de neige (soit avec des balles en mousses, des balles en papier ou en tissus.

-           Lancer sur une cible ou dans un contenant.

-          Lancer et attraper un petit sac de sable à une main puis avec l’autre.

-          La coordination oculo-manuelle

C’est l’habileté à coordonner une perception visuelle avec un mouvement de manipulation de la main.

Les habiletés visuomotrices sont essentielles pour qu’un enfant puisse dessiner ou suivre une ligne d’écrit.

Les enfants dont les habiletés physiques sont sous-développées ont besoin de plus de temps pour les développer à travers le jeu libre et structuré, AVANT d’en arriver à être prêt pour des tâches plus sédentaires et de motricité fine comme la lecture…

« Lire, écrire, écouter et l’habileté à rester assis et focaliser son attention sur une tâche sans être distrait sont tous liés à la maturité et au fonctionnement du système nerveux central. Celui-ci est non seulement développé par le jeu, mais la maturité de ce système est reflété dans des habiletés physiques spécifiques telles que la posture, l’équilibre, la coordination et le contrôle du mouvement des yeux 3 p. 140 ».

Exemples :

-          Tous les jeux de lancer, attraper vont développer cette coordination,

-          mais aussi le dessin et la peinture

-          et la construction avec des petits blocs,

-          le suivi de trajectoires de billes et de balles sur des parcours ou des rampes, etc.

-          La coordination œil-pied

 C’est l’aptitude à coordonner une perception visuelle avec un mouvement des membres inférieurs.

-          Marcher, courir en évitant des obstacles.

-          Botter un ballon, une boîte de conserve ou un caillou.

-          Faire rouler un ballon avec son pied autour de cônes.

-          Les notions et relations spatiales

Les enfants vont apprendre le vocabulaire et les lieux correspondants liés à l’espace : en haut, en bas, au-dessus, en-dessous, en arrière de, devant ou en avant de, derrière, sur le côté de, proche de, loin de, autour, faire le tour, à l’intérieur, à l’extérieur, au coin de, au bord de ou sur le bord de, au milieu, entre, à travers de, par terre, ainsi qu’à la disposition dans l’espace : en rond ou cercle, en carré, en ligne, en ligne droite, en spirale, en diagonale et le sens de certaines actions Les jeux de cerceaux au sol vont favoriser les concepts de dedans, dehors.

-          Se déplacer en changeant de niveau (haut, bas, moyen).

-          Faire un parcours où on demande au fur et à mesure à un enfant de passer devant la chaise, à côté du banc, dans le cerceau sous l’autre chaise, etc.

Cela implique aussi les notions de grandeurs et de quantité (vide, plein), de mouvement (monter, descendre, lever, baisser), et de formes (rond, etc.).

-          L’orientation spatiale

Vers 4,5 ans les enfants vont être capables de retrouver leur place, se suivre, s’éloigner, se rapprocher. De suivre un trajet.  Ils vont faire la différence entre avancer et reculer.

Explorer un espace 

Exemples :

-          Explorer l’école (plusieurs fois) en début d’année, en aidant les enfants à noter des repères va les aider à remarquer le chemin parcouru de la classe au gymnase, de la cour à la classe, de la classe aux toilettes (s’il n’y en a pas dans la classe), de la classe au service de garde, de la classe au secrétariat et à s’orienter dans l’école.

-          Dans une pièce, faire le tour, des spirales, se déplacer en ligne droite ou en diagonale, en zig zag,  en se croisant, quatre à quatre par vagues, etc. amène les enfants à percevoir l’espace.

-          Marcher en file, en rang deux par deux, se placer face à face, dos à dos sont tous des exercices d’orientation spatiale

-          Jouer au détective en observant le trajet de quelqu’un (dans un parcours) puis le refaire et ensuite  le représenter sur une feuille au tableau (ou dans le sable) est une autre façon d’aider les enfants à mémoriser des repères et développer leur orientation spatiale.

