lundi 1 septembre 2025

Caractéristiques des enfants de 4 et 5 ans (2)

par Anne Mauffette 


 © Anne Mauffette


« L’enfant jusqu’à 5-6 ans dérange. Il vit et pense différemment de l’adulte. Son énergie vitale considérable le pousse à courir, grimper, explorer. Son enthousiasme est débordant. Il est curieux, il veut toucher à tout, comprendre, jouer. Souvent ses rêveries le conduisent dans l’imaginaire. Il ne vit pas dans le devoir. Il n’a pas la notion du temps et ne se soucie pas à la réalité quotidienne. Toutes ces particularités inhérentes à l’enfant perturbent de nombreux adultes qui souhaiteraient « qu’il rentre dans le rang ». Il faut qu’il soit sage, qu’il ne bouge pas dans tous les sens, qu’il reste assis tranquillement, qu’il obéisse aux ordres, qu’il soit propre, ordonné, etc. bref … qu’il ne soit plus un enfant 5, p. 294 ». 



Le cerveau de l’enfant de 4-5 ans 

« Le cerveau est composé de différentes parties qui se développent à des rythmes différents : toutes les facultés ne s’activent pas en même temps. » « L’environnement affectif constitue les conditions fondamentales permettant au cerveau de se développer dans toutes ses facultés ou pas 5, p. 11-12 ». 

« Le cerveau de l’enfant est très immature. » « Le petit enfant est dominé par son cerveau archaïque qui le pousse instinctivement pour sa survie. Il attaque ou fuit quand il se sent en danger ou que ses besoins fondamentaux (d’affection, d’attention, de protection, exploration, de calme, etc.) ne sont pas assurés 4, p. 212 ».          

© Anne Mauffette

 

« La vie durant l’ensemble de la petite enfance et de l’enfance est dominée par l’hémisphère droit, l’hémisphère affectif 2 p. 134 ». « Le cerveau très immature de l’enfant ne lui permet pas d’analyser les situations et prendre du recul de ce qu’il vit 4, p. 37 ». 
À cet âge, il est « incapable de contrôler ses émotions, ses impulsions », car « le cerveau archaïque » et « émotionnel » domine(nt) 4, p. 212 ». 

« Entre 1 an et 5 ans, certaines circonstances
déclenchent des réactions impulsives de rage, de colère, de panique, d’agressivité incontrôlables. » « Elles sont involontaires, non intentionnelles 4, p.133 ». L’enfant « est submergé par ces véritables orages émotionnels 4, p. 212 ». 

« Ce n’est que vers l’adolescence que l’hémisphère gauche va commencer à offrir assez d’efficacité […] [pour] que les jeunes puissent […] agir avec discernement ». « Ce discernement dépend d’un bel équilibre entre l’hémisphère gauche et droit ». « Cet équilibre repose sur une adéquation de trois systèmes de neurotransmetteurs : la dopamine, la sérotonine et la noradrénaline. Ces trois systèmes doivent agir de concert pour disposer d’un « gros bon sens » en situation de crise et c’est cet équilibre dynamique qui prend 40 à 45 ans pour arriver à pleine maturité 2, p. 134 ». 

« Il faut donc du temps et des expériences de qualité pour permettre au cerveau de se développer. » « L’acquisition des compétences et habiletés va subir des variations normales et naturelles entre les enfants du même groupe d’âge. Par ailleurs, 6 mois de différence d’âge entre 2 enfants de 5 ans représente près de 10 % de temps de maturation de plus ou de moins » 1, p. 21. « Ce n’est que vers onze ans que l’enfant disposera d’un hémisphère gauche assez développé pour avoir accès à la logique, l’efficacité, à l’organisation 3, p.60 ». 

Le tempérament 


 ©Anne Mauffette 

Cyrulnik, dans "Je me souviens," décrit le tempérament comme une façon de goûter la vie. Proulx le considère inné, mais pas prédictif, car on peut apprendre à être plus ou moins ceci ou cela. Il détermine : «l’approche ou le retrait et l’adaptation face à la nouveauté, l’intensité des réactions émotives, le niveau d’activité, la régulation des fonctions biologiques, la 
concentration, distraction, la persévérance, l’humeur naturelle. Il faut en tenir compte 6, p.183». 

L’attention 

 
©Anne Mauffette

« Le maintien d’une qualité d’attention partagée et soutenue […] est une habileté neurologique très complexe. Elle ne peut être acquise en dessous de 7ans. Elle reste difficile durant toute l’enfance et l’adolescence ». Il ne faut donc pas être trop rapide à conclure à un TDA ou TDAH 3, p.180 .». 


L’apprentissage 

 
©Anne Mauffette

« L’apprentissage crée des déséquilibres internes… Ne pas savoir déclenche le désir de découvrir pour savoir et de se rééquilibrer par la connaissance expérimentée, concrètement, bien avant d’être en mesure de conceptualiser intellectuellement les choses 1, p.169 ». 


