mardi 22 septembre 2020

La motricité à 4 et 5 ans

Les droits et les besoins des enfants selon leur développement
par Anne Mauffette

Motricité globale

« Il va falloir 7 années pour que la plupart des enfants soient capables de marcher de manière optimale, 1 p.19 », « pour que le cerveau soit capable de contrôler adéquatement les muscles de chevilles et des jambes ».

« Au début, j’avais peur, mais là je suis capable», dit Nathan en remontant plusieurs fois avec fierté et confiance le petit mur d’escalade.

Enfant qui grimpe
© Anne Mauffette
Ramper, s’exercer à la quadrupédie ventrale et dorsale, grimper, sauter (à un et deux pieds) et sautiller, courir, s’arrêter, garder son équilibre à l’arrêt et en déplacement, découvrir les notions spatiales et temporelles ainsi que l’organisation spatio-temporelle à travers le mouvement, sont à la base de la connaissance du schéma corporel, du contrôle du corps ainsi que des habiletés motrices. Pourtant, les enfants ont trop peu d’occasions de travailler leur grosse motricité.

Par ailleurs, « les enfants sont exposés à leur manualité à un moment où la motricité globale devrait primer sur la motricité fine 2, p.247 ». « On s’étonne parfois que certains enfants soient malhabiles en maternelle et en première année dans leur motricité digitale. Pourtant, le cerveau a juste besoin de temps. Du temps pour se développer. En effet, la motricité fine - c’est-à-dire le mouvement des doigts- ne peut se déployer que si la motricité globale est devenue mature 3, p. 64 ».


Motricité fine et latéralité


© Anne Mauffette
« Le néocortex sensoriel, si utile notamment pour écrire et dessiner, [n’atteint] pas sa pleine maturité avant l’âge adulte, ce qui affecte la précision des gestes chez les enfants. » Il va falloir 7 années pour « qu’une molécule, appelée dopamine puisse être suffisamment stable dans les hémisphères du cerveau pour déterminer si l’enfant sera droitier ou gaucher…» « Est-ce cela qui pourrait expliquer pourquoi certains enfants ont de la difficulté à crayonner en maternelle » et à écrire au début du primaire? 1 p. 20 ».

« Près de 20 % des enfants n’ont pas nécessairement développé de préférence manuelle quand ils entrent en première année du primaire ». « Cela veut dire qu’ils tiennent des crayons et ciseaux bien avant que leur cerveau soit assez mature pour déterminer s’ils sont droitiers ou gauchers. Par imitation, ces enfants prennent surtout la main droite pour la motricité fine… Cela facilite la vie scolaire occidentale qui est faite pour droitiers surtout à cause de l’écriture de gauche à droite.

Par contre, ce sont des élèves qui risquent d’avoir un conflit toute leur vie entre la posture qui est gauchère et la main droitière ». « En classe ce sont des élèves qu’on risque de considérer comme dyslexiques, car d, et b ou q et p sont les mêmes lettres dans leur présentation imprimée selon s’ils sont centrés sur la main ou sur le corps » 2 p. 328-329.

La « maladresse » d’un enfant en découpage par exemple peut donc être simplement due au fait que nous lui avons donné des ciseaux de droitier sans y penser… Des exercices de psychomotricité pourraient aider les enfants à jouer avec leurs deux mains et progressivement « sentir » leur côté préféré. L’observation de leurs gestes dans les activités courantes (faire semblant de se coiffer) ou dans les jeux vont nous et les aider à identifier leur dominante.

« Il semble que les petits gestes quotidiens tels qu’apprendre à nouer ses lacets, tricoter ou attacher préparent les zones cérébrales nécessaires à l’apprentissage de l’écriture 6, p.100 .».

Le développement visuomoteur


©Danielle Jasmin
Les habiletés visuomotrices sont essentielles pour qu’un enfant puisse suivre une ligne d’écrit. Les enfants dont les habiletés physiques sont sous-développées ont besoin de plus de temps pour les développer à travers le jeu libre et structuré, AVANT d’en arriver à être prêt pour des tâches plus sédentaires et de motricité fine comme la lecture…

« Lire, écrire, écouter et l’habileté à rester assis et focaliser son attention sur une tâche sans être distrait sont tous liés à la maturité et au fonctionnement du système nerveux central. Celui-ci est non seulement développé par le jeu, mais la maturité de ce système est reflété dans des habiletés physiques spécifiques telles que la posture, l’équilibre, la coordination et le contrôle du mouvement des yeux 7 p. 140 ».





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