-          Guider quelqu’un les yeux bandés dans ses déplacements

-          Marcher sur un rythme puis au signal changer de direction (demi-tour, quart de tour). Si on veut leur demander de tourner à droite ou à gauche il faut attacher un ruban sur la main droite ou y dessiner la lettre D pour donner un repère aux enfants.

-          Les jeux de lotos, de serpent et échelles demandent aux enfants de se repérer dans l’espace.

Les enfants construisent progressivement leurs représentations mentales de l’espace en vivant d’abord des activités motrices dans l’espace.

 

-          L’organisation spatiale

C’est se souvenir de, ou planifier, l’ordre des éléments et de leur organisation.

Quand vous placez la vaisselle dans le lave-vaisselle, vous faites de l’organisation spatiale. Quand les enfants ont l’occasion de mettre la table, ils en font aussi, en plus de travailler la latéralité.

Créer des formes à partir des formes simples, mesurer fait aussi partie de cette habileté.

L’organisation spatiale est une capacité nécessaire dans la vie de tous les jours.

 Le rangement, par exemple est une tâche difficile pour certains enfants : cela demande une grande attention: repérer où vont les objets et se rappeler de la position de tel ou tel bac.

 L’organisation spatiale est aussi une clé dans l’apprentissage de la lecture et des mathématiques.

Exemples :

-          Les casse-têtes sont un excellent moyen d’exercer l’orientation et l’organisation spatiale. Ils demandent une bonne perception visuelle de la forme et des couleurs des pièces  et du sens dans lequel les placer.

-          Les jeux du type d’Architek, les Tangrams développent aussi cette habileté.

-          Les peintures et les collages, demandent de s’orienter et de s’organiser dans l’espace de la feuille.

                         Photo Anne Mauffette                        Photo Garderie Imagine

-          Les constructions avec des Légos par exemple, lorsqu’on suit un modèle, exigent de lire un plan, de comprendre le sens de l’orientation des pièces (dans quel sens les placer et où, par rapport aux autres) et leur organisation dans l’ensemble.

-          La confection de colliers va amener les enfants à enfiler les perles dans un certain ordre et faire des séquences (mathématiques).

-          Le dessin sur de très grandes surfaces et des petites. Voir la vidéos de Segni Mossi Flow  

-          Les pliages de type «cocottes» ou Origami simples

-         Les créations avec des éléments naturels sont des occasions de placement d’objets les uns par rapport aux autre dans une organisation esthétique.

Elles demandent aussi de la motricité fine. Photo Garden Gate

Ici l’enfant a même fait de la correspondance un à un avec les cocottes et les coquillages.


-          Les notions temporelles

Les notions temporelles sont un des concepts les plus difficiles à comprendre et à maîtriser pour les enfants. Par contre les concepts de premier et le dernier sont vite intégrés!

C’est par la succession de leurs gestes qu’ils vont plus facilement percevoir les relations temporelles.

Apprendre la signification de : avant, après, pendant, d’abord, ensuite, puis, hier, aujourd’hui, l’alternance du jour et de la nuit, matin, midi et soir, les saisons, temps long ou court (durée), reconnaître et suivre un rythme.

· La durée

Exemples :

-          L’expression sonore va donner à l’enfant l’occasion d’identifier des sons plus longs ou plus courts et de percevoir la durée.

-          La perception de la durée peut s’exercer à travers les expériences musicales.

-          Les routines aident l’enfant dans ce sens, l’horaire de la journée et le calendrier avec ses fêtes aussi.

-          Un « timer» ou un sablier peut aussi aider les enfants à comprendre le temps qui passe. On en profitera pour parler des secondes, minutes, heures, semaine, mois, année.

-           Faire tourner des cerceaux (celui qui tourne le plus longtemps), des toupies.

· Le rythme

Le rythme est une suite logique, dans l’espace et le temps, d’un mouvement ou d’un son. C’est un alliage de durée (plus ou moins longue) et d’ordre.

Il y a les rythmes que l’ont voit (des poteaux de clôture) et ceux qu’on entend (la cadence d’un pas, les rythmes de la musique, d’une phrase. Il y en a des rapides et des lents. Il y a aussi le rythme de l’alternance jour et nuit et des saisons.

