lundi 19 octobre 2020

Les facteurs de stress et le cerveau

Les conditions qui vont nuire au développement de l'enfant et de son cerveau
par Anne Mauffette

Deuxième partie de Les droits et les besoins de l'enfant et son développement à la maternelle, au CPE, à la maison et ailleurs




Photo © Danielle Jasmin
Les facteurs de stress sont nombreux et s’accumulent : «les transitions entre deux activités; le manque de cohérence dans la discipline; les familles recomposées et instables ainsi que les modes de vie différents chez le père et la mère, le trop grand nombre de professeurs pour un enfant au primaire; la volonté des parents et des éducatrices préscolaires à faire des activités cognitives au détriment du développement psychomoteur; le morcellement des interventions; la suroccupation et le manque de liberté…; le manque de temps pour l’activité physique; le manque de disponibilité des adultes eux-mêmes stressés; les alertes incendies et de sécurité dans les écoles; les drames humains diffusés à longueur de journée à la télévision; le contenu et le nombre d’heures consacrées à des jeux vidéo de plus en plus réalistes et violents; etc.1, p.22». « La peur, le stress perturbent la maturation des structures cérébrales qui contrôlent les émotions5, p.182».

Même « les situations de plaisir » (sur stimulations : ex. : une journée à la ronde) peuvent « également augmenter l’activité des amygdales et déclencher des comportements dérangeants 2, p. 153 ». « Par ailleurs, les enfants n’ont pas beaucoup de moyens pour réduire l’activité des amygdales. Seuls les pleurs et le sommeil peuvent tempérer cette activité 2, p.153».

« Quand les professeurs pressurisent les élèves, ont des paroles négatives blessantes ou humiliantes » … « quand les parents, de même, mettent de la pression, s’énervent, crient, par exemple lors des devoirs à la maison, … (ils) altèrent les capacités d’apprentissage, de mémorisation et de réflexion de l’enfant à l’inverse du but recherché 5, p 145 ».

« Par contre, quand les enseignants intègrent ces connaissances sur les effets délétères du stress sur le cerveau de l’enfant, ils modifient leur manière d’enseigner 5 p.144».

L'anxiété, la peur
« Le contexte scolaire et familial est une source majeure d’anxiété pour certains enfants » 1, p. 29.
« L’anxiété affecte autant le développement du cortex préfrontal que l’hippocampe, deux régions du cerveau qui sont primordiales pour effectuer les tâches d’apprentissage 1, p.24». « L’anxiété va se manifester différemment chez les enfants : certains traduisent leur anxiété par des mouvements dérangeants, de l’opposition, une baisse de la réceptivité aux consignes de l’adulte, d’autres vont sous-réagir (davantage les filles), voulant maintenir la relation à tout prix avec l’adulte et vont plutôt devenir distraits et partir dans leur imaginaire 1, p. 24». L’anxiété peut amener des comportements dérangeants sans qu’il n’y ait de déficit neurologique. Il ne faut pas confondre « un défi » avec « une pathologie 2, p.308».

« L’éducation par la peur est très nocive. La peur, le stress perturbent la maturation des structures cérébrales qui contrôlent les émotions. » « Cette notion de peur est fondamentale dans l’éducation 5, p. 182 ». « Un certain nombre d’enfants même en maternelle vont à l’école la peur au ventre ou refusent totalement d‘y aller. Parfois c’est l’enseignante qui fait peur, d’autres fois des enfants qui sur la cour de récréation font peur ou tapent ». Que ce soit « les paroles dévalorisantes, les mauvaises notes, l’agressivité sur la cour (tout cela crée) un profond mal être » 4, p.171 que les enfants ont parfois peine à identifier.

La charge émotionelle
« La charge représente…le degré de tension interne que vit une personne ». « (Elle) peut augmenter à cause d’une situation courante, mais également en résonance avec l’émotion de l’autre ». « Les enfants sont « des éponges à émotions ». « Ils vont sentir le degré de stress de personnes avec lesquelles ils sont en relation dans la famille, la classe, dans la cour… » « Ils absorbent, se chargent et tôt ou tard, ils devront décharger » pour retrouver leur « équilibre psycho émotionnel 2, p. 196 ».


Suite: Les «amis»

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