Photo ©Anne Mauffette |
Il s’agit de cire colorée avec un pigment. Il vaut mieux acheter des crayons qui font une trace forte et des couleurs brillantes (comme les crayons de cire d’abeille Stockmar). Ils s‘appliquent et se mélangent facilement par superposition.
On offrira aux enfants du papier glacé, cartouche ou Manille (mats) ou de construction. Les premiers font une trace fluide, les seconds une couleur plus soutenue sur les troisièmes la couleur est modifiée par le fond. Ils pourront évaluer les différences et ensuite choisir ceux qui leur conviennent le plus.
On peut aussi dessiner avec du crayon de cire fondu (dans un moule à muffin en métal chauffé par une ampoule dans un contenant en fer ou sur un réchaud) avec des cotons tiges.
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Les crayons (de bois)
Leurs traces sont moins prononcées mais les nuances possibles sont plus nombreuses. La répétition qu’ils engendrent (colorier l’intérieur des formes de son dessin) est apaisante.
Ils invitent à dessiner.
Mais si on donne des crayons noirs, les enfants auront
tendance à faire un contour (comme dans les livres à colorier) puis à colorier à l’intérieur.
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Les pointes fines, et
plumes (uniball etc.), les crayons à
mine noirs (graphite), les Sharpies…
Les enfants auront tendance à faire plus de détails avec les ce type d’outils.
Ils se prêtent bien au dessin d’observation par exemple. On peut aussi les associer avec des couleurs offrant un beau contraste. Le dessin d’observation apprend aux enfants à vraiment regarder comment les choses sont faites et fonctionnent.
Photo©Anne Pelo |
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Les feutres
D’utilisation facile, ils donnent des résultats immédiats qui satisfont les petits et les grands. Les plus jeunes ont tendance à pousser un peu fort sur les pointes et les émousser. Mais avec l’usage, ils allègent leurs gestes et trouvent le geste adéquat.
Photo©
Nona Orbach
Cet enfant veut se déguiser en tigre
à l’Halloween (Photo ©Anne Mauffette)
On peut proposer du papier glacé (type peinture tactile) qui donne de belles couleurs transparentes et prolonge le temps d’utilisation des crayons.
Proposer les marqueurs de façon attirante, incite les enfants à les utiliser et les replacer.
Ici, on a plissé des languettes de carton ou de papier épais en accordéon.
Photo ©Roberta Pucci Lab |
Il existe toutes sortes de feutres pour inciter les enfants à dessiner et à écrire ; il y a :
· des feutres gels,
· des feutres avec brillants,
· des Sharpies de couleurs,
· des feutres à calligraphie,
· des pinceaux feutres pour l’aquarelle,
· des feutres à l’acrylique,
· des feutres pour tissus
· et même des feutres rechargeables : en ajoutant de l’eau on peut les réutiliser 4 fois puis ensuite rajouter de l’eau et du colorant alimentaire.
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Crayons et techniques mixtes
On peut bien sûr jumeler les crayons avec d’autres matériaux.
On peut laisser à la portée des enfants du petit matériel dans lequel ils peuvent piger (cet enfant a choisi des plumes pour le couvert végétal de l’arbre. Une autre l’a imitée et fait un dindon.
Photos© Anne Mauffette |
Les enfants vont utiliser du papier et du carton dans leurs créations et utiliser les crayons, feutres, etc.:
- Le dessin en mouvement :
On n’a pas nécessairement
besoin d’être assis à une table pour dessiner. Segni Mossi nous donne de
nombreux exemples d’activités de psychomotricité et de danse liées au
graphisme.
Voir les ateliers du laboratoire de danse-dessin de Segna Mossi : (et tous ses vidéos dont https://youtu.be/PVqW4I-O5mM)
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Les pastels :
Les enfants vont apprendre qu’une pression plus forte donne des couleurs plus fortes et une pression plus douce, des couleurs plus pâles, plus transparentes. Ils expérimenteront la fusion des couleurs.