Les fonctions exécutives 

 
©Danielle Jasmin

« Les fonctions exécutives sont des capacités intellectuelles très importantes. Elles nous permettent d’organiser, de planifier nos tâches, de résister aux distractions, de nous adapter aux changements, de prendre des décisions adéquates, d’évaluer nos actions 4, p 106» .
Elles se développent entre autres dans le jeu. 



Compétences sociales 

 
©Danielle Jasmin

« La plupart des compétences et des habiletés qui soutiennent les conduites sociales s’installent progressivement - car elles dépendent de phénomènes biologiques encodés génétiquement, mais soumis à la qualité de l’expérience vécue - au fur et à mesure que le cerveau se développe. 
Le cortex préfrontal qui favorise « notamment l’autonomie affective, la créativité, la compassion, le discernement, la perspective tant mathématique qu’émotionnelle, demande entre 35 et 40 ans pour atteindre sa pleine maturité… On peut comprendre, dès lors, pourquoi la maîtrise des aspects pulsionnels de l’enfant est corrélée avec le temps nécessaire pour que cette partie du cerveau devienne biologiquement efficace 1 p.20-21 
». 

Motricité 
Motricité globale

« Il va falloir 7 années pour que la plupart des enfants soient capables de marcher de manière optimale, 1 p.19 », « pour que le cerveau soit capable de contrôler adéquatement les muscles de chevilles et des jambes ». 

« Au début, j’avais peur, mais là je suis capable», dit Nathan en remontant plusieurs fois avec fierté et confiance le petit mur d’escalade.

Enfant qui grimpe © Anne Mauffette
Ramper, s’exercer à la quadrupédie ventrale et dorsale, grimper, sauter (à un et deux pieds) et sautiller, courir, s’arrêter, garder son équilibre à l’arrêt et en déplacement, découvrir les notions spatiales et temporelles ainsi que l’organisation spatio-temporelle à travers le mouvement, sont à la base de la connaissance du schéma corporel, du contrôle du corps ainsi que des habiletés motrices. Pourtant, les enfants ont trop peu d’occasions de travailler leur grosse motricité. 

Par ailleurs, « les enfants sont exposés à leur manualité à un moment où la motricité globale devrait primer sur la motricité fine 2, p.247 ». « On s’étonne parfois que certains enfants soient malhabiles en maternelle et en première année dans leur motricité digitale. Pourtant, le cerveau a juste besoin de temps. Du temps pour se développer. En effet, la motricité fine - c’est-à-dire le mouvement des doigts- ne peut se déployer que si la motricité globale est devenue mature 3, p. 64 ». 

Motricité fine et latéralité 

 
© Anne Mauffette

« Le néocortex sensoriel, si utile notamment pour écrire et dessiner, [n’atteint] pas sa pleine maturité avant l’âge adulte, ce qui affecte la précision des gestes chez les enfants. » Il va falloir 7 années pour « qu’une molécule, appelée dopamine puisse être suffisamment stable dans les hémisphères du cerveau pour déterminer si l’enfant sera droitier ou gaucher…» « Est-ce cela qui pourrait expliquer pourquoi certains enfants ont de la difficulté à crayonner en maternelle » et à écrire au début du primaire? 1 p. 20 ». 

« Près de 20 % des enfants n’ont pas nécessairement développé de préférence manuelle quand ils entrent en première année du primaire ». « Cela veut dire qu’ils tiennent des crayons et ciseaux bien avant que leur cerveau soit assez mature pour déterminer s’ils sont droitiers ou gauchers. Par imitation, ces enfants prennent surtout la main droite pour la motricité fine… Cela facilite la vie scolaire occidentale qui est faite pour droitiers surtout à cause de l’écriture de gauche à droite. 

Par contre, ce sont des élèves qui risquent d’avoir un conflit toute leur vie entre la posture qui est gauchère et la main droitière ». « En classe ce sont des élèves qu’on risque de considérer comme dyslexiques, car d, et b ou q et p sont les mêmes lettres dans leur présentation imprimée selon s’ils sont centrés sur la main ou sur le corps » 2 p. 328-329. 

La « maladresse » d’un enfant en découpage par exemple peut donc être simplement due au fait que nous lui avons donné des ciseaux de droitier sans y penser… Des exercices de psychomotricité pourraient aider les enfants à jouer avec leurs deux mains et progressivement « sentir » leur côté préféré. L’observation de leurs gestes dans les activités courantes (faire semblant de se coiffer) ou dans les jeux vont nous et les aider à identifier leur dominante. 

« Il semble que les petits gestes quotidiens tels qu’apprendre à nouer ses lacets, tricoter ou attacher préparent les zones cérébrales nécessaires à l’apprentissage de l’écriture 6, p.100 .». 

