Par Anne Gillain Mauffette
Photo tirée de la vidéo Experiencing the Reggio Approach ® de Reggio Children: https://vimeo.com/376198909 |
Que voit le visiteur quand il rentre dans un bâtiment, une classe ou un local ? Il peut y lire des valeurs, une philosophie, des pratiques et une certaine esthétique.
Que voit le parent, l’enfant, l’enseignant de la classe ou l’éducatrice du local d’à côté, la directrice ou le directeur ou tout autre visiteur ? Des traces des projets des enfants, de ce qui se passe et s’est passé dans la journée, le mois, l’année dernière ?
Qu’est-ce que cet espace (son contenu, sa disposition…) leur dit sur nous-mêmes : de notre conception de l’enfance, nos intentions pédagogiques, nos priorités, nos goûts ou sur le milieu dans lequel nous évoluons?
Ce cadre qui influence les apprentissages des enfants, est-il en harmonie avec l’esprit des programmes (socio constructiviste) que nous tentons de mettre en application?
Notre environnement, la façon dont on le planifie, concrétise-t-ils les intentions des programmes préscolaires actuels axés sur le développement global et le jeu?
L’environnement est-il resté le même que l’année passée, évolue-t-il au cours de l’année ?
Quelle place les enfants ont-ils dans l’aménagement de cet espace et quelle place leurs réalisations ont-elles sur les murs de la classe ou du local, des corridors et de l’entrée de l’établissement ou même à l’extérieur ?
L’atmosphère est-elle du type familial ou institutionnel ?
Comment l’environnement physique aide-t-il les enfants dans leur développement personnel, social, moral, intellectuel et culturel ?
Qu’est-ce que cet environnement enseigne (de façon formelle et informelle, consciemment ou pas) aux enfants ? Je dis enseigne car les enseignantes des écoles préscolaires municipales de Reggio Emilia considèrent que l’environnement physique est une sorte d’enseignant.
Quelles différences y-t-a-il, sur ces points, entre nos milieux éducatifs préscolaires et ceux de la municipalité de Reggio Emilia? |
Nous tenterons ici de faire une comparaison entre ce que révèlent les murs de certaines classes ou locaux d’ici et ceux des écoles préscolaires municipales de Reggio Emilia.
Pour faire ce portrait, je vais résumer celui fait par Patricia Tarr2 (Aesthetic Codes in Early Childhood Classrooms : What Art Educators can learn from Reggio Emilia) qui décrit des maternelles au Canada et aux Etats-Unis qui me semblent avoir certains points communs avec certains de nos établissements éducatifs préscolaires au Québec. Je vais utiliser principalement certains passages de Bringing Reggio Home de Louise Caldwell3 et de Children, Spaces and Relations de Reggio Children4.
https://images.app.goo.gl/SotrWCdy6CdErT7H7 |
Les milieux éducatifs préscolaires nord américains
Nous décrirons ici des maternelles québécoises mais de nombreux aspects s’appliquent aussi, je crois, aux autres milieux préscolaires comme les CPE.
Par nécessité, cette description d’un milieu typique, est une généralisation grossière qui ne reflète pas toutes les classes, loin de là. Il ne faut y voir qu’un exercice pour jeter un regard nouveau sur notre environnement quotidien et un outil pour en transformer, si on le juge désirable, un aspect ou un autre. Alors entrons…
- L’entrée et la classe de maternelle
Lorsque l’on entre dans l’école chez nous, il y a habituellement un corridor pour la circulation des élèves et enseignants dans lequel on doit circuler aussi silencieusement que possible pour accéder aux classes, situées de chaque côté.
La classe de maternelle était traditionnellement subdivisée en «ateliers» (aussi appelés centres, coins, aires d’apprentissages) incluant du matériel pour les arts, la mathématique, la lecture, les sciences ainsi que des jeux de manipulation, des blocs, un coin maison ou d’expression dramatique. Plusieurs de ces « coins» de jeu ont maintenant disparu dans certaines maternelles. Il y a aussi une aire de regroupement. Souvent le coin blocs, quand il y en a, joue ce rôle.
