Par Anne Gillain Mauffette
C’est la
question que des parents, des éducatrices et des enseignantes en maternelle se
posent.
Ce sera le
sujet de cet article.
Le rôle de
l’adulte dans le jeu des enfants est un sujet de débat depuis des décennies et
en particulier dans le jeu dit «libre».
Qu’est-ce que le jeu libre?
«Le jeu est la forme la
plus élevée de recherche» 2(Einstein).
Le jeu
totalement libre n’existe pas puisqu’il est toujours soumis aux conditions
qu’on réserve au jeu spontané des enfants : temps alloué, environnement,
matériel, camarades et permissivité, etc.
Mais il se distingue par la liberté de choix des enfants dans ce qu’ils font: ils initient et contrôlent le jeu, l’orientent selon leurs intérêts, préoccupations et imaginaires.
Un bateau
Photo: GardenGate Development Centre
Le jeu libre
contribue au développement social et cognitif. Il développe entre autres :
l’autorégulation sociale, émotionnelle et cognitive, l’autonomie, l’agentivité,
un sentiment de contrôle et d’estime de soi, la motivation, la créativité, la
coopération, la pensée symbolique, la perspective de l’autre, l’élaboration de
concepts et théories, la résolution de problèmes et de conflits ainsi que le
langage.
Le concept
de jeu libre implique qu’il est, en principe, libre d’objectifs de
développement prédéterminés, imposés par l’adulte et que l’enfant est libre de
choisir le contenu de son jeu, avec quoi et avec qui il veut jouer. Il peut
aussi décider de modifier ou interrompre le jeu à son gré.
Mais
l’adulte futé sait que le matériel choisi et mis à la portée des enfants, porte
en lui des apprentissages possibles. Cependant, il va falloir les déduire grâce
à ses observations des enfants au jeu. En préparant le contexte qui permet aux
enfants d’explorer, de jouer, l’adulte intervient déjà fortement et conditionne
en quelque sorte les possibilités d’actions des enfants.
L’environnement
Photo:
GardenGate Development Center
De plus, il
y a des règles implicites ou explicites régies par l’adulte et qui vont varier
selon sa conception des enfants et de l’apprentissage, sa confiance dans le potentiel
du jeu, sa tolérance au mouvement, au bruit, au « désordre», aux « dégâts», sa
sensibilité à certains thèmes, sa perception du risque et du danger, sa
culture, son genre.
Dans une
approche interactionniste, on croit que les enfants enrichissent leur pensée en
observant les autres et en intégrant certains schèmes et concepts dont l’autre
fait la démonstration. C’est pourquoi nous encourageons la mixité des groupes (différents
milieux socio-économiques, culturels, etc.).
Il s’agit
d’une approche holistique de l’enseignement/apprentissage basée sur
l’engagement des enfants dans le jeu auto dirigé et qui permet d’explorer et de
concrétiser les concepts (mathématiques par exemple).
Le jeu est
une façon pour les enfants d’apprendre sur le monde et à apprendre à interagir
aves les personnes, les matériaux, la nature. Comme des scientifiques, ils vont
découvrir comment les choses fonctionnent.
Ils
découvrent leurs corps et tout ce qu’il peut faire.
Dans le jeu libre, les enfants créent en quelque sorte leur propre curriculum et les méthodes et contenus de leurs apprentissages. Ils y organisent leurs connaissances et découvrent leurs compétences et certains nouveaux intérêts.
Voir : La construction et l'apprentissage:
https://jeulibrequebec.blogspot.com/2019/04/la-construction-et-lapprentissage.html
et : Ce qu'un
enfant apprend en faisant de la peinture:
https://jeulibrequebec.blogspot.com/2021/08/ce-quun-enfant-apprend-en-faisant-de-la.html
Compétences et analyse des activités
à la maternelle: le modelage: la Pâte à modeler et la glaise :
https://jeulibrequebec.blogspot.com/2021/08/analyse-des-activites-le-modelage-la.html
On cherche
aussi comment l’intérêt de l’enfant peut être utilisé pour enrichir les
possibilités d’apprentissage (un enfant qui collectionne les cailloux par
exemple, va nous inciter à ajouter des livres sur les minéraux, du matériel pour
les peser, un autre s’intéresse à la menuiserie, etc.).
Faut-il intervenir dans le
jeu libre des enfants? Cela dépend.
Pour les tout jeunes enfants, la participation de l’adulte est essentielle. Le jeu est une pratique culturelle apprise : le jeu symbolique, par exemple, s’apprend dans les échanges et significations mutuelles, le langage aussi.
Photo : Anne MauffetteMais après,
est-ce nécessaire, profitable?