Les enfants vont répéter des rythmes,  s’adapter à un rythme et représenter des rythmes

-          L’expression sonore va donner des occasions de discriminer des rythmes, les reproduire.

-          Les enfants vont apprendre à reconnaître et reproduire des rythmes entendus mais aussi écrits : exemple : 0 0 0    0 0 0   0 0 0

Voir les articles sur l’expression sonore pour des exemples : https://jeulibrequebec.blogspot.com/2022/01/petites-explorations-musicales-1.html

https://jeulibrequebec.blogspot.com/2022/11/petites-explorations-sonores-2-la_68.html

-          L’expression corporelle va permettre aux enfants de se mouvoir de différentes façons sur différents rythmes :

Voir l’article https://jeulibrequebec.blogspot.com/2023/02/expression-corporelle-ou-danse-creative.html

-          L’orientation temporelle

Dans la vie courante, subjectivement, le temps nous parait relatif  (quand on s’ennuie ou chez le dentiste, il parait s’éterniser) et quand on s’amuse, il file, même si objectivement il ne passe pas plus ou moins vite. Les enfants n’ont pas la même notion du temps que nous aussi faut-il les aider à se situer dans le temps en leur donnant des points de références.

-          L’organisation temporelle

C’est de se souvenir de ou planifier  la succession des événements.

C’est aussi mémoriser l’ordre d’un certain nombre de choses (chronologie).

-          Recomposer des suites logiques

-          Raconter des histoires ou en redire en respectant l’ordre

-          Connaître la suite des saisons et leurs noms

-          Composer une petite chorégraphie et s’en rappeler

-          Reconnaître les gestes associés au matin, midi au soir. On peut mimer par exemple la séquence du matin (le matin, je me lève, je vais à la toilette, etc.), vite comme quand on est pressé et lentement , en fin de semaine.

-          L’organisation spatio-temporelle

L’enfant va apprendre à s’adapter et s’organiser dans l’espace et le temps pour se déplacer parmi des objets. Les enfants qui se cognent souvent dans les objets ou les font tomber ou dans les personnes, ont de la difficulté à percevoir les obstacles et manquent d’ajustement spatio-temporel.

Il va aussi apprendre à s’organiser pour faire un projet : pour faire de la peinture, par exemple,  il va aller chercher une feuille, la rapporter au chevalet ou au mur, l’épingler, etc.

Exemples :

-          Établir un parcours par eux-mêmes va demander aux enfants de planifier comment placer le matériel dans l’espace et à établir l’ordre des gestes à accomplir.

-          Préparer une fête par exemple, demande aux enfants de prévoir ce qui va ses passer (la suite des choses : on va faire d’abord  ceci, puis, cela) de décider où cela va se passer, comment on va mettre les tables, etc.

-          Inventer une chasse au trésor avec des indices qui mènent à d’autres indices fait partie de cette catégorie.

-          Déposer de la peinture sur une surface rigide puis la faire couler en bougeant le carton ou la boîte demande de surveiller la trace faite par la peinture et sa vitesse, et orienter la surface pour que la peinture se déplace à l’intérieur du périmètre. Cela peut se faire seul (avec une bille qui se déplace dans la peinture dans le fond d’une boîte). Mais si la surface est grande et qu’on travaille à plusieurs cela demande aussi la coordination des gestes de tous.

Photo Segni Mossi

-          La vitesse

Percevoir la vitesse d’un objet tient à la fois de la structuration temporelle et spatiale. Un objet se déplace dans l’espace et va plus ou moins vite. S’il dévale une pente, il accélère. Si on augmente la pente, il va encore plus vite. Ce sont des expériences que les enfants peuvent faire avec des rampes, sur des glissoires. En fait il s’agit des notions de physique.

Il y a aussi la vitesse de la course qui peut se mesurer avec un chronomètre.

-         Composantes multiples :

Bien sûr il est difficile de catégoriser certains mouvements dans une seule composante. En fait la plupart des actions en sollicitent plusieurs. Elles sont souvent liées : l’organisation spatiale va dépendre du schéma corporel et de l’organisation de la perception.