Si on regarde les murs on retrouve souvent des affiches et des tableaux de gestion, produits commercialement ou fabriqués par l’enseignante. Parfois le menu (horaire) de la journée est inscrit au tableau ou sur un panneau sur un chevalet. A côté du calendrier ou inclut aussi un tableau climatique.
En haut des murs ou des tableaux, il y a souvent des frises décrivant l’alphabet ou les nombres. Sur des babillards on voit parfois des formes géométriques découpées. On retrouve de plus en plus, des listes de mots qui commencent par la même lettre ou qui riment. Des affiches en rapport avec la saison ou des représentations de personnes jouant des rôles dans la société (facteur, infirmière, pompier…) peuvent aussi être présentes ainsi que de l’information sur les dinosaures, les parties du corps, les animaux ou les planètes selon le sujet à l’étude.
Les babillards sont parfois couverts de papier de couleur et entourés d’une bande de carton décorative parfois avec des festons: ceux-ci sont souvent de différentes couleurs. Il y a aussi, de plus en plus, un tableau blanc interactif. Il peut y avoir des mobiles ou des choses faites par les enfants ou encore des mots, identifiant les ateliers ou des objets, suspendus au plafond. L’impression visuelle est souvent celle d’un bombardement d’images.La pièce peut paraître trop pleine à cause de la quantité de meubles et d’étagères.
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Sur les murs
Juste
par le matériel et ce qu’il y a au mur, on sait qu’on est dans une maternelle.
Une esthétique particulière est créée par les symboles stéréotypés et les caractéristiques visuelles des éléments dans la pièce. Les affiches (pictogrammes) ont souvent une ressemblance avec les dessins animés ou les cartes de souhaits et sont souvent achetés dans les centres commerciaux, centres de bricolages ou les magasins spécialisés pour enseignants.
Les travaux sont souvent envoyés rapidement à la maison sauf ce qui est gardé pour le portfolio. Quand ils sont exposés, ils le sont souvent sur fond de papier ou carton de couleur, décorés de bordures et parfois placés de biais dans des angles différents.
Il y a peu de traces d’artefacts crées par la culture ambiante et mondiale ce qui laisse penser qu’on croit que cela n’intéresse pas les enfants et qu’ils sont encore incapables de réagir à la richesse et à la diversité de ceux-ci. La classe semble imperméable au monde extérieur. Pourtant, à y regarder de plus près, on se rendrait compte par exemple, que les enfants sont très intéressés par les objets authentiques et les productions artistiques de leur culture et de celles des autres.
- Le matériel
Ce que nous destinons aux enfants, est le miroir de
l’idée que nous nous faisons des enfants.
Dans ces catalogues, on peut se procurer une grande quantité et variété d’images (dont les formes ont été simplifiées) de pommes, d’autobus, de fantômes…Puisque la plupart des écoles s’approvisionnent auprès des mêmes fournisseurs, cela peut donner une certaine impression d’uniformité.
Le matériel de jeu varie beaucoup d’une classe à l’autre, certaines étant mieux pourvues que d’autres. Dans certains cas, les blocs ont disparu, les déguisements aussi, le matériel présent étant plus axé sur la littératie et les mathématiques.
On retrouve dans certaines classes un ordinateur, dans d’autres les enfants vont dans un local spécial pour y avoir accès. Dans certains cas, les enfants ont accès à des tablettes.
Les objets qu’on retrouve à la maison : vases, mobilier confortable, collection de matériaux naturels ou de trésors trouvés, ne sont en général, pas considérés comme faisant partie du matériel typique d’une classe. Au niveau visuel et opérationnel on a l’impression que la maison et la maternelle sont des entités séparées : la maison c’est la maison, l’école c’est l’école. Il y a cependant un renouveau qui s’amorce dans certaine milieux.
On retrouve de moins en moins dans les classes un hamster, un oiseau ou des poissons et des plantes. Une fois par année les enfants vont peut-être semer des graines dans un petit contenant. À moins qu’ils n’aient la chance de cultiver un jardin.
