lundi 19 octobre 2020

La notion du temps chez le jeune enfant

Les conditions qui vont nuire au développement de l'enfant et de son cerveau"
par Anne Mauffette

Deuxième partie de Les droits et les besoins de l'enfant et son développement à la maternelle, au CPE, à la maison et ailleurs



Le temps

« L’enfant est inscrit dans un temps analogique, émotif. Il a de la difficulté à se repérer dans le temps chronologique » « Attendre cinq minutes une attention…peut paraître bien plus long et pénible que son émission préférée » 2, p.139». Les (adultes) et l’enfant ne vivent pas dans le même monde. » ... « L’enfant de 5-6 ans (et donc encore moins l’enfant de 4 ans) n’a pas la notion du temps, car cela nécessite une certaine maturité cérébrale que le petit n’a pas encore. Il vit intensément le présent, il aime prendre son temps, rêvasser, jouer, se raconter des histoires. Il vit dans l’imaginaire et n’a aucun sens du devoir ».

« L’enfant peut subir dans une journée une multitude de petits stress. Dès le matin, les parents sont pressés…et répètent : « Dépêche-toi » …. « Habille-toi, mange, n’oublie pas… », les parents s’énervent, crient. » « Bousculer l’enfant, le stresser ». « On va être en retard ne signifie rien pour lui. » … « Il veut et a besoin de s’amuser 4, p.144-145 et 179».

Le manque de temps pour l’activité physique dans la nature


Photo © Danielle Jasmin

Les enfants ont de moins en moins l’occasion de faire de l’activité physique suffisamment intense, et ce même dans les cours d’éducations physiques. L’obésité est en hausse chez les enfants, les risques de fractures plus grandes (la densité osseuse est moindre), leur capacité pulmonaire est aussi réduite et le manque d’expériences fait que les enfants ont plus maladroits et ont facilement des blessures. De plus, certaines écoles ont diminué le nombre des récréations, malgré leur importance sur l’attention des enfants.

S’ajoutent à cela d’autres facteurs tels que: le temps passé devant les écrans et la peur des parents de laisser leurs enfants jouer dehors sans eux ainsi que leur manque de disponibilité pour les accompagner. Les changements pédagogiques vers un enseignement moins basé sur la manipulation et plus statique exacerbent le problème.

« La fondation Pierre Lavoie a sensibilisé et transformé certaines habitudes des enfants pour qu’ils fassent plus (d’activité physique) à l’école et à la maison 2, p.263 pour contrer cette tendance à l’immobilisme, mais malgré cela, il y a des administrateurs qui voient d’un mauvais œil que les enseignantes sortent dehors avec les enfants.

« En Belgique, le ministère de l’Éducation a imposé deux heures de psychomotricité par semaine, en plus des cours d’éducation physique, aux enfants de maternelle et des deux premières années du primaire. Ces séances visent à mieux outiller l’enfant en matière de développement de ses habiletés sensorimotrices, affectives et sociales 2, p. 262 ». Les maternelles en plein air sont aussi des exemples dont nous pourrions nous inspirer. Nos cours d’école auraient aussi besoin d’être repensées, renaturalisées pour les rendre plus intéressantes et agréables donc plus riches en apprentissages et plus fréquentées par les élèves et enseignants et même en dehors des heures de classe, par les gens du quartier environnant. Elles sont actuellement une source de stress pour de nombreux enfants et pour les adultes qui en assurent la surveillance.


Suite: Réactions au stress

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