Exemples :

-           Lancer un ballon dans un cerceau ou un panier ou sur un objet, va demander non seulement de la coordination mais d’évaluer la distance (notions spatiales), adopter la direction de son geste (dissociation, relation spatiale), utiliser sa conscience de son corps, etc. Si l’objet est en mouvement (comme au ballon chasseur par exemple): l’enfant devra anticiper la vitesse du déplacement, la trajectoire et adapter la force et la direction de son geste.

            Les jeux de mémoire par exemple, demandent de l’attention, de percevoir des différences et ressemblances visuelles et de se rappeler l’endroit où les cartes étaient situées, donc de l’orientation spatiale.

-          Allier le mouvement et l’expression graphique (qui est aussi mouvement), comme on le voit dans la plupart des vidéos de Segni Mossi, font de ces propositions des activités très complexes et complètes alliant la conscience du corps, le développement d’un riche vocabulaire corporel, le sens de l’espace et de l’orientation, la motricité fine, le rythme, l’observation des autres,  etc.

Voir : https://www.facebook.com/share/v/1A4FjC6vWq/

Les jeux traditionnels

Ils travaillent souvent plusieurs composantes en même temps.

· La cachette

Photo Marie Jobin                                      Photo Garden Gate

C’est un jeu qui parait simple mais qui demande tout un apprentissage. Il demande par exemple de savoir si notre corps peut être contenu dans quelque chose ou être vraiment dissimulé dans un endroit. Il faut anticiper la distance et la vitesse du chercheur, les comparer avec la distance à parcourir et sa propre rapidité pour évaluer si on a des chances d’arriver au but sans être pris. L’enfant doit exercer son orientation spatiale (se rappeler où est le but par rapport à sa situation).

Voir L’article sur la cachette : https://jeulibrequebec.blogspot.com/p/la-cachette.html

· Les jeux de poursuites

Jeux de motricité globale par excellence, ces jeux développent aussi chez les enfants une multitude d’habiletés. Ils renforcent leur système cardiovasculaire et pulmonaire, leur donnent de l’endurance tout en leur faisant travailler l’anticipation des déplacements, évaluer leur vitesse et s’orienter dans l’espace. Sans oublier le langage (décider qui a la tague) et la résolution de problème dans les conflits («tu ne m’as pas touché!»)

Voir la vidéo sur les poursuites : https://youtu.be/mOrjnkkkiHs?si=MCJ7jMbDyzQVB-zE

· Les jeux de ballons (lancés ou frappés) amènent à évaluer les distances, à surveiller d’où vient le ballon et vers où le relancer (orientation spatiale) et adapter ses déplacements en conséquence ainsi que sa force et maîtrise sa motricité fine.

Exemple :

-          Une balle ou un ballon suspendu va forcer l’enfant avec sa raquette, à anticiper la trajectoire dans l’espace et la vitesse du retour du projectile.

· Le jeu du foulard ou du petit cochon, est assez complexe au niveau l’orientation spatiale. Il demande de s’orienter dans l’espace : tourner dans le bons sens pour courir derrière et rattraper le collègue qui a déposé le foulard ou autre, retrouver sa place.

· La «chaise» musicale :

Disposer les chaises en rond dans l’espace  demande de l’organisation spatiale, des notions spatiales et de l’orientation spatiale. Marcher, sautiller exercent la motricité globale.

Tourner dans le bon sens autour des chaises exige de l’orientation et des notions spatiales. Réagir rapidement à  l’arrêt de la musique demande de l’attention et de l’inhibition, repérer les chaises disponibles exige de l’attention, de l’orientation spatiale, courir s’y asseoir, de la motricité globale. Si elle est collaborative c’est-à-dire qu’on enlève une chaise mais pas de joueur (pas de perdants) on augmente les occasions de contact.

· Le jeu de poches et toutes les formes de lancer font travailler la notion de direction du geste, l’évaluation de la distance et de la force à exercer, de relâcher l’objet au bon moment.

· Le jeu de pas de géants pas de souris travaille la notion de grandeurs, de distance et l’inhibition.