Et si oui,
pourquoi, quand, comment, pour qui? Faut-il intervenir directement ou
indirectement?
Les actions de l’adulte
peuvent être multiples :
Mais avant
d’intervenir :
«Faisons un pas de côté
et laissons la place à l’apprentissage, observons attentivement ce qui se passe
et ce que les enfants peuvent faire, et puis, si nous comprenons assez bien,
peut-être que notre enseignement sera différent.» Malguzzi
Intervenir auprès de
qui?
Certains
enfants vont avoir besoin d’un soutien temporaire
dans leur jeu.
-
Certains
enfants ne savent pas, ou ont désappris à jouer et auront besoin d’un coup de
pouce. L’adulte va soit faire du jeu parallèle et en variant les gestes pour
les inciter à oser ou leur proposant de jouer avec eux ou encore les pairant
avec un camarade bienveillant, au jeu plus mature.
-
Certains
enfants n’osent pas utiliser le matériel de façon originale de peur de se faire
gronder. Il faut donc les encourager à faire des essais et des erreurs.
- D’autres manquent de confiance en eux («je ne suis pas capable») et auront aussi besoin d’encouragements.
-
Certains
sont hésitants à rentrer dans un jeu et seront plus observateurs. Les aider à
devenir des acteurs. D’autre peuvent être malhabiles pour s’insérer dans un jeu
et ont besoin d’apprendre à observer le jeu des autres d’abord pour trouver une
fenêtre, un rôle à jouer dans le jeu. Certains ne savent pas comment demander de
participer à un jeu déjà commencé ou n’oseront pas de peur d’être rejeté. L’adulte
accompagnera l’enfant dans sa démarche d’observation et d’intégration. Au
besoin, l’adulte proposera aux joueurs; « Vous semblez avoir besoin d’un réceptionniste
dans votre clinique vétérinaire, peut-être que X pourrait jouer ce rôle?».
Certains ont encore de la difficulté à s’exprimer : on leur donnera les
mots qu’il faut pour entrer en relation avec les autres.
-
Certains
enfants ont tendance à répéter inlassablement les mêmes scénarios (souvent inspirés par les médias) et
auront besoin d’aide pour varier ou complexifier ceux-ci et étendre leur zone
proximale de développement. Cela peut se faire par la lecture d’histoires
connexes, en posant des questions : «Il fait quoi, après, ton personnage?»
ou en introduisant des variantes. Par contre si un enfant qui va souvent faire
des constructions et que ses constructions sont de plus en plus complexes ou
collaboratives, cela ne pose pas de problème.
Voir aussi : Faciliter le
jeu sociodramatique de haut niveau et en particulier celui des enfants issus de
milieux économiquement moins favorisés.
Vous y trouverez plus en détail certaines
caractéristiques du jeu de certains enfants ainsi que d’autres exemples
d’interventions possibles :
https://jeulibrequebec.blogspot.com/search?q=Favoriser+le+jeu+sociodramatique
Quand
- Avant le jeu
Établir un
climat où les enfants se sentent en confiance et en sécurité, savent qu’ils
peuvent commettre des erreurs sans être jugés où ils peuvent s’exprimer et
essayer des choses.
Préparer un
environnement qui permette le développement d’attitudes scientifiques, de
pensée critique et d’expression en proposant du matériel ouvert qui invite à
l’exploration et aux découvertes, à la créativité et aux relations.
-En dehors du jeu, pendant le jeu
«On peut en apprendre
plus sur une personne dans une heure de jeu que dans une année de conversation» 2 (Platon)
· Observer et documenter le jeu.
Les enfants
communiquent d’importantes informations dans leur jeu libre par rapport à leurs
histoires de vie, ils nous montrent ce qui leur arrive, comment ils se sentent,
ce dont ils ont besoin. En les regardant, les écoutant et en tentant
d’interpréter les significations de leur jeu, on va apprendre à les connaître
et les comprendre à travers leur jeu.
Observer les enfants dans leur jeu
libre est une occasion de voir à quoi ils pensent, comment ils pensent, ce
qu’ils ressentent et ce qu’ils cherchent à comprendre. Pour cela il faut
pratiquer une écoute attentive. On y
découvre ce qu’ils savent, savent faire, leurs théories. Observer aussi, le mouvement, l’énergie, le non
verbal qui irriguent le champ interpersonnel. Observer les dires, les non dits,
les actions, les gestes faciaux mais aussi les pauses que fait l’enfant qui
prend conscience sur les effets de son action et réfléchit sur ses possibilités
d’actions. Cette habileté de réfléchir sur ses actions les amène vers la pensée
abstraite.