Le développement visuomoteur 

 
©Danielle Jasmin

Les habiletés visuomotrices sont essentielles pour qu’un enfant puisse suivre une ligne d’écrit. Les enfants dont les habiletés physiques sont sous-développées ont besoin de plus de temps pour les développer à travers le jeu libre et structuré, AVANT d’en arriver à être prêt pour des tâches plus sédentaires et de motricité fine comme la lecture… 

« Lire, écrire, écouter et l’habileté à rester assis et focaliser son attention sur une tâche sans être distrait sont tous liés à la maturité et au fonctionnement du système nerveux central. Celui-ci est non seulement développé par le jeu, mais la maturité de ce système est reflété dans des habiletés physiques spécifiques telles que la posture, l’équilibre, la coordination et le contrôle du mouvement des yeux 7 p. 140 ». 

Les différences d'âge

 
© Anne Mauffette 
Ces deux garçons ont 7 mois de différence mais sont dans la même classe 

« L’acquisition des habiletés et compétences va subir des variations normales et naturelles entre les enfants du même groupe d’âge… » « Six mois de différence d’âge entre deux enfants représente près de 10 % du temps de maturation de plus ou de moins 1, p.21 ». 

« Il y a des différences individuelles considérables quant au moment où un enfant est « prêt à lire 7, p. 135 ». Il faut tenir compte « des stades de développement, de la maturation neurologique et des différences individuelles de développement y compris celles de genre. Les filles et garçons développent différentes habiletés à différents moments : les filles ont tendance à développer plus rapidement des habiletés de fine motricité et langagières nécessaires à la lecture écriture… alors que les garçons démontrent une plus grande maturité dans les habiletés spatiales plus tôt que celles-ci.» […] Bref, les cerveaux des garçons et des filles sont différents à différentes phases de développement 7, p.136 ». 

« Les enfants qui sont forcés à lire et écrire aux dépens du développement de leurs habiletés physiques risquent de rencontrer des difficultés d’apprentissage et une sous-réussite plus tard. Pour certains enfants, les méthodes one size fits all ne fonctionnent pas…Fixer des cibles ou attentes précises en littératie ou numératie à un jeune âge risque d’étiqueter les enfants comme sous-performants et de les priver des expériences sensorimotrices et de jeu nécessaires au développement physique qui soutient les apprentissages de haut niveau 7 p. 136 ». 

Les différentes parties du cerveau se développent à différents moments dans le développement. 

Les années de développement optimal de l’hémisphère droit se fait entre 4 et 7 ans, période où l’apprentissage est naturellement lié aux activités sensorimotrices. Retenir les lettres de l’alphabet […] se fait mieux […] mis en chanson par exemple. Ce sont les années où les enfants doivent pouvoir jouer, explorer leur environnement physique, construire des forts et des châteaux de sable, faire des jeux, apprendre des chansons et danses traditionnelles, apprendre des motifs par le mouvement dont l’information qui s’imprime dans le cerveau formera la base de la reconnaissance (perception visuelle) des symboles comme les lettres et les chiffres ainsi que la conscience de l’orientation (b et d, 2 et 5) tout en renforçant le corps grâce aux activités motrices. Le côté droit voit les mots entiers comme une image, mais il ne peut pas scinder les mots pour bâtir des mots à partir de lettres isolées. C’est une habileté du cerveau gauche qui est aussi liée à la discrimination auditive et au traitement auditif. 

L’hémisphère gauche lui aussi se développe rapidement et a ses propres fonctions. Quand il croit en maturité, il devient logique et analytique. S’il ne peut trouver la solution à un problème, il va tenter de le décortiquer en plus petites parties et les examiner. Il a des centres spécialisés pour la parole et la compréhension du langage parlé, pour le décodage phonétique, et pour certains aspects liés aux nombres, mais ne peut résoudre de problèmes mathématiques sans le cerveau droit. 

Les fonctions exécutives des deux côtés du cerveau sont construites sur les bases solides de l’intégration sensori-motrice qui sont activées dans les trois premières années et demi de la vie, développées entre 4 et 7 ans à travers les interactions et le jeu et qui subissent une importante réorganisation neurologique entre 6 ans et demi et 7 ans et demi alors que les chemins reliant les deux hémisphères, les mécanismes d’équilibre et une partie du cerveau impliquée dans la régulation du contrôle de la motricité fine et certaines tâches séquentielles (le cerebellum) terminent un stade de myélinisation… C’est à cet âge qu’on COMMENCE l’éducation obligatoire dans bien des pays. 

Les centres dans le cerveau gauche et les connexions avec le cerveau droit ne se développent qu’entre 6 et demi et 8 ans chez les filles et 7 et 9 ans chez les garçons. 