-        

L’environnement

On peut faire de la psychomotricité en tout temps et partout : dans la cuisine (motricité fine), dans un local ou en classe dont on aura poussé les meubles (ensemble), dans une salle prévue à cet effet (salle de psychomotricité, de danse, au  gymnase), dans un corridor, au parc, dans le quartier, en promenade. Idéalement, il faudrait une salle de psychomotricité dans chaque garderie et CPE

Photo Danielle Jasmin

 Mais le milieu qui s’y prête le plus et qui est le plus disponible est certainement l’extérieur. Surtout pour la motricité globale. Encore faut-il qu’il y ait un minimum de matériel disponible et que les adultes ne soient pas trop craintifs par rapport aux risques.

Qu’est-ce que votre environnement extérieur offre aux enfants comme variété d’activités motrices?

Photo Danielle Jasmin

Les randonnées en forêt sont d’excellentes occasions de motricité.

Mais même dans une cour juste asphaltée, des jeux sont possibles.

                                                                                Photo Peachtree            

 

Le matériel

Les interactions des enfants avec les matériaux, les objets vont leur apporter des informations et connaissances.

Quand on sort du matériel, on va laisser les enfants d’abord découvrir ce qu’ils peuvent faire avec, en exploration libre. Puis, selon ce que vous observerez, vous pourrez proposer des variantes, d’autres utilisations et organisations.

On sait si un matériel est pertinent, en observant ce que les enfants font avec, sans l’intervention de l’adulte. S’ils l’abandonnent rapidement, par exemple, c’est soit qu’ils ne le trouvent pas intéressant soit qu’ils ne savaient-il pas comment s’en servir auquel cas nous proposerons certains usages possible.

Ce qui va se passer dépend aussi du nombre d’objets. Les caractéristiques des objets vont suggérer certains comportements.

Exemples :

 Avec des cerceaux

-          Les enfants jouent à deux avec un ballon et se lancent le ballon en lui faisant faire un rebond dans le cerceau. (lancer, notion de distance, d’à l’intérieur donc de notion spatiale). Ils doivent diriger leur geste (contrôle moteur, direction  donc orientation spatiale), ajuster leur geste de réception à la hauteur du rebond et la vitesse du ballon

-          Dans le cerceau musical, quand la musique arrête on doit se retrouver dans les cerceaux (on peut ajouter la consigne à deux, à  trois, à quatre, etc., ajoutant aux composantes psychomotrices (déplacements, perception visuelle et auditive, ainsi l’aspect dénombrement et communautaire).

C’est pratique d’avoir du matériel spécifique de psychomotricité ou d’éducation physique mais souvent on peut se servir de matériel polyvalent, récupéré et même en fabriquer et même impliquer  les enfants.

On peut par exemple créer, avec les enfants (motricité fine),  des cibles en carton. Des balles avec du papier style journal et du «tape». Des bâtons en papier roulé également qui deviennent des gourets pour pousser des balles ou des bâtons pour les frapper. Ou peut aussi utiliser des rouleaux de papier d’emballage. Des boîtes à chaussures et d’autres plus grandes dans lesquelles on peut s’asseoir (en plus grand nombre que les enfants) peuvent être utilisées comme ils le veulent.

Des demi-contenants (bouteilles) de savon liquide à linge peuvent devenir des raquettes pour attraper des balles.

Vous n’avez pas de filet, une simple corde habillée de rubans fera l’affaire.

De simples  bâtons espacés au sol, peuvent servir d’obstacle pour favorise les sauts.

Des chaises peuvent servir pour faire des zig zag, être assis et se passer le ballon au-dessus de la tête, ramper dessous, etc. En fait, demandez aux enfants de trouver des utilisations possibles (à la cantonade, chacun suggérant une idée, ou par équipe, les enfants explorant d’abord puis démontrant à tout le groupe leurs trouvailles).

 

-         

-          L’importance des autres

Regarder les autres est une grande source d’inspiration pour les enfants. Ils acquièrent de nouvelles informations, différentes façons de faire. Ils s’inspirent de ce qu’ils font tout en apportant des variantes personnelles ce qui résulte en des connaissances et des habiletés. Dans un groupe, chacun profite de l’expérience de l’autre ce qui influence l’activité de l’ensemble.