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Il y a les pastels
secs
Il s’agit d’un mélange de pierre tendre finement broyée et de pigments. Le tout est pressé sous forme de bâtonnets.
Photo © Dominique Carreau
Offrir des pastels sec en bâtonnets angulaire et non ronds permet aux enfants de dessiner avec plus de précision.
Les enfants peuvent se servir de la pointe, des arrêtes et des coins, ou de la tranche, ou encore en aplat.
S’ils sont de qualité, ils ont une couleur intense, s’appliquent facilement sur le papier, surtout si celui-ci est de résistance moyenne, aux pores très ouverts pour permettre à la poudre d’adhérer (papier manille ou de construction).
Ils se brisent facilement et produisent un résidu poudreux.
Si on veut conserver les travaux, les fixer avec un fixatif à fusain ou du fixatif à cheveux (« spray net»).
On peut les remplacer par de la craie à tableau de la meilleure qualité (type Mercurius)
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Les
pastels à l’huile ou pastels gras
Le pastel à l’huile est un corps gras coloré de pigment. Avec des crayons de qualité, les mélanges se font facilement par superposition et les nuances sont nettes.
Photos© Dominique Carreau
Un papier glacé, à surface lisse va épargner les crayons qui s’usent vite sur les papiers rugueux.
Les pastels à l’huile permettent aussi les grattages : une première couche est appliquée Puis une deuxième sur laquelle on effectue des grattages. Cette deuxième couche pourrait aussi être de la gouache ou de l’encre.
Les pastels secs et les pastels à l’huile, incitent les enfants à vouloir d'abord, essayer toutes les couleurs.
- Techniques mixtes :
Photo Thinking with materials: Setting the table: pastels Photo© Anne Mauffette |
Il y a toutes sortes de crayons gras qui peuvent être utilisés (Creamy Crayons d’Alex, Djeco). Ils s’écrasent facilement sur la feuille et laissent des traces assez brillantes et satisfaisantes pour les enfants.
Photos© Anne Mauffette |
Une façon de présenter les pastels dans de petits bols individualisés. Photo de Thinking with materials, Setting the table: pastels
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Crayons et
textures :
Que
ce soit avec des crayons, des crayons de cire ou des pastels à l’huile,
l’exploration de textures est intéressante. Ce jeu de cache cache plait aux
enfants par ses effets inattendus (cause-effet).
Photos© Cathy Weissman Topal |
Les résultats peuvent aussi être réutilisés pour faire des motifs de tissus, des collages.
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La craie
Photo Thinking
with materials. Setting the table: chalk
Deux petites filles ont découvert que plus ils poussaient sur la craie, plus les marques étaient fortes mais en même temps que le morceau rapetissait et qu’il faisait plus de poussière de craie. Elles ont rassemblé la poussière de craie puis l’ont balayée de la main pour couvrir une plus grande surface et soufflé dessus. Cela leur a fait un maquillage dirent-elles en riant.
Photos © Deb Curtis dans Really Seeing Children. Gracieuseté de Exchange Press
On peut aussi décorer différents matériaux, ici des branches.
Même quand ils savent créer des représentations, les enfants peuvent choisir de faire de la peinture abstraite.
Les enfants ont remarqué. Que la craie se dilue dans l’eau. Ici : Craie mise en liquide.
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Les combinaisons
On peut aussi tremper la craie dans de la gouache et dessiner sur du papier ou carton noir.
Dessiner avec de la colle blanche (en bouteille) et ensuite
utiliser de la craie ou des pastels.
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Le fusain
Photo Roberta Pucci Lab
D’où vient ce matériau? De la nature. De qualité supérieure, il vient d’un arbre (le charbon de bois) dont on se sert pour fabriquer ce matériau. Le bâtonnet plus ou moins épais est une petite branche de l’arbre calciné.
Celui de qualité inférieure peut être fait d’autres essences (le saule par exemple). Il en existe aussi du synthétique dont les noirs sont encore plus noirs.