Les centres dans les cerveaux droits et gauches traitent le matériau écrit de façons différentes. Alors que le cerveau droit permet aux enfants de reconnaître visuellement les mots dans leur globalité (comme des images) par la forme, reconnaissant habituellement la première et la dernière lettre et devinant le reste, les centres dans le cerveau gauche et les connexions avec le cerveau droit ne se développent qu’entre 6 et demi et 8 ans chez les filles et 7 et 9 ans chez les garçons. C’est le centre de la lecture dans le cerveau gauche qui permet d’associer le son à la lettre et leur permet de décoder les mots phonétiquement afin qu’ils puissent apprendre comment les épeler. 

Les fondations pour le décodage phonétique dans la petite enfance sont construites en écoutant et en utilisant la musique, les chansons, les rimes, les mots difficiles, les vire langues, les conversations… Apprendre à lire commence par la reconnaissance visuelle et auditive de motifs, écrire commence avec le dessin ». 
7 p.137 et 138 . 


 Conclusion

Les neurosciences nous aident dans notre compréhension du développement des enfants et à ajuster nos attentes et nos interventions.
Rappelons-nous que l'éducation est d'abord "une assistance à la croissance biologique et psychologique et à la maturation d'êtres humains" (Malaguzzi).


Note: Ce texte a été publié en 2020 et légèrement transformé en 2025.


mercredi 27 août 2025

Conversations avec Ninon: Enseigner aux 4 ans (1)

Par Anne Gillain Mauffette 



Dans cette première vidéo de la série Conversations avec Ninon: Enseigner aux 4 ans, Ninon Denommée partage son expérience auprès des enfants de 4 ans. Elle nous parle ici de la rentrée, des besoins des enfants et des attitudes à adopter.

Si son discours est axé sur les 4 ans, les principes évoqués s'appliquent aux enfants de 5 ans.

https://youtu.be/5oyImLZb0KQ?si=FwXlBDTUgFhB5w4P

mercredi 20 août 2025

Les besoins essentiels des enfants (1)

Par Anne Gillain Mauffette

Dans cette série de textes, nous présentons un portrait de l’enfant au préscolaire et les conditions qui nuisent ou favorisent son développement.

 Ces textes 
pourraient peut-être nous aider à mieux comprendre les enfants que nous accompagnons. 

Ils pourraient aussi démontrer l'importance du jeu dans leur formation.

On a souvent besoin de se rappeler que les enfants ont:


Besoin de temps 

 © Danielle Jasmin

« Il [leur] faut... du temps. Du temps pour que le cerveau se développe. Du temps pour grandir. Du temps pour apprendre. Du temps pour développer les comportements relationnels les plus appropriés. Du temps pour développer une expérience de vie. Alors quant aux comportements des enfants qui nous dérangent, il y a plus de chance que cela […] [soit] la conséquence des étapes autant du développement de leur cerveau que celui de leur maturation affective […] Ils nous signalent qu’ils n’ont pas les ressources - du moins à ce moment-là - pour atteindre notre idéal comportemental, nos attentes et notre idée de la normalité 3, p. 158 ». 


Besoin d'être vu, entendu, compris, soutenu, encouragé, accepté dans ses réactions 

 © Danielle Jasmin

Les enfants ont besoin de se sentir aimés et en sécurité : ils ont besoin de notre temps et de notre attention inconditionnelle; ils ont besoin de frontières et de limites; ils ont besoin d’un espace dans lequel ils peuvent prendre des risques et commettre des erreurs; ils ont besoin de passer du temps en plein air; ils ont besoin qu’on arrête de les évaluer et de les comparer sans cesse; ils ont besoin d’une nourriture saine; ils ont besoin d’aspirer à quelque chose de plus vaste que l’acquisition du dernier gadget labellisé; ils ont besoin qu’on les laisse être eux-mêmes 8, p. 321 ». 

Il faut « tenir compte de leurs véritables besoins : être protégé et jouer librement 6, p.73». « L’être humain a besoin d’être respecté, d’être libre quel que soit son âge 4, p.150 ». « Ne jamais l’humilier, le dévaloriser 4, p.44 ». « La fragilité de son cerveau […] rendent ses besoins de compréhension, de mise en confiance, d’attention et de tendresse encore plus indispensables 4, p.201 ». Il a besoin qu’on accepte qu’il s’exprime même si cela nous est parfois désagréable, car « exprimer ses émotions désagréables […] apaise en calmant l’amygdale cérébrale, centre de la peur qui provoque les sécrétions de molécules de stress 4, p. 205 ». « Il a besoin qu’on le comprenne avant qu’on intervienne 3, p. 176 ». 


Besoin d’attachement 

 
©Anne Mauffette 

« Un attachement sécure active les réseaux cérébraux d’ocytocine et de la dopamine 5, p. 234 ». Le type d’attachement va déterminer la qualité des relations sociales de l’enfant au présent et dans l’avenir. 

