Par Anne Gillain Mauffette
L’entraide Photo: Let the children play
On parle
beaucoup en ce moment de la violence et de l’agressivité dans les écoles et
cela même en maternelle.
On peut se poser
toutes sortes de questions : qu’est-ce qui peut causer ces comportements? Ces
enfants éprouvent certainement des frustrations, de la colère ou de
l’anxiété…Ils vivent peut-être des situations difficiles que nous ignorons.
À part fournir
un soutien émotionnel et se protéger et protéger les autres enfants, y a-t-il
des moyens pour prévenir ce type de comportements inacceptables?
Une des
pistes à explorer, c’est d’essayer d’augmenter les sentiments d’empathie chez
les enfants et de les aider dans l’élaboration de leur pensée et jugements
moraux.
Voici le témoignage d’un psychiatre et psychanalyste qui aborde cette question et suggère un jeu de rôle : le jeu des trois figures où les enfants jouent les trois rôles l’agresseur, l’agressé et le sauveur : https://youtu.be/oTo60t2rW_8?si=r9f8tjMI5rgYlUd3
En effet, dans la vie,
les émotions ressenties sont différentes si protagonistes sont l’agent,
la victime ou observateur de l’action .18 Et leurs interprétations des
situations vont différer.9
Mais
qu’est-ce que le développement moral?
La morale
c’est un ensemble de normes prescriptives par rapport au bien-être des autres,
à leurs droits, à ce qui est équitable et juste.23
Le
développement moral fait partie du développement socio-émotionnel des enfants.
Mais il dépend aussi du développement cognitif de celui-ci.
Un enfant de
deux ou trois ans qui prend un bonbon près de la caisse d’un magasin, ne vole
pas : il est ignorant du fonctionnement du système marchand.
Les enfants
basent leur développement moral et éthique sur ce qu’ils voient, entendent dans
la société 24. La construction d’une identité morale se fait graduellement
de multiples de façons, entre autres par l’observation d’actions qui les
inspirent ou leur répugnent, les réflexions sur leur propre expérience, les «feedbacks»
des autres, les influences culturelles de la famille, du CPE ou garderie, de l’école,
des services récréatifs, les institutions religieuses et les médias.8
Le type
d’activités choisies comme les sports très compétitifs, par exemple, peuvent
avoir une influence négative sur le développement moral (agressivité, tricherie)
mais certains peuvent aussi apprendre à respecter les règles du jeu pour le
«fair-play».
Les enfants
construisent leur moralité par les interactions qu’ils ont avec leur
environnement.9
Les
théories traditionnelles
Piaget et
Kromberg1, 9, 22 ont affirmé que les enfants jusqu'à 7 ou même
dix-ans n’avaient pas la maturité cognitive pour poser des jugements moraux. Un
jugement moral est un processus de décision dans une situation particulière.
Devant des problèmes moraux, les enfants allaient réagir selon les conséquences
de ces actions et non sur les intentions.
Selon eux, de 5 à 9 ans, la morale est vue comme imposée de l’extérieur. Briser les règles va amener une conséquence négative (punition). Les enfants de cet âge considèrent les règles comme absolues et obligatoires. Les conséquences des gestes sont les plus importants : un gros dommage accidentel va être vu comme pire qu’un petit dommage intentionnel. Ils ne considèrent pas les motifs mais bien la sanction. Il s’agit d’une « moralité de contrainte».
Piaget considère que les savoirs moraux viennent d’une interaction entre la biologie et l’environnement.9 L’acquisition des savoirs moraux est un processus continu d’expériences, d’abstraction, de réflexion et d’évaluation.9 Selon lui, le développement moral d'un individu se fait par ses interactions sociales.22 Il affirme que les parents inhibent le développement moral, par leurs relations autoritaires. Que les enfants acquièrent une moralité autonome vers 8-10 ans grâce aux interactions avec leurs pairs.9
Il s’est intéressé à la compréhension de la sanction. Il parle d’une morale hétéronome par rapport à une morale autonome qui ne se développe que plus tard. 1
Il a noté
que les enfants cherchent à comprendre les règles : une règle est-elle
immuable, peut-elle être changée? Qui
fait les règles, Qu’est-ce qui se passe
quand on transgresse une règle?
Il s’est
aussi intéressé à leur sens de la responsabilité morale. Quelle différence
entre un accident et un acte délibéré? Qui blâmer quand il arrive des mauvaises
choses? Est-ce que c’est la gravité des résultats des actions ou l’intention
qui décide des conséquences? Les coupables doivent-il toujours être punis?
Il étudie
aussi leur sens de la justice. On entend
souvent les enfants dire : « C’est pas juste». Et c’est en justiciers
qu’ils viennent dénoncer leurs camarades (un tel a fait ceci).