- L’extérieur
Il reste souvent le parent pauvre de l’école. Dans la plupart des cas, la cour d’école n’a pas été préparée à des fins pédagogiques. Il s’agit souvent d’une espace plat, couvert d’asphalte et entouré d’une clôture de type «Frost» qui sert aux récréations et aux services de garde. Il y a parfois des structures de jeux, réservés à certains groupes d’âge, qui demandent une gestion des groupes qui peuvent y jouer. Heureusement depuis quelques années des projets de naturalisation de cours d’école et de classes extérieures ou d’écoles de la nature, ont ou vont transformer ce paysage austère et inhospitalier.
Photo prise par Anne Mauffette Photo Steven Leblanc:https://www.journaldemontreal.com/2019/10/05/voici-la- carte-des-meilleures-et-des-pires-cours-decole |
Les écoles préscolaires municipales de
Reggio Emilia
(Note : nous décrirons ici seulement les écoles pour les 3 à 6 ans)
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- Plan d’ensemble
Dès l’entrée, la présence de toutes les personnes fréquentant l’école est palpable, même quand ces personnes sont absentes. Ici aussi on est assailli, mais par des photos, des mots, des histoires de projets passés et en cours qui nous renseignent sur ce qui s’est vécu, se vit ici. Un soin particulier est donné à l’entrée à la fois comme lieu d’accueil et de communication ainsi comme lieu de transition entre l’extérieur et l’intérieur.
Lorsque l’on rentre dans l’école Diana par exemple, des fenêtres du plancher au plafond abolissent la frontière entre le dedans et le dehors. L’architecture des lieux épouse l’environnement de l’école (située dans un parc). L’école recrée une réplique de la société: ici, comme dans les autres écoles, il y a une piazza (un espace ouvert), lieu de jeu et de rencontre comme on en retrouve dans la ville.
Les classes donnent sur ce lieu commun éliminant la nécessité de corridors.
L’école renferme aussi des espaces aux fonctions et dimensions variées, souvent en enfilades; des lieux pour construire, bouger (jeux moteurs, danse), faire semblant, parler, s’émerveiller, se questionner et réfléchir, trouver, travailler avec différents matériaux, écrire, lire; des lieux intimes où l’on peut se concentrer sans distraction ; des lieux pour les grands groupes et les petits groupes.
La culture italienne est aussi très présente: on voit tout de suite que les enfants sont exposés à leur héritage culturel. Le rôle des arts dans la vie italienne est visible ici : un mini atelier dans chaque salle et un grand atelier pour toute l’école.
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Importance de la lumière
Un aspect saillant est la luminosité dans l’école. On accorde ici beaucoup d’importance au type et à la variété des sources de lumières. La quantité et la qualité de la lumière a des effets biologiques et émotifs mais aussi une fonction esthétique. Bien sûr, elle assure la visibilité mais elle est aussi source de sensations et crée des atmosphères.
La lumière naturelle parvient souvent de différentes directions (latérales, verticale) grâce à la quantité de fenêtres, la transparence entre les salles, des cours intérieurs, des puits de lumière.
Elle est considérée comme nécessaire pour que
les enfants puissent sentir le passage du temps et rester en harmonie avec
l’extérieur et conscients des changements (climat, heure du jour, saison,
couleurs). Elle peut être modulée, filtrée, texturée par des moyens que les
enfants peuvent souvent eux-mêmes utiliser ou créer (écrans coulissants,
treillis, papier texturés, travaux des
enfants sur supports transparents).
On utilise plusieurs formes de lumière «artificielle» (incandescente, fluorescente, néons…) pour créer un paysage aux luminosités variables. On peut obtenir des gradations différentes d’intensité de lumière dans un même environnement grâce à des rhéostats et des points de lumière différents. Avoir plusieurs lampes qu’on peut déplacer donne plus de flexibilité.
La lumière et les ombres servent aussi de matériel de jeu et de création (utilisation de tables lumineuses, projecteurs à diapositives, rétroprojecteurs, ombres chinoises, projections digitales, etc.).
- Les murs, l’ameublement
Les murs des écoles nous racontent l’histoire de la vie de l’école sous forme de panneaux de documentation faits de photos des enfants, de leurs mots et des interprétations des enseignants. Le travail et les dires des enfants sont clairement visibles dans l’espace de l’école et communiquent clairement aux enfants, parents et la communauté le respect qu’on a pour les habiletés, les compétences et le potentiel des enfants.