Observer les individus mais le groupe
aussi. Observer les expériences socio-émotionnelles des enfants dans le jeu.
Qui joue avec qui? Comment les idées émergent et sont communiquées? Qui initie?
Qui écoute-t-on?
Observer le
jeu spontané des enfants aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur car les jeux
et relations sont différents et donc les apprentissages aussi.
On peut prendre
des notes, mais aussi des photos ou enregistrer (vidéos, audio) des séquences
de jeu.
· Identifier leurs intérêts, leurs
émotions, leurs relations (qui initie, qui suit, qui évite…).
· Identifier les thématiques abordées
de façon explicite ou sous jacente (les super héros traitent de pouvoir, les
petits minous, peuvent témoigner soit d’un désir d’attention et d’affection ou
de la famille).
· Identifier les enfants timides,
malhabiles à s’insérer dans le jeu d’autrui, ceux qui ne savent pas jouer ou dont
le jeu est peu complexe.
· Observer le niveau de jeu de chacun (tenir
et persévérer dans un rôle, capacité de substitution, de verbaliser des actions
et situations sans les jouer, interagir avec plusieurs joueurs, durée du jeu,
nombre et longueur des échanges, la
compréhension sociale démontrée, etc.).
· Observer l’environnement : y a-t-il
des coins moins utilisés. Cherchez à voir ce qui rendrait le coin plus
attrayant. Demandez- aux enfants pourquoi ils ne vont pas souvent dans ce
coin-là, qu’est-ce qu’il manque? Est-ce que autre chose serait plus pertinent?
Ou des coins surchargés ou accaparés par certains? Des coins où il y a plus de
conflits? Pourquoi (manque de matériel pour tous par exemple)?
· Aider les enfants à organiser leur
jeu (cela peut aussi se faire avant) : « On pourrait bouger ces tables
pour vous faire plus de place…»
· Rediriger un jeu qui incommode
d’autres enfants, qui pose des risques excessifs ou qui a tendance à devenir
violent.
- À proximité du jeu :
·Faire des rotations dans tous les coins de jeu (attention, il
y a des activités qui nous attirent plus que d’autres). Manifester son intérêt
par sa présence discrète.
· Y a-t-il des enfants qui ont besoin de soutien (pour entrer dans
le jeu, persévérer dans le jeu, pour s’entendre avec les autres, pour tempérer
leurs réactions)? D’être encouragés par un sourire, un commentaire bienveillant,
une question?
Pourrais-je leur fournir quelque
chose qui les aiderait dans leur jeu en ce moment?
- Dans le jeu
· Être co-joueur si on y est invité,
sans toutefois accaparer le rôle de leader du jeu. Laisser les enfants nous
dire quoi faire : « Tu dirais ceci…» ou si le jeu s’épuise, suggérer une
piste tout en acceptant qu’elle ne soit pas suivie.
· Aider une enfant qui se
frustre et va sans doute abandonner : «Ton personnage en glaise ne
tient pas; qu’est-ce qu’on pourrait faire? J’ai ici du fil de fer ou un bâton
qui pourrait peut-être t’aider.»
· Poser des questions ouvertes :
« Je me demande ce qui arriverait si…?». Éviter les questions de type factuel à
connotation didactique : « Combien de dinosaures, y a-t-il, lequel est le
plus gros, de quelle couleur est cet objet…» qui risquent que le jeu ne tourne court.
- Lors d’une pause dans le jeu :
· Demander aux enfants ce qui les aiderait
pour continuer leur jeu
· Aider des enfants dans leur
résolution de conflits au besoin
Voir la vidéo : Le jeu symbolique et la résolution de conflits. On joue au
docteur
- En dehors, après le jeu
On a parfois
tendance à oublier le retour sur le jeu et le partage qui peut se faire entre
enfants et adultes à propos du jeu et les extensions que l’adulte peut proposer
après le jeu. Ainsi que les occasions d’enseignement/apprentissages reliés
possibles.
· Est-ce que la période de jeu s’est
bien passée pour eux? Quels problèmes ont-ils rencontrés?
· Poser des questions pertinentes
c’est-à dire en lien avec les intérêts et la pensée du moment (et non pas avec
une visée didactique).
· Revisiter avec les enfants les
séances enregistrées ou les photos prises : ils fourniront d’autres
informations et vous pourrez commenter. Les revisiter avec des parents, des
collègues. C’est fou ce qu’on peut constater dans une vidéo.