Kholberg (dans
18) affirme que le développement de la morale implique des
transformations qui se passent dans la structure de la pensée d’une personne. Il
a une conception cognitive-développementale qui met l’accent sur la notion de
stades.18 Selon lui, l’enfant de 3 à 7 ans est dans une phase pré
morale, pré conventionnelle, donc d’une certaine façon, sans morale. L’enfant
se soumet à l’autorité de l’adulte par peur de la punition.
On pense à
toutes les règles, consignes, cadres, limites et restrictions que les adultes
imposent aux enfants.
Piaget
estime que les individus doivent être rendus à la pensée formelle pour
raisonner au niveau post conventionnel.
Plusieurs dont
7 font une combinaison des deux : Le développement de la
moralité fait appel à la fois aux capacités rationnelles et émotionnelles. Tous
soulignent l’importance de l’environnement.
Des
études plus récentes
Des études plus
récentes ont montré que les enfants peuvent développer des jugements moraux
plus tôt. Ils parlent «d’intuitions» morales, de «précurseurs» de moralité.
Elles
proposent une vision interactionniste-constuctiviste du développement moral.3
Les jeunes
enfants vivent toutes sortes d’expériences : on les aide, ils aident les
autres, on leur fait mal, ils font mal aux autres.3 Ils en tirent
des conclusions, des apprentissages, des comportements.
En effet
même les très jeunes enfants sont sensibles aux autres et ont une tendance
naturelle à aider les autres : Zoé (18
mois) court chercher la doudou de Sarah quand celle-ci pleure, par exemple.
Elle sait ce qui va lui faire du bien et
s’empresse de lui fournir du réconfort.
On sait tous
qu’à la pouponnière, souvent si un enfant pleure, d’autres enfants se mettent à
pleurer, une réaction « empathique».4 S’agit-il de l’effet des
neurones miroirs? Ou d’un début de conscience morale?
Les jeunes
enfants distinguent très tôt (1 an) des actions en fonction d’un jugement de
valeur morale. Il semble qu’ils aient un sens moral qui permet d’évaluer les
actions en termes positifs ou négatifs avant même leur capacité de s’exprimer
verbalement.18 Certains (dans 18) parlent de morale
«naïve» ou « naturelle».
On sait que
des bébés réagissent avec surprise quand un des expérimentateurs arrache un
jouet des mains de l’autre expérimentateur. Voir la vidéo suivante: https://youtu.be/of6znVOEvZU?si=zfLKRQt2LpRaR4lG
Les jeunes enfants
aiment aider, il ne faut pas hésiter à les inviter à participer aux tâches. En
fait, s’ils le font, ce n’est, au début, pas par sens moral, mais par désir de
participer. Cette orientation vers les actions aidantes subit une
transformation dans ce sens, dans l’enfance .3
G. a coupé les nectarines a pressé la pâte dans les moules et disposé les fruits dans les tartelettes pour préparer la collation. Photos Anne Mauffette |
Les enfants
se construisent progressivement des obligations généralisables par rapport au
traitement juste et équitable des autres, à travers un processus actif qui
comprend l’interprétation et l’évaluation de leurs expériences sociales.3
Les enfants
reçoivent un grand nombre de réactions explicites à leurs transgressions et en
viennent à anticiper les interventions des adultes.
Les enfants
intériorisent les normes sociales plus tôt que pensé précédemment. Ils peuvent
avoir un jugement rationnel sur ces normes. Et peuvent même à partir de 5, 6
ans, s’exclure d’un groupe afin de favoriser un précepte moral.
Ils ont
aussi une compréhension de l’importance de la distribution égalitaire ou
équitable des ressources.9
«Une norme
se définit comme une pression cognitive et psychosociale qui s'exerce en
fonction des valeurs majoritaires dans une société donnée. Les normes
s'expriment sous forme de règles de conduite visant à ce que les comportements
des individus soient appropriés socialement. Elles renvoient à des valeurs que
les gens acceptent.»22
Les adultes
en particulier sont des modèles pour eux. Le fait de mentir devant un enfant,
par exemple en abaissant son âge pour se prévaloir d’un meilleur prix,
n’enseigne pas l’honnêteté.
Les enfants
ne sont pas irresponsables mais ne sont pas encore tout à fait responsables.18
Il peut
d’ailleurs avoir une différence entre le jugement moral théorique d’un enfant
et ses comportements. Il faut tenir compte de leur capacité de contrôle pour
inhiber certains comportements.
Turiel (dans
18) montre que les enfants sont capables de jugements moraux tôt. La
formation de ceux-ci se fait précocement. Dès deux ans et demi l’enfant va
réagir dans certaines situations.
Il souligne que l’empathie constitue
un élément essentiel de nos réactions morales.
C’est quoi l’empathie
exactement?