Tous les aspects de l’environnement physique sont évalués selon leur potentiel éducatif.
L’objectif étant que tous les éléments présents dans l’environnement soutiennent le développement cognitif, social, artistique et esthétique des enfants.
Les murs servent de fond à la communication, documentation, à la mise en valeur des productions et sont souvent de couleur neutre et servent d’éléments unificateurs pour les images accrochées au mur.
Les portes, les cadres de fenêtres ainsi que toutes les surfaces qui serviront pour supporter ce qui est affiché, exposé, sont aussi de couleur discrète. Bien que le bleu, le rouge et le jaune soient présents dans l’environnement ils sont utilisés dans des degrés de saturation et de brillance moins élevés; on utilise beaucoup de tons et demi-tons, de couleurs hybrides et composées ou même changeantes. Si une couleur est prédominante elle est souvent atténuée par des couleurs complémentaires. Le résultat final se situe dans des teintes moyennes tout en gardant une saveur chromatique. On retrouve dans l’ensemble de l’école une variété de couleurs dont le but est que chacun retrouve quelque part sa couleur préférée.
La richesse du paysage chromatique (couleurs opaques, transparentes, chaudes, froides, lisses, brillantes, rudes) développe la sensibilité esthétique des enfants en leur procurant une variété de sensations. La couleur sert aussi à définir les espaces. Elle sert également de matériel de jeu (expérimentations sur le rétroprojecteur…).
Des miroirs sont utilisés sur les murs, les étagères, des plates-formes, le plafond et même au sol donnant des perspectives différentes aux objets et renforçant le sens de l'identité des enfants. On joue avec la hauteur des plafonds (treillis suspendus, tissus…) pour définir des espaces et créer une atmosphère particulière. Des plafonds, pendent des mobiles de branchages, de fils de fers et de perles et autres productions des enfants.
L’ameublement lui, (étagères, contenants) peut être de couleur plus appuyée mais dans des degrés de saturation bas ou monochromatique pour donner un ton chromatique mais ne pas être exhaustif : il faut laisser de la place aux enfants eux-mêmes et leurs productions qui vont remplir l’espace de couleurs additionnelles. Les objets, eux, peuvent être plus colorés.
Certains éléments qui ont une valeur didactique ou environnementale particulière peuvent servir d’accent. Les planchers sont plutôt neutres et sans motifs.
Des plateformes servent parfois pour les rassemblements. Elles servent aussi d’espaces de construction et de rangements pour les jeux de blocs. Certaines sont parfois recouvertes de miroirs. Elles servent aussi aux jeux de faire semblant et aux créations artistiques.
De nombreuses étagères et tables offrent un matériel attirant et abondant.
- Matériaux de manipulation, objets, jouets
Les enseignants incluent certains aspects de la maison dans l’école : des vases avec de vraies fleurs, de la vraie vaisselle, des nappes, des plantes. Par exemple : des fleurs séchées pendent des poutres du plafond, des bocaux de fèves de toutes sortes de couleurs ou d’eau colorée peuvent être exposés dans la salle à manger. Des réalisations des enfants ornent les tables ou les murs de celle-ci. Une attention toute particulière est portée à la disposition des choses incluant de beaux (et parfois fragiles) objets.
Du temps est accordé aux enseignantes pour préparer, présenter et réfléchir sur ce que les enfants font et comment avec ces matériaux.
Des objets manufacturés et naturels sont disposés avec soin dans des contenants transparents ou d’une seule couleur ou encore des paniers. Des objets sont disposés sur ou devant des miroirs pour multiplier les perspectives et attirer l’attention des enfants.