· Souligner et discuter des concepts
abordés dans le jeu. Exemple : « J’ai vu que vous parliez d’un personnage
qui était riche (ou pauvre) ou courageux ou généreux…»
Voir aussi : Concepts qu’on
peut aborder dans le jeu : https://jeulibrequebec.blogspot.com/2019/04/concepts-que-lon-peut-aborder-dans-le.html
· Identifier les apprentissages
observés, rendus visibles dans le jeu et les consigner : les compétences,
habiletés, connaissances, stratégies démontrées. Les partager avec les enfants, les parents, les collègues.
Laissés libres, les enfants aiment explorer les lettres.
Pour plus de précisions sur pourquoi et comment documenter, voir :
Documenter le jeu ça sert à quoi? :
https://jeulibrequebec.blogspot.com/p/documenter-le-jeu-quoi-nca-sert.html
Et : Les lettres parlons-en (1) :
https://jeulibrequebec.blogspot.com/2021/04/les-lettres-parlons-en-1.html
· Se servir de notre documentation du jeu pour nos évaluations
car celui-ci est un bon indicateur des compétences sociales et cognitives des
enfants et des autres aspects de son développement.
· Ajouter ou proposer du matériel pour
enrichir le jeu : Soit questionner les enfants sur ce qui les aideraient
dans leur jeu ou commenter : « J’ai vu que vous aviez peut-être besoin de…
Ceci vous aiderait-il?». « Aimeriez-vous mettre des noms sur vos gâteaux dans
votre pâtisserie ou des prix sur les items dans votre épicerie?»
· Lire des histoires en rapport avec
la thématique où les enfants trouveront du vocabulaire lié à la situation ainsi
que des variantes possibles.
· Exposer les enfants à des situations/expériences
qui vont leur permettre de complexifier leur jeu : proposer une sortie en
rapport avec le thème (visite de chantier par exemple, la boulangerie, une
galerie d’art etc.) ou la visite d’une personne ressource. Car l’augmentation
des connaissances influe sur le niveau de jeu des enfants.
· Profiter de ce qui a été entendu
pour revenir sur certaines expressions ou particularités de la langue (« J’ai
entendu X dire Clémentine c’est comme Justine». «C’est une rime : est-ce
que vous pourriez en trouver d’autres?»)
· Proposer des jeux dirigés de
substitution pour stimuler la pensée divergente des enfants: « Qu’est-ce
qu’on peut faire avec une feuille de papier, un cylindre, une boîte, un
foulard?
Photo: Garden Gate Development Centre |
· Commenter sur leurs bons coups (feedback
positif): « J’ai vu que untel avait aidé untel…»
· Revenir sur les stéréotypes
observés, les exclusions soit directement, en discutant avec les enfants de ces
problématiques ou à travers une histoire. On peut aborder les notions d’équité
et de justice auxquelles les enfants sont sensibles.
· Examiner notre degré de confort avec
certaines thématiques abordées, avec le jeu actif et risqué.
Autres actions
nécessaires :
· Se tenir au courant des recherches
sur le jeu sous toutes ses formes
· Rassurer les parents sur le rôle
pédagogique du jeu libre et expliciter toutes les compétences démontrées par
leurs enfants ou en acquisition dans tous les types de jeu (jeux moteurs, de construction,
arts, jeux symbolique, jeux de règles, etc.). Pour ce faire la documentation
est un véhicule puissant.
· Exercer notre créativité pour
trouver des matériaux riches en possibilités.
· Examiner le type de jeu qu’on
favorise et ceux qu’on néglige. (« Je ne suis pas à l’aise avec les jeux
musicaux ou l’expression corporelle»).
Qu’en est-il du jeu «guidé»
ou «accompagné»?
Ces
activités ne sont pas de même nature que le jeu libre et ne le remplace pas.
Le guide est
celui qui sait, qui prend les devants, qui montre le chemin, qui oriente. Le
jeu guidé a souvent pour objet de cibler un apprentissage déterminé par
l’adulte ou de proposer de nouveaux défis tout en laissant une certaine
latitude à l’enfant.
Dans ce type
d’activité on cherche aussi enrichir le jeu et le rendre plus complexe, plus
mature. Il s’agit donc d’orienter le jeu (subtilement) pour atteindre des
objectifs ou intentions définis par l’adulte (dont la lecture/ écriture et les
mathématiques) à l’intérieur de la zone proximale de développement de l’enfant.
C’est surtout le jeu symbolique qui a été visé par cette tendance. Certains auteurs
suggèrent d’inclure du jeu symbolique obligatoire à l’intérieur de période d’ateliers
(en dehors du jeu libre) pour mieux intervenir surtout sur le langage oral et
écrit.
Et c’est quoi les
«Playworlds» dont on entend parler de plus en plus?