L’empathie
c’est la capacité à se mettre à la place de quelqu’un pour comprendre ce qu’il
pense et ressent. Mais pas seulement. Cela doit avoir une composante
affective : «l’empathie chaude».18 C’est une réponse affective
qui origine dans la conscience de l’état émotionnel de l’autre.9
L’enfant va
tisser un lien entre sa propre expérience d’une émotion et une compréhension de
celle-ci chez autrui.(dans 18) L’empathie implique à la fois des
réactions émotives et cognitives qui se transcrivent souvent dans des actes
altruistes.9 L’éveil de
l’empathie contribue aux actions pro-sociales, aux principes de bienveillance
(« caring») et de justice et au jugement moral.7 Les actions pro-sociales
incluent partager, une distribution égalitaire ou équitable des ressources, la
coopération, réconforter quelqu’un ou la volonté d’aider les autres sans bénéfices
pour soi.9
Contrairement aux idées reçues, il n'y a pas de différence dans les niveaux d'empathie entre les filles et les garçons.
Pour avoir
un exemple d’une enseignante de maternelle qui tente de développer l’empathie
chez les enfants de 3, 4 et 5 ans voir :
https://youtu.be/43zwvb8tUV8?si=-UA7ifigh4jEY0y5
L’importance
du développement de la perspective de l’autre
Les jeunes enfants ne peuvent se projeter dans la pensée
de quelqu'un d’autre. Se mettre à la place de l’autre reste difficile à 4 ans.
Vers 5 ans un changement cognitif s’opère qui leur permet de plus facilement se
placer dans les souliers d’un autre : de prévoir certaines réactions, de
comprendre ses intentions.
Vers 5, 6
ans, les enfants peuvent aussi en arriver à comprendre la différence entre
égalité et équité (« Pourquoi X n’est-il pas obligé de s’asseoir avec nous pour
l’histoire?»).
On pourra
aussi aborder le concept de mérite. Qu’est-ce que le mérite? Qui mérite quoi,
pourquoi?
Les
valeurs morales sont-elles universelles?
Le développement moral comporte
plusieurs facettes: 18
· Le domaine moral couvre les conséquences bonnes ou mauvaises
sur le bien-être physique ou psychologique d’une personne. Elles sont
universelles et généralisables.
· Le domaine conventionnel couvre les
actes en rapport avec les règles d’usage qui permettent une cohésion et coordination sociale (habitudes
vestimentaires, politesse, etc.). Celles-ci sont modifiables mais non
généralisables.
Force est de
constater qu’il y de grandes variations dans les valeurs morales selon les
sociétés. Particulièrement en ce qui a
trait aux femmes et à ce qu’on attend des filles et des garçons par exemple
(normes sociales). Et que certains stéréotypes sociaux peuvent déjà être
présents chez les jeunes enfants. Mais à cet âge, ils peuvent être plus
facilement renversés.
Lorsqu’il
n’est pas informé des conventions sociales, l’enfant ne sait pas ce qui va lui
arriver s’il agit de telle ou telle manière15. Il va souvent imiter
les autres. Chaque milieu a ses conventions: la garderie, le CPE et l’école par exemple, ont des normes sociales
différentes de la famille. À l’école, ces normes s’établissent en maternelle et
se poursuivent ensuite tout le long de leur scolarité et seront un acquis pour
toute leur vie.
Les enfants
ont besoin d’être étayés par les adultes qui les entourent dans la formation
des normes sociales et d’une identité morale.
· Le domaine personnel (désirs, goûts) résulte des
interactions entre les personnes et sont modifiables et relatives.
On pourrait
ajouter d’autres types de normes 2:
· Les normes de prudence (parfois aussi appelées un domaine) qui
évitent à une personne de se blesser (ne pas courir dans la rue).
· Les normes pragmatiques c’est-à- dire qui ont rapport à des
objets matériels (casser une assiette, renverser son pot de yogourt), à faire du désordre qui amène des
inconvénients à une autre personne.2
Les enfants
font, dès l’âge de trois ans, progressivement, la distinction entre les normes
morales et les normes conventionnelles.9 Ils en viennent à
comprendre que les normes morales sont des principes qui protègent le bien-être
et les droits des gens et que les normes sociales relèvent de traditions. Ils
construisent ces différences grâce à leurs expériences qui influencent leurs
jugements, pensées et actions. Ils voient les conséquences sur les victimes des
transgressions des normes morales et ont pu observer les réactions de celles-ci
(quelqu’un est blessé, a mal, un enfant pleure…) alors que les normes
conventionnelles sont apprises par les autorités (parents, éducatrices,
enseignantes).
Ils font des
différences entre les transgressions physiques (frapper, donner des coups de
pieds, mordre) et les autres normes morales (tricher, voler, ne pas partager).4
Dès 2-3 ans, ils font le lien entre la force physique et la douleur4 même si parfois ils continuent de l’employer lors de conflits. Les enfants de deux ans vont répondre face à un scénario hypothétique que frapper n’est pas bien parce que les adultes leur ont dit alors qu’à partir de 3 ans, ils peuvent donner des justifications («Parce que ça fait mal aux autres»).4
Vers 3 ans, quand ils ont été l’agresseur, ils
peuvent parfois spontanément s’excuser ou montrer de la culpabilité nous démontrant
qu’’Ils ont intégré la norme morale.