Un groupe d’enfants est allé à la recherche de troncs calcinés par le feu. Les enfants ont expérimenté avec les morceaux : ils les ont réduits en poudre. Ils ont aussi brûlé des branches sur un feu ouvert puis dessiné avec le bout des branches. Pendant qu’ils faisaient griller les branches ils se racontaient des histoires de camping, ont chanté. Cela fera partie de leurs souvenirs associés au fusain (1) .
Mais ils ont aussi utilisé du fusain commercial plus ou moins épais.
Le noir est saisissant sur un fond blanc.
C’est une couleur sous utilisée (peut-être parce qu’on l’associe à l’anxiété, l’angoisse et dans notre contexte occidental à la mort?).
Le fusain se laisse écraser facilement. Les enfants en tirent un sentiment de puissance.
Les enfants se rendent compte que s’ils le manipulent légèrement, le fusain peut faire de longues lignes, s’il pressent fort, à petits coups, cela fait des miettes. La moindre pression crée des variations dans la largeur et l’intensité du trait.
Ils éprouvent un plaisir notable à étendre le fusain.
Oui c’est
salissant; c’est une des conséquences de ce matériau. Certains enfants et
certains adultes doivent réapprendre à se salir. Et un tablier protégera les
vêtements. Les mains (et les bras) se laveront sous le robinet.
Photo ©Nona Orbach
Ici les enfants se rendent compte qu’avec la pointe du fusain, ils peuvent faire des lignes fines et qu’avec le côté du fusain, il peuvent faire des lignes larges et remplir des surfaces. Ils se rendent compte aussi que quand on appuie plus ou moins fort ou qu’on fait des couches successives on obtient des dégradés, des tonalités de gris.(2)
L’enfant peut aussi s’il a rempli sa feuille, dessiner en utilisant une efface.
Pour celles qui redoutent la poudre de fusain, on peut utiliser les crayons fusains qui sont moins volatils.
Le fusain donne un meilleur résultat sur un papier sec et poreux, d’une texture égale. On utilise du papier manille, papier de construction par exemple. Et du papier journal pour s’exercer.
Le maquillage
Bien sûr les enfants vont en mettre au début partout sur leur corps.
Cet enfant s’est appliquée pour que ses mains Le loup dans le petit chaperon rouge |
Deux enfants ont maquillé leurs poupées après être allées au Festival Franco Ontarien où elles s’étaient fait maquiller.
Les pastels de cire Caran d’Ache Néocolor II, solubles à l’eau, sont faciles à manipuler et faciles à laver.
Le maquillage les transforme ou nous transforme instantanément (si on se prête à être maquillées par eux), en tout ce qu’ils voudront. Cela donne lieu à toutes sortes de jeu symbolique.
Conclusion :
Chaque matériau provoque différentes façons de percevoir : sa rencontre créée des pensées et des gestes différents.
On va donc varier les types de crayons et les formes et grandeurs et types de feuilles ou supports appropriés aux types de crayons.
On laissera souvent les enfants dessiner sans thème et les laisser explorer chaque type de crayon. On valorisera leurs abstractions et découvertes (3).
Le dessin permet à l’enfant «de représenter le monde selon ce qu’il ressent, connait et voit»4. Il lui permet de « créer ses propres symboles ce qui favorise son acquisition des langages parlés et écrits»(4) de même que les langages artistiques. Comme avec la peinture, l’enfant va se familiariser avec les lignes, les formes et les surfaces. Non seulement il développe sa créativité mais « il exprime sa sensibilité, son affectivité et sa personnalité».(4)
Notes:
6. Encounters with materials in Early
childhood (site) et livre: Encounters
with materials in Early Childhood Education (2017),par Veronica
Pacini-Ketchabaw, Sylvia Kind et Laurie L Kocher, Routledge, New York.
12. Carreau Dominique:
Le dessin: pas si banal que ça (ISBN 978-2-923627)
13. Commission des écoles catholiques de Montréal, « L’enfant, créateur d’images», 1979. Document procuré par Dominique Carreau
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