mardi 23 juin 2020

Le développement exécutif par le jeu : La science du jeu

Cerveau, mémoire, imaginaire
Document préparé par Richard Robillard et Brigitte Fortin

Deuxième partie

La science du jeu
    Besoin primitif de jouer
  • « Saviez-vous qu’un rat continuera de jouer même si les parties supérieures de son cerveau, son cortex, sont endommagées et que ses compétences cognitives comme l’apprentissage et la mémoire sont limitées?
  • Cette découverte montre clairement que le besoin et l’envie de jouer sont profondément ancrés, voire primitifs chez les mammifères, et qu’ils impliquent les structures inférieures du cerveau, tout comme l’instinct de survie et de lien social.
  • Ces régions ont aussi une influence directe sur le développement des zones supérieures, permettant une meilleure intégration cérébrale. » (p. 84-85)
  • « Une autre étude s’est intéressée aux meurtriers dans le couloir de la mort.
  • Les résultats ont mis en évidence deux points communs dans l’enfance des condamnés :
    • qu'ils ont été victimes de violence ;
    • qu'ils n’ont pas eu la possibilité de jouer.
  • Ce genre d’études souligne un point important : le besoin fondamental qu’ont les enfants d’être autorisés à n’être que des enfants et à jouer tout simplement, au lieu de consacrer leur temps libre exclusivement à des leçons de piano, des ateliers scientifiques et des cours après l’école.
  • La musique, la science et le travail scolaire ne doivent pas être négligés, bien sûr, et les écrans ont aussi leur place dans leur vie. » (p. 85)
  • « Si l’enfant manifeste une passion profonde pour un domaine particulier, celle-ci doit être encouragée.
  • Mais cela ne doit pas être au détriment de la possibilité pour lui d’exercer sa curiosité, son imagination et son besoin de jouer – ce qui lui permettra de grandir, de se développer et de découvrir qui il est. » (p. 85)
  • « Le jeu libre est une activité du Cerveau du Oui, car l’enfant y explore sa propre imagination, fait des essais de comportements et d’interactions avec les autres, sans jugement ni menace.
  • Le jeu libre est différent d’une pratique sportive structurée.
  • Et les deux ont leur place dans la vie de l’enfant.
  • Mais les règles qui ont cours dans tout sport et la configuration courante où une équipe gagne et l’autre perd introduisent souvent un sentiment d’évaluation du bon et du mauvais, alors que le jeu libre nourrit l’imagination sans exercer aucune pression. » (p. 85-86)
  • Siegel et Payne-Bryson, 2019


  • Le jeu libre et la recherche

  • « Le besoin de jouer est très ancien et constitutif de notre humanité.
  • Parfois les études ne révèlent rien d’autre que ce que nous savons intuitivement : par exemple, que le jeu diminue le stress – ce que l’on constate aussi bien dans les zones et les écoles à la population favorisée que dans celles où règne la pauvreté, où les conditions de vie sont difficiles.
  • D’autres résultats sont un peu plus surprenants. Par exemple, les chercheurs ont découvert que jouer à des jeux de construction améliore le développement du langage chez les petits.
  • De même, pouvoir jouer juste après avoir été déposé à la garderie diminue la détresse et rend plus tolérant à la séparation, par comparaison avec un atelier de lecture, par exemple.
  • Le simple fait de jouer est un facteur positif de régulation des émotions. » (p. 86)
  • Siegel et Payne-Bryson, 2019


  • Les avantages cognitifs

  • « Intuitivement, on a tendance à se dire que lorsque les enfants jouent, ils ne font que s’occuper ou que s’amuser – ce qui est bien, évidemment – mais qu’ils ne sont pas en train de « réaliser » quelque chose ou d’agir d’une manière « constructive », bénéfique à leur mental.
  • Les études scientifiques du jeu montrent, au contraire, que le fait même de jouer a d’innombrables avantages, cognitifs et non cognitifs, bien au-delà du fait de passer un bon moment (ce qui est en soi une très bonne chose, nous en sommes profondément convaincus). » (p. 86)
  • Siegel et Payne-Bryson, 2019




Suite : L'importance du jeu pour le développement

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