On retrouve entre autres (une liste exhaustive est impossible !!!) :
- de la peinture et des pinceaux de tailles variées,
- des papiers variés incluant des transparents et semi transparents ou opaques,
- de la glaise avec du bois, carton, fil de fer, petits bouts de miroirs, verre de couleur et coquillages,
- des matériaux naturels: feuilles, graines, brindilles, pétales de fleurs séchée, du sable et de la terre de couleurs différentes qui sont utilisés pour faire des compositions, peindre ou pour coller,
- des marqueurs de toutes les couleurs, des crayons durs et moins durs, des pastels à l’huile, du fusain,
- du fil de fer, morceaux de filet de fer, papiers brillants, ciseaux à couper le fil de fer tous bien rangés dans des contenants ouverts,
- boites avec rubans, laine, corde, ficelle, fil à broder, des métiers à tisser en carton et fils, des bois et branchages,
- la table lumineuse où les enfants jouent avec les superpositions de papier de soie colorés, dessinent avec des feutres ou des encres de couleurs,
- le rétroprojecteur et le projecteur à diapos servent aussi de source lumineuse de jeu et de découvertes
- des miroirs qui reflètent les enfants ou leurs travaux
- des collections continuellement renouvelées de matériaux de collages : boutons, enveloppes de bonbons, paillettes, petites formes variées de papier, objets trouvés, pièces de montres, radios démontées, etc.
- des instruments, acoustiques, micros (parfois même une pièce spéciale est prévue pour que les enfants puissent enregistrer des effets sonores et faire des montages),
- des ordinateurs, scanners, appareils photos et vidéos, webcam, télécopieurs, photocopieur, imprimantes couleurs, microscopes digitaux sont tous des instruments dont les enfants apprennent à se servir ainsi que de certains jouets de robotique.
- les blocs de bois sont enrichis de l’apport de matériel recyclé (morceaux de plexiglas, cônes et cylindres de plastique ou de cartons) ainsi que de la présence proche de matériaux naturels et petites représentations d’animaux. Les enfants fabriquent souvent les personnages nécessaires à leur jeu.
On retrouve surtout du matériel ouvert qui invite aux combinaisons et à la résolution de problème (ex. au lieu de trouver un garage avec des petites autos, les enfants vont le construire et se faire des rampes d’accès…). Les matériaux sont offerts de différentes façons, parfois avec des dispositions spécifiques et parfois simplement comme les autres matériaux tels les blocs, déguisements.
L’observation de l’utilisation des matériaux par les enfants va révéler leurs pensées, théories, émotions et imaginaire et mettre l’enseignant sur la piste de d’autres propositions à faire. Les matériaux sont là pour provoquer l’intérêt et l’action des enfants et les mises en relations entre les matériaux. On va souvent juxtaposer des matériaux aux qualités différentes (legos et pierres lisses). Les enfants vont utiliser ceux-ci aussi bien dans leurs jeux de faire semblant que dans des projets. Souvent la façon dont les matériaux sont présentés peut suggérer un point de départ, des possibilités (sans consigne verbale). Parfois des matériaux font partie d’un projet pour des semaines, des mois.
Dans les classes on retrouve souvent
aussi : un coin maison, de déguisement, un castelet, des coins blocs, un
coin lecture, un coin correspondance, des tables et parfois un très grand bac à
sable avec des plantes et matériaux naturels.
- L’environnement extérieur
Photo tirée d’un reportagede la télévision italienne Rai Uno : https://youtu.be/N8xWKCkuhFA |
L’extérieur est lieu de rencontres, de jeu, d’expérimentations, de créations, de réalisations de projets, d’expositions et évènements.
D’une école à l’autre, l’aménagement de chaque espace est différent. On y retrouve souvent des tables et des tables creuses pleines de matériaux changeants.
Des monticules, de petites structures de jeu en bois encourageant la motricité globale et les interactions. Des arbres, arbustes et plantes qu’on peut aussi apercevoir de l’intérieur sont des sujets d’études privilégiés et fournissent des matériaux pour des explorations scientifiques et techniques (photographier avec un microscope électronique un pissenlit) mais aussi pour des compositions esthétiques.
Que pouvons-nous apprendre de ces écoles sur l’aménagement physique de la classe ?
C’est la question que chacune va se poser en réexaminant son milieu de vie avec les enfants.
Des milieux préscolaires partout dans le monde ont déjà adapté certaines de ces stratégies pédagogiques en particulier en Scandinavie, aux États-Unis et au Canada anglais.