Ils savent aussi par exemple, que certaines
règles comme, «ne pas frapper», s’appliquent à peu près partout, alors que, «comment
s’habiller», dépend du contexte.
Ils jugent généralement la transgression d’une
norme morale comme plus grave que la transgression d’une norme sociale
conventionnelle.18
Entre 3 et 5
ans 2 ils considèrent les transgressions des normes de prudence
presque aussi graves que les normes morales puisque cela affecte le bien-être
de quelqu’un.
Par contre
ils considèrent les transgressions des normes pragmatiques (comme casser quelque chose, faire un dégât),
surtout s’il n’y a pas de règle formelle dictée, comme étant moins graves que
toutes les autres. On retrouve cela surtout les enfants de 3 et 4 ans, les
enfants de 5 ans ayant davantage appris à respecter les normes pragmatiques.5
Quant aux
jugements par rapport à la justice sociale, l’égalité, l’équité, les mauvais
traitements envers certaines personnes ou groupes et les exclusions, les
enfants deviennent capables entre 5-6
ans et 10-11 ans d’identifier et de s’opposer à des normes injustes qui
désavantagent certaines personnes pour des raisons de race, genre ou groupes.3
Comment un
enfant acquière-t-il la notion de jugement moral et comment parvient-il à juger
si une action est bonne ou mauvaise? 1 Comment devient-il responsable?
Être
responsable c’est être conscient de ses actes et de leurs conséquences. C’est être
capable d’être attentionné envers les
autres.24 Et c’est aussi faire le lien entre le jugement moral et
l’action morale. (Turiel dans 18)
Moins les jeunes
enfants en bas âge sont exposés à une autorité visant le renforcement extérieur
de codes moraux ou sociaux (récompenses/punitions, jugements de leurs camarades
et des adultes), plus ils feront appel à des raisons intrinsèques pour
justifier leur adhésion à une règle ou non. (Habernas)
Quels
rapports avec les programmes préscolaires?
Le Programme cycle de
l’éducation préscolaire14 ne parle pas précisément du développement
moral. Mais il insiste plutôt sur le développement des habiletés sociales, sur
les « attitudes et comportements liés à la conscience sociale et
environnementale». On parle d’aider l’enfant à :
·
«connaître les comportements attendus en fonction du contexte et de les
adopter», · «intégrer progressivement les règles de vie»,
· «privilégier les comportements
acceptables (ex. : prêter, emprunter, donner, aider)» · «se montrer sensible et respectueux à l’égard des
émotions, des idées et des dessins des autres»,
· «encourager les autres»,
· «féliciter un autre élève»,
· «consoler un enfant qui pleure ou
qui s’est blessé»,
· «s’approcher doucement de quelqu’un,
le toucher, le prendre la main»,
· «adopter une attitude courtoise»,
· à «assumer des responsabilités à sa
mesure».
· «accepter de poser un geste pour
réparer les torts qu’il a causé à des pairs»
· «accepter un geste de réparation ou
des excuses d’un autre enfant»
· exercer son raisonnement
· raconter ses actes
Dans Accueillir la Petite Enfance, 15on retrouve un
paragraphe sur le développement moral. «(Celui-ci) s’appuie sur le
développement cognitif, social et affectif…». «Mais ce n’est que vers l’âge de
6-7 ans que l’enfant commence à distinguer ce qui est bien de ce qui est mal en
fonction des impacts des actions sur les autres. Entre 2 et 5 ans, il agit
plutôt en fonctions des conséquences positives ou négatives que son action
pourrait entraîner pour lui-même. Ce point de vue ne relève pas encore de la réflexion morale mais
il contribue toutefois à l’initier graduellement aux conventions sociales». «C’est
en amenant peu à peu les jeunes enfants à tenir compte de la perspective
d’autres personnes que le développement social prépare le développement moral
futur».
On y
établit un lien entre le développement de la théorie de l’esprit et
l’empathie :
« Cette conscience des pensées des autres est d’une importance capitale dans le
développement social… et ouvre la voie à l’empathie, à l’adoption de
comportements pro-sociaux et à la collaboration».
À propos des gestes pro-sociaux, on y
trouve :
« À partir de 12 mois, les enfants ont la
capacité d’aider et le font spontanément dans différentes circonstances. Un
enfant commence à éprouver de l’empathie dès l’âge de 2 ans. La suite logique
de cette empathie est le comportement pro-social qui prend forme de
comportements volontaires à l’égard d’autrui et dont l’objectif est le bénéfice
de l’autre.»
On y parle aussi de solidarité.
On souligne l’importance du rôle des
adultes :
«Avec le milieu familial, le SGEE
constitue l’un des premiers milieux au sein duquel l’enfant apprend les règles
de vie en société. Les salutations à l’arrivée et au départ, les mots de
politesse s’il vous plait et merci, le tour de parole, etc. sont des
conventions sociales que les enfants sont graduellement appelés à pratiquer. Le
respect du matériel… les gestes de nature écologique…, l’entraide et le soutien
mutuel…font partie des attitudes et comportements qu’il est important de
soutenir pour aider les jeunes enfants à développer des relations respectueuses
et harmonieuses avec les enfants».
