mardi 22 septembre 2020

9 besoins réels de l’enfant

Les droits et les besoins des enfants selon leur développement
par Anne Mauffette


© Anne Mauffette


Les besoins réels de l’enfant

Besoin de temps


© Danielle Jasmin
« Il [leur] faut donc du temps. Du temps pour que le cerveau se développe. Du temps pour grandir. Du temps pour apprendre. Du temps pour développer les comportements relationnels les plus appropriés. Du temps pour développer une expérience de vie. Alors quant aux comportements des enfants qui nous dérangent, il y a plus de chance que cela […] [soit] la conséquence des étapes autant du développement de leur cerveau que celui de leur maturation affective […] Ils nous signalent qu’ils n’ont pas les ressources - du moins à ce moment-là - pour atteindre notre idéal comportemental, nos attentes et notre idée de la normalité 3, p. 158 ».


Être vu, entendu, compris, soutenu, encouragé, accepté dans ses réactions


© Danielle Jasmin
Les enfants ont besoin de se sentir aimés et en sécurité : ils ont besoin de notre temps et de notre attention inconditionnelle; ils ont besoin de frontières et de limites; ils ont besoin d’un espace dans lequel ils peuvent prendre des risques et commettre des erreurs; ils ont besoin de passer du temps en plein air; ils ont besoin qu’on arrête de les évaluer et de les comparer sans cesse; ils ont besoin d’une nourriture saine; ils ont besoin d’aspirer à quelque chose de plus vaste que l’acquisition du dernier gadget labellisé; ils ont besoin qu’on les laisse être eux-mêmes 8, p. 321 ».

Il faut « tenir compte de leurs véritables besoins : être protégé et jouer librement 6, p.73». « L’être humain a besoin d’être respecté, d’être libre quel que soit son âge 4, p.150 ». « Ne jamais l’humilier, le dévaloriser 4, p.44 ». « La fragilité de son cerveau […] rendent ses besoins de compréhension, de mise en confiance, d’attention et de tendresse encore plus indispensables 4, p.201 ». Il a besoin qu’on accepte qu’il s’exprime même si cela nous est parfois désagréable, car « exprimer ses émotions désagréables […] apaise en calmant l’amygdale cérébrale, centre de la peur qui provoque les sécrétions de molécules de stress 4, p. 205 ». « Il a besoin qu’on le comprenne avant qu’on intervienne 3, p. 176 ».

Le besoin d’attachement


©Anne Mauffette

« Un attachement sécure active les réseaux cérébraux d’ocytocine et de la dopamine 5, p. 234 ». Le type d’attachement va déterminer la qualité des relations sociales de l’enfant au présent et dans l’avenir.

Le développement affectif


©Anne Mauffette
« La communication n’est possible que si elle s’inscrit dans une relation affective. Sans cette dimension affective, l’enfant s’échappe, s’enfuit, s’oppose. L’absence d’un lien affectif est anxiogène pour l’enfant et cela affecte le développement du cerveau 1, p.49 ».

L’enfant a « besoin de douceur, de tendresse, de fermeté, de cohérence, d’intégrité, de confiance. Ce sont les ingrédients de base pour que son cerveau se développe adéquatement, pour qu’une estime de soi s’installe et se solidifie, pour qu’il puisse développer des comportements qui lui permettront de devenir autonome et engagé 1, p.49 ». « Les neurosciences démontrent que le développement affectif est à la base de la disponibilité de l’enfant pour accomplir ses tâches scolaires et s’impliquer adéquatement dans le monde qui l’entoure 1, p.17 ».


Le besoin d’appartenance


©Danielle Jasmin
Il est « fondamental au développement des enfants. Ce besoin est d’abord comblé par la famille. « Entre 6 et 12 ans, l’enfant transfère ce besoin sur le groupe d’amis et le milieu, l’école. » « L’enfant forme sa pensée et son identité en fonction des normes des membres de son groupe d’appartenance 6, p. 322 ».


Le sentiment de sécurité


Les enfants font le tour de l’école pour se familiariser avec leur nouvel environnement ©Danielle Jasmin
Les prémisses au sentiment de sécurité est qu’il se sente aimé pour ce qu’il est, pas ce qu’il fait 2, p. 136 » L’enfant a besoin de se sentir en sécurité pour développer à la fois ses ressources relationnelles et ses habiletés scolaires 2, p. 167 ». « La création d’un contexte rassurant, ludique et bienveillant est primordiale pour les enfants. Ce sentiment de sécurité leur permet d’utiliser toutes leurs ressources pour grandir, apprendre, pour se développer 2, p. 190 ». « À contrario […], ce n’est pas très gagnant de simuler, surtout dans les garderies et les écoles maternelles et primaires, des alertes incendies ou des attaques terroristes » 2, p. 190 ».