Cette forme
d’activité qualifiée de ludique, commence souvent par une lecture d’histoire
qui va amener un scénario et un environnement de jeu co-construit, dans lequel
l’adulte va jouer un rôle actif. Cela emprunte à la fois au théâtre et à la
narration. Cette tendance est encouragée par des politiques éducatives en
Finlande par exemple et se répand aux États-Unis.
Un des
objectifs est de s’assurer que tous les enfants participent et d’encourager
l’équité et la justice. Les séances ont lieu 2 ou 3 fois par semaine.
Et le jeu dirigé?
Quelle
différence y a-t-il ente le jeu guidé et le jeu dirigé ou « contraint»?
Là, l’adulte
prend une place encore plus importante : il a le contrôle du jeu. Il peut
décider des thèmes, des consignes. Il a pour but de favoriser des
apprentissages communs.
Pour plus d’informations sur les
différents types d’activités dites ludiques voir aussi :
Qu’entendons-nous
par le jeu :
https://jeulibrequebec.blogspot.com/p/quentendons-nous-par-le-jeu.html
Le jeu dit
libre et les activités dites « ludiques» et moins ludiques: quelles différence
pour les enfants?
https://jeulibrequebec.blogspot.com/2020/02/le-jeu-dit-libre-et-les-activites-dites.html
Conclusion :
«Chaque fois qu'on enseigne quelque chose`prématurément à un enfant qu'il aurait pu découvrir par lui-même, on l'a empêché de l'inventer et conséquemment de le comprendre complètement.» ( Jean Piaget)
Photo: Garden Gate Development Centre |
Il faut se
rappeler que les enfants de 4 ans en sont à leurs débuts de projets de jeu
collectif et que les 5 ans ont besoin de perfectionner leurs jeux
collaboratifs.
Il faut
aussi noter que le programme cycle des maternelles insiste sur deux périodes de
jeu libre.
Est-ce pour répondre à des exigences par rapport à la lecture écriture et aux mathématiques que nous avons de plus en plus tendance à intervenir de façon directe dans le jeu des enfants?
Pourrions-nous faire confiance au jeu libre pour aider les enfants à développer progressivement toutes les compétences qui leur sont nécessaires. Serions-nous prêtes à nous laisse guider plutôt que de guider? Pourrions-nous donner le pouvoir aux enfants de créer leur environnement de jeu, de transformer les espaces et le matériel existant et forger leurs propres expériences?
« Lorsque les enfants jouent avec d'autres enfants loin des adultes, ils apprennent à prendre leurs propres décisions, à contrôler leur émotions et leurs impulsions, à voir la perspective de l'autre, à négocier leurs différences et à se faire des amis. Bref le jeu est leur façon de prendre contrôle de leur vie.» ( Peter Gray dans Free to Learn)
Ne risque-t-on pas de dénaturer le jeu si on intervient trop?
Quand les adultes sont trop impliqués dans le jeu des enfants, ils leur volent leur pouvoir sur leur jeu. Le jeu est bien plus riche quand les enfants ont plein contrôle sur leur jeux. En fait, sinon, on peut même se demander si c'est encore du jeu.
Devons-nous «programmer» en quelque sorte le jeu des enfants en décidant des thématiques d’avance? Ceci n’empêche-t-il pas les enfants d’exprimer leurs intérêts réels et leurs préoccupations même s’ils y trouvent du plaisir?
S’il s’agit
d’enrichir leur imaginaire et donc leur jeu, il suffit parfois d’une histoire
lue ou un événement raconté par un enfant ou un adulte ou d’une sortie pour
déclencher ou relancer un intérêt.
Le niveau de
contrôle que les enfants ont sur leur jeu, fait que c’est perçu par eux comme du
jeu ou pas.
Nous croyons
que le jeu libre est la voie royale pour le développement intégral de l’enfant
qu’il est un plaisir de l’enfance et que l’adulte peut y intervenir mais de façon sporadique
et différenciée, selon les individus et les situations.
Références :
Cet article
a été fortement influencé par la lecture des deux livres suivants :
1.
Fleet, Alma and Reed Michael (2019)
Rethinking Play as Pedagogy. Thinking about Pedagogy in Early Education Edited
by Sophie Alcock and Nicola Stobbs, Routledge, Taylor and Francis Group, London
and New York.
2.
Nicholson, Julie and Wisneski, Debora
B. (2020) Reconsidering the Role of Play
in Early Childhood. Routledge, Taylor and Francis Group, London and New
York.
Ainsi que
par mes lectures antécédentes qui ont donné lieu aux articles cités dans le
texte.
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