«Le SGEE favorise la socialisation
des jeunes enfants c’est-à-dire le processus par lequel ces derniers s’approprient
graduellement des règles, des normes et
des valeurs de la société».
On retrouve dans les deux programmes les compétences suivantes:
· établir des relations harmonieuses
avec les autres,
· démontrer de l’ouverture à l’autre,
· respecter les autres,
· collaborer,
· proposer son aide,
· prendre soin de l’environnement.
On insiste aussi sur l’importance d’exprimer ses émotions et d’apprendre à s’autoréguler.
Comment
soutenir leur développement moral émergent?
Notre but
est en fait que les enfants s’abstiennent de faire des choses non pas parce
qu’on les interdit mais parce qu’elles sont injustes ou peuvent porter atteinte à leur sécurité.11
Nous voulons
qu’ils se posent la question : « Comment va se sentir X si je fais ceci plutôt que
cela?» «Est-ce que j’ai le droit de faire ceci ou cela?»11 Si c’est
non « Pourquoi?»
Comment
faire passer les enfants d’une morale de contrainte à une morale interne,
autonome et les mener vers la responsabilisation? À agir non pas pour les
récompenses ou ne pas être puni mais parce qu’il ne veut pas faire de tort aux
autres, qu’il leur veut du bien?
Quelles
conditions offrir pour stimuler le développement moral? Comment pourrions-nous
sensibiliser les enfants aux notions de justice, de respect mutuel, de coopération,
de bienveillance, d’empathie, de sympathie, de compassion, d’entraide, de
sollicitude, de réciprocité, d’honnêteté, de générosité, du plaisir du partage?
Comment les aider à développer un sens critique et à savoir analyser
l’influence de leurs pairs et autres personnes? Comment les aider à participer
comme citoyens responsables?
«Tous ces
apprentissages ne peuvent être qu’expérientiels» et non pas être inculqués par
enseignement direct.13
Des
conditions préalables
Un climat émotionnel et des
conditions psychoaffectives favorables sont nécessaires.1
Les enfants
ont besoin d’un attachement sécuritaire pour être capables d’être moins sur la
défensive, d’aller vers les autres. Ils seront alors plus réceptifs aux besoins et souffrances des
autres.11 Il faut donc, en tout temps, soigner notre relation avec
eux et soutenir leur parcours. Ils ont besoin d’être écoutés, valorisés, reconnus,
avoir confiance en eux et avoir une bonne estime d’eux-mêmes.1 Ils
doivent pouvoir exprimer leurs émotions, leurs
perceptions, leurs idées. Ils doivent avoir développé un sentiment de
confiance dans l’adulte.1 Ils deviendront alors plus autonomes, plus
socialement compétents, plus psychologiquement solides.11
Quelques
moyens à essayer :
-
Évidemment,
on prêche par l’exemple en étant bienveillant avec nous-mêmes, avec les
enfants, les collègues et les parents, en démontrant de l’empathie dans les
situations difficiles («Je sais que tu as de la peine quand papa part, on va
aller lui dire au revoir dans la fenêtre»).
Voir la vidéo : https ://youtu.be/Q0lvJl2n5A4?si=4nCcMwNNkX9Xv4or
-
Le
jeu est un excellent médium pour que les
enfants développent leur sens de la justice, de responsabilité, de la
coopération et du partage, ainsi que du contrôle de soi, etc. Car s’il n’y a
pas d’entente, le jeu s’arrête et tout le monde est perdant.
- Apprendre à lire les visages des autres. Nommer
les émotions et en discuter avec les enfants. Voir l’article Projet sur les règlements de conflits et les
émotions https ://jeulibrequebec.blogspot.com/2021/04/un-projet-sur-les-emotions-et-la.html
Ou
encore la vidéo de Kiffer l’école où l’enseignante explique comment elle s’y
prend : https ://youtu.be/N4Lj0IE0Zuk?si=4rvL-Ks6XwUNgDms
- Créer les règles ensemble (Ce qu’on peut faire, ce qu’on ne peut pas faire). Aider les enfants à comprendre le pourquoi de la règle. Y revenir chaque fois que nécessaire et les transformer encore ensemble au besoin.
Voir cette vidéo : Plan d’action pour accompagner les enfants qui tapent, qui crient, qui poussent…youtu.be
ou celle-ci :https ://youtu.be/eaio8cjsXgQ?si=02zdONKVL1fX_qVu
- Discuter des situations problématiques. Donner le droit de parole aux enfants, écouter leurs perceptions, les sentiments exprimés, leurs justifications, leurs idées de solutions, va faire en sorte qu’ils vont sentir entendus, avoir l’impression d’un certain contrôle sur leur vie. Ceci va avoir un effet positif sur le développement du jugement moral chez les enfants. Discuter des règles fait que les enfants les intériorisent mieux.
