lundi 9 novembre 2020

Le jeu

Troisième partie de Les droits et les besoins de l'enfant et son développement à la maternelle, au CPE, à la maison et ailleurs
par Anne Mauffette

«L’environnement est une source de développement pas juste un contexte » (Vygotsky)



«Jouer tous les jours suffisamment longtemps, participe au développement de l’intelligence sociale, émotionnelle de l’enfant ainsi qu’à son équilibre psychologique global 5, p. 260».

  • Le jeu et le cerveau

    - «Le jeu et le plaisir qui l’accompagne fertilisent la croissance des circuits de l’amygdale et du cortex préfrontal. Les circuits corticaux qui incitent les enfants à batifoler à se taquiner, se bagarrer ont un rôle vital dans la croissance neuronale 5, p. 259». «Jouer, rire, s’amuser, grimper et courir sont des activités indispensables au développement du cerveau.

    Dans ces moments-là, une molécule appelée BDVF est sécrétée et assure le bon développement du cerveau intellectuel et affectif. Cette molécule intervient dans la prolifération, la survie, la différenciation des neurones et de leurs connexions». «Pendant les jeux, cet engrais (…) augmente dans les régions des lobes frontaux qui agissent sur le comportement émotionnel 5, p. 259». Le stress diminue le BDNV cérébral 4 p. 181».

  • Le jeu « libre» ou authentique

    « Le jeu libre, ce n’est pas qu’une récréation, mais une activité émotivo-tonique, sensorimotrice ou symbolique qui est choisie et rythmée par l’enfant sous le regard bienveillant de l’adulte»
    Joël Monzée 2, p.206.



    « C’est la condition gagnante pour que l’enfant se sente en sécurité et libre d’explorer ses besoins, son corps et la relation à l’autre» « L’efficacité de son action lui permet de développer la confiance en soi, le plaisir d’être soi et ainsi l’estime de soi 2, p. 206».

    «Des études en neurosciences montrent l’effet structurant sur le développement neuropsychique de l’enfant des jeux de faire semblant et des jeux de « tiraillages».» (Pellis et Pellis). De nos jours, « il manque aux enfants l’expression par le jeu 6, p.59».

    Pourtant «L’enfant a un besoin vital de jouer…Le jeu est non seulement un grand plaisir pour l’enfant, mais un moyen indispensable pour apprendre, apprivoiser ses peurs, ses difficultés, progresser et se structurer psychologiquement. Comme le sportif qui s’entraîne en répétant mentalement les actes à accomplir, grâce aux neurones miroirs, avant une épreuve, «l’enfant petit s’entraîne à longueur de journée. Il répète les mots, les gestes, les situations qu’il a vécues. Il joue, il mime les scènes de la vie quotidienne. Ainsi, il apprend, comprend et apprivoise progressivement le monde qui l’entoure (…) Jouer pour lui est essentiel. 2, p. 212, 5 p.212»

    «Il semble que ce qui profite le plus aux enfants en maternelle, c’est la liberté d’explorer le monde qui l’entoure, dans un environnement sécuritaire et détendu, foisonnant d’histoires, de rimes , de chansons, de discussions et de jeu. Ils ont besoin de se dépasser et faire des efforts, mais pas dans le même sens que beaucoup d’adultes l’entendent 8, p. 85». «Le jeu n’est que la forme naturelle de l’apprentissage plus structuré qui a lieu à l’école 8 p. 75». «Il peut fonder les bases pour la lecture écriture et du calcul. Selon Ginsburg, les enfants passent 46% de leur temps libre à compter, examiner des formes et des motifs, à trier des objets en d’autres termes à faire des mathématiques 8 p. 75». « Si nous évoquons volontiers l’importance du jeu, nous évitons de lui donner libre cours. Nous voulons le contrôler et le quantifier, l’adapter à nos objectifs, nos calendriers, à en faire une sorte de travail. Cela ne veut pas dire que les adultes doivent totalement s’abstenir d’intervenir dans le jeu de l’enfant. Leur contribution est essentielle, mais davantage en tant que public attentif ou comme source de suggestions légères <8 p. 76».

    J’ajouterais une contribution comme planificateur d’espace, de matériel, et comme soutien et médiateur. « Grâce au jeu, l’enfant comprend qu’il y a des règles à suivre, il apprend à perdre sans s’effondrer, à rebondir, à persévérer. Les jeux sont multiples et développent des plaisirs, des habiletés, des connaissances, des apprentissages très divers. Certains jeux font découvrir aux enfants le sens de la coopération, la créativité, d’autres éveillent la curiosité, l’imagination, l’envie de bâtir une maison, une ville; d’autres jeux apprennent l’équilibre, la notion d’espace, de temps; d’autres encore éveillent les sens, le toucher, la vue, l’audition, le goût, l’odorat, et permettent de faire de vraies expériences de chimie, physique, d’astronomie, sans oublier…le monde de la musique, de la magie, du cirque, du théâtre, du cinéma et des différents sports 5, p. 262».