Des besoins affectifs

 
©Anne Mauffette

« La communication n’est possible que si elle s’inscrit dans une relation affective. Sans cette dimension affective, l’enfant s’échappe, s’enfuit, s’oppose. L’absence d’un lien affectif est anxiogène pour l’enfant et cela affecte le développement du cerveau 1, p.49  ». 

L’enfant a « besoin de douceur, de tendresse, de fermeté, de cohérence, d’intégrité, de confiance. Ce sont les ingrédients de base pour que son cerveau se développe adéquatement, pour qu’une estime de soi s’installe et se solidifie, pour qu’il puisse développer des comportements qui lui permettront de devenir autonome et engagé  1, p.49  ». « Les neurosciences démontrent que le développement affectif est à la base de la disponibilité de l’enfant pour accomplir ses tâches scolaires et s’impliquer adéquatement dans le monde qui l’entoure 1, p.17  ». 



Besoin d’appartenance 

 
©Danielle Jasmin

Il est « fondamental au développement des enfants. Ce besoin est d’abord comblé par la famille. « Entre 6 et 12 ans, l’enfant transfère ce besoin sur le groupe d’amis et le milieu, l’école. » « L’enfant forme sa pensée et son identité en fonction des normes des membres de son groupe d’appartenance 6, p. 322 ». 


Besoin de se sentir en sécurité

 
Les enfants font le tour de l’école pour se familiariser avec leur nouvel environnement 
©Danielle Jasmin

Les prémisses au sentiment de sécurité est qu’il se sente aimé pour ce qu’il est, pas ce qu’il fait 2, p. 136 » L’enfant a besoin de se sentir en sécurité pour développer à la fois ses ressources relationnelles et ses habiletés scolaires 2, p. 167 ». « La création d’un contexte rassurant, ludique et bienveillant est primordiale pour les enfants. Ce sentiment de sécurité leur permet d’utiliser toutes leurs ressources pour grandir, apprendre, pour se développer 2, p. 190 ». « À contrario […], ce n’est pas très gagnant de simuler, surtout dans les garderies et les écoles maternelles et primaires, des alertes incendies ou des attaques terroristes » 2, p. 190 ». 


Besoin de bouger 
©Danielle Jasmin 

 


« On sous-estime la puissance et la nécessité du mouvement. Pour un petit plein d’énergie, la contrainte d’immobilité est une véritable épreuve. […] Rester longtemps immobile n’est pas possible sans stress 4, p.53 ». « Le geste calme tout autant qu’il symbolise l’affect 1 p. 169 ». « Le mouvement fait diminuer stress et anxiété en plus de développer des habiletés motrices ». « Bouger fait partie de la vie et des apprentissages». « L’enfant qui n’a pas encore un accès sûr aux mots passe par l’expérimentation et le mouvement pour s’exprimer 2, p.207 ». 


Besoin et droit de jouer !!! 

©Anne Mauffette

Le jeu est un besoin essentiel pour l’enfant. Le priver de jeu le met à risque biologiquement, psychologiquement, socialement et même au niveau de ses capacités à apprendre, de son succès académique et de son avenir. « Le temps passé à jouer est non seulement un immense plaisir pour l’enfant, mais il est en plus bénéfique en favorisant la croissance neuronale et synaptique et la consolidation de certaines voies neuronales 5, p. 260 . » 

Besoin de bien-être 

De quoi dépend le bien-être de l’enfant?  

« Quand les enseignants [ou d’autres adultes] sont empathiques et chaleureux, il se produit un cercle vertueux. L’enfant secrète de l’ocytocine qui déclenche la production successive de trois molécules : la dopamine, les endorphines et la sérotonine. Ces molécules produisent chez l’enfant ce dont l’enseignant [l’adulte] rêve : un enfant calme, motivé, heureux d’apprendre ». 

« L’ocytocine [est] l’hormone de l’amitié, de la coopération. Elle procure du bien-être. Elle permet d’être empathique, car elle aide à percevoir les émotions, elle diminue le stress, l’anxiété. Elle rend confiant. La dopamine stimule la motivation, donne du plaisir, de l’allant, de la créativité. Les endorphines procurent une sensation de bien-être. La sérotonine stabilise l’humeur 4 p. 179 ». « L’ocytocine est l’hormone de l’amour et de la vie sociale, du lien, de l’affection et de la vie sociale 5, p. 216 ». « L’ocytocine rapproche les êtres, favorise l’empathie. Elle produit « un sentiment de confiance sans lequel l’amour ou l’amitié ne se développe pas ». « Cela est donc essentiel au niveau individuel, mais aussi pour construire une communauté, une société du savoir vivre ensemble… 5, p. 223 »


 
©Danielle Jasmin

« Une réaction en chaîne se produit : ocytocine>dopamine, endorphine et sérotonine> plaisir et bien-être. Toute stimulation sensorielle douce (mots doux, contact tendre) déclenche de l’ocytocine et donc réconforte ». « Même un simple échange de regard, s’il est bienveillant entraîne la sécrétion [de celle-ci] et donc réconforte». « Elle est aussi secrétée sans contact physique quand la relation est agréable ». 