- Trouver des solutions ensemble : « Ceci ne fonctionne pas… Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour…?» Évaluer les avantages et inconvénients des différentes propositions, en essayer puis revenir encore une fois pour évaluer les résultats.
- Proposer la discussion autour de dilemmes moraux remarqués dans le groupe ou hypothétiques. « Que faire quand un enfant manque de pâte à modeler?» « Que faire si quelqu’un détruisait notre construction ou a emporté un objet chez lui, etc.» Profiter de choses qui se passent sur le champ.
- On pourrait aussi regarder une vidéo où un enfant en frappe un autre ou arrache un jouet à un autres (filmé ailleurs) et les inciter commenter l’évènement. Pourquoi il a fait cela? (« Parce qu’elle ne voulait pas prêter», etc.) Est-ce que c’est bien ou mal? Comment se sentent les deux protagonistes? Qu’est-ce qu’ils auraient pu faire à la place? Qu’est-ce qu’ils devraient faire après? Qu’est-ce que l’adulte devrait faire?, etc.). Inspiré de 2
- En cas de coups donnés à un enfant, parler à la victime d’abord. On a tendance à intervenir tout de suite avec l’agresseur qui reçoit l’attention désirée.
- Faire remarquer aux enfants les conséquences de leurs gestes (« Regarde comme Frédéric est content que tu aies…»). Attirer l’attention sur les réactions des autres.
- Décrire ou dessiner un moment où on s’est senti « fin» (gentil) 13 ou mal (culpabilité, tristesse…).
- Raconter ce qu’ils ont fait après avoir fait quelque chose qui a plus ou déplu à quelqu’un.13 Comment ils se sentaient.
- Utiliser les marionnettes pour raconter des histoires présentant un dilemme moral.
- Axer sur les gestes réparateurs plutôt que les formes punitives (retirer un privilège, mettre un enfant «dans le rouge», etc.). Ne pas se contenter d’un « J’m’excuse» non senti.
Voir l’article sur les systèmes d’émulation :
https ://jeulibrequebec.blogspot.com/2023/08/quelques-reflexions-sur-les-systemes.html ou la vidéo : https ://youtu.be/mcMVSVDAEdk?si=i5eAVWz_Z2Gqf0IC
-
Amener
les enfants dans la nature, amener la nature en classe pour créer un lien fort
des enfants avec l’environnement qu’ils voudront protéger. Et on travaille
l’observation, des notions scientifiques, les représentations de toutes sortes,
la motricité fine, etc.
-
Faire
des projets qui leur offrent l’occasion d’aider, de rendre service. Ils peuvent
être axés sur la protection de l’environnement, sur la justice sociale (des
jumelages avec des personnes âgées, des levées de nourriture pour les banques
alimentaires, etc.).
-
Favoriser
les jeux de constructions : gros projets, gros blocs qui provoquent la
coopération
- Le jeu dehors amène les enfants à coopérer.
Photos Garden Gate- L’expression corporelle est un excellent médium de connaissance de soi et des autres et de collaboration.
Voir
l’article https ://jeulibrequebec.blogspot.com/2023/02/expression-corporelle-ou-danse-creative.html
-
Faire
des œuvres collectives amène les enfants à travailler ensemble.
- Avoir des occasions de partage (un gâteau de fête, une collation spéciale…)
- Des discussions entre pairs peuvent conscientiser les enfants aux droits des autres et aux questions d’ordre moral. On peut par exemple demander aux enfants de donner des exemples de personnes aidantes. Quelles responsabilités ils ont à la maison, qu’est-ce que c’est que faire plaisir à quelqu’un, etc. Les enfants peuvent eux aussi proposer des idées de discussions. Et on travaille en même temps l’expression orale!
-
On
pourrait aussi proposer aux enfants de faire des dessins de situations où ils
ont aidé quelqu’un.
-
On
pourrait aussi, étant donné l’intérêt des enfants pour les super-héros, parler
de ce que c’est un héros et parler de ceux qui existent dans la vie.
Voir
l’article sur les Super-héros : https://jeulibrequebec.blogspot.com/2023/04/oui-ou-non-aux-jeux-de-super-heros_5.html
-
On
pourrait organiser des bagarres supervisées permettant aux enfants d’exercer
leurs forces mais sans faire mal aux autres. Voir l’article sur les bagarres :
https://jeulibrequebec.blogspot.com/2023/03/faut-il-interdire-les-jeux-de_25.html
- Discuter des stéréotypes de genres (À quoi peuvent jouer les garçons, les filles. Que peut faire un papa, une maman? Les filles et garçons peuvent-ils jouer ensemble, etc.).
