dimanche 7 février 2021

Le jeu symbolique en temps du Coronavirus.

Par Anne Gillain Mauffette

Un exemple :

N. a fait un dessin, une affiche en fait.

Il s’est déguisé et annonce à coups de tambour la réouverture du restaurant/magasin Thé et Sorcier, un jeu qui dure depuis fort longtemps chez nos enfants et qui a été interrompu par leur absence temporaire.

Il  nous fait un rappel: « vous devez porter un masque et si vous n’en avez pas : un truc en plexi». J’ai justement un appui livre en plexiglass et le  lui montre en le plaçant devant mon visage.  «Ça va faire pour la caisse» dit-il.


 Il trouve des petits gants de jardinage et les enfile : « C’est pour éviter les contacts»  précise-t-il.

 

«De quoi avez-vous besoin?», demande-t-il.

«Quelque chose pour les maux de ventre et maux de tête (les symptômes du virus qu’a sa maman).

 Il fera des mélanges : des potions contre la douleur et qui redonnent des forces. Il me décrit ses recettes : il a mélangé de la poudre puis ajouté de ce liquide-ci et de celui-là. Il a pris soin d’ajouter un produit qui améliore le goût ajoute-t-il.

Il m’invite, en attendant, à prendre du thé à la menthe et à choisir un des gâteaux «du buffet» (faits auparavant par des enfants). Je choisis celui aux bleuets. « Ça, c’est gratuit» dit-il.

 Il versera ses préparations dans des fioles.

 «Quelle est la posologie : combien doit-on en prendre par jour?»

 Pour la première «une pipette par jour». Pour la deuxième, « comme ça, une fois par jour» dit-il en montrant la ligne de 1 ml. sur un contenant gradué. «Ah! Un mililitre» dis-je. Quant à  la troisième : « on l’avale tout d’un coup». « Vous pouvez vous sentir fatigué ou étourdi, mais ça va passer» avertit-il.

Il m’avait refilé une carte de crédit au départ et m’offre ensuite deux diamants car «les médicaments c’est cher.»

Voilà comment le jeu sert aux enfants, pour apprivoiser leurs nouvelles réalités.

Anne Gillain Mauffette

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