Le besoin de bouger


©Danielle Jasmin

« On sous-estime la puissance et la nécessité du mouvement. Pour un petit plein d’énergie, la contrainte d’immobilité est une véritable épreuve. […] Rester longtemps immobile n’est pas possible sans stress 4, p.53 ». « Le geste calme tout autant qu’il symbolise l’affect 1 p. 169 ». « Le mouvement fait diminuer stress et anxiété en plus de développer des habiletés motrices 1 ». « Bouger fait partie de la vie et des apprentissages». « L’enfant qui n’a pas encore un accès sûr aux mots passe par l’expérimentation et le mouvement pour s’exprimer 2, p.207 ».


Besoin et droit de jouer !!!


©Anne Mauffette
Le jeu est un besoin essentiel pour l’enfant. Le priver de jeu le met à risque biologiquement, psychologiquement, socialement et même au niveau de ses capacités à apprendre, de son succès académique et de son avenir. « Le temps passé à jouer est non seulement un immense plaisir pour l’enfant, mais il est en plus bénéfique en favorisant la croissance neuronale et synaptique et la consolidation de certaines voies neuronales 5, p. 260 . »




Le bien-être

De quoi dépend le bien-être de l’enfant?

« Quand les enseignants [ou d’autres adultes] sont empathiques et chaleureux, il se produit un cercle vertueux. L’enfant secrète de l’ocytocine qui déclenche la production successive de trois molécules : la dopamine, les endorphines et la sérotonine. Ces molécules produisent chez l’enfant ce dont l’enseignant [l’adulte] rêve : un enfant calme, motivé, heureux d’apprendre ».

« L’ocytocine [est] l’hormone de l’amitié, de la coopération. Elle procure du bien-être. Elle permet d’être empathique, car elle aide à percevoir les émotions, elle diminue le stress, l’anxiété. Elle rend confiant. La dopamine stimule la motivation, donne du plaisir, de l’allant, de la créativité. Les endorphines procurent une sensation de bien-être. La sérotonine stabilise l’humeur 4 p. 179 ». « L’ocytocine est l’hormone de l’amour et de la vie sociale, du lien, de l’affection et de la vie sociale 5, p. 216 ». « L’ocytocine rapproche les êtres, favorise l’empathie. Elle produit « un sentiment de confiance sans lequel l’amour ou l’amitié ne se développe pas ». « Cela est donc essentiel au niveau individuel, mais aussi pour construire une communauté, une société du savoir vivre ensemble… 5, p. 223 ».


©Danielle Jasmin
« Une réaction en chaîne se produit : ocytocine>dopamine, endorphine et sérotonine> plaisir et bien-être. Toute stimulation sensorielle douce (mots doux, contact tendre) déclenche de l’ocytocine et donc réconforte ». « Même un simple échange de regard, s’il est bienveillant entraîne la sécrétion [de celle-ci] et donc réconforte». « Elle est aussi secrétée sans contact physique quand la relation est agréable ».

« Toute intervention harmonieuse, une ambiance chaleureuse, une conversation agréable, un plaisir partagé provoquent la sécrétion d’ocytocine… 5, p. 222 ». « La seule évocation des êtres que nous aimons libère de l’ocytocine. »« L’ocytocine diminue le stress », et est « un puissant anxiolytique 5, p.220 ».

« Les endorphines soulagent la douleur, diminuent l’anxiété, donnent du bien-être et accroissent l’attachement 5, p.245 ».

« La sérotonine est un neurotransmetteur capital pour notre humeur et l’intelligence sociale et émotionnelle. Elle est également impliquée […] dans le sommeil, les comportements alimentaires ». « Elle stabilise l’humeur et réduit l’agressivité. Son rôle est donc primordial dans la construction de bonnes relations ». « Un faible niveau est souvent associé à des comportements impulsifs. Ne pas savoir maîtriser ses pulsions peut compromettre nos relations aux autres par des accès d’angoisse ou de colère ou sautes d’humeur imprévisible ». « Le manque de sérotonine rend difficile l’exploration calme des sentiments négatifs 5, p.247 ».

« Le stress bloque la sécrétion de ces molécules [bienfaisantes] 5, p. 221 ».




Suite : Portrait des enfants de 4 et 5 ans : 5 aspects importants

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