Mais de plus en plus de gens au Québec s’y intéressent et des expériences sont en cours tels que le CPE Tchou Tchou à Montréal ou la Garderie Imagine dans l’Outaouais et d’autres.
Celles qui tentent d’adapter cette forme de pédagogie à leur milieu, chercheront sans doute à introduire de nouveaux instruments ou matériaux pour élargir la gamme des modes d’expression des enfants, la variété des expériences tactiles et sensorielles.
D’autres trouveront des moyens pour mieux mettre en valeur les travaux des enfants (étagères pour les travaux en trois dimensions), cadres à l’extérieur de la classe ou du local pour témoigner des projets en cours, plus d’espace dans la classe attribué aux réalisations en cours et terminées des enfants, conservation d’une partie des travaux des enfants afin de les revisiter et créer une continuité, une mémoire de la vie du groupe.
D’autres vont peut-être être tentées de réduire la quantité de matériel préfabriqué ou de rendre la présence des enfants et des familles encore plus visible (Exemple : si l’alphabet vous apparaît un élément essentiel dans la classe pourquoi ne serait-il pas illustré de photos des enfants dont le nom commence par.., ou par des photos d’objets prises par les enfants dans une chasse aux lettres initiales dans leur environnement).
Certaines diversifieront ou approfondiront leurs façons de documenter les stratégies des enfants (utilisation de la vidéo, enregistrement, photos commentées).
D’autres privilégieront l’introduction :
· de plus de verdure et de matériaux naturels et de vrais objets,
· de miroirs pour ajouter de la transparence, de nouvelles perspectives, renforcer le sens de leur identité chez les enfants ou donner l’impression que l’espace est plus grand,
· de petites lampes pour créer une atmosphère, d’un divan ou de coussins pour plus de confort, de paravents, de voilages ou petits coins pour plus d’intimité,
· d’objets d’arts anciens et modernes, d’ici et d’ailleurs (souvent présentés à l’occasion d’une saison, d’un projet).
L’environnement est un des points d’entrée dans l’adaptation des stratégies des écoles de Reggio Emilia; cet élément essentiel (mais non suffisant) influencera les autres composantes (coopération…).
Photo© Guylaine Painchaud. Garderie Imagine |
Il ne s’agit pas d’une histoire cosmétique
mais de façons de rendre l’environnement de plus en plus complexe, riche,
varié, amiable, répondant aux exigences de la curiosité, de l’intelligence des
enfants et de nos intentions pédagogiques.
D’en faire un lieu qui favorise encore davantage les relations*, l’action, la coopération, l’observation, l’échange, l’écoute. Un endroit qui permet aux enfants d’exprimer encore mieux leurs vraies pensées et sentiments sur le monde. Un espace non seulement (et déjà là, ce n’est pas une mince affaire) où on se sent bien, mais où enfants et adultes peuvent développer pleinement leurs capacités.
*Note : Nous utilisons ici le mot «rel
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Anne Gill
Notes:
Nous remercions la Garderie Imagine de nous avoir permis d’utiliser de leurs photos.
Aussi, nous vous conseillons n’importe quel livre de Reggio Children qui illustre non seulement les espaces de vie mais aussi les façons d’y travailler.
Le reportage de la
télévision italienne Rai-Uno dont ont été tirées des photos est disponible sur
You tube : Reggio Approach, en
date du 13 mai 2011:
https://youtu.be/N8xWKCkuhFA
Le CNN News Report on Reggio Emilia Italy en date du 18 mars 2013 sur You tube : https://youtu.be/M9dt76GudJk
Et celui de Reggio Children, Experiencing the Reggio Approach ® a été
publié il y a un an, sur Viméo: https://vimeo.com/376198909
Références :
1. Gandini Leila
2. Patricia Tarr. 20.. Aesthetic Codes in Early Childhood Classrooms : What Art Educators can learn from Reggio Emilia
3. Louise Boyd
Caldwell (1997 Bringing Reggio Home; An innovative approach to Early
Chidhood Education, Taechers College Press
5. Teresa Casarini Amelia Gambetti et Giovanni Piazza (Eds.) (1995). Les fontaines, Reggio Children
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