 On peut donc aussi parfois alterner les spectateurs et les acteurs.

Le rôle de L’adulte

Son premier rôle est d’observer les enfants. L’observation des comportements spontanés des enfants nous explique comment ils apprennent et ce qu’ils apprennent.

Il peut même  les filmer pour mieux y revenir et noter comment ils bougent, ce qu’ils font avec les objets. Il va pouvoir identifier leurs capacités et leurs besoins. Il doit pouvoir déduire des actions des enfants, les composantes mises en jeu ou pas et planifier du matériel et proposer des expériences adaptées.  «Responsable de la qualité et de la  diversité des moyens à mettre en œuvre» (2 A p.48), Il doit connaître et savoir inventer des moyens pour favoriser le développement sensorimoteur des enfants et pouvoir les animer.

Il peut aussi proposer des problèmes à résoudre par les enfants.

Exemples : :

-          Comment déplacer un bloc sans utiliser les mains par exemple  

-          Comment faire des ponts avec leur corps d’abord seul puis à deux.

Il lui faut réserver du temps pour l’expression motrice spontanée ainsi qu’orientée.

Et faire attention qu’il n’y ait pas trop de temps d’attente : proposer deux ou quatre lignes qui sont en action en même temps par exemple.

Il peut aussi proposer des sorties qui vont inciter les enfants à bouger et enrichir leur bagage e mouvements.

Il est responsable de l’organisation matérielle, des situations proposées et de l’aménagement d’un environnement adapté aux besoins sensorimoteurs des enfants.

Les liens avec le programme

Toutes les composantes psychomotrices ont une influence sur le développement de toute la personne.

Proposer des activités motrices aux enfants, n’est  pas «encore une autre chose à faire», mais bien une  façon de vivre le programme pleinement, dans le plaisir de bouger. Car les composantes de la psychomotricité sont en lien direct avec les compétences inscrites dans le programme et non seulement celles concernant le domaine physique et moteur mais tous les autres. Nous avons pu voir que par ces expériences l’enfant va :

-          Accroître ses habiletés motrices

-           Construire sa connaissance de soi et acquérir un sentiment de confiance

-          Développer des relations positives avec les autres, une appartenance au groupe et des habiletés sociales

-          Identifier ses sensations et sentiments

-          Augmenter ses fonctions exécutives (attention, mémoire, autorégulation)

-          Développer du vocabulaire en rapport avec son corps, ses mouvements et son environnement

-          Acquérir les habiletés lui permettant d’apprendre à lire et écrire

-          Acquérir les bases nécessaires à la compréhension du raisonnement logique et des notions mathématiques et des sciences physiques.

Elles ont aussi un impact les apprentissages « scolaires». Lecture de gauche à droite, suivre une ligne des yeux, reconnaître les formes des lettres, écrire en représentant et en plaçant les lettres et les mots dans l’ordre, avec les espaces appropriés, sur une ligne dépendent de la maîtrise de celles-ci.

 Reconnaître les formes géométriques et les représenter, les différentes sortes de lignes, le concept de mesure, de nombre, de quantité, de symétrie, sont toutes des habiletés qui doivent d’abord être acquises par les activités motrices. Et les concepts de sciences aussi (vitesse, masse, direction pression, etc.).

Bref « le recours aux expériences psychomotrices, forme la base de tous les apprentissages »1p.8.

Conclusion :

L’enfant se construit à travers les activités motrices et sensorielles.

Le développement consiste en une série progressive de transformations qui se produisent sous l’influence de la maturation et de l’expérience.  Chaque expérience ne s’ajoute pas seulement aux précédentes, elle les modifie.

Ces apprentissages vont dépendre des occasions qui sont fournies à l’enfant.