    « Le jeu et le plaisir font partie de l’éducation 8, p. 187». Le jeu est primordial 8, p. 73.

    « Pendant le jeu, les enfants élaborent des théories sur le monde puis les testent et les corrigent.» «Les jeux collectifs sans l’arbitrage de l’adulte aident les enfants à deviner les émotions des autres et à gérer les frustrations et les compromis qui font partie de toute relation». « Les enfants apprennent aussi à définir leurs champs d’intérêt ainsi que leurs forces et leurs faiblesses 8, p. 74». «C’est le développement de l’imaginaire et de l’intuition, de la capacité de communiquer avec les autres, du jugement de situation, du sentiment de confiance et de l’acceptation de l’imprévisible qui peuvent fournir des moyens de se projeter avec sécurité dans le monde 6, p.103». Le jeu permet tout cela. Mais « la perspective de la joie et du plaisir par le biais de l’activité ludique est souvent pervertie par des objectifs d’apprentissages. Les jeux de nos enfants sont détournés de leur objectif principal qui serait de s’amuser, de créer sa vie et de se dépasser 6, p.59».

  • Le Jeu symbolique



    «Bien que la mise en place de l’activité symbolique soit caractéristique de la période 3-5ans, des travaux récents montrent que son élaboration peut débuter plus tôt 2, p. 212». Jouer « en situation libre…cela (…) permet de déduire, de construire des modèles et de se représenter « C’est la condition gagnante pour que l’enfant se sente en sécurité et libre d’explorer ses besoins, son corps et la relation à l’autre» « L’efficacité de son action lui permet de développer la confiance en soi, le plaisir d’être soi et ainsi l’estime de soi 2, p. 206».

    «Des études en neurosciences montrent l’effet structurant sur le développement neuropsychique de l’enfant des jeux de faire semblant et des jeux de « tiraillages».» (Pellis et Pellis). De nos jours, « il manque aux enfants l’expression par le jeu 6, p.59».

    Pourtant «L’enfant a un besoin vital de jouer…Le jeu est non seulement un grand plaisir pour l’enfant, mais un moyen indispensable pour apprendre, apprivoiser ses peurs, ses difficultés, progresser et se structurer psychologiquement. Comme le sportif qui s’entraîne en répétant mentalement les actes à accomplir, grâce aux neurones miroirs, avant une épreuve, «l’enfant petit s’entraîne à longueur de journée. Il répète les mots, les gestes, les situations qu’il a vécues. Il joue, il mime les scènes de la vie quotidienne. Ainsi, il apprend, comprend et apprivoise progressivement le monde qui l’entoure. 5 p.212»

  • Le Jeu, l'imagination et la créativité

    «Le petit enfant contemporain manque souvent d’occasions d’exprimer sa joie et d’avoir recours à son imaginaire. Beaucoup d’entre eux doivent sacrifier leurs plaisirs pour nos attentes de performance 6, p.322». «Ils sont empêchés de se développer librement et à leur rythme(…) ce qui leur cause un déficit de l’imaginaire 6, p. 488»». « Par le biais des activités structurées, on retire aux enfants la puissance de l’imaginaire 6 p. 455-56». «Les enfants ont des problèmes d’apprentissages à l’école parce qu’ils manquent de ressources sur le plan de l’imaginaire (Wickers) 6, p.308».

  • Le jeu et la coopération


    Ils ont construit ensemble la plus haute tour (Photo Danielle Jasmin)
    «Le véritable jeu coopératif apparait vers 6 ans 1, p.178».
    À cet âge, ce n'est donc pas le temps de priver les enfants de cette forme puissante d’apprentissage sous prétexte de la remplacer par des jeux didactiques.

    Au contraire on devrait l'encourager. Certains matériaux ouverts tels que les blocs de bois ou la construction avec des matériaux recyclés favorisent la coopération.


  • Le jeu calme l'anxiété

    «Se rouler par terre est source de joie et diminue l’anxiété. Les jeux de contacts réduisent l’anxiété naturellement. Lorsqu’un enfant chahute avec un camarade, se roule par terre, joue à la bagarre, il modifie son équilibre émotionnel en stimulant fortement la sécrétion d’endorphines. Celles-ci procurent un sentiment de profond bien-être, de joie, tout en diminuant le stress et l’anxiété 5, p. 260».

  • Le jeu à l’extérieur


    Photo © Aurélie Jobin
«Jouer dehors procure un sentiment de liberté. L’enfant a besoin d’espace. L’espace donne un sentiment de liberté 5, p.262». Si les enfants ont plus d’occasions d’exercer leur motricité globale (et leur expression vocale) dehors, on remarque que les garçons s’y adonnent davantage au jeu symbolique. Quand la cour est naturalisée, on a constaté une augmentation de la créativité et des comportements prosociaux.






Suite : La psychomotricité

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