« Toute intervention harmonieuse, une ambiance chaleureuse, une conversation agréable, un plaisir partagé provoquent la sécrétion d’ocytocine… 5, p. 222  ». « La seule évocation des êtres que nous aimons libère de l’ocytocine. »« L’ocytocine diminue le stress », et est « un puissant anxiolytique 5, p.220 ». 

« Les endorphines soulagent la douleur, diminuent l’anxiété, donnent du bien-être et accroissent l’attachement 5, p.245 ». 

« La sérotonine est un neurotransmetteur capital pour notre humeur et l’intelligence sociale et émotionnelle. Elle est également impliquée […] dans le sommeil, les comportements alimentaires ». « Elle stabilise l’humeur et réduit l’agressivité. Son rôle est donc primordial dans la construction de bonnes relations ». « Un faible niveau est souvent associé à des comportements impulsifs. Ne pas savoir maîtriser ses pulsions peut compromettre nos relations aux autres par des accès d’angoisse ou de colère ou sautes d’humeur imprévisible ». « Le manque de sérotonine rend difficile l’exploration calme des sentiments négatifs 5, p.247 ». 


« Le stress bloque la sécrétion de ces molécules [bienfaisantes] 5, p. 221 ». 


Conclusion

Les besoins des enfants sont nombreux, à nous d’y prendre garde. 

© Danielle Jasmin

Les enfants nous disent qui ils sont, ce dont ils ont besoin et ce qu’ils veulent. 
À nous d’écouter. 
Première règle à essayer de suivre : ne pas nuire. 

Note: Ce texte est un extrait  d'un document publié en 2020  et modifié en 2025, en fonction du programme cycle de la maternelle. D'autres extraits suivront. Je vous invite donc à lire la suite dans les prochains textes: Les conditions qui favorisent le développement de l’enfant et son cerveau ainsi que les conditions qui nuisent au développement de l’enfant et son cerveau (à venir).

Références:
MONZÉE, Joël. :  
(1)  Soutenir le développement affectif de l’enfant. CARD, 2014 
(2)  J’ai juste besoin de votre attention : Aider l’enfant et l’adolescent aux prises avec l’anxiété et le stress, Le dauphin blanc 2016 (2) ;  
(3)  J’ai juste besoin d’être compris : Comprendre les comportements dérangeants chez l’enfant et l’adolescent. Le Dauphin Blanc, 2014 
(3B)  Et si on les laissait vivre : Accompagner avec bienveillance les enfants et les adolescents. Le Dauphin Blanc, 2018 

GUEGUEN, Catherine. 
(4)  Vivre heureux avec son enfant. Robert Lafont, 2014  
(5)  Pour une enfance heureuse : Repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau. Pocket 2015 

(6) PROULX, Chantal. Plaidoyer pour une enfance heureuse. Éditions du Cram, 2015 

(7) HOUSE, Richard. Too Much too soon? Early learning and the erosion of childhood. Hawthorn Press, Early Learning Series, 2011  

(8) HONORÉ, Carl. Manifeste pour une enfance heureuse. Marabout, 2008 

(9) VYGOTSKI, Lev. La zone de développement proximale dans le jeu de l’enfant. Finlande : Université de Oulv, 2011 ∗ 
itions du Cram, 2015 

lundi 2 juin 2025

Expérimenter avec les bulles

Par Anne Gillain Mauffette

Les bulles sont un phénomène complexe. Chacune d’elles est irisée de couleurs différentes, peut varier en grandeur et durer plus ou moins longtemps. Cela tient entre autres à l’Interférence des ondes lumineuses et à la surface de tensions des liquides.

Jouer avec des bulles est une activité ancienne; on retrouve par exemple un enfant qui souffle une bulle dans une peinture de Rembrandt. Et des scientifiques comme Newton se sont penchés sur la question. Mais elle a gardé tout son intérêt.

Les enfants sont encore et toujours fascinés par les bulles, même s’ils ne connaissent pas les phénomènes à l’œuvre.

En fait il s’agit d’une expérience qui pose toutes sortes de problèmes et de questionnements qu’on peut aborder avec les enfants à la maison, à la garderie au CPE et à la maternelle et même plus tard, dehors ou à l’intérieur:

Qu’est-ce qu’une bulle?

C’est de l’air enveloppé d’un film de savon. Les molécules de savon et l’eau travaillent ensemble pour garder l’air à l’intérieur.

Pourquoi les bulles «pètent»?

Si on ne les a pas détruites nous-mêmes ou qu’elles n’ont pas atterri sur quelque chose, elles se dissolvent quand l’eau entre les surfaces de savon s’évapore.

Qu’est-ce qui fait qu’une bulle dure plus ou moins longtemps?

