Par Anne Gillain Mauffette
Les coordonnatrices pédagogiques et la formation:
Employées de la ville, elles cherchent «à soutenir dans chaque structure les cheminements propres» et à tisser des réseaux entre les structures éducatives. Elles encouragent le développement personnel autant que professionnel de chaque enseignante, organisant des groupes et des voyages d’études, des conférences, etc. Elles favorisent la solidarité entre les différents protagonistes qui se sentent partie prenante d’un dessein commun.
Elles organisent plusieurs rencontres de haute qualité par année. Elles ont aussi rapproché les enseignantes des chercheurs, des universitaires et des artistes. La formation se donne en plus par la participation à des recherches actions qui impliquent parfois l’ensemble du personnel. «On cherche à générer une attitude de recherche dans la pratique quotidienne à partir de l’expérience concrète».
Les enseignantes participent aussi à des événements nationaux et internationaux.
Le respect des enseignantes/éducatrices
On encourage les enseignantes à être elles-mêmes et à apporter au milieu «la valeur de (leur) individualité et de (leurs) ressources pour alimenter la qualité éducative, grâce à la subjectivité (des) personnes». Aussi chaque crèche ou école maternelle, partageant une même idée de l’enfance et de l’éducation, a des particularités qui reflètent la sensibilité et le style des personnes qui y travaillent.
«Elles ne sont pas des exécutantes d’un ‘faire, pensé par d’autres, pour elles’.»
Le rôle de l’enseignante n’est pas de transmettre le savoir, elle offre les conditions pour la connaissance mais aussi pour le bien-être, les relations, les actions partagées entre enfants et adultes.
En maternelle, deux enseignantes travaillent ensemble dans la même classe.
Elles ont six heures par semaine sans les enfants pour pouvoir documenter ou se former, discuter, mais n’ont pas de véritables pauses dans la journée et prennent leur dîner avec les enfants. Il y a aussi des réunions le soir ou les fins de semaine.
Elles travaillent sans personnel de direction.
«Le personnels des crèches et des maternelles ont le même profil professionnel ce qui permet de la mobilité entre les différents types de structure ainsi que l’unité et la continuité entre celles-ci. Elles ont partout les mêmes horaires de travail et bénéficient d’une formation continue en partie spécifique et en partie commune».
Le respect des parents
Des parcours particuliers ont été inventés pour les familles migrantes, où elles font des rencontres avec toutes sortes de ressources, tout en sortant de leur isolement et établissant de nouveaux réseaux. Ce n’est pas un modèle de transmission mais bien de constructions de significations mutuelles. Des projets prennent forme où les parents sont encouragés à formules «des actions concrètes que les structures pourraient mettre en œuvre». Ils sont eux aussi, invités à s’engager avec leurs multiples talents.
D’autres projets pour les parents et les enfants
- La ville et ses habitants
Des projets comme « Pistoia amie des enfants» ou «Par la main» ont pour but de «faire connaître la ville aux enfants et aux parents : « leur faire découvrir ou redécouvrir leur espace urbain»… « aimer leur riche patrimoine, les amener à dialoguer avec « les anciens» et «les professionnels des musées où ils sont accueillis à bas ouverts». «Les parents sont impliqués afin qu’ils développent ou renforcent leur attachement avec les lieux et les personnes rencontrées».
- Hors les murs
Nombre de projets amènent les enfants à faire des parcours en dehors de la ville pour vivre de riches expériences.
Un projet de pédagogie sociale
La ville a créé «une vision d’ensemble avec un projet pédagogique et culturel pour l’enfance…». Une vision systémique et un travail en réseau « a donné vie à une communauté de professionnelles dont les membres sont liés par les mêmes objectifs et une même passion». La coordination pédagogique estime que «l’éducation concerne toute la communauté» et ont impliqué des pédiatres, psychologues, assistantes sociales, les enseignants des autres cycles, les intervenants culturels et d’autres encore».
Conclusion
Dans l’ensemble de ces lieux éducatifs, on constate une vraie culture de l’hospitalité, un esprit caractérisé par « la générosité, l’exigence et l’enthousiasme des équipes». Mais de la fierté aussi. Collégialité, tranversalité, dans et entre les différentes structures, sont les mots d’ordre.
C’est donc « dans un engagement fort du service municipal, des coordonatrices pédagogiques et des équipes des structures que se construit au quotidien l’alliance éducative dans chaque lieu, voulu comme lieu de dialogue entre les cultures familiales et institutionnelles et comme lieu d’exercice de la citoyenneté».
Qui dit mieux?
Dommage que nos dirigeants ne lisent pas ce livre, cela pourrait leur donner des idées. En attendant, à nous de jouer. Que pourrions-nous faire pour appliquer certaines de ces mesures? À chacun de trouver sa réponse.
Références :
1. Pistoia Une culture de la petite enfance (2020). Ana lia Galardini, Donatella Giovanni, Sonia Iozzelli, Antonio Mastio, Maria Laura Contini, Sylvie Rayna. Édition érès
2. L’imaginario : bambino ; Le esperienze educative del Comune di Pistoias nei disegni nella grafica di Andrea Rauch de 1979-1999, edizioni junior. Édition 2003.
* Note : La plupart des photos sont tirées de la conférence de Madame Anna Lia Galardini (Les éléments de la qualité éducative dans les services de la petite enfance, une expérience italienne) et de celle de Sylvie Rayna (Regards sur l’éducation de la petite enfance à Pistoia : quelles inspirations?); conférences organisées par l'équipe de recherche Qualité Petite enfance sous le titre de «L'approche de Pistoia en éducation à la petite enfance», le 4 septembre 2014 à l'UQAM. Les deux conférences sont disponibles à: https://qualitepetiteenfance.uqam.ca/ dans En vidéo/voir toutes les capsules ou sur Viméo: https://vimeo.com/111743430 et https://vimeo.com/111743431
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