Malheureusement, les enfants manquent d’activités physiques 4, p. 486»». Pourtant, «les données récentes sur l’état de la santé mentale des enfants justifient de mettre l’accent sur un contexte d’activités où l’enfant peut bouger librement (Marie Claude Cloutier) 2A, p.175»». «Se mouvoir dans l’espace, … c’est se rendre disponible à être et à apprendre». «Comme l’enfant apprend plus facilement par l’expérience vécue concrètement,  le jeu, les séances de psychomotricité… les aident à mieux gérer leurs émotions et contribuent à les rendre plus disponibles pour effectuer les apprentissages scolaires. Elles peuvent contribuer à la qualité de la présence, de l’attention et de la concentration de l’enfant 2A, p.170. C’est une intervention éducative qui permet de réduire progressivement l’importance des indices comportementaux, notamment chez les enfants qui vivent de l’anxiété, qui ont tendance à bouger et à être impulsifs ou lunatiques ou qui ont de la difficulté à s’adapter à un milieu perçu comme insécurisant 2A, p.170».

Les temps de psychomotricité sont des moments qui amènent à la connaissance de soi, celle du monde physique autour de soi et celle des autres.

Elles devraient être sources de plaisir et pousser à l’action.

Mais l’éveil sonore, les arts plastiques, la construction, les jeux symboliques contribuent aussi au développement psychomoteur.

Toutes ces expériences initient les enfants à des notions, concepts et connaissances qui vont être stables, car construits dans l’action et intégrés dans le vécu

Mais une heure par semaine d’éducation physique plus les récréations ne peuvent suffire pour que les enfants aient le temps de développer tous ces aspects de la psychomotricité. L’éducatrice et l’enseignante doivent donc planifier dans l’environnement des possibilités de jeux libres psychomoteurs et aussi prévoir à l’horaire des temps de jeu s’adressant plus spécifiquement à certains éléments psychomoteurs.

À nous donc de prioriser l’expression motrice des enfants, le plus souvent possible.

Toutes les activités suggérées dans ce texte vont rendre les enfants plus agiles, plus endurants. Elles vont aider à contrer l’obésité, augmenter leur capacité pulmonaire et cardiovasculaire, améliorer leur coordination et leur force, les rendant moins susceptibles de subir des blessures. Les enfants vont développer de la dextérité, de la rapidité et des capacités nécessaires dans la vie de tous les jours et dans leur parcours scolaire.

À vous de choisir celles qui vous plaisent et peuvent convenir à votre groupe ou à certains enfants.

Références

1.      April J. et Charron A. (2013) : La psychomotricité au préscolaire, Des activités nécessaires pour soutenir le développement global de l’enfant, Chenelière .

2.      Monzée J. :

A.      Soutenir le développement affectif de l’enfant, CARD, 2014 ;

B.      J’ai juste besoin de votre attention : Aider l’enfant et l’adolescent aux prises avec l’anxiété et le stress, Le dauphin blanc 2016;

C.      J’ai juste besoin d’être compris : Comprendre les comportements dérangeants chez l’enfant et l’adolescent Le Dauphin Blanc, 2014; .

D.     Et si on les laissait vivre : Accompagner avec bienveillance les enfants et les adolescents. Le Dauphin Blanc, 2018.

3.     House, R. (2011) Too Much too soon? Early learning and the erosion of childhood. Hawthorn Press, Early Learning Series.

4.      Proulx C. (2015)l. Plaidoyer pour une enfance heureuse. Éditions du Cram

        Notes

1.      Les vidéos suggérées montrent des enfants un peu plus âgés, mais beaucoup des activités proposées peuvent s’appliquer aussi aux plus jeunes. À vous de choisir ce qui est adapté pour votre groupe. Certaines ont déjà été mentionnées dans l’article sur l’expression corporelle.

2.      Certains passages du texte ont été repris du texte publié en sur les besoins des enfants. Et des photos ont été pris dans des textes précédents 

3.      Les âges donnés par rapport à certaines habiletés ne sont pas des absolus et ne doivent pas être utilisés comme un test mais à vous donner une idée.

        Pour imprimer le document PDF:https://drive.google.com/file/d/1VnkATQcjl6zKfTk6vUve0NcsHpZJVUrB/view?usp=sharing

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