C’est l’épaisseur et la viscosité du film qui va influencer la durée des bulles. Mais aussi la température.

-          La composition du mélange se prête déjà à toutes sortes d’expérimentations et d’hypothèses :

On pourrait donner de l’eau et du savon aux enfants et leur laisser faire des mélanges, en mesurant les quantités de l’une et de l’autre qu’ils y on mises et les inscrire pour pouvoir s’en rappeler et comparer les résultats. Quels mélanges réussissent à faire des bulles et lesquels durent plus longtemps.

Ou pourrait aussi faire ensemble un mélange en suivant une recette (éléments de mesure avec des tasses à mesurer) mais sans ajouter de glycérine. Laisser les enfants essayer. Puis ajouter de la glycérine. Qu’est-ce qu’ils constatent? Les bulles durent plus longtemps.

La recette que je préfère est celle-ci :

Une tasse de savon : soit Dawn (bleu), Ivory ou Joy (jaune)

Douze tasses d’eau

Un quart de tasse de glycérine

Il est préférable de laisser la mixture reposer pendant une nuit, mais on peut aussi l’utiliser tout de suite..

Ne jetez pas le liquide qui reste, il s’améliore avec le temps.

 

On pourrait aussi comparer différents mélanges du commerce pour en voir l’efficacité au niveau de la durée.

On pourrait aussi comparer la durée des bulles lorsqu’il fait chaud et sec ou humide. Les bulles préfèrent l’humidité. C’est là qu’on pourra faire les plus grosses bulles.

-          Qu’est-ce que la tension de surface

Si vous avez déjà fait un «flat» dans une piscine vous savez déjà ce qu’est la tension.

Une petite expérience avec des trombones et du papier buvard va démontrer la plus ou moins grande résistance des tensions de surface :

Dans in bol peu profond, mettre de l’eau. Ensuite ajouter un morceau de papier buvard sur lequel vous ajouterez délicatement un trombone. Qu’est-ce qui se passe? Le papier buvard  coule mais le trombone reste à flot. La tension de surface de l’eau supporte le trombone mais le papier s’est imbibé d’eau et à été vers le fond. Combien de trombones, la surface est-elle capable de soutenir?


Il y a des insectes comme les araignées d’eau qui réussissent à marcher sur cette pellicule formée par la surface de l’eau.

 

Mais si on ajoute un jet de détergent, qu’est-ce qui arrive? Le trombone tombe au fond immédiatement. Le savon a réduit la tension et la surface n’arrive plus à soutenir le trombone

 

Les bulles sont-elles toujours toutes rondes?

Si j’utilise un outil plat, triangulaire ou carré ou en cœur, cela va-t-il en changer la forme? Non.

C’est dû au fait que la peau du savon va toujours essayer d’enclore l’air dans la plus petite surface possible et la sphère est la forme géométrique qui peut accueillir le plus grand volume d’air dans la plus petite surface.

Par contre d’autres formes sont possibles.

Est-ce que je peux faire une bulle aux côtés carrés?

La réponse est oui :



On peut aussi faire un cube, en trempant un cube dans le liquide sur ses six surfaces.

Photo 1


La confection de dômes

Avec un paille et du savon sur un plateau.


On pourra mesurer la grandeur des bulles sans les faire éclater si on trempe la règle dans le savon.

On peut aussi à l’intérieur des dômes essayer de faire des dômes plus petits avec une paille trempée dans le liquide.

 On peut même y mettre des objets (une petite auto ou toute autre chose) qu’on aura préalablement bien trempé dans la solution.

Peut-on faire une bulle dans une autre bulle?

Toujours avec un entonnoir et une paille. Tremper l’entonnoir dans la solution, souffler une première bulle. Fermer l’entrée avec votre doigt. Bien tremper toute la paille dans le liquide puis l’insérer doucement vers le bas dans la bulle.

Peut-on souffler des bulles, juste avec nos mains?

Oui,  soit en formant un rond avec notre pouce et  l’index, soit en rejoignant nos deux pouces vers le bas et nos indexes vers le haut pour former un cercle. Puis tremper vos mains dans la solution et soufflez doucement. Si vous voulez que la bulle s’envole, réduire l’espace entre vos doigts lentement.

Peut-on se passer une bulle de l’un à l’autre

Oui, si on se passe d’abord les mains dans le savon.


Quelles couleurs voit-on dans les bulles?

Rouge, vert, jaune, bleu orange.

C’est à cause de la réfraction de la lumière.

 Les changements observés viennent de la surimposition des rayons sur le devant et l’arrière du film (elles interfèrent).

Les couleurs vont dépendre de l’épaisseur du film et disparaissent quand le film devient trop fin.

On pourra en profiter pour parler des couleurs de l’arc  en ciel

 

Est-ce que les enfants peuvent se voir dans les bulles?

Les bulles reflètent ce qu’il y a autour d’elles, alors oui les enfants peuvent s’y voir.

