mercredi 10 juin 2020

On documente quoi ? Comment ?

Documenter le jeu : à quoi ça sert? 7e partie de 8

Par Anne Mauffette

N. compare les bruits que font différentes sortes de billes (en bois, en verre, en acier.). Il en prend une en liège et dit : « Tout petit bruit » (discrimination auditive et comparaison).

On a tendance à documenter ce qui a de la valeur à nos yeux. Pour chaque histoire choisie, on aurait pu en noter bien d’autres. Mais on ne peut pas tout documenter. Des moments précieux nous échapperont mais d’autres deviendront mémorables, c’est-à-dire qu’on pourra y revenir, avec les enfants, avec des parents et des collègues et avec soi-même.

Pour nous aider dans nos choix, en observant les enfants, on va se demander :
  • Qu’est-ce qu’il est en train d’essayer de faire ?
  • Quelle question se pose-t-il ?
  • Quels détails puis-je rendre visibles pour mieux mettre en valeur cette expérience ?
  • Où est-ce que je vois des exemples de forces chez cet enfant ?
  • Quelles activités semblent signifiantes pour les enfants ?
  • Dans quoi sont-ils réellement engagés pleinement ?
Encore faut-il que l’environnement encourage ce type de comportements, que des situations et matériaux intéressants stimulant leur pensée leur soient présentés et qu’ils puissent choisir parmi une variété d’expériences en fonction de leurs intérêts du moment.

On tentera de trouver des moments où les enfants démontrent de l’initiative, de l’autonomie, de la détermination, de la concentration, de la curiosité, de la créativité, de la résolution de problèmes, de la coopération, de l’autorégulation, des tentatives de compréhension d’un concept ou d’une information, de constatations d’une caractéristique d’un objet, d’une cause et de ses effets ou d’une transformation, des habiletés physiques, des explorations artistiques, de la joie, de la complexité, des expérimentations, des découvertes, des raisonnements logiques et mathématiques, des énoncés théoriques, scientifiques, poétiques, philosophiques, etc.

29 janvier
Nathan me dit : « Panthère c’est comme pense ». – C’est vrai on entend le même son au début de ces mots.

13 mars
Nous avons installé la petite trampoline. « Trampoline, c’est comme le mot Pauline » fait-il remarquer.

20 mars
Nathan regarde des images de chiens dont un boxer. « Boxer c’est comme Roxanne » me fait-il remarquer me le montrant. – Oui, il y a le son OX dans les deux mots.

14 mai
« Accrochage c’est comme « acrobate», me dit Nathan. – Oui on entend les sons « acro» dans les deux mots et le son « a » dans ate et age.

On parle de sa cheville et il me dit : «C’est comme chenille ou cheveux»
Non seulement il démontre sa reconnaissance des similitudes mais aussi l’étendue du vocabulaire dont il dispose. Il discrimine donc le début, le milieu et la fin des sons dans les mots (conscience phonologique).

Je lis actuellement beaucoup sur le sujet de l’apprentissage de la lecture, du rôle du langage et de la discrimination des sons. Nathan démontre que cela n’a pas besoin de se faire par de l’enseignement systématique non signifiant.


On a une foule de possibilités avec les moyens technologiques. La plus simple est la prise de photos qui peut être très efficace. On rogne le fond (à moins qu’il joue un rôle dans la situation) et on agrandit les éléments sur lesquels on veut mettre l’accent. On focalise sur les mains ou l’intensité du regard. Les enfants peuvent aussi prendre des photos eux-mêmes. Avec les photos, on réalise des affiches sur lesquelles on va noter les énoncés des enfants et ajouter des commentaires pour rendre visible ce qui s’y passe.

Les vidéos sont aussi fort précieuses car on y entend les conversations des enfants. Il faut les revoir plusieurs fois avant d’en décoder tous les aspects pertinents. Et, si possible, avec d’autres personnes.



Suite : Pourquoi documenter le jeu en particulier ?

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