Voir l’article : Attention aux stéréotypes de tous
genres : https ://jeulibrequebec.blogspot.com/2024/01/attention-aux-stereotypes-de-tous-genres.html
-
Parler
des droits des enfants
Voir la vidéo sur ce qu’en disent des enfants de 4 ans : https ://youtu.be/hsnp13nuUWU?si=za3memSr5w8pcpdr
-
La
mixité des âges est un atout pour que les plus petits apprennent des plus
grands et que les plus grands développent une attitude de protection envers les
plus jeunes.
Les jumelages de classes
(exemple faire des activités conjointes
avec une classe de 4 ans et une de 5 ans, les plus grands de la garderie avec
les poupons ou trottineurs, des élèves de 5ième année et maternelle
par exemple), les parrainage en début
d’année d’un enfant d’une classe supérieurs avec un enfant qui arrive sont des
formules gagnantes. Ou des visites à des enfants d’autres niveaux.
-
La
présence de matériel polyvalent, diversifié et en bonne quantité va amener une
mixité de genres et des âges qui va bénéficier à tout le monde. Cela devrait
diminuer les stéréotypes sociaux de
genres en particulier.
Voir :
https ://jeulibrequebec.blogspot.com/2023/03/comment-reduire-les-problemes-sur-la.html
- La littérature enfantine donne souvent des exemples de dilemmes moraux et de solutions à ceux-ci. L’enfant va se demander si le personnage a bien fait, mal fait, ce qu’il aurait fait à la place du personnage. De plus les livres sensibilisent les enfants à des situations qu’ils n’ont pas vécues mais auxquelles ils peuvent s’identifier. «Comment te sentirais-tu si cela t’arrivait?» Ils y retrouvent aussi des évènements et situations qu’ils ont vécus et sur lesquelles ils peuvent réfléchir. Ils apprennent à faire des inférences et comprendre pourquoi tel personnage a dit ou fait telle chose même si ce n’est pas écrit.
- On pourrait aussi raconter une histoire où il y a une situation problématique morale et demander aux enfants de finir l’histoire (soit individuellement, en petits groupes ou en grand groupe).
-
L’invention
de personnages joue le même rôle. Ici, sur le rétroprojecteur les enfants ont
inventé une histoire de voleur qui se fait finalement prendre.
- Faire des jeux de rôles autour des thèmes être agressé, être l’agresseur et le sauveur. Voir la vidéo déjà mentionnée en début d’article: https://youtu.be/oTo60t2rW_8?si=r9f8tjMI5rgYlUd3
- Avoir un coin de correspondance où on se fait des petits mots, des petits cadeaux (un dessin, un beau caillou enveloppé). Faire des cartes où l’on écrit une qualité de la personne choisie (on pourrait faire un remue méninges avant, de toutes sortes de qualités possibles).
- Appendre à se faire et recevoir des gestes de gentillesse, des compliments.
-
Inviter
un bébé dans la classe. Certains enfants ont des bébés à la maison, d’autres
pas. Les bébés attirent les bons sentiments chez les enfants, leur petitesse
les émeut.
- Transporter un bébé toute une journée pour en sentir le poids et la responsabilité.
-
Des
animaux dans la classe (s’il n’y a pas d’allergies). Prendre soin d’un animal,
le nourrir, le peser, vouloir son bien, aide les enfants à prendre soin d’êtres
vivants. Je sais qu’il y a dans certains milieux la devise : pas de
plumes, pas de poils pas d’écailles, Mais les enfants ne sont pas tous
allergiques à tout. Un sondage auprès des parents pourrait facilement vous renseigner
des particularités de certains enfants
et choisir l’animal en conséquence. Ma fille, par exemple, est allergique au
poil de lapin mais pas aux cochons d’inde.
Cela peut être un accueil temporaire comme dans ce projet avec des poussins:
https://jeulibrequebec.blogspot.com/2021/03/un-projet-emballant-de-luf-la-poule-ou.htm
Projet et photos Suzie Nadeau
Conclusion
Voir: National Child Day is celebrated in Canada on November 20 in recognition to uphold the rights of children with the signing of the UN Declaration of the... | By Seneca ECE Lab School Newnham | Facebook fb.watch
Les enfants
de 3 à 6 ans sont dans une période de transition importante par rapport à la
compréhension des normes.3 C’est une période de construction de
valeurs.
Des
changements liés à l’âge comprennent le développement de concepts, la
coordination de savoirs, l’acquisition de la perspective de l’autre et la
priorité de certains principes moraux.3 De plus leur langage
s’améliore ce qui amène une réduction de l’utilisation de la force physique.
Ils peuvent aussi mieux s’exprimer auprès de l’adulte mais aussi des pairs.
Notre statut
de parents, d’éducatrice, d’enseignante, nous amène à être les guides de la formation
à la compréhension des normes morales et sociales.22 Le fait que les
enfants n’ont pas encore intériorisées toutes les normes sociales (il y en a
des positives et des négatives) peut avoir l’avantage d’en contrer quelques
unes dont les stéréotypes de genre, l’âgisme, etc. L’éducateur peut amener les
enfants à questionner certaines
conventions et attitudes par apport à certaines personnes.