 

Comment faire des bulles géantes?

Il existe sur le marché des ronds avec des bacs qui permettent de faire de grosses bulles.

On remarquera que les grosses bulles ne sont pas des sphères parfaites.

Pour voir un enfant en action, voir : https://youtu.be/gHPKlnutm1g?si=FYGjK83BD3JEKrPD

Il y a aussi la méthode de la corde et des bâtons qui fonctionne très bien : deux cordes sont attachées à deux bâtons et forment comme un cadre.

On peut aussi utiliser deux pailles dans lesquelles on fait passer une corde.

On peut même envelopper une personne dans une bulle.



D’autres découvertes :

-          Cet enfant a trouvé qu’il pouvait faire tourner une bulle autour de la paille.

-          Si on met une bulle sur une petite tasse, dans un pot fermé, elle peut durer une journée et plus, se transformant peu à peu.

-          En enfilant une mitaine trempée dans la solution comme raquette, on peut s’échanger des bulles comme au tennis.

-          En attachant des cordes pour faire un cercle, on peut, dehors, à plusieurs, tremper les cordes dans la solution  puis tirer doucement vers l’extérieur pour faire un rond et transformer le savon en faire une couverture (qu’on peut agiter doucement de haut en bas, en trampoline sur laquelle faire rebondir une bulle, ou faire une grande bulle.

-          Faire un pont de bulles entre deux contenants. On prend deux verres sur lesquels on souffle une bulle avec une paille puis on rapproche les bulles et avec une paille on promène celle-ci d’une bulle à l’autre. Cela va soit coller les deux bulles ensemble avec une paroi entre les deux ou faire comme un tunnel.

-          Ou bien avec deux ronds. Faire d’abord une bulle sur un des ronds puis mettre l’autre rond bien mouillé sur la bulle et les séparer doucement.

-          Pour d’autres expériences, voir la référence ci-dessous

 

Le Matériel

On peut permettre aux enfants de trouver des objets dans leur environnement avec lesquels ils pensent pouvoir faire des bulles. Voici une série d’objets que des enfants ont trouvés pour essayer :


On a: les poignées des ciseaux, un ouvre-bouteille, le couvercle d’un pot Masson, une grosse pince pour les feuilles, un bracelet, un élastique pour les cheveux, un élastique des tubes, des anneaux à rideaux et à rideau de douche, des porte-clefs, un mousqueton, un rouleau de papier collant vide, des wikki stix, des cure-pipes, un gros bouton, des tuiles magnétiques (magformers), des formes de pâte à modeler, un anneau le trou dans une règle ou un bâtonnet de plastique, un bouchon de bouteille, des entonnoirs, etc.).

On va leur fournir une variété d’outils possibles et les laisser comparer les résultats :

Grosses pailles (on peut couper le bout en croix d’un cm. et aplatir les bords vers l’extérieur

 Verres en styromousse dans lesquels on insère une paille, pipes en plâtre,

Instruments du commerce,

 Porte manteaux en fer qu’on met en rond, petits cerceaux,

Plateaux,

 Bacs pour le savon,

Des bâtons avec des cordes

Du fil de fer vert de jardinières qui va permettre de faire ses propres formes 

On pourrait ajouter : le plastique reliant les cannettes de soda,  des tubes de papier, de la broche à poule, des moustiquaires, des cuillères avec des trous, des boîtes de conserve,…

 

Conclusion

Quand les enfants explorent la confection de bulles ils font de la chimie et de la physique (résistance des matériaux) et des mathématiques.

En utilisant une telle démarche: questionnement, observation, hypothèse, vérification de l’hypothèse, essai et erreur, résolution de problème, comparaisons,  les enfants exercent leur esprit scientifique. Ils seront initiés à la mesure, aux quantités.

Ils vont aussi améliorer leur souffle, un aspect important du langage et de la santé pulmonaire. Ils vont faire de la motricité fine en manipulant toutes sortes d’objets mais aussi de la motricité globale en courant pour attraper des bulles.

Ils vont s’étonner face à l’apparition et la disparition de celles-ci. Et exercer leur capacité de persévérance.

Ils seront exposés à l’impermanence des choses et la notion de durée.

Ils vont aussi développer leur langage en intégrant du nouveau vocabulaire et leur sens esthétique devant ces couleurs chatoyantes.

Références :

1.      Bubble Builder, Experiment Manual, Thames et Kosmos 2003

2.      Stein David. How to make Monstrous, Huge, and Unbelievably Big Bubbles. Klutz CA.

3.      Witkowski Nicolas Petite métaphysique des jouets. Éloge de l’intuition enfantine. Chapitre : Des Bulles de lumière. Éditions de la Martinière

4.      Zubrowski Bernie, Bubbles, Musée des enfants de Boston

Note : les photos sont signées Anne Mauffette à moins d’être identifiées autrement.

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