La formation des normes sociales nécessite l’étayage des adultes qui l’entourent.18
Le rôle de l’adulte est d’établir un climat
moral et de permettre le raffinement du jugement moral. On va aider les enfants
à analyser les situations morales complexes qui se présentent à eux.9
Pour permettre
à chaque enfant d’élaborer sa propre moralité, Alfie Kohn nous conseille
d’arrêter les menaces, les récompenses, les punitions qui orientent les enfants
vers des préoccupations par rapport à leur intérêt personnel et les éloigne de
leur «sensibilité naturelle». Beaucoup d’adultes utilisent leur pouvoir ou des
retraits d’amour pour faire se conformer les enfants, ce qui change leur
attention vers les conséquences pour eux-mêmes au lieu des conséquences de
leurs gestes sur les autres.7
Si
l’ensemble de l’équipe éducative soutient les enfants dans la formation des
normes sociales et de leur jugement moral tout au long de la scolarité, ces
normes établies, puis intériorisées,
resteront acquises tout au long de la vie.22
Livres
et articles consultés et références :
1. Belgacem D. (2009) Le développement moral Cahiers dynamiques 3 no. 45 p. 29-33
2. Dahl A. & Turiel E. (2019) Using naturalistic Recordings to Study Children’s Social Perception and Evaluation. Development Psychology Jul. 55 (7) 1453-1480
3. Dahl A. & Killen M. (2018) A development Perspective on the origins of morality in Infancy and Early Childhood Frontiers of Psychology 2018
4. Dahl A. & Freda G.F. (2017) How children come to view harming others as wrong: A developmental analysis. In Sommerville & Decty (Eds.) Social cognition across the life span P. 151-184
5. Dahl A. & Kim L. (2014) Why is it bad to make a mess? Preschooler’s conceptions of Pragmatic Norms. Cognitive Development Oct-Dec 32 12-22
6. Gordon T. (2015) Éduquer sans punir : apprendre l’auto discipline aux enfants. Éditions de l’Homme dans 11
7.
Hoffman M. (2000) The contribution of empathy to Justice and
Moral Judgment. New York Cambridge University Press.
9.
Killen,
M., & Smetana, J. G. (2015). Origins
and Development of Morality. In M. E. Lamb, & R. M. Lerner (Eds.),
Handbook of Child Psychology and Developmental Science: Socioemotional
Processes (pp. 701-749). John Wiley & Sons Inc.
10. Kohlberg L. (1969) Stage and sequence: The cognitive-developmental approach to socialization in Handbook of socialization theory and research. Goslin D. (Eds.) Chicago IL. Rand Mc Nally
11. Kohn Alfie (1993) Punished by Rewards: The Trouble with Gold Stars, Incentive Plans, A’s, Praise and other Bribes. Nouvelle Édition, 2000. Houghton Mifflin, New York
12. Leleux C. (2009) « La discussion à visée philosophique pour développer le jugement moral et citoyen ? », Revue française de pédagogie, janvier-mars.
13. Lamboy B. Guillemeont J. (2014) Développer les compétences psychosociales des enfants et des jeunes. Devenir 4 (Vol26) p.307-325
14. Ministère de l’éducation (2023) Programme cycle de l’éducation préscolaire. Gouvernement du Québec
15. Ministère de la Famille (2019). Accueillir la petite enfance. Gouvernement du Québec
16. Nucci L.P. and Turiel E. (2009) Capturing the complexity of moral development and education, Mind, Brain, and Education, 3(3), 151–159.
17. Nucci (2001) Education in the Moral Domain Cambridge University Press Dans Nuroch 2007
18. Nuroch V. (2007) L’enfance morale : développement moral et éducation morale. Revue philosophique de Louvain. Quatrième série. 105-1-2, p.132 à 160
19. Nuroch V. (2004) Intuition morale et morale naïve. L’année sociologique Vol. 54 No.2, p.435-454) dans Nuroch 2007
20. Pagoni-Andréani M. (2003) « La place de la norme dans les albums de jeunesse pour des enfants de 3 à 6 ans », Le Télémaque /1 (n° 23), p. 99-116.
21. Piaget (1932) Le jugement moral de l’enfant Presses Universitaires de France
22. Rouanet A. (2016) Le jugement moral de l’enfant de quatre ans dans la formation des normes sociales. Education. Ffdumas-01402839
23. Turiel E. 2015 Moral development. In W. F. Overton, P. C. M. Molenaar, & R. M. Lerner (Eds.), Handbook of child psychology and developmental science: Theory and method (7th ed., pp. 484–522). John Wiley & Sons, Inc.
24. Yalcin
V. (2021) Moral development in Early
Childhood: benevolence and Responsibility in the context of children’s
perceptions and reflections. Educational
Policy Analysis and Strategic Research V. 16, N.4
Pour imprimer ce texte,le voici en Format PDF:https://drive.google.com/file/d/1_HM7xjhU7CFML8lOOknXj68mqRCr_MBH/view?usp=sharing
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